Boulevard de l'Hôpital

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 16 janvier 2020 à 06:05 et modifiée en dernier par CodexBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

5e, 13e arrts
Boulevard de l'Hôpital
Voir la photo.
Le boulevard de l'Hôpital vu depuis le bas.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 5e
13e
Quartiers Jardin-des-Plantes
Salpêtrière
Début Place Valhubert
Fin Place d'Italie
Morphologie
Longueur 1 395 m
Largeur 43 m
Historique
Création 1760
Dénomination 9 août 1760
Géocodification
Ville de Paris 4567
DGI 4649
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard de l'Hôpital
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

Le boulevard de l'Hôpital est un boulevard du 13e arrondissement de Paris qui longe aussi le 5e arrondissement.

Situation et accès

Long de 1 395 mètres, il part de la gare de Paris-Austerlitz, en prolongement du pont d'Austerlitz, et monte en pente douce vers la place d'Italie qu'il rejoint à l'angle de la mairie d'arrondissement. Il dessert le Jardin des plantes et l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il suit le parcours de la ligne 5 du métro sur quatre stations.

Le boulevard est un axe de circulation automobile important, bordé d'établissements publics (commissariat général du 13e, Maison des sciences économiques s'ajoutent à ceux qui ont été cités plus haut), il comporte assez peu de commerces et d'activités de loisir en dehors des boutiques de proximité et des brasseries proches de la gare de Paris-Austerlitz.

Le campus principal de l'école d'ingénieurs Arts et Métiers ParisTech (ENSAM) est installé au no 151. C'est le centre d'enseignement et de recherche (CER) le plus important de France, il accueille 950 élèves de dernière année[1].

Entre la Seine et le boulevard Saint-Marcel
Entre le boulevard Saint-Marcel et la place d'Italie

Origine du nom

Cette voie porte ce nom en raison de son voisinage de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Historique

Le boulevard de l'Hôpital est l'un des « boulevards du Midi » de Louis XIV, dont la construction devait compléter la ceinture de boulevards déjà réalisée sur la rive droite. Le tracé prévu par Pierre Bullet vers 1670 symétrique de celui des boulevards du nord en cours d'aménagement, aboutissait au bord de la Seine près de la porte Saint-Bernard. Ce tracé fut reporté à l'est du jardin du Roi (actuel jardin des Plantes) par un arrêt du 4 novembre 1684. Une courte allée reliant le Jardin du Roi à la Seine fut aménagée en 1687 à l'emplacement de l'actuel Jardin des plantes, à l'ouest du futur boulevard de l'Hôpital nommée "rempart Saint-Victor". Un chantier, dépôt de bois, s'installa en 1735 dans ce secteur inhabité sur cette allée qui fut ensuite supprimée à la demande de Buffon pour agrandir le jardin du roi. En 1752, le bureau de la ville décida de paver et de planter d'arbres un chemin qui existait partiellement à cette date correspondant au boulevard de l'Hôpital[2]. Par ailleurs, l'ensemble du projet de boulevards du Midi est relancée par un arrêt du 9 août 1760.

Les travaux ont avancé lentement et le boulevard a finalement ouvert dans les années 1760. C'était alors le départ de la route de Fontainebleau, qui se poursuivait par l'actuelle avenue d'Italie[3]. Cet itinéraire était plus commode pour les cavaliers et les véhicules que celui existant depuis l'Antiquité par l'étroite et encombrée rue Mouffetard. C'est ce parcours qu'évoque Gustave Flaubert dans l'Éducation sentimentale : "On s'arrêta longtemps à la barrière [barrière d'octroi à l'emplacement de l'actuelle place d'Italie]. On descendit le boulevard au grand trot. [...] Enfin la grille du Jardin des plantes se déploya.[4] »

La partie située du côté des numéros impairs entre la rue Pinel et la rue Fagon marquait la limite des abattoirs de Villejuif.

Modèle:Message galerie Au XIXe siècle, le boulevard était loin d'être animé mais un peu moins désert que les autres boulevards du Midi. Un guide de 1828 indique que «sur le boulevard de l’Hôpital, le mouvement de population recommence un peu ; on trouve des promeneurs, de jolis cafés et de beaux restaurants avec jardins.[5] »

Victor Hugo évoque le boulevard en 1823 dans les Misérables : «Il y a quarante ans, le promeneur solitaire qui s’aventurait dans les pays perdus de la Salpêtrière, et qui montait par le boulevard jusque vers la barrière d’Italie, arrivait à des endroits où l’on eût pu dire que Paris disparaissait. Ce n’était pas la solitude, il y avait des passants ; ce n’était pas la campagne, il y avait des maisons et des rues ; ce n’était pas une ville, les rues avaient des ornières comme les grandes routes et l’herbe y poussait ; ce n’était pas un village, les maisons étaient trop hautes. Qu’était-ce donc ? C’était un lieu habité où il n’y avait personne, c’était un lieu désert où il y avait quelqu’un ;c’était un boulevard de la grande ville, une rue de Paris, plus farouche la nuit qu’une forêt, plus morne le jour qu’un cimetière.[6] »

Dan;s les projets de rénovation de Paris de l'après-guerre (plan d'urbanisme directeur de 1959), le boulevard de l'Hôpital devait être intégré dans une autoroute urbaine traversant Paris du sud au nord, qui aurait rejoint le boulevard Richard-Lenoir sur la rive droite. Ce plan n'a jamais été mis en œuvre, de sorte que le tracé du boulevard n'a guère évolué depuis les origines.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Références

  1. « Centres et instituts », www.ensam.fr.
  2. Yoann Brault, Du boulevard au cours du Midi (chapitre dans les Grands boulevards), Paris, Action artistique de la Ville de Paris, , 239 p. (ISBN 2-913246-07-9), p. 112
  3. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 636-640.
  4. « l'Éducation sentimentale, deuxième partie, chapitre 1, Gallimard Folio. 1974 p.122-123
  5. « Le véritable conducteur parisien », Richard, éditeur Roy et Compagnie, 1828,p. 323.
  6. « Les Misérables », Livre quatrième – La masure Gorbeau Chapitre I – Maître Gorbeau.

Voir aussi