Bordj le Bœuf

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Bordj le Bœuf
Bordj Lebœuf en 1920.
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Bordj le Bœuf ou Bordj Lebœuf (arabe : برج القصيرة), parfois orthographié Borj le Bœuf, est un lieu situé dans le désert du sud de la Tunisie, plus précisément dans le Grand Erg oriental, à quarante kilomètres au sud-ouest de Remada.

L'isolement et les conditions naturelles extrêmes en ont fait un camp de prisonniers politiques tunisiens ouvert durant le protectorat français.

Histoire[modifier | modifier le code]

C'est en 1916 qu'est créé le poste saharien de Bir Kecira. Le camp accueille notamment des militants nationalistes tunisiens, son plus célèbre occupant étant Habib Bourguiba qui y est détenu du au , après la création du Néo-Destour le [1].

Le geôlier de Bourguiba à Bordj le Bœuf est le capitaine Camille Mathieu. Affecté au goum saharien stationné à Bordj le Bœuf dès 1919, il en prend le commandement en 1923 pour continuer à y servir jusqu'en 1937[2].

En 1953, les « éloignés » politiques sont transférés de Bordj le Bœuf à Tataouine[3].

Dénomination[modifier | modifier le code]

Six ans plus tard, il est baptisé Bordj le Bœuf en hommage au lieutenant-colonel Henri Le Bœuf, mort de soif lors d'une opération de bombardement aux confins de la Tripolitaine après que l'avion dans lequel il se trouvait en compagnie du pilote, le sous-lieutenant Joseph Genet de Chatenay, eut connu des avaries suffisamment sérieuses pour les contraindre à l'atterrissage. On retrouve le cadavre du lieutenant-colonel en et celui du lieutenant un an plus tard, à une dizaine de kilomètres des débris de leur appareil.

En souvenir de la détention du leader nationaliste Bourguiba, Bordj le Bœuf est renommé Bordj Bourguiba à l'occasion de l'indépendance du pays[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Itshaq Avrahami et Claire Drevon, « Les Juifs de Tunisie sous le régime de Vichy et sous l'occupation allemande, octobre 1940-mai 1943 : l'attitude des autorités et de l'environnement », Revue d'histoire de la Shoah, vol. 205, no 2,‎ , p. 263–296 (ISSN 2111-885X, DOI 10.3917/rhsho.205.0263, lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Boubaker Benkraïem, « 1er Juin 1955 : le jour de communion de tout un peuple avec son leader », La Presse de Tunisie,‎ (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Les "éloignés" politiques internés à Bordj-le-Bœuf sont transférés à Tatahouine », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).