Bois du Cazier

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Bois du Cazier
Chevalements et carreau du Bois du Cazier.
Présentation
Type
Industrie
Partie de
Destination initiale
Charbonnage
Destination actuelle
Musée
Fondation
Surface
8 750 000 m2Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Site web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Identifiant
Localisation
Adresse
Rue du Cazier 80Voir et modifier les données sur Wikidata
6001 Charleroi, Hainaut
 Belgique
Coordonnées
Carte

Le Bois du Cazier, forme abrégée de « société anonyme des Charbonnages du Bois du Cazier à Marcinelle »[1], est un ancien charbonnage situé à Marcinelle, actuellement section de Charleroi, en Belgique. Le , un incendie y fait 262 morts.

Le site est inscrit en 2012 au patrimoine mondial de l'UNESCO lors de la 36e session du Comité du patrimoine mondial avec trois autres charbonnages de Wallonie comme sites miniers majeurs de Wallonie[2]. En 2017, le site du Bois du Cazier est inscrit au Label du patrimoine européen.

Historique[modifier | modifier le code]

Châssis à molette du Bois du Cazier. À l'avant-plan : rotor d'un moteur de compresseur.
Châssis à molette du Bois du Cazier.

Les origines du charbonnage remontent au , lorsque la concession houillère fut accordée par un arrêté royal hollandais de Guillaume I à une certaine Eulalie Desmanet de Biesme, née Propper de Hun. Ladite Eulalie avait hérité du baron Jean-Baptiste de Cazier, entre autres choses, de deux bois, nommés respectivement Bonbois et Hublinbut, situés sur la commune de Marcinelle, ainsi que la houille qu'ils pouvaient contenir. Ce dernier, mort sans descendance en 1812, avait légué ses biens à Mme Desmanet, famille par alliance, et à un neveu, René-Albert de Cazier. Ils se partagèrent l'héritage par un acte notarié daté du . Les bois prirent le nom de « Bois De Cazier », en souvenir du baron. C'est peut-être à la suite d'une erreur de transcription que « de Cazier » devint « du Cazier ».

Le , une société est constituée sous le nom de leurs propriétaires « Tournay, de Decker, Brichart et Cie » qui devient, le , la Société anonyme du charbonnage du Bois de Cazier. La concession, pourtant bénéficiaire, est abandonnée en 1898, en raison de nombreux dégagements de grisou.

Le la concession est rachetée par S.A. des Charbonnages d'Amercoeur et exploitée par la Société Anonyme du Charbonnage du Bois du Cazier.

En 1904, les concessions du Bois du Cazier et de Marcinelle-sud sont réunies ; le , la concession du Bois du Prince vient agrandir la superficie exploitée par la société. Le , deux extensions sont accordées, portant la superficie exploitée à 875 ha. On y creuse deux puits au début du XXe siècle. Un troisième puits à 1 175 mètres, dit « Foraky », creusé en 1954, est toujours en cours de creusement lors de la catastrophe de 1956.

L'exploitation reprend huit mois après le drame. La société est mise en liquidation le . En 1963 on remet en fonction partiellement l'exploitation du Bois du Cazier pour la fermer définitivement le [3],[4].

La catastrophe du 8 août 1956[modifier | modifier le code]

La catastrophe du Bois du Cazier est la plus importante catastrophe minière survenue en Belgique, le . Elle causa la mort de 262 mineurs. La catastrophe fut couverte internationalement pendant de nombreuses semaines. Elle est ensuite à l'origine d'une prise de conscience de la condition des ouvriers mineurs et des normes de sécurité dans cette industrie.

Les musées du site[modifier | modifier le code]

En plus de la visite du site des anciens charbonnages et du mémorial, les bâtiments du site du Bois du Cazier abritent les collections permanentes et les expositions temporaires de différents musées.

  • L’Espace 8 août 1956 est consacré à l’histoire de la mine et des mineurs et, en particulier, au déroulement de la catastrophe.
  • Le Musée de l’industrie est consacré aux principaux secteurs industriels : les charbonnages, la sidérurgie, la verrerie, les fabrications métalliques, les constructions mécaniques et électriques, la chimie, l'imprimerie ; il propose des collections d’objets, d’outillages et de machines qui s’y rapportent. La vie sociale et le monde ouvrier sont également représentés.
  • Dans les Ateliers, forges et marteaux-pilons permettent à des artisans de réaliser des créations originales et d’effectuer des démonstrations du travail de la forge à destination du public.
  • Depuis février 2007, l’ancienne lampisterie à laquelle a été adjoint un nouveau bâtiment de verre et d’acier, accueille le musée du verre de Charleroi dont les collections proposent non seulement un aperçu de l’importante production locale de l’industrie verrière belge du XIXe et du début du XXe siècle, mais aussi des pièces anciennes de toutes époques et provenance et des créations de maîtres verriers et d’artistes contemporains et actuels. Le site comprend également un centre important de documentation dont les nombreux écrits et archives témoignent de l'évolution des différentes techniques de la production de verre[5].
  • L'ancienne remise des locomotives, ont n'y trouve 3 authentiques locomotives (dont 2 à vapeur) qui sont exposées au public (l'une d'elle est opérationnelle pour des démonstrations).

Les visiteurs en transports en commun accèdent au site depuis la gare de Charleroi-Central puis avec le bus 52 direction Nalinnes, arrêt Cazier à Marcinelle (dimanche et fêtes : bus 1, arrêt rue des Pommiers).

Fréquentation[modifier | modifier le code]

En 2018, 58 883 personnes ont fréquenté les trois musées présents sur le site. Si le nombre est moins élevé qu'en 2017 (59 897), il présente une progression de 17 % par rapport à 2015. Sur le total des visiteurs en 2018, 27 032 ont payé l'entrée. Les entrées gratuites sont notamment celles du premier dimanche du mois. Ces visiteurs se répartissent à part égal entre individus et groupes. Le nombre de groupes présente une notable augmentation entre 2017 (616) et 2018 (855). Les recettes propres du site (billetterie, cafétéria, boutique, location de salle) était de 367 000 euros en 2018[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Tutti cadaveri, p. 30.
  2. « Les sites miniers wallons classés au patrimoine mondial », sur Le Soir,
  3. Detillieu 1994, p. 8-9.
  4. Ory 2006, p. 4-5.
  5. Musée du verre de Charleroi sur Numérique.be.
  6. B. BT, « Le Bois du Cazier fait recette », La Nouvelle Gazette,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Louis Delaet, Alain Forti et Francis Groff, Le Bois du Cazier : Marcinelle, Bruxelles, Éditions Labor / Dexia, , 135 p. (ISBN 2-8040-1798-2 et 2-87193-308-1).
  • Jean-Louis Delaet (coordinateur), Julie Van der Vreken (coordinateur) et al., Le Bois du Cazier : Patrimoine mondial, Le Bois du Cazier/Renaissance du Livre, , 175 p. (ISBN 978-2-507-05371-0).
  • Thierry Demey, Sur les traces du diamant noir : Histoire du bassin minier franco-belge, Bruxelles, Badeaux, coll. « Guide Badeaux / Histoire et patrimoine », , 645 p. (ISBN 978-2-930609-03-4).
  • Gérard Detillieu, Il était une fois, le pays noir, Charleroi, Gérard Detillieu, , 124 p. (ISBN 2-9600073-0-1).
  • Alain Forti et Christian Joosten, CaZier judiciaire : Marcinelle, chronique d'une catastrophe annoncée, éditions Luc Pire, coll. « Voix du jour », , 282 p. (ISBN 287415606X et 978-2874156069).
  • Nathalie Michel et Pierre-Philippe Poliart, Bois du Cazier : l'histoire d'un symbole - les enfants du Cazier, , 205 p.
  • Anne Morelli (dir.) et Nicolas Verschueren (dir.), Retour sur Marcinelle, Bruxelles, Couleur Livres, (ISBN 978-2-87003-875-8).
  • Françoise Ory, Marcinelle : le 8 août 1956, 8h10…, Namur, Sudpresse, coll. « Les cahiers de Sudpresse », , 52 p.
  • Nathalie Vanmunster, « Le charbonnage du Bois du Cazier », dans Jean-Patrick Duchesne et Pierre Henrion (dir.), Patrimoine et réaffectation en Wallonie, Namur, Région wallonne - division du Patrimoine, (ISBN 2-87401-180-0), p. 81-84.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]