Björn Ier

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Björn côtes de fer
Fonction
Roi de Suède
Biographie
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Munsö (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Björn JárnsíðaVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Enfants
Autres informations
Maître

Björn Ier ou Björn Côtes-de-Fer ou encore Björn Lodbrok (en vieux norrois Björn Járnsíða, en latin médiéval Bier Costae ferreae) est un roi suédois régnant à Uppsala au IXe siècle. C'est le 2e des fils du mythique Ragnar Lodbrok et d'Aslaug selon la Ragnars saga loðbrókar, mais selon la Geste des Danois, il est le quatrième fils de Ragnar et Thora. Il est réputé être le fondateur de la dynastie de Munsö.

Biographie[modifier | modifier le code]

Björn fait de fréquentes expéditions contre la Francie occidentale et l'Angleterre, jusqu'en mer Méditerranée, et laisse prêcher le christianisme dans ses États, bien que le christianisme ne triomphe véritablement en Suède qu'après le milieu du XIe siècle. Il a deux fils : Refil Björnsson, et Erik Björnsson qui lui succède[1] et un 3e fils Áslákr Björnsson selon la Saga d'Erik le Rouge.

Avec la complicité d'un autre grand chef viking, Hasting, il longe les côtes françaises, descend vers la Galice, franchit le détroit de Gibraltar (859), longe le Maroc, et s'aventure jusqu'aux îles Baléares[2]. Le sud de la France n'échappe plus aux Vikings, et Narbonne et Nîmes sont pillées et saccagées. Il remonte le Rhône en incendiant Valence, puis l’Isère où à Romans, terme de leur raid, parti depuis leur camp de base de Camargue, il détruit la Collégiale Saint-Barnard. Par la suite, Björn suit Hasting en Italie, notamment à Luna, qui est prise dans les années 860.

L’historien de la ville de Caen Charles de Bourgueville au XVIe siècle le décrit en ces termes[3]:

« Personne n’ignore que c’étoit des peuples qui sortirent par colonies de la Norvège sous la conduite de Bier Coste-de-fer, fils de Lothbroc Roy des Danois, pour aller s’établir dans quelqu’endroit du monde, et qui, après avoir longtemps longé les rivages de la mer, se jettèrent dans la France du temps de Charles-le-Chauve, afin d’y chercher cet asile par la force de leurs armes. Leur dessein ne resta pas longtemps sans succès : car, dès leur arrivée, ils y répandirent l’épouvante et la terreur »

— Charles de Bourgueville, Les Recherches et Antiquitez de la province de Neustrie

Le chroniqueur arabe Ibn Idhari narre le raid viking dirigé contre la péninsule Ibérique en 859 :

« En l’année 245 (-) les Madjous[4] se montrèrent de nouveau, et cette fois dans 62 navires, sur les côtes de l’Ouest ; mais ils les trouvèrent bien gardées, car des vaisseaux musulmans étaient en croisière depuis les frontières du côté de la France jusqu’à celles de la Galice dans l’extrême Ouest. Deux de leurs navires devancèrent alors les autres, mais poursuivis par les vaisseaux qui gardaient la côte, ils furent capturés dans un port de la province de Béja. On y trouva de l’or, de l’argent, des prisonniers, des munitions. Les autres navires des Madjous s’avancèrent en suivant la côte, et parvinrent à l’embouchure du fleuve de Séville. Alors l’émir (Mohammed) donna à l’armée l’ordre de se mettre en marche et fit proclamer partout qu’on eût à se ranger sous les drapeaux du hâdjib Isa-ibn-Hassan. Quittant l’embouchure du fleuve de Séville, les madjous allèrent à Algéziras, dont ils s’emparèrent, et où ils brûlèrent la grande mosquée. Puis ils passèrent en Afrique, et dépouillèrent les possesseurs de ce pays. Cela fait, ils retournèrent vers l’Espagne, et ayant débarqué sur la côte de Todmir, ils s’avancèrent jusqu’à la forteresse d’Orihuéla. Puis ils allèrent en France où ils passèrent l’hiver. Ils y firent un grand nombre de prisonniers, s’emparèrent de beaucoup d’argent, et se rendirent maîtres d’une ville où ils s’établirent et qui aujourd’hui encore porte leur nom. Ensuite ils retournèrent vers la côte d’Espagne, mais ils avaient déjà perdu plus de 40 de leurs vaisseaux, et quand ils eurent engagé un combat avec la flotte de l’émir Mohammed, sur la côte de Sidona, ils en perdirent encore deux qui étaient chargés de grandes richesses. Les autres navires continuèrent leur route. »

L'expédition viking en Méditerranée, notamment dans le sud de la France, est également relatée par les chroniqueurs francs :

« Les pirates de mer danois cinglèrent longuement entre Espagne et Afrique et pénétrèrent de force dans le Rhône. Après avoir ravagé plusieurs villes et monastères, ils s’installèrent dans l’île Camargue!. »

— Annales de Saint-Bertin, pour l'année 859

Postérité[modifier | modifier le code]

Björn Ier Järnsida est le fondateur légendaire de la dynastie de Munsö. Selon l'épilogue de la Saga de Hervor et du roi Heidrekr, « Les descendants d'Angantyr, l'ancêtre des rois des Danois et des Suédois » Björn Järnsida laisse deux fils :

Un troisième fils lui est par ailleurs attribué par la Saga d'Erik le Rouge :

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Il est incarné par Nathan O'Toole puis par Alexander Ludwig dans la série Vikings où il est présenté comme le fils de Ragnar Lothbrok et de Lagertha.

Le groupe suédois Amon Amarth a composé et interprété une chanson sur Björn Ier, nommée Ironside, en 2019.

Il est présent dans le scénario intitulé Côtes-de-Fer (859) dans le jeu vidéo Age of Empires II: Definitive Edition.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Régis Boyer, La saga de Hervor et du roi Heidrekr, Berg International, Paris 1988 (ISBN 978-2-9002-6953-4). Épilogue Les descendants d'Angantyr « les ancêtres des rois Danois et Suédois » chapitre 15.
  2. Johannes Steenstrup, Les invasions normandes en France, Le Mémorial des Siècles: IXe siècle les événements, Albin Michel Paris 1969 p. 33-34.
  3. Jean-Claude Perrot, Genèse d’une ville moderne, Caen au XVIIIe siècle, Paris, Éditions Mouton, coll. « Civilisations et sociétés », , 1157 p., 24 cm (ISBN 2-7193-0414-X et 2-7132-0024-5, BNF 34573556, lire en ligne), p. 17.
  4. Madjous est le nom donné par les Arabes aux Vikings.
  5. (da) Tina Olesen, Magnus Rex og den magiske halskæde, Books on Demand, , 428 p. (ISBN 978-87-7188-195-0, lire en ligne).

Sources[modifier | modifier le code]

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  • Ibn Idhari.
  • Dudon de Saint-Quentin, qui narre notamment la prise de Luna (Italie) avec détail.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]