Caméra Biographe

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Le Bioscope est un appareil optique servant à reproduire le mouvement par la projection de photographies animées.

Le Bioscope de Georges Demenÿ (1895) est couplé avec le Biographe, l'appareil de prise de vues, qui fonctionne à la manière des appareils de la chronophotographie d'Étienne-Jules Marey, auprès de qui Demenÿ a travaillé durant quelques années. Cet appareil permet de prendre une rafale de photographies sur un ruban de nitrate de cellulose (celluloïd), inventé en 1887 par l'Américain John Carbutt, et commercialisé dès 1888 par l'industriel George Eastman (Kodak) sous la forme de feuilles et d'un ruban transparents et souples de 70 mm de large.

Le Biographe utilise un ruban de 60 mm de large, enduit d'une solution photosensible, qui est parfaitement lisse (pas de perforations) et entraîné par un système intermittent à pinces actionné par une came. Les photogrammes impressionnés par le Biographe sont découpés puis collés en couronne sur le périmètre d'un disque de verre de 42 cm de diamètre. Ce disque tournant est alors placé dans le Bioscope, puis actionné avec une manivelle, dans le faisceau d'une lanterne magique. Le Bioscope est fortement inspiré du Zoopraxiscope d'Eadweard Muybridge (1880).

Malgré un plus important nombre de photogrammes que n'en comporte un jouet optique, avec en conséquence une durée de spectacle plus grande, le Bioscope est prisonnier de son cycle très court non évolutif. Lorsque Demenÿ quitte le laboratoire d'Étienne-Jules Marey en 1894 et met au point ses propres appareils, il nomme également sa caméra Phonoscope, car ses premiers essais (faits dans le cadre de la "Station physiologique" que Marey a ouvert en 1882 au Bois de Boulogne), sont justifiés auprès de son supérieur par une étude des mouvements labiaux provoqués par la parole (en grec ancien, phono signifie la voix, le son, et skopein, observer). Mais Léon Gaumont, un temps intéressé par ses inventions, rebaptise le Phonoscope en Bioscope (du grec ancien bios, la vie). Le Biographe, et surtout le Bioscope, sont, dès leur apparition sur le marché en 1895, totalement dépassés par aussi bien le couple Kinétographe-Kinétoscope de Thomas Edison et William Kennedy Laurie Dickson, que par le Cinématographe des frères Lumière, ainsi que par d'autres appareils plus aboutis, et sa commercialisation est un échec.

En 1896, la pellicule de 60 mm de large est munie de perforations, aussi bien dans le Biographe que sur le Bioscope, qui est totalement revu et corrigé, et devient ainsi un lointain cousin du Cinématographe. Alice Guy, la première réalisatrice de films de l'histoire, enregistre ses premiers films avec ce matériel.

Le Bioskop de l'Allemand Max Skladanowsky

Cet appareil est actionné par une vis sans fin, impressionne alternativement en prise de vues deux pellicules Eastman de 54 mm de large, pouvant fournir quarante-huit images chacune. L'appareil de projection est identique et la durée de chaque bande n'excède pas dix secondes. Skladanowsky se proclame en 1895 l'inventeur des premières projections sur grand écran de photographies animées, revendiquant son antériorité sur les projections des Lumière. Le mot Bioscop est d'ailleurs longtemps utilisé pour désigner le cinéma dans les pays germanophones.