Bhasan Char

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Bhasan Char
Thengar Char (mul)
Géographie
Pays Drapeau du Bangladesh Bangladesh
Localisation Golfe du Bengale
Coordonnées 22° 22′ 16″ N, 91° 23′ 21″ E
Superficie 40 km2
Géologie Île fluviale
Administration
Autres informations
Découverte 2006
Fuseau horaire UTC+6
Géolocalisation sur la carte : Bangladesh
(Voir situation sur carte : Bangladesh)
Bhasan Char
Bhasan Char
Îles au Bangladesh

Bhasan Char, « l’île qui flotte »[1], anciennement connue sous l'appellation Thengar Char[2], est une île formée en 2006 par dépôt de limons dans le golfe du Bengale, à 60 km des côtes continentales[3]. Elle fait partie de l'upazila de Hatiya au Bangladesh[4]. Vierge jusqu'en , l'île est urbanisée depuis par l'État bengali, pour y installer 100 000 réfugiés Rohingya. Les premiers transferts ont lieu en .

Présentation[modifier | modifier le code]

Géographie[modifier | modifier le code]

L'île s'est formée, en 2006, par accumulation de limon provenant de l'Himalaya[4] ; « char » signifie île sédimentaire en bengali[5]. Elle a une superficie de 40 km²[1]. Elle est inondable de juin à septembre à cause de la mousson[4].

L'ile n'a pas de rivière, ni d’eau douce, qui doit être apportée des régions du sud du Bangladesh.

L'ile continue régulièrement de s'agrandir en superficie, car il y a toujours des dépôts de limon. Le relief de l'île ne dépasse guère le niveau de la mer. L'altitude maximale enregistrée ne dépasse pas 3 mètres de hauteur[6]. Dans le même temps, au Bangladesh, chaque année, l'érosion, ainsi que l'avancée de la mer, fait disparaître jusqu'à des dizaines de kilomètres carrés de terres.

Urbanisation[modifier | modifier le code]

Depuis , l'île est protégée en partie par une digue de 3 m en remblai de terre, et l'État bengali l'aménage avec des logements collectifs, pour y installer les réfugiés Rohingya[7]. Les maisons sont construites à un mètre au-dessus du sol, afin de protéger les réfugiés des raz-de-marée.

En , la zone urbanisée pour héberger 92 160 personnes comprend 1 440 bâtiments d'habitation : chacune des 120 unités de logement du complexe comprend 12 bâtiments sur pilotis de capacité unitaire 64 personnes, une mare, et un abri en béton destiné à protéger 23 familles en cas de cyclone[1],[8].

Histoire[modifier | modifier le code]

En , le gouvernement bangladais suggère de réinstaller sur l'île, 100 000 réfugiés Rohingyas qui ont fui la Birmanie[9],[10],[11] ; ce sera le projet d'urbanisation Ashrayan. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés qualifie la proposition comme étant un « défi logistique »[12]. Malgré cela, le , le gouvernement bangladais ordonne le déplacement des réfugiés[3],[4],[13]. Human Rights Watch qualifie cela de « future catastrophe humanitaire et des droits de l'homme »[4].

En , le gouvernement annonce l'extension Ashrayan-3 du projet, pour atteindre 120 unités de logement[1]. Les travaux publics s’élèvent à 309,5 millions de takas, soit une augmentation de 34% par rapport à l'allocation initiale[14]. Les projets supplémentaires comprennent l'élévation du remblai de 2,7 m à 5,8 m, la construction de villages groupés, de stations d'hébergement, d'infrastructures de canalisation de l'eau, de routes et d'aménagement du territoire, en plus des 26 travaux existants dans le cadre du projet[14].

En , le projet avance malgré l'opposition des dirigeants rohingyas et des groupes de défense des droits de l'homme. Le ministre des affaires des réfugiés du Bangladesh déclare que l'île est « prête pour l'habitation », bien qu'il n'ait donné aucun calendrier pour la relocalisation. Le gouvernement n'a pas autorisé les journalistes étrangers ou les dirigeants Rohingyas à se rendre à Bhasan Char. L'île a moins de 20 ans, et certains pensent qu'il n'y a aucune garantie qu'elle ne disparaisse pas à la prochaine mousson[15].

Les opérations de transfert commencent le . Un premier groupe de 1 640 personnes en provenance des camps du district de Cox’s Bazar dans le sud du Bangladesh, arrive sur l’île par bateau depuis le port de Chittagong[16]. Juste avant le coup d'état militaire birman du [17], un quatrième transfert porte à environ 6 700 le nombre de réfugiés déplacés sur l'île[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bhasan Char » (voir la liste des auteurs). datée du 7 décembre 2017.
  1. a b c et d « Bhasan Char : Le Bangladesh invoque le Covid-19 pour interner des réfugiés rohingyas sur une île inondable », sur www.europe-solidaire.org, Europe Solidaire Sans Frontières, .
  2. « Au Bangladesh, les Rohingyas parqués sur une île déserte ? », sur www.lepoint.fr, SEBDO Le Point, .
  3. a et b (en) Sugam Pokhare et Ben Westcott, « Thousands of Rohingya refugees may be sent to remote island », CNN,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d et e (en) Samya Kullab, « The Trouble With Thengar Char », Foreign Affairs,‎ (lire en ligne, consulté le ) Inscription nécessaire
  5. « Bangladesh, terre mouvante », sur www.monde-diplomatique.fr, Le Monde diplomatique, .
  6. Andreas Braun, Thorsten Höser et José Manuel Delgado Blasco, « Elevation change of Bhasan Char measured by persistent scatterer interferometry using Sentinel-1 data in a humanitarian context », European Journal of Remote Sensing, vol. 0, no 0,‎ , p. 1–18 (DOI 10.1080/22797254.2020.1789507, lire en ligne, consulté le )
  7. Cyril Simon, « Bangladesh : des milliers de Rohingyas transférés sur une île menacée par les cyclones », sur www.leparisien.fr, (consulté le ).
  8. [PDF] (en) Ahmed Mukta, « Bangladesh : projet de réhabilitation de Bhashan-Char », sur www.atlantahousingltd.com (consulté le ), p. 4-20.
  9. Bruno Philip, « Les Rohingya de Birmanie condamnés à l’exil », sur www.lemonde.fr, .
  10. « Migrations : Rohingyas et Bangladais en quête de refuge et travail », sur www.rfi.fr, .
  11. « Persécution des Rohingyas : un charnier découvert en Thaïlande », sur www.rfi.fr, .
  12. (en) « UN concern at Bangladesh plan to move thousands of Rohingya to flooded island », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Shaikh Azizur Rahman, « Plan to move Rohingya to remote island prompts fears of human catastrophe », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b (en) « Bhasan Char project cost to rise 34% », sur The Business Standard, (consulté le )
  15. (en) « Will thousands of Rohingya refugees be sent to a remote island? », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Bangladesh : début d’un transfert controversé de réfugiés rohingya sur une île », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Birmanie : L’armée tient fermement le pays au lendemain du coup d’Etat », sur www.20minutes.fr, (consulté le ).
  18. Ruma Paul, « Bangladesh : Nouveaux transferts de Rohingyas sur une île isolée », sur www.latribune.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Rohingya : peuple pour lequel l'État bengali a urbanisé l'île.