Beta Aurigae

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β Aurigae Aa / Ab
Menkalinan
Description de cette image, également commentée ci-après
Courbe de lumière de Beta Aurigae, d'après les données publiées dans Southworth et al. (2007)[1]
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 05h 59m 31,723s[2]
Déclinaison +44° 56′ 50,76″[2]
Constellation Cocher
Magnitude apparente +1,89 à 1,98[3]

Localisation dans la constellation : Cocher

(Voir situation dans la constellation : Cocher)
Caractéristiques
Type spectral A1m IV + A1m IV[1]
Indice U-B +0,05[4]
Indice B-V +0,03[4]
Indice R-I −0,01[4]
Variabilité binaire à éclipses de type Algol[3]
Astrométrie
Vitesse radiale −15,75 ± 0,62 km/s[5]
Mouvement propre μα = −56,44 ± 0,25 mas/a[2]
μδ = −0,95 ± 0,11 mas/a[2]
Parallaxe 40,21 ± 0,23 mas[2]
Distance 81,1 ± 0,5 al
(24,9 ± 0,1 pc)
Magnitude absolue −0,11
Caractéristiques physiques
Masse 2,389 ± 0,013 / 2,327 ± 0,013 M[6]
Rayon 2,77 / 2,63 R[7]
Luminosité 55 / 47 L[7]
Température 9 350 / 9 200 K[7]
Rotation 33 / 34 km/s[7]
Âge 570 × 106 a[7]
Composants stellaires
Composants stellaires β Aur Aa/Ab
Orbite
Compagnon β Aur Ab[6]
Excentricité (e) 0,0
Période (P) 3,960 04 j
Inclinaison (i) 76,0 ± 0,4°
Époque du périastre (τ) 54 539,016 2 ± 0,000 3 JJ

Désignations

Menkalinan, Menkalina, β Aur, 34 Aur, HR 2088, HD 40183, HIP 28360, BD+44°1328, FK5 227, GJ 3375, SAO 40750, ADS 4556 A, WDS J05595 +4457Aa,Ab[8]

Beta Aurigae (β Aur / β Aurigae, Bêta du Cocher), également nommée Menkalinan, est une étoile binaire à éclipses de deuxième magnitude de la constellation du Cocher. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est situé à environ ∼ 81 a.l. (∼ 24,8 pc) de la Terre[2].

Nomenclature, histoire et mythologie[modifier | modifier le code]

Des Grecs à l'UAI[modifier | modifier le code]

La figure de مممسك العنّان Mumsik al-ᶜInān dans le ciel gréco-arabe (d’après le traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī, 1606, St-Péterbourg).

Menkalinan est aujourd’hui le nom approuvé pour β Aur par l’Union astronomique internationale (UAI)[9]. C’est l’arabe منكب ذي العنّان Mankib ḏī l-ᶜInnān, « l’Épaule du Cocher », qui est une appellation tardive née dans le cadre des constellations héritées des Grecs par les astronomes arabes au IXe siècle. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde livre la transcription ‘Menkib D’il Inân’ (1665)[10], ce qui donne le nom simplifié Menkalinan chez Giuseppe Piazzi (1814)[11], par la suite popularisée repris par Richard Allen (1899)[12],[13].

Dans le ciel arabe traditionnel[modifier | modifier le code]

β Aur appartient au groupe constitué par β, θ et γ Aur, nommé توابع العيّوق Tawābiᶜ al-ᶜAyyūq, « les Suivantes d’Alhajoth », mais également الأعلأم al-Aᶜlām « les Signes »[14],[15]. Tawābiᶜ al-ᶜAyyūq a donné Altawabi, un des noms de ι Aur (voir l'article consacré à cette étoile).

En Chine[modifier | modifier le code]

β Aur est connue comme 五车三, soit la 3e étoile de l’astérisme Wuche, « les Cinq chars »[16].

Caractéristiques principales[modifier | modifier le code]

Beta Aurigae est un système binaire spectroscopique et à éclipses. Sa magnitude apparente varie entre +1,89 et 1,98 avec une période de 3,960 04 jours[3]. C'est le second système binaire spectroscopique à jamais avoir été découvert, par Antonia Maury en 1889[4]. On pense qu'il fait partie du courant de la Grande Ourse[4].

Ses composantes, assez similaires, sont deux étoiles sous-géantes et à raies métalliques marquées de type A[1]. Elle ne sont pas très différentes de Véga et de Sirius, si ce n'est qu'elles sont en train de cesser la combustion de l'hydrogène dans leur cœur et qu'elles deviendront à terme des « vraies » étoiles géantes, comme Aldébaran. Elles ont approximativement la même masse et le même rayon.

Les deux étoiles sont désignées Beta Aurigae Aa et Beta Aurigae Ab dans les catalogues modernes[17],[18] mais elles ont également pu être répertoriées en tant que composantes 1 ou 2 ou en tant que A et B[6],[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) J. Southworth, H. Bruntt et D. L. Buzasi, « Eclipsing binaries observed with the WIRE satellite. II. β Aurigae and non-linear limb darkening in light curves », Astronomy & Astrophysics, vol. 467, no 3,‎ , p. 1215–1226 (DOI 10.1051/0004-6361:20077184, Bibcode 2007A&A...467.1215S, arXiv astro-ph/0703634)
  2. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  3. a b et c (en) N. N. Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne)
  4. a b c d et e (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050,‎ (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  5. (en) D. Pourbaix et al., « SB9: The ninth catalogue of spectroscopic binary orbits », Astronomy & Astrophysics, vol. 424,‎ , p. 727-732 (DOI 10.1051/0004-6361:20041213, Bibcode 2004A&A...424..727P, arXiv astro-ph/0406573)
  6. a b et c (en) Bradford B. Behr et al., « Stellar Astrophysics with a Dispersed Fourier Transform Spectrograph. II. Orbits of Double-lined Spectroscopic Binaries », The Astronomical Journal, vol. 142, no 1,‎ , p. 6 (DOI 10.1088/0004-6256/142/1/6, Bibcode 2011AJ....142....6B, arXiv 1104.1447)
  7. a b c d e et f (en) B. Nordstrom et K. T. Johansen, « Radii and masses for beta Aurigae », Astronomy & Astrophysics, vol. 291, no 3,‎ , p. 777–785 (Bibcode 1994A&A...291..777N)
  8. (en) * bet Aur -- Eclipsing Binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  9. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  10. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, pp. 38-39. »
  11. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 38.
  12. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 89. »
  13. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 181.
  14. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 8 et 114.
  15. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 89.
  16. Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, pp. 71 et 74.
  17. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M, lire en ligne)
  18. (en) Luca Piccotti et al., « A study of the physical properties of SB2s with both the visual and spectroscopic orbits », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 492, no 2,‎ , p. 2709–2721 (DOI 10.1093/mnras/stz3616, Bibcode 2020MNRAS.492.2709P)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]