Berluti
Berluti | |
Création | 1895
1957 sous la forme actuelle |
---|---|
Fondateurs | Alessandro Berluti |
Personnages clés | Kris Van Assche (directeur artistique) |
Forme juridique | SA à conseil d'administration |
Siège social | Paris (Faubourg Saint-Honoré en 2012) France |
Direction | Antonio Belloni (vice président) |
Actionnaires | LVMH |
Activité | Commerce de détail d'habillement en magasin spécialisé |
Produits | chaussures - vêtements - maroquinerie - accessoires |
Société mère | LVMH |
Effectif | 238 personnes en 2018 |
SIREN | 784 320 921 |
Site web | www.berluti.com/ |
Chiffre d'affaires | 102 220 000 € en 2018 |
Résultat net | -40 030 000 € (perte en 2018)[1] |
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Berluti est une entreprise française fondée en 1895 par l'Italien Alessandro Berluti qui fabrique des souliers et des articles de maroquinerie masculins. Berluti est aujourd'hui la propriété du groupe LVMH.
Histoire et traditions de la maison
[modifier | modifier le code]Fondation et installation
[modifier | modifier le code]Alessandro Berluti est né en 1865 à Senigallia, un village au bord de la mer Adriatique. Il y apprend le métier d’ébéniste auprès d'un artisan local. Il acquiert également un savoir-faire pour le travail du cuir[2],[3]. Alessandro Berluti quitte l’Italie à l’âge de 19 ans et part pour la France. Il passe d’abord plusieurs années sur les routes aux côtés d’une troupe de comédiens pour laquelle il confectionne des souliers de scène[2],[4]. Il s’installe à Paris en 1895, en tant que bottier. L’Exposition Universelle de 1900 à Paris est l’occasion pour Alessandro Berluti d’élargir sa clientèle et son public. Il crée des modèles pour plusieurs personnalités en vue de l’époque[2] : Isadora Duncan, Helena Rubinstein ou encore Elizabeth Arden.
Après la Première Guerre mondiale, l'Oxford Berluti notamment est proposé aux amateurs de chaussure de luxe. Ce modèle est fabriqué d'un seul morceau de cuir, les coutures ne se voient pas grâce à trois œillets. Ces chaussures sont polies ce qui leur donne une scintillante couleur, tel un miroir[2]. Le duc de Windsor fait alors partie des clients de l'entreprise[2]. Son fils Torello lui succède en 1928. Il ouvre la première boutique-atelier rue du Mont-Thabor[2] sous l'enseigne « Berluti, bottiers de luxe ». Devenue trop petite, la boutique est transférée pendant la Seconde Guerre mondiale au 26 rue Marbeuf[5]. Berluti confectionne les tenues de l'équipe de France olympique et paralympique pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2024[6].
L’ère du prêt-à-chausser
[modifier | modifier le code]En 1959, Talbinio Berluti lance le « prêt-à-chausser de luxe », proposant des tarifs plus bas[2]. Il élargit ainsi la clientèle de Berluti. Il est rejoint par Olga Berluti, née Squeri, qui apprendra le métier de bottier à ses côtés après avoir fait son apprentissage dans l'atelier[7]. Dans les années 1960, Berluti vend à l'étranger et compte parmi ses clients Warhol, François Truffaut ou encore Yves Saint Laurent[7].
En 1970, Olga succède à Talbinio à la direction de Berluti et sera Directrice artistique de Berluti de 1961 à 2011. Elle accompagne la modernisation de la maison et sa croissance. En 1993, Berluti est racheté par le groupe LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton. Au début des années 2000, sur fond de conflit larvé entre le Gucci Group et LVMH, la marque italienne Gucci copie deux modèles phares de Berluti, dont chaque création est déposée : les sanctions pour « actes de contrefaçon » sont sévères, Berluti refusant de transiger[8].
Olga continuera d'assumer la direction artistique de Berluti jusqu'en septembre 2011. Le développement international de Berluti progresse : l’enseigne compte plus d'une trentaine de boutiques dans les principales capitales mondiales. Elle reçoit le titre de Chevalier de la Légion d'honneur par Bernard Arnault, décret du .
Le , l'italien Alessandro Sartori (anciennement chez Ermenegildo Zegna durant 14 ans) prend la direction artistique de la maison[9],[10]. Une diversification vers la confection de vêtements est annoncée pour 2012[11] et est lancée au mois de janvier[12],[13]. Alessandro Sartori présente une première collection de 400 pièces[14]. Antoine Arnault devient directeur général en 2012[7]. Le rachat par LVMH du tailleur parisien Arnys, au milieu de l'année 2012, permet l'apparition d'une ligne de costumes sur mesure intitulée « Berluti by Arnys »[15], rachat suivi quelques mois plus tard de celui d'Anthony Delos[16].
En , Haider Ackermann est nommé directeur artistique, jusqu'en où il est remplacé par Kris Van Assche[17].
Travail du cuir
[modifier | modifier le code]La communication de l'entreprise se fait autour de ses cuirs (cuir Venezia surtout) et de son chaussant. Sur mesure[18] ou prêt-à-chausser, les souliers Berluti sont présentés « bruts » et revêtus par la suite d'une patine[19] spécifique semblable à la laque japonaise. Cette patine est constituée d’huiles essentielles, de cirage et d’eau. La publicité de Berluti dit que chaque chaussure sur-mesure nécessite 250 opérations réalisées dans leur atelier[20] et neuf mois de création[21].
À partir des années 1960, Olga Berluti propose le cuir comme une prolongation de la peau. Elle orne ses créations de scarifications, de piercing et de différentes formes de tatouages dans les années 1990[22],[21].
Notoriété
[modifier | modifier le code]La notoriété de Berluti s’est construite autour d'Olga Berluti et de ses clients de renom : Andy Warhol, le duc de Windsor, Jean Cocteau, Yul Brynner, Marcel Achard et Claude François comptent parmi les clients célèbres[23][source insuffisante].
La marque Berluti est présente également au cinéma. Olga est nommée plusieurs fois aux Césars. Elle reçoit le prix du meilleur costume pour le film Harem de Arthur Joffé en 1986. En 1995, elle remporte un David di Donatello Award pour le Film Farinelli.
Une paire de bottines Berluti se trouve dans les années 1990 citée dans l'Affaire Dumas, scandale impliquant l'ancien ministre Roland Dumas[24].
La marque est également connue pour un événement marketing, le club « Swann », du nom du dandy de Marcel Proust. Il propose une fois par an à des clients fidèles une séance de « patinage » collectif[25]. Ses membres se sont réunis pour la première fois en 1992 à l’hôtel de Crillon[26].
Implantations
[modifier | modifier le code]Hormis l'Europe, Berluti dispose de boutiques au Moyen-Orient, à New York et en Asie, où plusieurs implantations existent. En France, trois boutiques sont présentes à Paris : rue Marbeuf, rue de Sèvres et au 9, rue du Faubourg Saint-Honoré dans le 8e arrondissement, cette dernière étant leur magasin phare mondial. Une boutique est également présente à Cannes.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Caroline Cox (préf. Cameron Silver), Le luxe en héritage : Secrets d'ateliers des grandes maisons, Dunod, (1re éd. 2013), 285 p. (ISBN 978-2-10-070551-1), « 1895 Berluti », p. 172 à 175.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- « BERLUTI », sur verif.com (consulté le ).
- Cox 2014, p. 172.
- Alessandro Berluti, Fashion Model Directory
- Berluti, Puretrend
- à la suite de l'expropriation du bottier de confession juive Maxwell. Ordonnance de référé de spoliation du Tribunal civil de la Seine du 22 mars 1946 - Archives de Paris - 47W 34 (n°4556). Document numérisé, consultable à la Direction des Services d'Archives de Paris en intranet.
- « JO de Paris 2024 : Berluti habille les athlètes français de pied en cap », Les Échos, (lire en ligne, consulté le )
- Cox 2014, p. 173.
- Stéphane Marchand, Les guerres du luxe, Fayard, , 382 p. (ISBN 978-2213609539), « Des Gucci au goût de Berluti », p. 252-255
- (en) Sartori Berluti, Vogue Italia, 23 juin 2011
- Alice Pfeiffer, « Berlusconi, la mode, et après ? », L'Express Styles, no 3164, , p. 46 à 49 (ISSN 0014-5270)
- Frédéric Martin-Bernard « Berluti : des souliers au prêt-à-porter » Madame Figaro, 29 novembre 2011
- « Berluti habille la silhouette de pied en cap » Le Monde.fr, janvier 2012
- Théodora Aspart, « L’offensive Berluti » Next Libération, 21 janvier 2012
- Guillaume Crouzet, « Alessandro Sartori, le bon génie de Berluti », sur lexpress.fr/styles, L'Express, (consulté le )
- Olivier Wicker, « Grandes manœuvres dans la mode masculine », Le Nouvel Observateur, no 2485, , p. 30 (ISSN 0029-4713)
- AFP, « Le bottier Berluti rachète les ateliers de son concurrent Anthony Delos », Style, sur lemonde.fr, M, le magazine du Monde, (consulté le )
- « Berluti (LVMH) : Kris Van Assche succède à Haider Ackermann à la direction artistique - Stratégies », Stratégies, (lire en ligne, consulté le )
- « Les chaussures sur mesure de la maison Berluti » Le Parisien, 15 octobre 2011
- « Berluti – Queen of Shoes » Modissimo, 8 août 2011
- L'atelier, appelé Manifattura Berluti, est situé à Ferrare en Italie
- Cox 2014, p. 174.
- L'œil d'Olga Berluti, Artclair.com, Décembre 2001 - Janvier 2002
- Entretien avec Olga Berluti, article de Médias, décembre 2005
- Armelle Thoraval, « Quand Roland et Christine menaient grand train. L'affaire Elf-Dumas regorge d'épisodes cocasses », Libération, 25 décembre 1998.
- Cox 2014, p. 174-175.
- Ces marques qui relancent l'esprit de club, article du Figaro, 15 octobre 2007