Bejaâd

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Bejaâd
Bal-Jaʿad, Bajaʿad, Bu-al-Jad, Boujad, Boujaâd, Bil-Jaʿad
Bejaâd
Boujad, Platz
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Région Béni Mellal-Khénifra
Province Khouribga
Maire El Majidi Khlifa (PAM), 2015
Démographie
Population 51 268 hab. (2020)
Géographie
Coordonnées 32° 46′ 10″ nord, 6° 23′ 49″ ouest
Altitude 642 m
Localisation
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Bejaâd
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Bejaâd
Liens
Site web www.villebejaad.com

Bejaâd (en arabe : أبي الجعد) est une ville du Maroc, située dans la région de Béni Mellal-Khénifra. Centre culturel important. Dès sa création, elle se dote en effet d’une multitude de médersas qui fournissent au Maroc quelques-uns de ses plus éminents ouléma. Au départ purement religieux, l’enseignement dispensé dans ces médersas se diversifie au fil des siècles. Des écoles comme cell du cheikh El Mâati, Lâaouina, Laouni , et surtout la médersa Hassania, la médersa Mohammedia et l’école de l’Alliance juive forment des lauréats dans des disciplines aussi diverses que la théologie, le droit, la calligraphie, la littérature, voire la poésie et l’astronomie. La ville a pour particularité de concentrer un certain nombre de ministres de premier plan (ex Ministre d Agriculture, Tourisme, Travail et Intérieur), une cinquantaine de fonctionnaires de très haut rang et des personnalités politiques Israéliennes de premier plan ( Amir Pertz ex ministre de la défense et Yehuda Lancry ex ambassadeur d'Israël à Paris et aux nations Unis).  

Histoire[modifier | modifier le code]

La ville a été fondée au XVe siècle par Abû ‘Obayd-Allâh Moḥammad ibn abî al-Qâssim al-Za‘rî al-Jâbirî, dit Sîdî Bou‘bîd al-Sharqî, un éminent soufi, présumé descendant direct du calife Omar ibn al-Khattâb. Elle était à l’origine un centre spirituel, prisé par les voyageurs en quête d'enseignement religieux. À la mort de Bou‘bid al-Sharqi, ses nombreux fils reprennent le flambeau, perpétuant ainsi le développement de Bejaâd, qui prend de l'ampleur au fur et à mesure que la Zaouia Cherkaouia gagne en puissance. Dès lors, la modeste bourgade, que l'on surnomme à l'époque la petite Fès, acquiert le statut de centre spirituel majeur. Escale incontournable entre Fès et Marrakech à travers l'ancienne route des Zaers, elle rayonne de son aura spirituelle, culturelle, économique et politique sur l'ensemble du territoire marocain et même au-delà. Durant des siècles, à l’occasion du moussem annuel de Sidi Bouabid Cherki, des pèlerins issus de toutes les régions du Maroc y affluent en masse. Cette grande fête religieuse et populaire à laquelle s’associent des milliers de visiteurs des différentes régions du Royaume est une occasion pour rendre hommage au saint fondateur de cette ville. Ainsi, le moussem est une occasion exceptionnelle pour les visiteurs de découvrir des moments de fête et de connaître les traditions et la culture de la province. Tout près de la ville de Bejaâd se trouvent des coupoles dénommées «Rjals» où sont enterrés les fils du cheikh Cherki en l’occurrence, Sidi El Ghazouani, Sidi Abdesslam, Sidi Tanfi, Sidi El Harti et Sidi Meknassi.

Sidi Bouabid Cherki reste un symbole éternel sacré et mystique dans la mémoire des Marocains. La zaouiya Cherkaouiya avec l'aide d'autres zaouiyas ont joué un rôle primordial, en mobilisant la population, afin de repousser les Portugais pendent une période marquée par une lutte entre le royaume de Marrakech des Saadiens et celui de Fès des Wattassides pour contrôler le Maroc. Les cheikhs de la Zaouiya Cherkaouiya ont participé fortement à l'essor économique de la ville par la construction des moulins, des puits et des pressoirs par le développement d'un système d'irrigation et par le contrôle des routes de Transhumance.

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'origine du nom de cette bourgade, coincée entre Oued Zem et Kasbat Tadla, est très incertaine. Le fameux dictionnaire Lisän al-'Arab (en arabe : لسان العرب) d’Ibn Manzûr rapporte que «jaâd» (جعد) est un mot énantiosémique qui signifie à la fois avare et généreux [1]. Certains Bejaâdis pensent que leur ville doit son nom à la présence, autrefois massive sur ses terres, d'une race de chacal dénommée Abou Jâada. D'autres lient l'origine de ce nom à la Jâada, un arbuste local aux fruits amers, qui couvrait jadis les collines environnantes. Aujourd'hui que les chacals sont devenus rares et que les collines ont disparu sous les amas de béton de la ville nouvelle, bâtie par les colons français au début du vingtième siècle, la principale survivance de ce passé pour le moins exotique sont les mille et un saints, disséminés dans l'ancienne médina de Bejaâd.

Tolérance[modifier | modifier le code]

Ayant longtemps côtoyé l'importante communauté juive de la ville, les Bejaâdis ont également acquis un sens de la tolérance et du respect des différences qui force l'admiration. Contrairement aux autres médina du Maroc, celle de Bejaâd est dépourvue de mellah, ces quartiers où les juifs vivaient à l'écart de la population musulmane. « À Bejaâd, juifs et musulmans vivaient côte à côte. Ils fréquentaient les mêmes écoles, les mêmes fours et les mêmes bains publics », explique Abdelilah Ben Tebaâ dans sa thèse sur la communauté juive de Bejaâd. Malgré leur exode massif, de nombreuses familles juives disposent toujours de maisons dans la médina de Bejaâd.

Festivités[modifier | modifier le code]

La ville de Bejaâd fête le Moussem de Sidi Bouabid Cherki El Omari, un espace de rayonnement sur les plans religieux, scientifique, culturel et sportif. Lors d'une rencontre mardi à Bejaâd, une série d'activités qui sont organisées tout au long de ces trois jours notamment des conférences et colloques autour de Faty Cherkaoui (la malade) ainsi qu'une soirée du Madih, outre des concours de mémorisation et de déclamation du Coran. Une exposition d'art plastique sera également montée en marge de cette manifestation, en plus de la signature d'un livre de Abdelmajid Al Kirani sur la cité de Bejaâd. Parallèlement, différentes expositions de produit du terroir et d'artisanat reflétant les caractéristiques de cette région seront organisées.Des prix sont également remis aux vainqueurs de différentes compétitions sportives notamment un tournoi de football, de basket-ball et de fantasia avec la participation de 1 500 cavaliers.

Démographie[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) Ibn Manzûr, Lisän al-'Arab, 15 vol., Beyrouth, Dar Sader, 1404 h., vol. 3, p. 122
  2. « Le Doyen de la FSJESR, Dr. Elhabib EDDAQQAQ, prend part à un séminaire à Doha, à Qatar | FSJES-Agdal », sur fsjes-agdal.um5.ac.ma (consulté le )
  3. « M. Elie Elbaz | Conseil National des Droits de l'Homme », sur www.cndh.ma (consulté le )
  4. Simon Elbaz, « Simon Elbaz - MATROUZ - Création Artistique de Langues et Musiques Entrecroisées », sur www.matrouz.com (consulté le )