Aller au contenu

Bataillon de Joinville

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bataillon de Joinville
Image illustrative de l’article Bataillon de Joinville
L'écusson

Pays Drapeau de la France France
Allégeance Armée française
Type bataillon
Élèves de l'école à la fin du XIXe siècle.

Le bataillon de Joinville est une unité militaire de l’armée française accueillant des appelés sportifs. Il prend place dans les établissements de formation à la pratique sportive constitués au sein des armées depuis 1852 avec l'École normale militaire de gymnastique de Joinville. Le bataillon de Joinville est dissous en en raison de la fin de la conscription. Il est reconstitué en 2014 avec 88 sportifs de haut niveau sous contrat avec l'armée, au sein du Centre national des sports de la défense (CNSD). Ainsi, il fédère une compagnie regroupant les disciplines estivales de 22 fédérations sportives au sein de l'École interarmées des sports, et une compagnie regroupant les disciplines hivernales au sein de l'équipe de France militaire de ski, formant pour les sportifs de haut niveau « l'armée des champions ».

En , un protocole de soutien pour Paris 2024 est signé au centre national des sports de la Défense de Fontainebleau, permettant ainsi de soutenir le sport français en recrutant jusqu’à 175 sportifs de haut niveau de la défense (SHND).

L'École normale militaire de gymnastique de Joinville

[modifier | modifier le code]

L'École normale militaire de gymnastique de Joinville ouvre ses portes le à la redoute de la Faisanderie, un ouvrage militaire des fortifications de Saint-Maur, en limite Est du Bois de Vincennes et du plateau de Gravelle. Voir Charles d'Argy. Le terrain fait alors partie du territoire de la commune de Joinville-le-Pont, dans le département de la Seine (aujourd’hui dans le Val-de-Marne)[1]. L’objectif de l’école est de former des moniteurs militaires de gymnastique. Mais elle « va rapidement s'impliquer hors de l'espace propre à l'armée en profitant de la double occasion de l'obligation de la gymnastique dans les écoles publiques et de l'absence de dispositifs de formations à l'éducation physique scolaire[2]. » En 1872, l'école devient l'école normale de gymnastique et d'escrime de Joinville et forme les gymnastes régimentaires. Plus tard, elle contribue à former les sportifs français participant aux Jeux olympiques.

En 1914, elle ferme du fait de la Première Guerre mondiale. Elle rouvre partiellement en 1916. En 1925, elle prend l'appellation d'« école supérieure d'éducation physique ». En 1939, elle ferme du fait de la Seconde Guerre mondiale. Ses anciens cadres reprennent leurs fonctions dès 1941 dans les établissements civils et militaires comme le collège national des moniteurs et athlètes d'Antibes, l'institut national des sports de Paris, les écoles nationales d'entraînement physique militaire de Pau-le-Hameau et d'Antibes, le centre sportif de l'armée de Pau, le centre sportif des forces armées de Joinville, le bataillon de Joinville, le groupement sportif interarmées de Joinville et l'école interarmées d'entraînement physique et des sports de Joinville[3].

Le bataillon de Joinville

[modifier | modifier le code]

En 1945 l’Institut national des sports est créé. En 1948, le groupement sportif de Joinville s'installe dans les locaux du Fort neuf (fort de Vincennes), près du château, puis dans ceux de la Faisanderie (redoute de la Faisanderie), avant d'être transféré, sous le nom de Groupement sportif interarmées de Joinville, dans la redoute de Gravelle, libérée en 1955 par l'École normale supérieure d'éducation physique de garçons. En 1956, est créé le bataillon de Joinville pour les appelés sportifs de renom. Il comporte des sportifs dans de très nombreuses disciplines.

Le , l'école d'entraînement physique militaire d'Antibes, les sections sportives de tir de Montauban, de parachutisme de Pau, de pentathlon moderne de Bordeaux et le centre d'entraînement physique et des sports de la Marine de Toulon se regroupent à Fontainebleau pour former l'École interarmées des sports. Ce nouvel établissement reprend les missions de l'école supérieure d'éducation physique de Joinville. Avec la suspension du service national militaire obligatoire, le bataillon de Joinville disparaît en . Au total, le bataillon de Joinville a accueilli 21 000 sportifs de haut niveau[3].

L'Armée des Champions

[modifier | modifier le code]

Le Bataillon est réintroduit et réapparait en 2014 avec 88 sportifs de haut niveau[4]. Il prend rapidement le surnom d'« Armée des Champions »[5], officiellement « École Interarmées des Sports »[6].

Cette école comporte deux compagnies, l'une du même nom qui regroupe les disciplines estivales rattachées à 22 fédérations, et l'équipe militaire de France de ski, rattachée à la Fédération française de ski, pour les disciplines hivernales[6].

Sportifs célèbres

[modifier | modifier le code]

Sections notables

[modifier | modifier le code]

La Fédération nationale des Joinvillais

[modifier | modifier le code]

Les différents regroupements d'anciens cadres et stagiaires aboutissent le à la création de la Fédération nationale des Joinvillais.

Le « salut de Joinville »

[modifier | modifier le code]
La délégation française lors de l'ouverture des Jeux olympiques de 1920

Depuis les Jeux olympiques de 1920 à Anvers en Belgique, le salut olympique fait partie du rituel. Il se pratique le bras droit replié puis tendu sur le côté. On l’appelle également « salut de Joinville ». Aux Jeux olympiques d'été de 1936 au Stadium de Berlin, lorsque la délégation française conduite par le discobole Jules Noël défile devant la tribune officielle, avec 201 athlètes faisant le salut olympique, le stade de Berlin se soulève d’ovations délirantes, le geste des Français étant pris pour le salut hitlérien[7]. Le , la commission exécutive du Comité international olympique (CIO), à la demande de M. Poplimont du comité olympique belge, décide que le salut olympique, lors des manifestations d’ouverture des Jeux, est changé « afin d’éviter toute confusion avec d’autres saluts de triste mémoire »[8].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. En 1929, les parties du Bois de Vincennes appartenant aux communes riveraines sont rattachées au 12earrondissement de Paris.
  2. Pierre Simonet et Laurent Veray : L'empreinte de Joinville 150 ans de sport, INSEP, Les cahiers de l'INSEP, 2003
  3. a et b « Fédération nationale des Joinvillais », sur joinvillais.com (consulté le )
  4. « Les athlètes du Bataillon de Joinville au cœur des sections amsélistes », sur amslfrejus.com (consulté en ).
  5. « Paris 2024 : l’unité de Joinville, ce bataillon qui rassemble des athlètes olympiques », sur Franceinfo, (consulté le )
  6. a et b « L'armée des champions », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  7. Fabrice Abgrall et François Thomazeau : 1936, la France à l'épreuve des Jeux olympiques de Berlin », Alvik, Paris, 2006.
  8. Procès-verbal de la séance de la Commission exécutive du CIO avec les délégués des Fédérations internationales sportives, 3 septembre 1946

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Philippe Baron, École interarmées des sports 1979-1980. Cross Country. Football, équipe de France militaire et Saint-Étienne.
  • Pierre Dufour, École interarmées des sports, Ambre bleu, 1997.
  • Lieutenant-colonel Labrosse, L'École de Joinville, 1852-1930, Joinville, Imprimerie de l'École, .
  • Lionel Lauvernay, La Belle Époque de l'escrime, Ensiludium, 2008 (sur la division escrime de l'École).
  • Ministère de la Défense (dir.), Une histoire culturelle du sport : de Joinville à l'olympisme, Paris, Revue EPS, , 226 p. (ISBN 2-86713-131-6).
  • Pierre Simonet et Laurent Veray, L'Empreinte de Joinville : 150 ans de sport, INSEP, Les cahiers de l'INSEP, 2003.
  • Jean Philippe Saint Martin, Fallait-il reconstruire l’école de Joinville durant l’entre-deux-guerres, in De Joinville à l’olympisme, Paris, Revue EPS, 1994.
  • Christian Blareau (dir.), Histoire de la fédération nationale des Joinvillais (1951-2011), coll. « Fédération nationale des Joinvillais », .
  • Camille Cros, Vincent Giraudier, Christophe Pommier (dir.), Militaires et sportifs. Ça match. Paris, musée de l'Armée/Snoeck, 2024

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]