Bataille du Petit-Celland

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La bataille du Petit-Celland est un épisode de la chouannerie qui a lieu le , près du Petit-Celland, commune du département de la Manche.

La bataille[modifier | modifier le code]

Aperçu de la configuration des lieux.

Trois colonnes républicaines, sous l'autorité du général Hoche, qui remontent d'Avranches, battent une poignée de Chouans originaires de Vernix, Tirepied et Brécey.

Informés qu’une troupe d’environ deux cents Chouans commandés par Bellavidès et par Victor Philippe de Cantilly[1], jeune officier royaliste de 18 ans, dit Montjoie, évolue du côté du Petit-Celland, les Bleus font converger plusieurs colonnes d'Avranches, de Ducey et de Saint-Hilaire-du-Harcouët vers les positions de l’ennemi, sur les crêtes dominant la vallée de la Sée.

L’affrontement a lieu le lundi . Les Chouans résistent à la vive fusillade qui s’engage de toutes parts pendant deux heures. Menacés de se faire encercler et de succomber sous le nombre, ils finissent par s’égailler dans la végétation et les chemins creux.

Le lieu de mémoire[modifier | modifier le code]

Une composition monumentale formée de trois croix de granit en évoque le souvenir.

  • La première croix rend hommage au curé Pierre Affichard (1721-1795) et au vicaire Simon-Gabriel Lebrun (1750-1793), tous deux insermentés.
  • La deuxième croix est élevée à la mémoire de Victor-Philippe de Cantilly (1778-1796), ci-avant évoqué, enterré sur les lieux mêmes de sa chute.
  • La troisième porte les noms de Gabriel-Fleury Desfeux ( 1794), curé de Saint-Pierre-Langers, déporté depuis Granville le et de Louis-Georges de Gouvetz (1745-1796)[2], ex-chanoine de la cathédrale d’Avranches, lapidé le par une colonne républicaine venue d’Avranches, alors qu’il portait quelques hosties.

Les trois croix sont élevées sous la Restauration, en 1814, par Bellavidès, dont le manoir de la Doitée se situe non loin de là. D'abord en bois, elles sont remplacées en 1896 par un matériau en granit par jean-Marie Fourel dit Felour[3]. L’endroit est un lieu de pèlerinage privilégié du souvenir chouan.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michelot Moulin, Mémoires de Michelot Moulin sur la chouannerie normande, éditeur A. Picard, Paris, 1893. lire en ligne.
  • Michelot Moulin, Chouan et espion du roi, mémoires de Michelot Moulin, La Louve, 2013. lire en ligne.
  • Henri de Grandmaison, Les Feux du bocage, Paris, Editions Grasset & Fasquelle, 1980.
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Léon de La Sicotière, Frotté et les insurrections normandes, tome 1, page 500 lire en ligne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Victor est le benjamin. Son surnom est probablement dû à sa commune de naissance. Il a deux autres frères aînés engagés comme lui dans sa cause.
  2. Natif du Petit-Celland.
  3. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 350.