Bataille des Grandes Plaines

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La bataille des Grandes Plaines opposa en 203 av. J.-C. l'armée romaine de Scipion l'Africain, allié au prince numide Massinissa, face à l'armée carthaginoise. Les Carthaginois étaient dirigés par Hasdrubal Gisco et les Numides par son gendre le roi Syphax. Scipion remporta la bataille, ce qui obligea Carthage à rappeler Hannibal Barca d'Italie.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le Sénat carthaginois ne sut, pendant quelque temps, quel parti prendre pour faire face au danger romain. Certains sénateurs conseillèrent de recourir à une trêve, d'autres de rappeler Hannibal d'Italie, d'autres enfin de reprendre la lutte après avoir réorganisé l'armée et décidé Syphax à les rejoindre. Le roi numide avait scellé une alliance avec Carthage dès 206 – 205 av. J.-C., en épousant Sophonisbe, la fille d'Hasdrubal. Dès que le Sénat eut opté pour la lutte, Hasdrubal procéda au recrutement de volontaires un peu partout ; d'Espagne, il reçut 4 000 Ibères, Numides, Carthaginois, de nombreux cavaliers ; Syphax le rejoignit à Souk el Arbâ avec une puissante armée.

Scipion et Massinissa, craignant d'être surpris et débordés par de telles forces évaluées à 30 000 hommes, décidèrent de prendre l'initiative de l'offensive. Légèrement équipés, ils partirent à marche forcée vers les lieux du cantonnement ennemi. Le combat débuta par quelques escarmouches sans effet réel sur les positions de chacun, puis chacun prit ses dispositions de bataille (mi-avril 203 av. J.-C.).

Bataille[modifier | modifier le code]

« L'aile droite fut constituée, dit, S. Gsell, par la cavalerie romaine, l'aile gauche par les cavaliers de Massinissa, Syphax et Hasdrubal formèrent leur centre avec les Celtibères, leur aile gauche avec les Numides, leur aile droite avec les Carthaginois. Dès le premier choc, les Numides cédèrent devant les cavaliers italiens et les Carthaginois devant Massinissa. Ce fléchissement des ailes mit à découvert le centre qui résista vaillamment quelque temps, puis céda sous la poussée de l'infanterie.

La panique s'emparant du gros de la troupe occasionna un désordre total que les hommes de Massinissa et Scipion exploitèrent à fond. Hasdrubal se replia sur Carthage avec le reste de ses troupes et, Syphax sur son territoire très proche. Pendant que Massinissa et quelques officiers romains poursuivaient les troupes de Syphax, Scipion remontait vers le nord jusqu'à Tunis où il s'établit… ».

Conséquence[modifier | modifier le code]

Cette défaite appelée « le Désastre des Grandes plaines » inquiéta profondément le Sénat carthaginois. Après mûres réflexions, il décida de faire appel à Hannibal, d'armer une flotte nombreuse, qui empêcherait l'approvisionnement de l'ennemi par mer, et de renforcer les fortifications de la ville. En attendant qu'Hannibal débarque avec ses troupes d'Italie, la flotte s'avança vers Utique. Le général romain, averti de cette opération, fit d'une partie de sa flotte une véritable muraille dans le port, protégeant à la fois l'accès et les autres navires.

Les Carthaginois s'y attaquèrent avec une telle violence que les Romains perdirent en peu de temps plusieurs embarcations. En fin de journée 60 navires furent pris et remorqués vers Carthage.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Stéphane Gsell, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord.