Barge rousse

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Limosa lapponica

La Barge rousse (Limosa lapponica) est une espèce d'oiseau limicole de la famille des scolopacidés (qui compte aussi les bécassins).

La barge rousse est un migrateur pouvant parcourir en vol jusqu'à 11 500 kilomètres sans escale[1],[2].

Description

Jeune barge rousse dans sa belle robe (Nouvelle-Zélande).
Répartition
Œuf de barge rousse (muséum de Toulouse)

Cet oiseau possède un bec long et très pointu, des pattes sombres, un plumage du dessus fortement strié. On les reconnaît grâce à leur croupion blanc dessous et barré dessus, ainsi qu'à leur sourcil blanchâtre. Contrairement aux barges à queue noire, les barges rousses n'ont pas de barre alaire blanche.

Répartition

La barge rousse est un oiseau limicole qui niche dans la toundra arctique et subarctique du nord de l'Europe et de la Sibérie. Il effectue de grandes migrations (jusqu'à 11 500 km sans escale) vers les rivages africains, asiatiques ou océaniens selon la longitude de son aire de départ.

Reproduction

La Barge rousse construit son nid au sol, dans une tourbière : un creux tapissé de lichen et de feuilles de bouleau. Elle pond quatre œufs couleur olive que les parents couvent pendant trois semaines.

Comportement

Cet oiseau fréquente les vasières en larges bandes, souvent associé à d'autres espèces de limicoles.

Longévité

C'est un oiseau qui peut vivre vieux. L'actuel record est le cas d'une barge rousse capturée et baguée dans le Norfolk et recapturée dans le même comté 34 ans plus tard[3]. Le record précédent était de 32 ans[3].

Comportement

Alimentation

Barges rousses se nourrissant dans un pré

Au printemps et en été, les barges rousses se nourrissent essentiellement d'insectes (mouches, coléoptères), de chenilles, de vers de terre, et parfois de baies et de graines. Leur régime alimentaire d'hiver diffère considérablement : elles consomment des vers marins (néréis et arénicoles), des crevettes et des puces de mer.

Migration

Visualisations sur le globe terrestre de tracés migratoires de barge rousse (Limosa lapponica).

La barge rousse avait déjà été enregistrée (en mars 2007) comme ayant effectué le plus long vol sans escale connu pour un oiseau. Des oiseaux ont été marqués et équipés en Nouvelle-Zélande, puis ils ont été suivis par satellite jusqu'en mer Jaune (Chine).

Selon le Dr Clive Minton (Australasian Wader Studies Group) : « La distance entre ces deux endroits est 9 575 km, mais le trajet effectué par l'oiseau a été de 11 026 km. C'est le plus long vol connu sans escale pour un oiseau. Le vol a été effectué en environ neuf jours. Au moins trois autres barges rousses semblent aussi avoir atteint la mer Jaune après des vols sans escales à partir de la Nouvelle-Zélande ». En 2007, une autre barge a ensuite parcouru 11 500 kilomètres sans escale de l'Alaska à la Nouvelle-Zélande (vol retour)[1].

C'est lors de ces trajets migratoires de 11 000 km environ que la barge rousse transporte naturellement et depuis longtemps des œufs vivants de Triops (crustacés typiques des « mares temporaires »), de l'Alaska à l'Australie et/ou inversement, ce qui explique la troublante proximité de deux espèces de triops génétiquement proches, mais géographiquement très éloignées l'une de l'autre[4].

Taxinomie

D'après Alan P. Peterson, cette espèce est constituée des quatre sous-espèces suivantes :

  • Limosa lapponica baueri J.F. Naumann 1836 ;
  • Limosa lapponica lapponica (Linnaeus) 1758 ;
  • Limosa lapponica menzbieri Portenko 1936 ;
  • Limosa lapponica taymyrensis Engelmoer & Roselaar 1998.

État, pression, menaces

De par les lieux qu'elle fréquente, sa durée de vie et son comportement alimentaire, c'est une des nombreuses espèces qui pourrait être victime de saturnisme aviaire, à la suite de l'ingestion de grenaille de plomb.

Cette espèce n'est néanmoins pas considérée comme menacée à l'échelle de sa métapopulation.

Voir aussi

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Articles connexes

Références taxonomiques

Références

  1. a et b Article de la BBC
  2. Extreme endurance flights by landbirds crossing the Pacific Ocean.
  3. a et b birdwatch (Royaume-Uni)
  4. Gill RE, Jr, Piersma T, Hufford G, Servranckx R, Riegen A. Crossing the ultimate ecological barrier: evidence for an 11,000-km-long nonstop flight from Alaska to New Zealand and eastern Australia by Bar-tailed Godwits. Condor. 2005;107:1–20