Banco Intercontinental

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Banco Intercontinental (BanInter) est une ancienne banque de dépôt privée de République dominicaine, fondée en 1986 et disparue en 2003, après un scandale retentissant qui devait affaiblir l'économie du pays.

Histoire[modifier | modifier le code]

Logotype de la Banco Intercontinental.

Fondée en 1986 par l'ancien ministre de l'Industrie dominicaine, Ramón Báez Romano, la Banco Intercontinental était basée à Saint-Domingue ; l'un de ses fils, Ramón Báez Figueroa, en devient le principal gestionnaire en 1993. Son père et lui contrôlent 80 % des parts. La banque est par la suite à la tête d'une holding appelée BanInter Group, qui possède la plupart des médias du pays.

La Banco Intercontinental devient la deuxième plus grande du pays : en 2001, elle déclare 1,53 milliard de dollars américains d'actifs.

Elle s'effondre le 15 mai 2003 à la suite de la découverte, dans ses bilans, d'une énorme fraude[1], liée à de la corruption et au blanchiment, impliquant de nombreux politiques. Le montant de la fraude constaté, il équivalait à plus de 2,2 milliards de dollars américains, était égal à 12 % à 15 % du produit intérieur brut national dominicain et à 75 % du budget de l'État. La Banque centrale (Banco Central de la República Dominicana ) fut forcée de dévaluer le peso dominicain de 30 %, ce qui plongea le pays dans une récession[2]. Le FMI accorda au pays une aide d'urgence de 600 millions de dollars américains. Une grande partie des fonds détenus par la Banco Intercontinental était placée aux Îles Caïmans et au Panama.

Plus de cent personnes, issues des milieux politiques, religieux, industriels, furent arrêtées, dont l'économiste Luis Álvarez Renta (en). Le procès s'ouvrit en avril 2006 et s'acheva en septembre 2007. Ramón Báez Figueroa fut condamné à 10 ans de prison et à une amende de 63 milliards de peso. Il fit appel, mais la peine fut confirmée en février 2008 par la Cour suprême dominicaine.

Au cours du procès, les juges et les médias relevèrent qu'en 14 ans, l'État dominicain et la Banque centrale s'étaient montrés incapables de détecter la moindre anomalie dans le fonctionnement de cette banque[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Monde, 17 mai 2003.
  2. « BanInter collapse punctures economic growth », Latin News, 22 juillet 2003.
  3. (es) « De Baninter a Medusa: un nuevo punto de inflexión », Diario Libre, 19 juillet 2022.