Baie de la Recherche

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Baie de la Recherche
Une plage de la Baie de la Recherche, près de Cockle Creek
Une plage de la Baie de la Recherche, près de Cockle Creek
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau de l'Australie Australie
Subdivisions
territoriales
Drapeau de la Tasmanie Tasmanie
Géographie physique
Type Baie
Localisation Mer de Tasman
Coordonnées 43° 32′ sud, 146° 54′ est
Géolocalisation sur la carte : Tasmanie
(Voir situation sur carte : Tasmanie)
Baie de la Recherche
Géolocalisation sur la carte : Australie
(Voir situation sur carte : Australie)
Baie de la Recherche

La baie de la Recherche (en anglais : Recherche Bay) est une baie situé à l'extrémité sud-ouest de la Tasmanie, en Australie. Elle fut découverte par l'expédition d'Entrecasteaux de 1793 chargée de retrouver l'explorateur Jean-François de La Pérouse. Elle doit son nom à La Recherche, une des deux frégates de l'expédition.

Exploration française[modifier | modifier le code]

L'expédition française atteint la baie de la Recherche le et y établit un camp ; un observatoire botanique et scientifique est construit à proximité de la baie. Les Français y séjournent 26 jours, puis à nouveau en pour 24 jours[1]. Ces escales étaient avant tout destinées à réapprovisionner les navires en vivres et en eau douce, à reposer les équipages et à permettre aux scientifiques de l'expédition d'effectuer leurs recherches. Les botanistes Jacques Labillardière, Claude Riche et Étienne Pierre Ventenat, assistés de Félix Delahaye, collectèrent et cataloguèrent près de 5 000 spécimens parmi lesquels l'Eucalyptus globulus qui deviendra plus tard l'emblème floral de la Tasmanie. L'expédition établit des contacts pacifiques avec les aborigènes tasmans en 1793.

L'observatoire scientifique de la baie de la Recherche fut le site des premières expériences scientifiques sur le sol australien. C'est dans cet observatoire que l'astronome Elisabeth Paul Edouard de Rossel conduisit une série de mesures qui prouvèrent que le géomagnétisme variait avec la latitude[2].

Établissement britannique[modifier | modifier le code]

Étant à l'écart des grandes zones de peuplement de l'île, exposée aux vents venant de l'est et entourée d'un terrain et de sols de nature à décourager l'agriculture européenne, la baie de la Recherche ne connut qu'un développement modéré à la suite de la colonisation britannique de la terre de Van Diemens. Dans les années 1830 et 1840, la baie compte une station de chasse à la baleine ainsi qu'une base pour les pilotes guidant les navires à travers le canal d'Entrecasteaux. Les baleiniers s'abritant occasionnellement dans la baie, deux d'entre eux - le Maria Orr en 1846 et le Offley en 1880 - s'y échoueront en raison des vents puissants. La principale activité économique, à la fin du XIXe siècle et au début de XXe siècle, était la collecte de bois, principalement autour du village de Leprena et l'exploitation de mines de charbon, autour de la ville de Catamaran. La Catamaran Coal Company y emploie l'ancien navire James Craig comme dépôt de charbon.

Controverse récente[modifier | modifier le code]

En 2003, les propriétaires privés du site de l'expédition d'Entrecasteaux demandèrent la permission d'abattre une partie de la forêt présente autour de la baie, déclenchant une campagne destinée à protéger le site de la destruction.

En , le Tasmanian Land Conservancy (TLC) annonce un plan pour lever des capitaux à hauteur de 1,3 million A$ afin d'acquérir le site auprès des propriétaires privés[3]. L'homme d'affaires et entrepreneur australien Dick Smith fit don de 100 000 A$ pour cette cause[4]. Deux semaines plus tard, l'organisme public annonçait avoir collecté 2 millions A$ afin d'acheter et de réhabiliter le site. TLC en est aujourd’hui le propriétaire[5]

Citations[modifier | modifier le code]

« Il serait difficile de décrire mes sentiments à la vue de ce havre solitaire situé à l'extrémité du globe, si parfaitement clos que l'on se sent à l'écart du reste de l'univers. Tout y est influencé par le paysage accidenté et sauvage. À chaque pas, l'on rencontre les beautés d'une nature préservée, avec des signes de décrépitude, des arbres atteignant une très grande hauteur, et de diamètre correspondant, dépourvues de branches le long du tronc, mais couronné d'un feuillage vert persistant. Certains de ces arbres semblent aussi vieux que le monde, et ils sont si étroitement entrelacés qu'ils sont impénétrables. »

— Bruni d'Entrecasteaux, Baie de la Recherche, janvier 1793[6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. National Trust Endangered Places 2003
  2. Australian National Heritage listing for Recherche Bay
  3. Bid to Buy Recherche
  4. Dick Smith joins bid to protect Recherche Bay, ABC News, 23 January 2006.
  5. Recherche Bay saved from logging, ABC News, .
  6. (en) Richard Landsdown, « Romantic aftermaths », p. 120 in: Peter Pierce, The Cambridge History of Australian Literature, Port Melbourne, Cambridge University Press, 2009, (ISBN 978-0-521-88165-4)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En anglais :

  • Bob Brown, Tasmania’s Recherche Bay, Published by Green Institute, GPO Box 927, Hobart, Tasmania, 7001, 2005, pp. 56, illustrations, cartes, (ISBN 0 646 44899 4)
  • Edward Duyker et Maryse Duyker (ed. & trans) Bruny d’Entrecasteaux: Voyage to Australia and the Pacific 1791—1793, Miegunyah/Melbourne University Press, Melbourne, 2001, pp. XLIII, pp. 392, (ISBN 0 522 84932 6) [paperback edition, March 2006, (ISBN 0-522-85232-7)
  • Edward Duyker, Citizen Labillardière : A Naturalist’s Life in Revolution and Exploration (1755–1834), Miegunyah/MUP, Melbourne, 2003, (ISBN 0-522-85010-3), réimprimé en 2004, pp. 383, (ISBN 0 522 85160 6), [Winner, NSW Premier’s General History Prize, 2004].
  • Edward Duyker,A French Garden in Tasmania : The Legacy of Félix Delahaye (1767—1829), Explorations, décembre 2004 (paru en octobre 2005), pp. 3–18.
  • Edward Duyker, Uncovering Jean Piron : In Search of d’Entrecasteaux’s Artist, Explorations, décembre 2005 (par en juin 2006), pp. 37–45.
  • John Mulvaney et Hugh Tyndale-Biscoe, Rediscovering Recherche Bay, Academy of the Social Sciences in Australia, Canberra, décembre 2007, (ISBN 9780908290222), pp. 156,
  • John Mulvaney, The axe had never sounded’ : Place, People and Heritage of Recherche Bay, Tasmania, ANU E Press and Aboriginal History, Canberra, 2007, (ISBN 9781921313202)
  • Bruce Poulson, Recherche Bay : A Short History, publié par le Management Committee of the Southport Community Centre, Main Road, Southport, 7109, seconde édition 2005, pp. 83, illustrations, bibliographie, cartes, (ISBN 0975797506)
  • Danielle Clode, Voyages to the South Seas : In search of Terres Australes, Miegunyah/MUP, Melbourne, 2007, (ISBN 0 522 85264 5), réimprimé en 2008, (ISBN 0522 85542 3), [lauréat du Nettie Palmer Prize for Non-fiction en 2007].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]