Bafia (peuple)

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Bafia
Description de cette image, également commentée ci-après
Villageoise portant un kaba nkondo

Populations importantes par région
Drapeau du Cameroun Cameroun Modèle:120000 (2022)
Autres
Langues Bafia
Religions religions traditionnelles, islam, christianisme
Ethnies liées tikar bamoun

Les Bafia sont une population bantoue d'Afrique centrale, établie au Cameroun sur la rive droite du Mbam, à l'est des monts Bapéi (département du Mbam, sous-préfecture Bafia).

Vendeuse de piments
Scène du marché aux légumes
Récolte des ignames dans une ferme locale
Danseuse bafia
Kákámba
Mankana, rituel
Flûte à narine
Spectateurs d'un match de football
Séance de sport pour tous 02
Route Biatsota-Bafia

Ethnonymie[modifier | modifier le code]

Selon les sources et le contexte, on peut rencontrer plusieurs variantes : Bafias, Bapea, Begpak, Bekpak, Fia, Kpa[1]. « Bekpak  » est un endonyme, le nom qu'ils se donnent à eux-mêmes.

Langue[modifier | modifier le code]

Ils parlent le bafia, une langue bantoue dont le nombre de locuteurs au Cameroun était estimé à 60 000 en 1991[2].

Population[modifier | modifier le code]

Ce sont essentiellement des cultivateurs, quoiqu'ils pratiquent aussi la chasse en saison sèche. Leur territoire couvre une région de savane équatoriale arrosée par de petits affluents du Mbam et de la Sanaga et entrecoupée d’îlots de forêts peu denses. C'est une terre de contacts entre la savane du Nord- et la forêt du Sud-Cameroun.

Villages Bafia[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

À l'origine les Bafias étaient installés bien plus au nord. Ils ont été repoussés vers leur implantation actuelle par l'expansion peule.

Dans l'histoire du Cameroun, les chefs bafia les plus connus sont Abouem a Tchoyi, Ntang Gilbert et Bidias a Ngon[3]. Nous citerons également le chef supérieur Machia Anong décédé à la Mecque[4].

  • Le Gam : Les Bafia croient en la puissance de l’araignée mygale appelée Gam, qui dans les séances de divination fait connaître les dangers qui guettent l’individu et sa famille. De nos jours, le culte du Gam tend à disparaître faute d’initiateurs et d’initiés.
  • La Tortue : Le phénomène de la tortue est un problème tabou chez les Bafia. La tortue est le symbole de la justice, de la paix et de bonheur. Le grand respect que les Bafia attachent à celle-ci a poussé les gens à dire que la tortue est un animal fétiche que les Bafia ne touchent et ne voient même pas. Elle est sacrée. C’est pourquoi elle est vénérée.

Culture[modifier | modifier le code]

La danse Bafia[modifier | modifier le code]

Danse Bafia lors de Mbam'Art 2015.

La danse traditionnelle de Bafia est l’une des danses des plus élégantes du Cameroun. Le charme, la posture et les expressions du visage des danseurs transmettent un sentiment de joie et de dynamisme[5]. Elle consiste à faire deux pas en avant, un pas en arrière.

Le festival Mbam'Art[modifier | modifier le code]

Le festival Mbam'Art a lieu en février chaque année. Il propose la diffusion et le partage de la culture du grand Mbam[6].

Religion[modifier | modifier le code]

Mosquée au plateau

Les Bafias sont animistes, musulmans ou chrétiens. Les Bafias étaient les adeptes des religions primitives traditionnelles.les bafia sont majoritairement croyants, on y trouve beaucoup plus de christianisme que d'islam (très minoritaire dans la région) Cette nouvelle religion s’épousa avec les coutumes ancestrales des Bafia et gagna beaucoup d’âmes à partir de la fin du XIXe siècle. Par la suite, le christianisme a connu un progrès remarquable par rapport à la religion musulmane, mais les chrétiens bafia après leur conversion restent encore liés aux croyances traditionnelles.

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Source : RAMEAU, BnF [1]
  2. (en) ksf Fiche langue[ ksf ]dans la base de données linguistique Ethnologue..
  3. (en) James S. Olson, « Bafia », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 53
  4. Melvin MBASSA SOUTA, Au cœur des us et coutumes du peuple Bafia, L'harmattan, 2011, 187 p, (ISBN 2296554423).
  5. « Cameroun : La danse Bafia, symbole d'une identité culturelle forte - 237online.com », sur 237online.com, (consulté le ).
  6. http://www.mbamart.net/

Source (de la version initiale)[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Günter Tessmann, Die Bafia und die kultur der Mittelkamerun-Bantu, Strecker und Schröder, Stuttgart, 1934, 269 p. (bilan d'une mission ethnologique officielle de 1913)
  • (en) Merran Mc Culloch, Peoples of the Central Cameroons. Tikar. Bamum and Bamileke. Banen, Bafia, and Balom, International African Institute, Londres, 1954, 174 p.
  • Joseph Dong'Aroga, La tortue chez les Bafia du Sud-Cameroun : mythes, représentation et symboles , L'Harmattan, 2010, 219 p. (ISBN 978-2-296-12486-8) (texte remanié d'une thèse)
  • Olivier P. Gosselain et Paul-Louis van Berg, « Style, individualité et taxonomie chez les potières Bafia du Cameroun », in Bulletin du Centre genevois d'anthropologie, Musée d'ethnographie de Genève, Département d'anthropologie, no 3, 1991-1992, p. 99-114
  • Rosmarie Leiderer (avec la collab. linguistique de Gladys Guarisma), La médecine traditionnelle chez les Bekpak (Bafia) du Cameroun : d'après les enseignements, les explications et la pratique du guérisseur Biabak-a-Nnong, Haus Völker und Kulturen, Sankt Augustin, 1982, 2 vol. (ISBN 3-921389-81-X) (ISBN 3-921389-86-0)
  • Melvin Mbassa Souta, Au cœur des us et coutumes du peuple bafia, L'Harmattan, 2011, 187 p. (ISBN 978-2-296-55442-9)
  • (nl) Benoît Quersin, Muziek van de Bafia, Kameroen, Koninlijk Museum voor Midden-Afrika, Tervuren, Belgische Radio en Televisie, 1972, 49 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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