Bachir Gemayel
بشير الجميل
Président élu (en) | |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
بشير الجميّل |
Nom de naissance |
Bachir Pierre Gemayel |
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Activités | |
Famille | |
Père | |
Mère |
Geneviève Gemayel (en) |
Fratrie | |
Conjoint |
Solange Gemayel, née Toutounji |
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Conflit |
Bachir ou Béchir Gemayel (en arabe : بشير الجميل), né le et mort assassiné le , trois semaines après avoir été élu président de la République, est un homme politique libanais, membre de la famille Gemayel.
Il a fondé et est devenu plus tard le commandant suprême des Forces libanaises (FL), unissant par la force les principales milices. Gemayel s'est allié temporairement à Israël, et ses forces ont combattu l’Organisation de libération de la Palestine et l’armée syrienne. Il est élu président le 23 août 1982, mais il se trouve assassiné avant d’entrer en fonction le 14 septembre de cette année, via l’explosion d’une bombe par Habib Chartouni, membre du Parti social nationaliste syrien[1].
Gemayel est souvent décrit comme le personnage le plus controversé de l’histoire du Liban. Même après sa mort, il reste populaire parmi les maronites, où il est considéré comme un « martyr » ou une « icône ». À l’inverse, il a été critiqué par d’autres maronites pour avoir commis ou ordonné des crimes de guerre présumés sur des chrétiens rivaux – notamment le massacre d'Ehden contre la famille Frangié, lorsque des membres des FL ont tué le chef de la brigade Marada, Tony Frangié – et des Palestiniens, et est accusé de trahison par des Libanais de toutes les confessions religieuses pour sa collaboration avec Israël.
Biographie[modifier | modifier le code]
Fils de Pierre Gemayel, Bachir Gemayel naît dans une importante famille chrétienne. Pendant la guerre du Liban, il fonde la milice des Forces libanaises (FL) en 1976, regroupant presque toutes les milices chrétiennes de Beyrouth-Est et du Mont-Liban, notamment au moment des massacres des populations dans des villages du Sud-Liban (Damour, Jieh…).
Il prend alors la tête de la milice chrétienne et s’impose par la force comme chef du camp dans la guerre qui fait rage face aux milices palestiniennes de Yasser Arafat. Il affronte des rivaux chrétiens comme Tony Frangié et Dany Chamoun, qui dirigeait la milice des Tigres. On lui attribue également les carnages du « samedi noir », durant lequel des dizaines de civils musulmans sont égorgés par la milice phalangiste. Le 13 juin 1978, ses hommes éliminent Tony Frangié et massacrent la famille de ce dernier dans un assaut contre leur résidence[2]. Sa fille Maya est assassinée, le 23 février 1980, dans un attentat.
Reconnu comme interlocuteur par les États-Unis, Bachir Gemayel ouvre le dialogue avec les pays arabes, et passe une alliance politique et militaire avec Ariel Sharon et Rafael Eitan pour chasser les Palestiniens du Liban. Au cours de l’intervention militaire israélienne, il est élu président de la République libanaise[3].
Voulant résoudre le problème palestinien et voulant faire la paix avec Israël, Gemayel finit par déranger la politique mise en œuvre par toutes les puissances régionales, qui pensaient trouver une solution au conflit israélo-palestinien à travers le Liban. Après avoir prononcé, le matin même, un discours en forme de testament politique[4], il est assassiné trois semaines après son élection, le , avant même d’avoir pu prêter serment à la présidence. Un massacre « punitif », perpétré par une faction des FL commandée par Elie Hobeika, s’exerce dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila dans la nuit du 17 au 18 septembre de la même année. Le frère de Bachir, Amine, lui succède à la présidence.
Habib Tanious Chartouni, militant pro-syrien, est appréhendé par les FL et revendique le meurtre de Bachir Gemayel. Il est remis à la justice libanaise et emprisonné à la prison de Roumieh. Mais il se trouve illégalement relâché par « des éléments armés inconnus » pendant l’offensive de l’armée syrienne à Beyrouth, en 1990[5]. Ce ne sera que le 20 octobre 2017 – soit 35 ans après l’assassinat perpétré – que Chartouni sera condamné, avec Nabil Alam, par le Haut Conseil judiciaire à la peine de mort par contumace[6].
La veuve de Bachir Gemayel, Solange Gemayel (née Toutounji), a été élue députée maronite de Beyrouth de 2005 à 2009. Leur fils, Nadim Bachir Gemayel, est député maronite depuis 2009.
La chanson "Promesse ô Liban" de Pascale Sakr [7] est un hommage tendancieux rendu par Nadim à son pays, ainsi qu’à tous ceux qui sont morts en martyrs.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Neil A. Lewis, « U.S. Links Men in Bomb Case To Lebanon Terrorist Group », The New York Times,
- « Richard Labevière, La tuerie d’Ehden, ou la malédiction des Arabes chrétiens. - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com
- Le livre Les Secrets de la guerre du Liban, du coup d'État de Bachir Gemayel en passant par les camps de Sabra et Chatilla écrit par Alain Ménargues montre que Bachir Gemayel a été élu légalement selon la Constitution libanaise, président de la République libanaise le 23 août 1982. Une vidéo diffusée sur Internet montre le président du Parlement en train d'annoncer la victoire de Bachir Gemayel à l'élection présidentielle.
- Yann Baly et Emmanuel Pezé, Béchir Gemayel, Pardès, , 138 p. (ISBN 978-2-86714-591-9, lire en ligne), p. 91
- (en) "Bashir Gemayel's Son Thrust into the Limelight", Lebanese Forces, 2003.
- « Liban: Peine de Mort pour les assassins de Bachir Gemayel | Redaction Libnanews | Libnanews », Libnanews, (lire en ligne, consulté le )
- https://m.youtube.com/watch?v=riwvaicOxNM
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Yann Baly et Emmanuel Pezé, Béchir Gemayel, Grez-sur-Loing, Pardès, coll. « Qui suis-je ? », 2022, 128 p. (ISBN 9782867145919).
Article connexe[modifier | modifier le code]
Reportages télévisuels[modifier | modifier le code]
- Reportage de la télévision belge sur Bachir Gemayel.
- Portrait des Gemayel après la mort de Bachir. Source INA : émission Midi 2, Antenne 2, diffusée le 21/09/1982, durée : 2 min 25 s.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Jean-Marc Aractingi, La politique à mes trousses, éditions L'Harmattan, Paris, 2006 (ISBN 978-2-296-00469-6)
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Personnalité politique libanaise assassinée
- Mort assassiné au Liban
- Victime d'attentat
- Président du Liban
- Maronites
- Étudiant de l'université Saint-Joseph de Beyrouth
- Naissance en novembre 1947
- Naissance à Beyrouth
- Décès en septembre 1982
- Décès à Beyrouth
- Décès à 34 ans
- Personnalité des Phalanges libanaises
- Criminel de guerre
- Personnalité des Forces libanaises
- Personnalité de la guerre du Liban