Béroul
Béroul est un poète normand ou breton du XIIe siècle, auteur d'une version archaïque de la légende Tristan et Iseut.
Histoire du manuscrit
[modifier | modifier le code]Béroul est le nom que l'on donne par convention à l'auteur d'une version en vers de la légende de Tristan et Iseut, écrite dans un dialecte normand ; ce roman nous a été transmis par un unique manuscrit (Bibliothèque nationale de France, cote fr. 2171), amputé du début et de la fin, et dont il ne reste que 4 485 vers. Ce manuscrit date de la deuxième moitié du XIIIe siècle.
Un auteur mystérieux, une datation complexe
[modifier | modifier le code]Sur le plan historique, nous ne savons presque rien de la vie de Béroul. L'auteur se nomme lui-même dans son œuvre, par deux fois, aux vers 1268 et 1790. Toutefois, rien ne permet de savoir si ce « Berox » — c'est ainsi que le nom est graphié dans le manuscrit[1] — est bien l'auteur de la version que l'on possède, ou bien de la source du transcripteur (la personne qui a rédigé ce manuscrit).
Des indices textuels et linguistiques permettent de dire que l'auteur du roman était normand, mais il connaissait aussi très bien l'Angleterre et a pu y vivre et, probablement, écrire pour la cour de Henri II Plantagenêt. Par ailleurs, le médiéviste André de Mandach a découvert un Beroldus, moine bénédictin à Saint-Évroult, qui serait peut-être ce Béroul, mais rien qui semble bien probant[2]. Il est difficile de dater, sur le plan paléographique, l'écriture du texte : elle se situerait entre les années 1160 et 1190.
Par ailleurs, les médiévistes débattent pour savoir si le texte transmis par le manuscrit a été écrit par un seul auteur ou par deux : Béroul ne serait alors l'auteur que de la première moitié du roman, jusqu'au vers 2751. Il y a peu de chances que ce débat soit résolu un jour : les arguments sont assez nombreux pour soutenir l'hypothèse d'une dualité d'auteur, mais insuffisants pour la prouver définitivement[3]. Cependant l'hypothèse de la dualité d'auteur permet d'affiner la date d'écriture : 1165-1170 pour la première partie, et 1190 pour la seconde.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ L'ancien français est une langue casuelle, et il s'agit du cas sujet, Berox (ou Berous, le x étant aussi une abréviation pour la terminaison « us »), correspondant au cas régime Berol ou Beroul.
- ↑ Voir, pour l'auteur, les préfaces aux éditions du texte par Alfred Ewert (Basil Blackwell, Oxford, 1970) et par Herman Braet et Guy Raynaud de Lage (Peeters, Paris-Louvain, 1999).
- ↑ Le débat a été résumé en 1972 par Alberto Varvaro dans Beroul's Romance of Tristran, traduit en anglais par John C. Barnes, Manchester University Press, 1972, p. 1-10 et a peu évolué depuis, d'autant plus que l'œuvre est marquée par une certaine unité de composition.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Joseph Loth, Contribution à l'étude des romans de la table ronde de tristan
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :