Avarice
L’avarice est un état d’esprit qui consiste à ne pas vouloir se séparer de ses biens et richesses. L'avarice est l'un des sept péchés capitaux définis par le catholicisme à partir des interprétations d'écrits du Père de l'Église (saint Augustin) sur la généalogie du péché. Elle peut se traduire par une thésaurisation complète d’argent, sans aucune volonté de le dépenser un jour. À l'extrême limite, l'avare se prive de tout pour ne manquer de rien.
Le philosophe grec Théophraste distingue avarice (μικρολογία)[2] de radinerie (μικροφιλοτιμία)[3] : l'avarice est une épargne excessive ; la radinerie est un manque de prodigalité.
Rousseau recommande dans L'Émile de ne pas imiter l'avare : « ne faites donc pas comme l'avare, qui perd beaucoup pour ne vouloir rien perdre ».
Régionalismes
Différents onomastismes sont employés selon les régions géographiques pour nommer les avares. Au Québec, le nom de Séraphin, personnage de Claude-Henri Grignon, est passé dans le langage populaire comme synonyme d'avare. Dire d'un homme qu'il est « un vrai séraphin » équivaut à dire qu'il est d'une grande avarice. En France, lorsqu'on dit de quelqu'un que c'est « un vrai harpagon » (en allusion à Harpagon de Molière), cela signifie aussi que c'est quelqu'un d’extrêmement avare. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, c'est le nom scrooge, du personnage Ebenezer Scrooge, qui est employé.
Dans la fiction
Personnages devenus archétypes
- Harpagon, personnage de la pièce de théâtre L'Avare (1668) de Molière.
- Ebenezer Scrooge, personnage du conte Un chant de Noël (1843) de Charles Dickens.
- Séraphin Poudrier, personnage du roman Un homme et son péché (1933) de Claude-Henri Grignon.
- Balthazar Picsou, personnage de la Walt Disney Company, créé par Carl Barks (1947).
Autres personnages
- Monsieur et madame John Dashwood, personnages du roman Raison et Sentiments (1811) de Jane Austen.
- Félix Grandet, personnage du roman Eugénie Grandet (1834) d'Honoré de Balzac.
- Hermann et Mrs. Titbury, personnages du roman Le Testament d'un excentrique (1900) de Jules Verne.
- Trina Sieppe, épouse Macteague, personnage dans le film Les Rapaces (1924) de Erich von Stroheim.
- Don Salluste, incarné par Louis de Funès dans le film La Folie des grandeurs (1971) de Gérard Oury.
- Urbain Donnadieu, incarné par Christian Clavier dans le film La Soif de l'or (1993) de Gérard Oury.
- Le roi Guinget, la reine et le prince Mirtil, personnages du conte Le Prince Tity de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Mangas
- Mammon (ou Viper) dans Katekyo Hitman Reborn.
- Dans le manga Judge de Yoshiki Tonogai, Rina, la jeune fille au masque de renard, représente l'Avarice.
- Dans le manga Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa, l'un des sept Homunculus représente l'Avarice. Son nom est Greed, qui signifie « avarice » en anglais.
- Dans le manga Nanatsu No Taizai, un groupe de chevaliers représentent les sept péchés capitaux. Parmi eux, Ban représente le péché de l'avarice.
Avarice cognitive
Selon le sociologue Gérald Bronner[4], la massification de l’information explique que les acteurs sociaux acceptent certaines explications objectivement douteuses parce qu’elles paraissent pertinentes. En situation de concurrence, ces acteurs optent pour la proposition qui produit le plus d’effet cognitif possible pour le moindre effort mental. Ce processus est appelé « avarice cognitive » par Susan Fiske et Shelley Taylor (en)[5].
Références
- http://www.abcgallery.com/D/daumier/daumier88.html
- Les Caractères, X
- Les Caractères, XXII
- Gérald Bronner, La Démocratie des Crédules, Presses universitaires de France, (lire en ligne), p. 75.
- (en) Fiske & Taylor S., Social Cognition, Random House, 1984
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
- Mammon, démon de la richesse et de l'avarice.
- Exploitation sociale
- Cupidité