Augustin Gilbert
Naissance |
Buzancy (France) |
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Décès |
8e arrondissement de Paris (France) |
Nationalité | Français |
Institutions |
Hôtel-Dieu de Paris Académie nationale de médecine |
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Diplôme | professeur agrégé de médecine générale |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneur[1] |
Augustin Nicolas Gilbert[2] est un médecin français né le à Buzancy et mort le à Paris 8e. Spécialiste des maladies du foie, il décrit la maladie ou syndrome de Gilbert.
Biographie
[modifier | modifier le code]Son père, Marie Félix, est marchand tanneur[3].
Il fait ses études au lycée de Reims et est reçu premier au concours général. Puis il va à Paris pour commencer ses études de médecine.
Il est externe des hôpitaux en 1879, interne en 1881, reçu deuxième au concours. Ses maîtres sont Charles Bouchard, Paul Brouardel, Victor Charles Hanot et Georges Hayem.
Il obtient son doctorat en médecine en 1886. Médecin du Bureau central[4] en 1888, agrégé en 1889, il est médecin des hôpitaux en 1894, d'abord à l'hôpital Tenon, puis à l'hôpital Broussais[3].
En 1902, il est nommé professeur de thérapeutique en remplacement de Louis Landouzy, et, en 1910, professeur de clinique médicale à l'hôtel-Dieu, succédant à Georges Dieulafoy.
Très méthodique, cherchant sans cesse la clarté et la précision, il est affectueusement surnommé « l'homme-plan » par ses étudiants[5].
Il exerce aussi la médecine privée, rue de Rome à Paris. Il fonde en 1911 la revue Paris médical : la semaine du clinicien[6]. Il était resté célibataire[3].
Travaux
[modifier | modifier le code]Il décrit en 1898 le syndrome d'hypertension portale en collaboration avec Maurice Villaret, en observant aussi, au cours de celui-ci, un syndrome d'hypotension des veines sus-hépatiques[7].
En 1901, avec Pierre Lereboullet (1874-1944), il décrit la cholémie simple familiale[8], connue depuis sous le nom de maladie (ou syndrome) de Gilbert[9], sauf dans les pays germanophones, où elle est appelée maladie de Meulengracht.
En 1903, avec Maurice Herscher (1873-1950), il étudie les pigments biliaires contenus dans le sérum de patients atteints de jaunisse. Il établit que ces pigments proviennent de la dégradation de l'hémoglobine[3].
En collaboration avec Alphonse Marie Baudoin (1876-1957), il met au point le test de l'hyperglycémie provoquée qui permet un diagnostic plus précis et plus précoce du diabète sucré[3].
Publications, édition
[modifier | modifier le code]Seul
[modifier | modifier le code]- Contribution à l'étude du cancer primitif du foie. Paris, 1886 — Thèse.
- Lithiase biliaire non compliquée. Barcelone, 1910.
- Précis de pathologie interne, 1912 — Traduit en espagnol.
- Clinique médicale de l'hôtel-Dieu de Paris. Paris.
- « Préface », dans A. Sécheret et le Dr G. Sécheret, Hygiène et tuberculose : étude sociologique, à l'usage des instituteurs et institutrices, des médecins, des architectes, des maires, des délégués cantonaux, des organisateurs de cours d'adultes, d'œuvres post-scolaires, etc.
En collaboration
[modifier | modifier le code]- Avec Paul Brouardel et Joseph Girode, Traité de médecine et de thérapeutique, 10 volumes, Paris, P. Baillière, 1895-1902.
- Avec Paul Carnot (1869-1957) :
- L'opothérapie. Paris, 1898.
- Bibliothèque verte de thérapeutique.
- Les fonctions hépatiques. Paris, 1902.
- Bactériothérapie, vaccination, sérothérapie, Paris, Bibliothèque thérapeutique, 2e éd., Paris, 1912[10] — Traduction espagnole, Barcelone, 1909, 1912.
- L'art de prescrire. 1920
- Avec J. et P. Castaigne Lereboullet, « De l'ictère familial — Contribution à l'étude du diabète biliaire », dans Bulletin de la Société des médecins des hôpitaux de Paris, 1900, 17: 948-959.
- Avec Jean-Alfred Fournier (1832-1914), Bibliothèque rouge de l'étudiant en médecine.
- Avec Pierre Lereboullet, « La cholémie simple familiale », dans Semaine médicale, Paris, 1901, 11: 241.
- Avec G. Lion, La syphilis de la moëlle. Paris, 1908.
- Avec S. Postel, La médication phosphorée envisagée au point de vue des échanges nutritifs de l'organisme : (étude critique et expérimentale), Paris, Masson, 1903, 48 p.
- Avec Paul Yvon (1848-1913), nouvelle édition du Formulaire pratique de thérapeutique et de pharmacologie (pour la 38e édition en 1911) de Georges Dujardin-Beaumetz (1833-1895).
Édition scientifique
[modifier | modifier le code]- Avec Paul-Émile Garnier (1848-1905), nouvelle édition du Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie et des sciences qui s'y rapportent d'Émile Littré.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Notices nécrologiques sur M. le Professeur Gilbert (M. le professeur Gley, Professeur au Collège de France, président de l'Académie de Médecine) pour l'inauguration du monument élevé à la mémoire de A. Gilbert », 3 mars 1928.
- Paul Carnot, « La Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu et l'œuvre du Pr Gilbert », dans Paris médical, 1927, no 65, p. 381-394.
- J. Noir, « M. le Pr A. Gilbert, professeur de thérapeutique à la Faculté de médecine de Paris », dans Le progrès médical : journal de médecine, de chirurgie et de pharmacie, 1902, série 03,
- Maurice Villaret, « A. Gilbert », dans La Presse médicale, 1927, N°22, p. 347-348.
Compléments
[modifier | modifier le code]Éponymie
[modifier | modifier le code]- Adénocancer de Gilbert : cancer du foie sur cirrhose.
- Cirrhose de Hanot et Gilbert : cirrhose hypertrophique alcoolique.
- Maladie de Gilbert ou cholémie familiale : ictère intermittent bénin ; syndrome de Gilbert-Lereboullet.
- Signe de Gilbert : augmentation des urines durant le jeûne dans la cirrhose hépatique[11].
Hommages et distinctions
[modifier | modifier le code]- Officier d'Académie (1899)
- Officier de l'Instruction publique (1904).
- Membre titulaire de l'Académie de médecine le [12].
- Commandeur de la Légion d'honneur[13] (9 août 1913).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Base Léonore
- L'extrait du registre d'état civil montre que le premier prénom est « Nicolas ».
- Françoise Huguet, Les professeurs de la faculté de médecine de Paris, dictionnaire biographique 1794-1939, Paris, INRP-CNRS, , 753 p. (ISBN 978-2-222-04527-4), p. 202-203.
- Le Bureau central des hôpitaux de Paris, situé à l'hôtel-Dieu, était un organe centralisateur des hôpitaux, composé de 20 médecins, 15 chirurgiens et 3 accoucheurs, recrutés par concours, jouant un rôle d'orientation des patients vers divers hôpitaux. Cette fonction servait aussi de « réserve d'attente » pour ceux qui allaient être médecins titulaires d'un hôpital en particulier. « Hôtel Dieu de Paris ».
- Carnot 1927, p. 389.
- « Banque d'images et de portraits », sur parisdescartes.fr (consulté le ).
- Ce syndrome d'hypotension sus-hépatique se caractérisait par une hypotension artérielle, avec petit cœur, tachycardie et oligurie. A. Manuila, Dictionnaire français de médecine et de biologie, t. III, , p. 834. Il semble n'avoir qu'un intérêt historique, ce syndrome n'étant plus mentionné dans les dictionnaires médicaux plus récents.
- « Cholémie familiale », dans le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine, 2015.
- « Gilbert (maladie de) », dans le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine, 2015.
- « Médicaments, microbiens », dans 慶應義塾大學醫學部圖書館和洋書目錄: 慶応義塾大学医学部図書館和洋書目録. 正, 1931.
- A. Manuila, Dictionnaire français de médecine et de biologie, Masson, 1970-1975.
- Augustin Nicolas Gilbert dans le site de la Bibliothèque de l’Académie nationale de médecine.
- « Cote L1133007 ».
Liens externes
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- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Base Léonore
Image externe | |
Augustin Nicolas Gilbert BIU Santé |
- Augustin Nicolas Gilbert dans la Banque d'images et de portraits de la Biu Santé