Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1818-1881)

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Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha
Le prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha par Winterhalter vers 1845.
Fonction
Membre de la chambre des seigneurs d'Autriche (d)
à partir du
Titres de noblesse
Prince de Saxe-Cobourg-Saalfeld (d)
Duc en Saxe (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
Château d'Ebenthal (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
August von Sachsen-Coburg und GothaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Famille
Maison de Saxe-Cobourg et Gotha, House of Saxe-Coburg and Gotha-Koháry (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Clémentine d'Orléans (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Distinctions
Blason

Auguste Louis Victor de Saxe-Cobourg-Gotha, prince de Saxe-Cobourg, connu également sous le nom de Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary[N 1], né à Vienne, en Autriche, le et mort le au château d'Ebenthal en Autriche, est un prince de la Maison de Saxe-Cobourg et un membre de la Chambre des Seigneurs de Hongrie.

Famille[modifier | modifier le code]

Famille légitime[modifier | modifier le code]

Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha est le deuxième fils du prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Saalfeld (1785-1851) et de son épouse, la richissime princesse hongroise Antoinette de Koháry (1797-1862), héritière des domaines de Čabrad et Sitno, dans l’actuelle Slovaquie.

Le prince Auguste est le frère cadet du roi consort Ferdinand II de Portugal (1816-1885), lui-même époux de la reine Marie II de Portugal (1819-1853), et de la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha (1822-1857), duchesse de Nemours. Il est en outre le cousin germain de la reine Victoria du Royaume-Uni (1819-1901) et de son époux le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1819-1861) ainsi que le neveu du duc Ernest Ier de Saxe-Cobourg-Gotha (1784-1844) et du roi Léopold Ier de Belgique (1790-1865).

Le , le prince épouse au château de Saint-Cloud, en France, la princesse française Clémentine d'Orléans (1817-1907), fille du roi des Français Louis-Philippe Ier et de son épouse la princesse Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866)[1].

Le couple a cinq enfants[2] :

Descendance illégitime[modifier | modifier le code]

Selon certaines sources, le prince Auguste aurait eu une liaison avec la femme de son médecin, Karl von Braun, et serait le véritable père de ses deux enfants, Egon-August-Gustav (1862-1926) et Richard (1866-1955)[3]. Cependant Olivier Defrance, auteur d’une biographie de la princesse Clémentine, n’adhère absolument pas à cette thèse[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Petit-fils de François-Joseph de Kohary (1766-1826), dernier membre de la famille princière hongroise de Kohary, le prince Auguste est à la tête de la troisième fortune immobilière d’Autriche-Hongrie[4]. Le prince n’est pourtant pas l’aîné des descendants des Kohary. Mais comme son frère Ferdinand a épousé la reine Marie II de Portugal en 1836, il a dû renoncer à ses droits sur le majorat familial et c’est Auguste qui en est alors devenu l’héritier, après son père et sa mère[5].

Au printemps de 1836, il est brièvement question d'un mariage entre Auguste et sa cousine, la future reine Victoria. Cependant, la différence de religion et l'absence de réels sentiments empêchent cette union de se réaliser[6]. Dès 1836, le prince Auguste s’engage dans l’armée impériale autrichienne[7], où il reçoit rapidement le rang de major[8]. Mais son rôle dans l’armée reste cependant symbolique et le prince n’y occupera jamais aucune fonction importante, même si l’empereur François-Joseph Ier d’Autriche lui décerne le grade de général de brigade en 1867[9].

Un mariage prestigieux[modifier | modifier le code]

Au sein de sa famille, Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha est réputé « niais » et « fanfaron » et ses fiançailles avec la brillante Clémentine d'Orléans, fille du roi Louis-Philippe Ier des Français, sont plusieurs fois compromises à cause du jugement négatif que portent sur lui plusieurs de ses parents. Pourtant, le prince est bel homme et Clémentine, qui désespère de trouver un jour un mari, tombe véritablement amoureuse de lui[10].

En 1843, le mariage prestigieux du prince – auquel certains, en Autriche-Hongrie, refusaient la qualité de membre d’une famille souveraine du fait de l’alliance inégale de ses parents – avec une fille de roi (fût-ce le « roi bourgeois ») renforce considérablement sa position à Vienne. Il faut dire que Paris lui reconnaît dès 1844 le statut d’« altesse royale » alors qu’il n’est, en Allemagne, qu’« altesse sérénissime »[11].

Après leur mariage, Auguste et Clémentine parcourent l’Europe et visitent notamment le Portugal, la Belgique, l’Angleterre, Cobourg et la Hongrie où règnent leurs parents. Mais le prince, qui ne possède aucune réelle fonction officielle tant que son père est en vie, s’ennuie. En 1846, il obtient donc l’autorisation du gouvernement français d’accompagner son beau-frère, le duc d’Aumale, pendant une de ses campagnes en Algérie[12].

Difficultés financières[modifier | modifier le code]

En 1848, les révolutions de Paris et de Budapest laissent le prince Auguste et son épouse en grande difficulté. En France, le gouvernement de la République confisque progressivement ses biens à la famille royale tandis qu’en Hongrie le nouveau régime mis en place par Kossuth prive les seigneurs d’une grande partie de leurs privilèges[13]. Et si l’écrasement de la révolution hongroise par les Russes permet à Auguste de retrouver ses biens dans l’empire autrichien, la mise en place de la Deuxième République puis du Second Empire en France confortent la perte des biens des Orléans.

Chef des Saxe-Cobourg-Kohary[modifier | modifier le code]

En 1851, le décès du prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Saalfeld permet à son fils d’exercer enfin des fonctions officielles au sein de l’Empire austro-hongrois. Le prince devient en effet membre de la Chambre des Seigneurs de Hongrie et s’occupe surtout de la gestion des domaines de sa famille[14].

Les Saxe-Cobourg-Kohary établissent alors successivement leur demeure à Cobourg puis à Ebenthal[15], près de Vienne, et enfin dans la capitale impériale elle-même à partir de 1860[16]. En 1862, le prince Auguste est fait chevalier de la Toison d’or[17].

Passionné par les sciences, le prince devient rapidement un grand mécène. Il dirige en outre lui-même le classement des archives des Kohary[9]. Le prince s’adonne également à la chasse et à l’acquisition d’œuvres d’art.

Le , à l'âge de 65 ans, le prince Auguste meurt des suites d'une bronchite, compliquée d'une pneumonie, au château d'Ebenthal. Son corps est transféré dans le mausolée familial de l'église Saint-Augustin de Cobourg[1],[18].

Décorations[modifier | modifier le code]

Auguste de Saxe-Cobourg est [1]:

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ce nom ne fait pas l'unanimité auprès des historiens et nombreux sont ceux qui, comme Olivier Defrance, considèrent que la famille d'Auguste n'a jamais adjoint le nom de Kohary à celui de Saxe-Cobourg. De fait, la correspondance de la reine Victoria montre qu'elle-même doutait qu'une telle modification ait été faite à l'occasion du mariage des grands-parents paternels d'Auguste. Malgré tout, le nom de Saxe-Cobourg-Kohary est largement utilisé dans la littérature consacrée à la famille Defrance 2007, p. 68.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Énache 1996, p. 694.
  2. Énache 1996, p. 694-700.
  3. a et b Defrance 2007, p. 270-271.
  4. Defrance 2007, p. 86.
  5. Defrance 2007, p. 68.
  6. (en) Stanley Weintraub, Albert (1819-1861), Oxford University Press, coll. « Dictionary of National Biography », (DOI 10.1093/ref:odnb/274, lire en ligne), p. 48.
  7. Defrance 2007, p. 51.
  8. Defrance 2007, p. 69.
  9. a et b Defrance 2007, p. 267.
  10. Defrance 2007, p. 69-70.
  11. Defrance 2007, p. 88.
  12. Defrance 2007, p. 94-95.
  13. Defrance 2007, p. 135-138.
  14. Defrance 2007, p. 153.
  15. Defrance 2007, p. 155.
  16. Defrance 2007, p. 188.
  17. Defrance 2007, p. 220.
  18. Defrance 2007, p. 269-270.