Auguste Lepère

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Auguste Lepère
Auguste Lepère, Autoportrait,
bois gravé paru dans La Plume en 1902.
Naissance
Décès
(à 68 ans)
Domme (Dordogne)
Période d'activité
Nationalité
Activité
Formation
la petite École à Paris
Maître
Lieux de travail
Influencé par
Distinction
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 6826-6836, 11 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Louis Auguste Lepère, né à Paris le , et mort à Domme (Dordogne) le , est un graveur, illustrateur et peintre français.

Ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées en France et à l'étranger.

Biographie[modifier | modifier le code]

La Mort et les passions descendent sur le monde (1914), musée des Beaux-Arts de Houston.

Fils du sculpteur François Lepère, élève de François Rude, Auguste Lepère entre en 1862 comme apprenti dans l’atelier du graveur Joseph Burn Smeeton, où il travaille jusqu'en 1867, graveur au Magasin pittoresque et associé de Joachim-Jean Cosson. Parallèlement, il suit des cours de dessins sous la direction de Lecoq de Boisbaudran à la petite École à Paris. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance des graveurs Henri Paillard et Eugène Dété, avec lesquels il restera en contact toute sa vie.

Il participe à la Guerre de 1870 en s'engageant au 12e bataillon de la Garde mobile de la Seine, puis est transféré au 4e bataillon du fort d'Issy.

En 1872, il crée un atelier rue des Abbesses à Paris avec Henri Paillard. Il travaille pour Le Monde illustré, L'Illustration, la Revue illustrée, le Magasin pittoresque. Il grave d’après Daniel Vierge et Edmond Morin. La « gravure de teinte » — qui privilégie le rendu des demi-teintes — alors en vogue atteint son stade extrême, donnant des œuvres qui, dans l’excès de la virtuosité de ses praticiens, sombrent dans une grisaille uniforme. Lepère suit l’hostilité affichée par Félix Bracquemond envers ce procédé, et se tourne vers les primitifs, les graveurs de l'époque romantique, et même les Japonais, dans un retour à plus de simplicité. Dans un domaine voué depuis longtemps à l’interprétation, voire à la reproduction des illustrateurs ou des peintres, et, de plus en plus, de la photographie, Lepère revient à la gravure originale.

Entre 1876 et 1878, il se livre à la décoration de faïences chez François Laurin à la faïencerie de Bourg-la-Reine et devient membre de l'Union syndicale de peintres et de sculpteurs. Il se marie en  ; de cette union naîtront trois enfants.

À partir de 1882, il se rend régulièrement à Jouy-le-Moutier pour peindre sur le motif.

En 1888, il crée avec Félix Bracquemond, Daniel Vierge, Tony Beltrand, la revue L'Estampe originale qui parait jusqu'en 1895, et que reprend André Marty, et promeut l'esthétique Art nouveau, puis il partage la direction artistique de la revue L'Image, avec Léon Ruffe et son fondateur Tony Beltrand, tentative éphémère publiée par la Corporation des graveurs sur bois pour remettre à l’honneur la xylographie battue en brèche par les techniques nouvelles. Il se met à la gravure sur bois de fil, mais aussi à l'eau-forte et à la lithographie. Dans cette période où le japonisme a une grande influence sur les arts décoratifs, Henri Rivière réalise à partir de cette date, de 1888 à 1902, Les Trente-six vues de la Tour Eiffel[2], en référence au Trente-six vues du mont Fuji d'Hokusai. En 1891, Valloton renouvelle également la gravure sur bois[3], avec Paul Gauguin ou Émile Bernard et Toulouse-Lautrec révolutionne à son tour l'art de l'affiche, en dessinant la même année celle destinée au célèbre cabaret ouvert en 1889, intitulée Moulin-Rouge - La Goulue, que suivra celle réalisée en 1894 par Alfons Mucha pour Sarah Bernhardt dans le rôle de Gismonda.

D'autres publications et revues consacrées à la promotion des arts graphiques succéderont à L'Estampe originale, telles que L’Épreuve, Journal-album d'art en 1894, Les Maîtres de l'affiche en 1895, L'Image en 1896 ou L'Estampe moderne et L'Estampe et l'Affiche en 1897, dans cette période considérée comme l'âge d'or de l'« affichisme ».

Il a été membre de la délégation de la Société nationale des beaux-arts de 1901 à 1905[4].

Auguste Lepère est aussi un peintre pratiquant la peinture à l'huile, l'aquarelle et le pastel. Il peint à Paris, où il a vécu ; à Fontainebleau, qu'il découvre avec son ami le peintre Adrien Lavieille, fils d'Eugène Lavieille ; en Vendée, où il séjourne à plusieurs reprises, invitant à Saint-Jean-de-Monts, où il achète une maison, des amis, tels qu'Adrien Lavieille, et sa fille, Andrée Lavieille, artiste peintre également, les graveurs Jacques Beltrand, fils de Tony Beltrand, et Félix Noël, l'éditeur et marchand d'estampes Edmond Sagot ; à Jouy-le-Moutier, où il revient régulièrement ; à Crèvecœur-le-Grand en Picardie ; à Vendôme, où il se rend chez Andrée Lavieille, mariée à Paul Tuffrau ; en Provence, où il est invité par Gabriel Hanotaux ; en Italie ; à Domme en Dordogne, où il finit ses jours chez sa fille Suzanne Texier-Bernier.

En 1892, il fait l'acquisition d'une maison à Saint-Jean-de-Monts. Il sera avec Charles Milcendeau à l'origine du groupe des peintres dit « de Saint-Jean-de-Monts ».

Auguste Lepère a exposé dès 1870, gravures et peintures, dans différents salons : Salon des artistes français, Salon des peintres-graveurs français, Salon de la Société nationale des beaux-arts.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Peinture sur faïence[modifier | modifier le code]

  • Paysage marin, vers 1876-1878, vase en faïence avec deux anses à tête de lion gueule ouverte d'un bleu profond, sur socle en bois de noyer finement sculpté d'une végétation luxuriante et accompagné d'une grenouille, faïence décorée à la barbotine, 46 × 57 × 39 cm, localisation inconnue.
  • Le Printemps et L'Automne, 1877, deux vases présentés à la première exposition de l'Union syndicale de peintres et de sculpteurs, localisation inconnue.

Ouvrages illustrés[modifier | modifier le code]

Gravure sur bois[modifier | modifier le code]

Salons[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1897 : exposition de l'Union syndicale de peintres et sculpteurs, deux vases en faïence de chez François Laurin intitulés Le Printemps et L'Automne.
  • 1899 : 2e Salon des peintres lithographes, salle du Figaro, rue Drouot à Paris, du 5 au . Conception de l'affiche.
  • 1988 : Auguste Lepère 1849-1918, Fontenay-le-Comte, musée Vendéen.
  • 1992 : Auguste Lepère ou le Renouveau du bois gravé, Paris, musée d'Orsay.
  • 2000 : Saint-Jean-de-Monts, La Barre-de-Monts, Soullans, Le Groupe de Saint-Jean-de-Monts. Deux générations d'artistes dans le Marais vendéen, 1892-1950, palais des congrès et des expositions, Saint-Jean-de-Monts, écomusée du Marais breton vendéen Le Daviaud, La Barre de Monts, musée Milcendeau-Jean Yole, Soullans.
  • 2007 : La Forêt de Fontainebleau, un atelier grandeur nature, Paris, musée d'Orsay, 2007.
  • 2012 : De Paris à Barbizon, Auguste Lepère, Estampes 1849-1918, Sceaux, musée du Domaine départemental de Sceaux, du au .

Distinction[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom LEPÈRE A. (consulté le )
  2. L'anti-musée par Yann André Gourvennec, Les Trente-six vues de la Tour Eiffel, d'Henri Rivière, site antimuseum.online.fr.
  3. The Great Wave: The Influence of Japanese Woodcuts on French Prints, Colta Feller Ives, 1980, pp. 18 à 20, Metropolitan Museum of Art, site books.google.fr.
  4. G.Dugnat, L'échelle de Jacob.
  5. En ligne sur Gallica.
  6. Bibliothèque de l'INHA, fonds Sagot - Le Garrec, discours d'Auguste Lepère lors de la remise de sa Légion d'honneur.
  7. Auguste Lepère, 1849-1918 : de Paris à Barbizon, [catalogue de l'exposition de 2012 au Petit Château de Sceaux], Musée de l'Île-de-France, Collection « Trait pour trait », 2012, p. 6 (ISBN 9782901437284).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Auguste Lepère aquafortiste » , Byblis, no 1, 1922 (« en ligne », sur Find Art Doc Bibliothèque).
  • Collectif, Dominique Brême (dir.), préface de Patrick Devedjian, De Paris à Barbizon, Auguste Lepère, Estampes 1849-1918, Musée de l'Île-de-France, Collection « Trait pour trait », p. 6 (ISBN 9782901437284). — Catalogue de l'exposition du au .
  • Agnès de Belleville, Dictionnaire des graveurs de la Société de la gravure sur bois originale (SGBO) (1911-1935), Éd. Echelle de Jacob, 2001, 406 p. (ISBN 2-913224-10-5). — Notices de 240 artistes.
  • Charles Saunier, Auguste Lepère, peintre et graveur, décorateur de livres, Paris, Maurice Le Garrec Éditeur, 1931.
  • Christophe Vital, Auguste Lepère (1849-1918), ACI Édition, 1988.
  • Marcus Osterwalder (dir.), Dictionnaire des illustrateurs, 1800-1914, Éditions Ides et Calendes, 1989, pp. 620-621.
  • François Fossier, Auguste Lepère ou le renouveau du bois gravé, cat. exp., Musée d'Orsay, 1992.
  • Rémi Blachon (préf. Pierre-Jean Rémy), La gravure sur bois au XIXe siècle : l'âge du bois debout, Paris, Éditions de l'Amateur, , 286 p. (ISBN 2-85917-332-3).
  • A. Lotz-Brissonneau, Catalogue raisonné de l'oeuvre gravé d'auguste Lepère, Paris, chez Edmond Sagot, 1905. Tiré à 125 ex., Catalogue descriptif et analytique orné de 5 planches originales et 15 reproductions hors texte
  • A. Lotz-Brissonneau, G.-M. Texier-Bernier, J. Lethève, Catalogue raisonné de l'œuvre gravé d'Auguste Lepère, L'Échelle de Jacob, Éditions Antoine Laurentin, 2002.
  • Gérald Schurr et Pierre Cabanne, Dictionnaire des petits maîtres de la peinture, 1820-1920, Paris, Éditions de l'Amateur, 2008.
  • François Wiehn, Gérard Aubisse, Dictionnaire des peintres de Vendée, Geste éditions, 2010.
  • Philippe Le Stum, La Gravure sur Bois en Bretagne, 1850-2000, Spézet, Coop Breizh, , 319 p. (ISBN 9782843468216)
  • Dictionnaire Bénézit.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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