Aubin blanc

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Aubin blanc B
Aubin blanc
Aubin blanc par Alexis Kreyder dans l'Ampélographie. Traité général de viticulture de P. Viala & V. Vermorel
Caractéristiques phénologiques
Débourrement Précoce, quelques jours à peine après le chasselas
Floraison Précoce
Véraison ...
Maturité 1ère époque, 1 semaine et demie après le chasselas
Caractéristiques culturales
Port Érigé
Vigueur Faible
Fertilité Moyenne
Mode de taille À tailler court de préférence
Mode de conduite ...
Productivité Faible à moyenne
Exigences culturales
Climatique ...
Pédologique Affectionne tout particulièrement les terres légères, bien ressuyées ou franches
Pathologique Peu sensible à l'oïdium et au mildiou, bonne résistance à la pourriture grise
Potentiel œnologique
Potentiel alcoolique Faible
Potentiel aromatique Arômes floraux et fruités (citron, pomme verte, poire, abricot, asperge)

L'aubin blanc, ou aubin, est un cépage blanc originaire de la vallée de la Moselle dans l'Est de la France.

Origine et répartition géographique[modifier | modifier le code]

Le nom de l'aubin blanc est retrouvé pour la première fois dans un rapport d'août 1722 du parlement de la ville de Metz[1]. Son nom vient du latin Albinus qui signifie blanchâtre[1].

L'aubin blanc est un ancien cépage précoce de Vitis vinifera. Les analyses génétiques ont montré qu'il résulte d'un croisement spontané entre le gouais (famille des Gouais) et le savagnin (famille des Traminers)[2]. Il est donc parent, entre autres, du chardonnay, de l'aubin vert, du räuschling (en) et du petit meslier, ce qui peut expliquer sa grande proximité apparente avec ce dernier[3]. Par le passé, il était plus cultivé comme raisin de table que comme cépage de cuve.

L'aubin blanc est essentiellement présent, en proportion minoritaire, dans l'assemblage des vins blancs et rosés de l'appellation Côtes de Toul en Lorraine[2],[4]. Ce cépage est en voie de disparition mais quelques plantations sont recensées, en Moselle et en Meurthe et Moselle, à Rozérieulles, Bruley et Bulligny[4] et d'autres encore au Canada. En 2018, on recense 1,2 hectare en France[5]. La superficie cultivée en France était de 3 ha en 1958, d'un hectare en 2006 et de 0,9 hectare en 2011.

Caractéristiques ampélographiques[modifier | modifier le code]

Ce cépage possède les caractéristiques suivantes[2]:

  • les grappes sont petites à moyennes, tronconiques, rarement ailées, plutôt compactes.
  • les entre-nœuds sont généralement courts.
  • les pédoncules sont forts, assez courts et peu ou pas lignifiés.
  • les baies sont petites à moyennes, irrégulières et sphériques.
  • la peau est de couleur blanc vert passant au vert fumeux à pleine maturité.
  • la chair est peu juteuse, sucrée, agréable.
  • le point pétiolaire et le début des nervures des feuilles sont rouges.
  • le sinus pétiolaire est en V ouvert ou légèrement fermé, les bords étant alors superposés.

Aptitudes culturales[modifier | modifier le code]

La famille des Traminers est notoirement difficile à cultiver, avec une faible résistance aux maladies et de faibles rendements.

Ce cépage fleurit très tôt et risque donc les gelées tardives au printemps[1]. Ses rameaux se cassent fréquemment lorsque le vent souffle violemment[6]. Il est peu sensible à l'oïdium et au mildiou et possède une bonne résistance à la pourriture grise[6]. Il est peu vigoureux, précoce et de fertilité moyenne[5].

Potentiel technologique[modifier | modifier le code]

Ce cépage donne un vin de qualité moyenne, souple et de couleur assez pâle. Les vins sont assez aromatiques (fleurs, asperge, citron, pomme verte, poire, abricot), peu alcooliques et ont une acidité moyenne[1],[7].

Son seul clone agréé porte le numéro 1262[5].

Synonymes[modifier | modifier le code]

L'aubin blanc est également connu sous les noms de[8]:

  • Albin Blanc
  • Aneb ben Cadi
  • Aubain
  • Aubier (dans la vallée de la Marne)
  • Aubin
  • Aubin jaune
  • Blanc de Creuë (dans la Meuse)
  • Blanc de Magny (en Moselle)
  • Gros Vert de Crenay

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Jancis Robinson, Julia Harding et José Vouillamoz, Wine Grapes : A complete guide to 1,368 vine varieties, including their origins and flavours, Penguin Books Limited, , 1248 p. (ISBN 978-0-14-196882-7, lire en ligne).
  2. a b et c « Cépage Aubin blanc », sur lescepages.free.fr.
  3. (en) J.E. Bowers, R. Siret, C.P. Meredith, P. This et J.-M. Boursiquot, « A single pair of Parents proposed for a group of Grapevine Varieties in Northeastern France » [PDF], sur ecaa.ntu.edu.tw.
  4. a et b « Aubin », sur Le Figaro.
  5. a b et c « Aubin », sur Pl@ntGrape.
  6. a et b « Aubin - Cépage blanc », sur passionvin.net.
  7. Sylvain Torchet, « Aubin blanc - Lexique des Cépages », sur abcduvin.com, .
  8. (en) « Aubin blanc », sur vivc.de.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Viala et Victor Vermorel, Ampélographie. Traité général de viticulture, t. 3, Paris, Masson, , 392 p. (OCLC 421928174, lire en ligne), p. 60.
  • Adrien Berget, « Aubin de Lorraine », dans Revue de viticulture : organe de l'agriculture des régions viticoles, t. III, no 762, Paris, Bureaux de la "Revue de Viticulture", (lire en ligne), p. 85-89.
  • Pierre Galet, Dictionnaire encyclopédique des cépages, Paris, Hachette Livre, , 1re éd., 935 p. (ISBN 2-01-236331-8).
  • Victor Rendu, Ampélographie française : Comprenant la statistique, la description des meilleurs cépages, l'analyse chimique du sol et les procédés de culture et de vinification des principaux vignobles de la France, BnF, coll. « ebooks », , 585 p. (ISBN 978-2-346-03914-2, lire en ligne).
  • Alexandre-Pierre Odart, Ampélographie universelle, ou Traité des cépages les plus estimés dans tous les vignobles de quelque renom, Libr. Dusacq, (lire en ligne), p. 211-212.
  • Jean Guicherd, Monographie des cépages de l'Aube : études d'ampélographie, Dijon, F. Rey, (lire en ligne), p. 208-209.
  • Ludovic Portes et F. Ruyssen, Traité de la vigne et de ses produits, t. 1, Paris, Octave Doin, (lire en ligne), p. 334.
  • Sylvère Le Roux, Traité de la vigne et le vin en Algérie et en Tunisie, t. 1, Blida, A. Mauguin, (lire en ligne), p. 230.
  • Édouard Goutay, Manuel de viticulture pour la région froide et la région tempérée, Paris, Bureaux du « Moniteur Vinicole », (lire en ligne), p. 138.
  • Auguste Chauvigné, Ampélographie tourangelle, Paris, Librairie agricole de la maison rustique, (lire en ligne), p. 69.

Lien externe[modifier | modifier le code]