Arutua (atoll)

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Arutua
Vue satellite de la NASA
Vue satellite de la NASA
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Tuamotu
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 15° 14′ 43″ S, 146° 36′ 43″ O
Superficie 15 km2
Géologie Atoll
Administration
Collectivité d'outre-mer Polynésie française
District Tuamotu
Commune Arutua
Démographie
Population 808 hab. (2017[1])
Densité 53,87 hab./km2
Plus grande ville Rautini
Autres informations
Découverte 1722
Fuseau horaire UTC-10
Géolocalisation sur la carte : îles Tuamotu
(Voir situation sur carte : îles Tuamotu)
Arutua
Arutua
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
(Voir situation sur carte : Polynésie française)
Arutua
Arutua
Atolls en France

Arutua, également nommé Ngaru-atua[2], est un atoll situé dans l'archipel des Tuamotu en Polynésie française dans le sous-groupe des Îles Palliser. Arutua est le chef-lieu de la commune de Arutua, qui regroupe trois atolls.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Arutua est situé à 18 km à l'ouest d'Apataki, l'île la plus proche, à 34 km à l'est de Rangiroa et à 368 km au nord-est de Tahiti. De forme pratiquement ronde, il mesure 31 km de longueur et 26 km de largeur maximale, pour une surface des terres émergées de 15 km2 répartis en une cinquantaine de motus et un lagon d'une superficie de 484 km2 accessible par une passe unique située au sud-est.

Géologie[modifier | modifier le code]

D'un point de vue géologique, l'atoll est l'excroissance corallienne (de quelques mètres) du sommet d'un petit mont volcanique sous-marin homonyme, qui mesure 1 380 mètres depuis le plancher océanique et fut formé il y a 60,2 à 62,1 millions d'années[3].

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2017, la population totale d'Arutua est de 808 personnes[1],[4] principalement regroupées dans le village de Rautini, situé à l'est de l'atoll près de la passe de Manina ; son évolution est la suivante :

1983 1988 1996 2002 2007 2012 2017
249 288 520 662 725 680 808
Sources ISPF[5] et Gouvernement de la Polynésie française.

Histoire[modifier | modifier le code]

Découverte par les Européens[modifier | modifier le code]

La première mention attestée de l'atoll est faite par l'explorateur hollandais Jakob Roggeveen qui l'aborde le [6],[7]. Il est mentionné par James Cook lors de son deuxième voyage en Polynésie le qui l'associe aux îles Palliser. Le , c'est le navigateur Otto von Kotzebue qui aborde l'atoll et le nomme du nom de son navire Rurik[6], puis en 1826, c'est au tour du Britannique Frederick Beechey d'y mouiller et de le nommer Cockburn Island[2]. L'atoll Rurik est visité par deux fois par Charles Wilkes lors de l'Expédition Wilkes les 7 septembre 1839 et 13 décembre 1840[6].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, Arutua devient un territoire français, sous l'autorité du chef de Kaukura, où se développe la production d'huile de coco (environ huit tonneaux par an vers 1860) et la perliculture[8]. Au milieu du XIXe siècle, l'atoll est évangélisé avec la fondation de la paroisse Saint-Antoine en 1873, fusionnée dans la paroisse Saint-Philippe d'Apataki en 2004, dépendant du diocèse de Papetee[9].

En 1983, un important cyclone dévaste une partie de l'atoll.

Le 23 mars 2020, le palengrier chinois Shen Gang Shun 1 s'échoue sur le platier d'Arutua et y reste encastré avec 75 tonnes de cargaison de poisson et 250 tonnes de carburant[10], provoquant un début de pollution sur le platier et dans les eaux environnantes ce qui nécessite l'intervention de moyens lourds pour le pompage des réservoirs et le déséchouement du navire[11],[12]. Les tentatives de remise à flot ayant échoué, le bateau reste encastré dans le récif sans que l'armateur ni le propriétaire ne s'engagent dans un nouveau plan d'extraction entrainant une bataille judiciaire[13].

Économie[modifier | modifier le code]

L'atoll, relativement peuplé, vit du tourisme, de la culture du coprah, de la pêche en parcs à poissons dans les hoas et de la perliculture. Cette dernière activité est principalement menée par la ferme Nauta située à l'est d'Arutua qui est autorisée à exploiter, sur 1 300 ha (et 600 lignes de collectage de naissain), cette partie du lagon pour l'élevage et les greffes[4]. L'atterrage du câble sous-marin Natitua et sa mise en service en décembre 2018 permet à Arutua d'être relié à Tahiti et à l'internet mondial à haut-débit[14].

Il existe un petit aérodrome au nord de l'atoll, ouvert en 1984, disposant une piste de 1 200 mètres. Il accueille, en moyenne, environ 350 à 400 vols pour 10 000 passagers par an, dont 30% en transit[15]. Son trafic est en croissance régulière de 5% par an depuis près de dix ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Répartition de la population de la Polynésie française par île en 2017, Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
  2. a et b J.L. Young, « Names of the Paumotu Islands, with the Old Names So Far As They Are Known », The Journal of the Polynesian Society, vol. 8, no 4, décembre 1899, pp. 264-8.
  3. (en) Arutua Seamount sur le catalogue Seamount de earthref.org
  4. a et b Atlas de Polynésie : Arutua, Direction des ressources marines du Gouvernement de la Polynésie française, consulté le 27 février 2019.
  5. Population, naissances et décès entre deux recensements (RP), Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
  6. a b et c Jacques Bonvallot, Les Atolls des Tuamotu, éditions de l'IRD, 1994, (ISBN 9782709911757), pp. 275-282.
  7. Pierre-Yves Toullelan, Tahiti et ses archipels, éditions Karthala, 1991, (ISBN 2-86537-291-X), p. 61.
  8. Étienne Avalle, Notices sur les colonies françaises, éditions Challamel aîné, Paris, 1866, p. 634.
  9. Paroisse Saint-Philippe – Saint-Antoine sur le site l'archidiocèse de Papeete.
  10. Gaël Cogné, « Polynésie : un palangrier chinois "bien encastré" », Mer et Marine, 15 avril 2020.
  11. Gaël Cogné, « Polynésie : probable pollution autour du palangrier échoué », Mer et Marine, 30 avril 2020.
  12. Gaël Cogné, « Polynésie : la dépollution du thonier chinois a commencé », Mer et Marine, 14 mai 2020.
  13. Gaël Cogné, « Thonier échoué en Polynésie : le Conseil d’Etat rejette un pourvoi contre l’astreinte », Mer et Marine, 3 décembre 2020.
  14. « Numérique en Polynésie : Le câble domestique Natitua est entré en service », outremers360.com, 19 décembre 2018.
  15. Statistique de l'aérodrome d'Arutua, Union des aéroports français, consulté le 28 février 2019.

Liens externes[modifier | modifier le code]