Archives nationales de France

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Hôtel de Soubise

En France, les Archives nationales conservent les archives des organes centraux de l’État, exception faite des archives de la Défense et des Affaires étrangères car ces deux ministères ont leurs propres services d'archives, nommés respectivement Service historique de la défense et Archives diplomatiques. Les archives des services déconcentrés de l'État sont conservées par les Archives départementales.

Les Archives nationales dépendent du ministère de la Culture. Depuis le 1er janvier 2007, elles constituent un service à compétence nationale sur trois sites (Paris, Fontainebleau et futur site de Pierrefitte-sur-Seine). Certains fonds d'intérêt national sont conservés dans deux autres services : les Archives nationales d'outre-mer à Aix-en-Provence (archives des colonies) et les Archives nationales du monde du travail à Roubaix (archives privées d'entreprises et d'associations).

L'organisation des Archives nationales

Entrée du site de Paris, le Centre d'accueil et de recherche (CARAN)

Les Archives nationales constituent un service à compétence nationale sous l'autorité de la direction générale des patrimoines du ministère de la Culture. Depuis le 1er janvier 2007, la directrice des Archives nationales est Isabelle Neuschwander, conservateur général du patrimoine.

Le site de Paris

Situé depuis 1808 dans un ensemble constitué autour de l'hôtel de Soubise, et qui s'est progressivement étendu aux hôtels particuliers contigus et en particulier, en 1927, à l'hôtel de Rohan dans le quartier du Marais à Paris, le site parisien des Archives nationales conserve aujourd'hui les archives des organes centraux de l'État antérieures à 1958, le Minutier central des notaires parisiens et des documents d'origine privée. En 2013, après l'ouverture du site de Pierrefitte-sur-Seine, le site de Paris conservera les archives de l'Ancien Régime et les minutes des notaires de Paris.

La consultation des documents s'effectue au CARAN, 11 rue des Quatre-Fils, bâtiment inauguré en 1988.

Site de Fontainebleau

Depuis 1969, la direction scientifique du site de Fontainebleau, ancien Centre des archives contemporaines conserve des documents majoritairement postérieurs à 1958.

Historique

Quand la Cité interministérielle des archives est mise en place, il s'agit, à l'instar de ce qu'ont réalisé d'autres pays (Royaume Uni, États-Unis), d'accueillir en masse les versements des administrations centrales de l'État pour amplifier les actions entreprises depuis les années 1950 avec l'installation de Missions des Archives nationales auprès des différents ministères.

Grâce à l'importante capacité de stockage mise en service, les Missions se multiplient et accélèrent la récupération des archives dans les ministères. L'idée est de débarrasser systématiquement les bureaux administratifs des documents qui n'ont plus d'intérêt quotidien mais une utilité épisodique pour les garder à la disposition des services producteurs dans des conditions de conservation et de gestion appropriées, puis d'éliminer à terme, aussi rationnellement que possible, les éléments dépourvus de valeur tandis que les éléments jugés de conservation durable seraient dotés des instruments de recherche nécessaires à la mise à disposition du public.

Cette politique vise au rapprochement entre institutions d'archives et services administratifs et suppose une participation financière des administrations au fonctionnement de cette Cité interministérielle. Cette contribution n'ayant finalement pas été obtenue, l'idée d'un dépôt de préarchivage est progressivement abandonnée au profit d'un centre conservant des archives définitives dans le prolongement chronologique du Site de Paris.

Le site de Fontainebleau porte désormais l'accent sur la constitution de fonds contemporains prenant la suite de ceux conservés à Paris en employant toutefois des méthodes adaptées aux volumes en cause ainsi qu'à la présence de relais (les Missions des Archives nationales) auprès des services versants.

Fonctionnement

Dans la perspective de leur mise à disposition du public dès leur arrivée sur le site, les documents sont traités dans les ministères et systématiquement dotés de répertoires. Une collection de ces répertoires est constituée pour présentation tant sur le site qu'au Centre d'accueil et de recherches des Archives nationales (CARAN). Une base de données documentaire PRIAM3, qui s'appuie sur un thésaurus commun à tous les ministères, est lancée pour y décrire tous les versements et fournir un accès aisé à l'ensemble des fonds. La consultation des archives du site de Fontainebleau, jusqu'alors possible par déplacement vers le CARAN, est limitée à Fontainebleau à partir du 1er janvier 1996 dans la salle de lecture réaménagée à cet effet.

Le futur site de Pierrefitte-sur-Seine

L'édification d'un nouveau centre des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, a été décidée en 2004. Le site est dédié aux archives postérieures à la Révolution française ; il accueillera donc près de 40 kilomètres linéaires provenant du site parisien et 120 kilomètres linéaires provenant du site de Fontainebleau. Sa construction permettra de regrouper de manière cohérente les archives contemporaines, aujourd'hui réparties entre deux sites selon une coupure chronologique dépourvue de toute signification historique, et d'assurer à ces archives un bien meilleur accès, le site de Pierrefitte ayant été choisi en raison de sa proximité d'une station de métro. L'architecte du nouveau site est un architecte italien Massimiliano Fuksas. La première pierre du bâtiment a été posée le 11 septembre 2009 par le Premier ministre. La construction du site de Pierrefitte est également l'occasion d'une refondation complète des Archives nationales, grâce à un ambitieux programme de reconditionnement et de numérisation. La quasi totalité des instruments de recherche doit être disponible sur Internet.

Il a été décidé fin 2009 que les documents postérieurs à 1790 relevant de la thématique « Hommes et territoires » (équipement, territoire, agriculture, écologie, industrie, commerce, tourisme, économie et finances) seraient conservés à terme à Fontainebleau et le reste à Pierrefitte[1].

Instruments de recherche et bases de données

Pour permettre aux chercheurs de s'orienter dans les fonds, les Archives nationales ont établi des instruments de recherche ainsi que des bases de données. Les premiers outils d'orientation sont l’État général des fonds et l’État des inventaires, publiés à partir des années 1970 et maintenant consultables en ligne sur internet.

Les instruments de recherches plus spécialisés se présentent :

  • soit sous forme de fichiers ou d'inventaires manuscrits ou dactylographiés consultables au CARAN ;
  • soit sous forme d'inventaires publiés consultables au CARAN et dans diverses bibliothèques ;
  • soit sous forme de fichiers interrogeables en ligne sur le site des Archives nationales.

Les principales bases de données consultables sont :

  • ARCADE : achat d’œuvres d’art par l’État, 1800-1939 (interrogation sous Mistral)
  • LEONORE : dossiers de titulaires de la Légion d’Honneur, 1800-1954 (interrogation sous Mistral)
  • NAT : dossiers de naturalisations, de changements de noms, de titres, 1814-1853 (interrogation en texte intégral)
  • PROF : provisions d'offices, 1720-1755 (interrogation en texte intégral)
  • ETANOT : notaires de Paris et leurs archives, des origines à nos jours
  • ARNO : actes du Minutier central, années 1551, 1751, 1761 et 1851 (interrogation en texte intégral)
  • ARCHIM : banque d'images numériques
  • EGERIE : index de l’État général des fonds (interrogation sous Mistral).
  • PRIAM3 : état des versements effectués à Fontainebleau (majoritairement, archives postérieures à 1958).

Pour le XXe siècle, il existe des états des fonds versés ou déposés aux Archives nationales par les ministères comme le ministère de la Justice[2], ou encore par le Conseil d'État.

Notes et références

Bibliographie

  • Claire Béchu (dir.), Les Archives nationales, des lieux pour l'histoire de France : bicentenaire d'une installation (1808-2008), Paris, Somogy / Archives nationales, 2008, 384 p. (ISBN 978-2-7572-0187-9)
  • Lucie Favier, René Rémond (préf.), La mémoire de l'État : histoire des Archives nationales, Fayard, Paris, 2004. (ISBN 2-213-61758-9)
  • Jean Favier, Les Archives : détails et classification des fonds en France, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », no 805, Paris.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes