Sourou Migan Apithy

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Sourou Migan Apithy
Illustration.
Sourou Migan Apithy, en 1958
Fonctions
Président de la République du Dahomey

(1 an, 10 mois et 2 jours)
Premier ministre Justin Ahomadegbé
Prédécesseur Hubert Maga
Christophe Soglo
(président du gouvernement provisoire)
Successeur Justin Ahomadegbé (intérim)
Tahirou Congacou (intérim)
Christophe Soglo (chef de l'État)
Président du
Conseil de gouvernement du Dahomey

(1 an, 11 mois et 27 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Hubert Maga
Député français

(13 ans, 8 mois et 9 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Dahomey
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Ire (Cinquième République)
Groupe politique SOC (1945-1946)
RI (1951-1956)
IPAS (1956-1958)
Biographie
Nom de naissance Marcellin Sourou Migan Joseph Apithy
Date de naissance
Lieu de naissance Porto-Novo (Dahomey)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès 7e arrondissement de Paris (France)
Diplômé de École libre des sciences politiques
Centre de perfectionnement aux affaires

Sourou Migan Apithy
Premiers ministres du Dahomey
Présidents de la République du Dahomey

Sourou Migan Apithy est un homme politique dahoméen/béninois né le à Porto-Novo et mort le dans le 7e arrondissement de Paris[1]. Après avoir dirigé le gouvernement autonome du Dahomey (Afrique-Occidentale française) du au , il fut le 3e président de la République du Dahomey du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

C'est à la Conférence de Brazzaville () que l'expert-comptable Joseph Apithy[2] se fait remarquer pour la première fois grâce au rapport qu'il transmet aux participants. Diplômé de l'École libre des Sciences politiques et surtout protégé du père Aupiais, missionnaire très populaire au Dahomey. Il remplace au pied levé son mentor, lors de sa maladie puis sa mort, à l'Assemblée constituante d'octobre 1945 dans son mandat de député du Togo-Dahomey.

Joseph Apithy est, ensuite, sans interruption, élu à l'Assemblée nationale française (-) tout en étant maire de Porto-Novo sa ville natale et présent dans les instances territoriale du Dahomey et de l'AOF. Il sera, toute cette décennie, avec Senghor, mais sans grand succès, le défenseur acharné d'une confédération africaine multinationale (contre Houphouët-Boigny). C'est dans un climat de floraison partisane (spécialité dahoméenne puis béninoise avec les constitutions, 34 partis en ) que la République se met en place en . Apithy, fondateur, en , du Parti républicain du Dahomey (PRD) en dirige le gouvernement provisoire. Écarté dès , il est remplacé par Hubert Maga qui conduit le pays à l'indépendance ().

La nouvelle Constitution () est de type présidentiel, prémices évident de l'instauration proche d'un régime de parti unique (Parti dahoméen de l'unité, section du RDA depuis ) mais, dès , un premier coup d'État militaire stoppe cette évolution. Apithy participe alors au gouvernement provisoire mis en place par le colonel Soglo (avec Maga, vite écarté, et le dentiste Justin Ahomadegbé, descendant des rois d'Abomey). La Constitution de est une structure bicéphale qui fonctionne mal, le président Apithy et le Premier ministre Ahomadegbé s'opposant, alors qu'ils sont membres tous deux du nouveau Parti démocratique dahoméen (PDD).

Tentant de réduire l'instabilité politique chronique du pays[note 1], l'armée prend le pouvoir successivement en , et (général Soglo, commandant Maurice Kouandété puis lieutenant-Colonel Alphonse Alley), ce qui contraint Apithy à s'exiler en France. La nouvelle Constitution adoptée en est le prélude à l'interdiction de candidature des anciens présidents (Apithy, Maga et Ahomadegbe) mais, non sans contradictions, après un court intermède avec le gouvernement d'Émile Zinsou, un triumvirat militaire met en place en un conseil présidentiel où les 3 ennemis se retrouvent. Ce "triangle tournant" prévoit de donner le pouvoir à tour de rôle aux anciens présidents.

Avant qu'il puisse retrouver le pouvoir - son tour est prévu de à - en , le putsch du commandant Mathieu Kérékou met fin à cette expérience contradictoire et à la carrière politique d'Apithy. Alors en déplacement en France, ce dernier ose retourner à Cotonou, ce qui lui vaut d'être immédiatement incarcéré. Libéré en — le Dahomey est devenu en la République populaire du Bénin — l'ancien président part en France où il rédige ses mémoires. Affaibli par la maladie, il décède à Paris le . Son pays natal décrète alors quatre jours de deuil national. Son épouse est décédée en .

Distinctions et décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les partis, qui forment une constellation, recouvrent des stratifications tribales et régionales

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Le site de l'Assemblée nationale précise qu'il était enregistré comme Joseph Apithy. Ses prénoms béninois ont été repris plus tard par l'intéressé, lorsqu'il a commencé sa carrière nationale.
  3. « Décret n° 1962-316 portant nomination et promotion dans l'ordre national du Dahomey », sur Présidence de la République du Bénin, (consulté le ).
  4. « Loi n° 1965-29 portant refonte des lois n° 60-26 du 21 juillet 1960 et n° 62-14 du 26 février 1962 créant l'ordre national du Dahomey », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le )
  5. (en) « 10th independence anniversary celebrations honorary awards » [PDF], sur Journal officiel de la république fédérale du Nigeria, (consulté le ), p. 5.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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