Antony Beevor

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Antony Beevor
Antony Beevor en 2015.
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Antony James BeevorVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Winchester College, Académie Royale de Sandhurst
Activités
Père
John Grosvenor Beevor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Kinta Beevor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Artemis Cooper
Enfants
Eleanor Beevor (d)
Adam Beevor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Arme
Grade militaire
Lieutenant (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions

Antony Beevor est un historien britannique, né le , ayant étudié au Winchester College et à l'Académie royale militaire de Sandhurst. Il suivit les cours d'un des plus célèbres historiens de la Seconde Guerre mondiale, John Keegan. Beevor est l'auteur de nombreux ouvrages portant notamment sur les batailles de la Seconde Guerre mondiale[1], mais aussi d'une importante histoire de la guerre d'Espagne qui fait référence, y compris en Espagne, ainsi que sur le XXe siècle en général.

En tant qu'ancien officier du 11e hussards au sein de l'Armée britannique, il a eu accès, pour Stalingrad comme pour Berlin, aux archives soviétiques, qui étaient inaccessibles jusqu'en 1991. Il a ainsi pu donner à l'histoire militaire et politique de la Seconde Guerre mondiale de nouvelles mises en perspectives.

Aperçu biographique[modifier | modifier le code]

Il est professeur invité des chaires d'histoire, de sciences de l'Antiquité et d'archéologie à l'université Birkbeck de Londres. Il est le descendant d'une longue lignée de femmes écrivains, fils de Carinthia « Kinta » Beevor (1911 - août 1995), elle-même fille de Lina Wakefield, et descendante de Lucie Duff-Gordon (auteur d'un carnet de voyage sur l'Égypte). Kinta Beevor est l'auteur de A Tuscan Childhood (une enfance toscane). Antony Beevor est marié à Artemis Cooper, elle-même écrivain, petite-fille de Lady Diana Cooper.

Ses travaux les plus connus, les bestsellers Stalingrad et Berlin - La chute 1945, font le récit des batailles de la Seconde Guerre mondiale opposant l'URSS et l'Allemagne. Ils ont été loués pour leur style vivant et précis et pour l'usage des archives soviétiques rendues nouvellement publiques.

Ses ouvrages parlent des atrocités commises des deux côtés, mais sont tout particulièrement remarquables pour leur étude quasi exhaustive des crimes moins connus commis par l'Armée rouge lors de son entrée en territoire allemand, y compris des pillages et du viol de plusieurs millions de femmes. Un autre de ses livres (moins connu chez les francophones car pas encore traduit) porte sur la Crète pendant la guerre : Crete: The Battle and the Resistance (Crète : la bataille et la résistance), pour lequel il reçut le prix Runciman.

Il publie en 2012 un ouvrage de plus de 850 pages consacré à la Seconde Guerre mondiale, The Second World War (La Seconde Guerre mondiale)[2].

Critiques à propos du livre La chute de Berlin[modifier | modifier le code]

Berlin, The Downfall, 1945 (titre original) dut faire face à de fortes critiques en Russie[3] et dans d'autres pays[Lesquels ?][4]. L'ambassadeur russe au Royaume-Uni dénonça l'ouvrage comme un « mensonge » et une « calomnie contre les hommes qui libérèrent le monde du nazisme »[5]. O.A. Rzheshevsky, professeur et président de l'association russe des historiens de la Seconde Guerre mondiale, a accusé Beevor de pratiquement ressusciter les points de vue racistes et discrédités des historiens néonazis, qui décrivirent en leur temps les troupes soviétiques comme des « hordes de sous-hommes asiatiques »[6] :

« Les thèmes centraux de cet ouvrage — pas par la place qu'ils y occupent, mais par leur portée — sont vraiment les atrocités commises par les soldats et officiers soviétiques à l'encontre des populations allemandes, la résurrection de l'image des « hordes asiatiques », qui fut martelée dans l'esprit des Allemands par la propagande nazie, puis plus tard par un petit groupe d'historiens néonazis, desquels l'Allemagne s'est détournée depuis longtemps. La conclusion principale du livre, à partir de laquelle l'auteur mène la totalité de ses discussions au sujet des brutalités commises par les militaires soviétiques, et tout particulièrement les viols de femmes allemandes, est contenue tout entière dans ce passage : « L'image de soldats porteurs de torches enflammées au-dessus des visages de femmes se terrant dans un bunker, sélectionnant leurs victimes, est caractéristique de la totalité des armées soviétiques ayant opéré lors de la bataille de Berlin (p. 326) » . Le livre utilise les mots « semble être commune » et non « est caractéristique de ». »

Beevor à la fin du livre La Chute de Berlin (page 435) évoque une dernière fois les viols[7] des soldats de l'Armée rouge : « Au total, au moins deux millions de femmes allemandes firent l’objet de violences sexuelles de la part des hommes de l’Armée rouge, et une bonne part d’entre elles eurent à subir des viols répétés. »

En 2018, les autorités ukrainiennes interdisent la commercialisation du livre Stalingrad en raison des passages du livre dédiés aux exécutions d'enfants par les nationalistes ukrainiens lors de l'occupation nazie. Cette décision s'inscrit dans le cadre d’une loi interdisant l’importation des livres au contenu « anti-ukrainien ». Antony Beevor demande des excuses des autorités ukrainiennes et demande à l'ambassade de Kiev de revenir sur sa décision[8]. Sur le site officiel du « comité d'expert », le traducteur ukrainien déclare que la traduction russe du livre présente des « différences significatives » par rapport à la traduction anglaise de Beevor, qui intitule d'une manière imprécise « deux bataillons de nationalistes ukrainiens » dans le massacre de Babi Yar[9].

Publications[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

En anglais :

  • Violent Brink, Londres, John Murray, 1975
  • For Reasons of State, Londres, Jonathan Cape, 1980
  • The Faustian Pact, Londres, Jonathan Cape, 1983
  • The Enchantment of Christina von Retzen, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1989

Histoire[modifier | modifier le code]

En anglais :

  • The Spanish civil War, Londres, Orbis, 1982 (ISBN 9780141001487)
  • Inside the British Army, Londres, Chatto Windus, 1990
  • Crete : The Battle and the Resistance, Londres, John Murray, 1991 (ISBN 9780140167870)
  • Paris after the Liberation : 1944-1949, Londres, coécrit avec sa femme, Artemis Cooper, 1994 ; rééd. révisée 2004
  • Stalingrad, Londres, Viking, 1998 (ISBN 9780670870950), traduit dans 26 langues ; rééd. Penguin
  • Berlin : The Downfall 1945, Londres, Penguin, 2002 (ISBN 9780670030415), (publié sous le titre The Fall of Berlin : 1945 aux États-Unis)
  • The Mystery of Olga Chekhova, Londres, 2004 (ISBN 9780670033409)
  • The Battle for Spain : The Spanish Civil War 1936-39, Londres, 2006 (ISBN 9780143037651) ; édition espagnole, 2005 (ISBN 9780143037651)
  • D-Day : The Battle for Normandy, Londres, Penguin Books, 2009 (ISBN 9780670021192)
  • The Second World War, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 2012 (ISBN 9780316023740)
  • Ardennes 1944 : Hitler's last Gamble, Londres, Viking, 2015 (ISBN 9780670918645)
  • Arnhem : The Battle for the Bridges, 1944, Londres, Viking, 2018 (ISBN 9780241326763)

Il a édité :

  • A Writer at War : Vasily Grossman with the Red Army 1941-1945, Vassili Grossman

Ouvrages collectifs :

  • The British Army, Manpower and Society into the Twenty-First Century, Londres, Hew Strachan
  • What Ifs ? of American History : Eminent Historians imagine what might have been, Antony Beevor and Caleb Carr, Londres, Robert Cowley, 2003

Œuvre traduite en français[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Crete: The Battle and the Resistance

Prix Runciman (en), décerné par l'Anglo-Hellenic League.

Stalingrad

Prix Samuel Johnson
Wolfson History Prize
Prix Hawthornden 1999 dans la catégorie littérature

Berlin: The Downfall 1945

Longman-History Today Trustees' Award

The Battle for Spain: The Spanish Civil War 1936-39 (Édition espagnole)

La Vanguardia, prix dans la catégorie ouvrage historique

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notamment la bataille de Stalingrad, la bataille de Berlin et la bataille de Crète. Paru en 1991, ce dernier ouvrage n'a toujours pas été traduit en français.
  2. (en) http://www.q-and-a.org/Program/?ProgramID=1400.
  3. article du Telegraph
  4. LRB · Neal Ascherson · Hitler’s Teeth.
  5. Lies and insinuations - Telegraph.
  6. БЕРЛИНСКАЯ ОПЕРАЦИЯ 1945 г.: ДИСКУССИЯ ПРОДОЛЖАЕТСЯ.
  7. Ce sujet est récurrent dans ce livre.
  8. « Kiev interdit la vente de l'édition russe de Stalingrad d'Antony Beevor », sur fr.timesofisrael.com (consulté le ).
  9. « About the Author », dans A Deaf Adult Speaks Out, Gallaudet University Press, (lire en ligne), xi–xii
  10. Fille de l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France, Duff Cooper.
  11. « Antony Beevor, La Guerre d’Espagne », Serge Buj, Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, 102, 2007, mis en ligne le 21 septembre 2009

Liens externes[modifier | modifier le code]