Antonio Cossu

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Antonio Cossu
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Antonio Cossu, né le à Domusnovas (Sardaigne) est un dessinateur et scénariste de bande dessinée, belge d'origine sarde, principalement connu pour la série Le Marchand d'idées.

Il connaît son heure de gloire dans les années 1980[1] ; il se consacre ensuite principalement à une carrière d'enseignant.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Antonio Cossu naît le à Domusnovas en Sardaigne[2],[3]. Il est issu d'un père berger qui va émigrer dans le Borinage[4] où le jeune Antonio arrive à l'âge de huit ans[5]. Après ses études à l’Athénée royal de Saint-Ghislain, il s’initie à la bande dessinée à Bruxelles, dès 1974, en suivant les cours d’Eddy Paape[6] à l’Académie de Saint-Gilles.

Publié dans les grands journaux de bande dessinée[modifier | modifier le code]

C'est à partir de 1976 que Cossu publie ses premières planches dans Curiosity Magazine et Spatial chez Michel Deligne. Il suit parallèlement les cours de bande dessinée dispensés par Claude Renard dans son Atelier R à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles[n 1], ce qui lui vaut d'être publié dans les 2e volume et 3e volume du 9e Rêve[n 2], où il réalise une première version de Boskovich qu'il reprendra plus tard[2]. En 1978, avec ses trois premiers condisciples et amis, ils s'installent en atelier[7].

En 1980, Jean-Claude De la Royère le rédacteur en chef de Aïe publie dans les trois premiers numéros cette éphémère publication de courts récits et gags réalisés avec Philippe Berthet[8].

La même année, il entre au Journal de Spirou[9] où il publie quelques récits complets, notamment des séries Alceister Crowley, Histoires alarmantes (sur scénario de Jamsin) et Boskovich (dont un épisode est écrit avec la collaboration d'Olivier Cauvain), qui sont ensuite publiés en albums par les éditions Dupuis, tout d'abord dans la collection « Carte Blanche » pour les récits de Alceister Crowley en 1985, puis dans une éphémère collection « Cossu » pour un tome d'Histoires alarmantes en 1987 et deux tomes de Boskovich en 1988.

Alors que son premier one shot, Sang anesthésie, écrit par Jean-Claude Derudder, est publié dans la collection « noir sur blanc » aux éditions Éditions Michel Deligne en 1982, il multiplie également récits et illustrations dans des revues de bande dessinée comme Pilote[10], Métal hurlant[11], Le Journal illustré[12], Tintin où il fait son entrée en 1977[13],[14] où il adapte une aventure de l'extravagant Rocambole de Ponson du Terrail[15]. Un grand nombre de ces récits complets figure dans l'album No Man's Land publié en 1984 par Les Humanoïdes Associés et Timbrés rares publié en 1998 par les Éditions Point Image - JVDH[16].

C'est dans Circus[17] qu'il va publier son travail le plus connu, réalisé à quatre mains avec Philippe Berthet[7], la série Le Marchand d'idées, dont les quatre tomes sont publiés entre 1982 et 1988 aux éditions Glénat. Avec Berthet, il réalise également divers courts récits qui sont publiés dans l'album Rêve de chien en 1987 toujours aux éditions Glénat[16].

Enseignement[modifier | modifier le code]

À compter de 1988, Antonio Cossu occupe un poste de professeur de l’enseignement supérieur artistique au sein de l'Académie des beaux-arts de Tournai où il enseigne la bande dessinée[18].

Il tente, sur un scénario de Louis Savary[n 3], une reprise de la série Alceister Crowley en 1990, abandonnée après la publication d'un seul tome par les éditions Alpen Publishers[16]. À l'exception du scénario d'un court récit pour Andreas, figurant dans l'album Dérives en 1991, Antonio Cossu ne publie aucun album pendant 10 ans pour se consacrer entièrement à son activité d'enseignant.

En 1994, il fonde avec d'autres auteurs, notamment Gérard Goffaux et Philippe Foerster, une maison d'édition dénommée Oro Production[19], dont le siège est situé au Centre culturel de Mons[20], destinée à publier les essais de ses étudiants de l’Académie des beaux-arts de Tournai ainsi que ses propres créations, qui tente le lancement d'un magazine trimestriel de bandes dessinées, Brazil, qui cesse de paraître après deux numéros publiés en 1994[19],[21].

2001 marque le retour d'Antonio Cossu à la bande dessinée puisqu'il dessine un nouvel album, Bye bye Soho[20], puis en 2004, sur scénario de Rodolphe, Angie - L'Ange blanc[22],[23], un récit noir publié dans la collection « Ligne rouge » aux éditions Casterman en . En 2007, il réalise Kizito, un ouvrage autour des immigrants mineurs non accompagnés dont le personnage Kizito est en attente d'un statut de réfugié[5],[24].

En 2009, à l'occasion du vingtième anniversaire de cette même académie, il publie un album collectif Envie 2 Fraises recueil de récits courts réalisés par ses anciens élèves tels que Ancestral Z, Toshy, Le Cheval de quatre, Hyuna Kang, les Français François Duprat, David Bolvin, Amaury Bouillez et Vanyda. Une exposition de ces travaux se tient au Centre belge de la bande dessinée la même année[25].

Il collabore ensuite avec l'un de ses élèves, Benoît Fauviaux[n 4] avec lequel il réalise, à quatre mains, les albums Saint-Amand l'aventurier en 2012[1] puis Le Dernier Combat du dragon[18],[26] en 2015[21], un projet en gestation depuis 2007[27].

Artiste[modifier | modifier le code]

Il quitte son poste d'enseignant à l'Académie des beaux-arts de Tournai atteint par l'âge de la retraite en 2017, se donnant ainsi la possibilité de se consacrer à son art à temps plein[28],[29].

La nouvelle maison d'édition Les Éditions du Tiroir[n 5], annonce un nouvel album d'Antonio Cossu, Marilyn's Blues, prépublié dans le no 1 de de son nouveau magazine, L'Aventure, qu'elle consacre à l'auteur, et édité le [n 6],[30]. En 2021, les mêmes éditions éditent Fin de bail, recueil d'histoires courtes réalisées avec Philippe Berthet avec une nouvelle mise en couleur d'André Taymans et Antoine Bréda[31].

En outre, il participe aux collectifs 20 Couvertures pour Spirou et Fantasio éditions du Lion en 1987 et à Pétition - À la recherche d'Oesterheld et de tant d'autres ! pour Amnesty International en 1987.

En 2007, il rend hommage à François Walthéry dans Natacheries aux éditions BD Belge[32].

Il avoue être un grand fan d'Hergé et d'André Franquin[33].

L'auteur est traduit en allemand, anglais, espagnol, italien, néerlandais et il figure dans l'anthologie Cheval noir (en) de Dark Horse Comics[34],[35],[36].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il réside à Nimy[27] à l'entrée de Mons en 2007[37].

Analyse[modifier | modifier le code]

Proche d’auteurs tels que Foerster, Andreas ou Joos, il partage avec ces derniers un goût prononcé pour le noir, le jazz, les thématiques identitaires[3].

Selon Patrick Gaumer, la démarche artistique d'Antonio Cossu, qui ne cherche pas à copier les auteurs classiques, est résolument moderne par son graphisme « expressif et baroque, privilégiant les aplats noirs et les cadrages torturés »[2].

Œuvres en bande dessinée[modifier | modifier le code]

Séries[modifier | modifier le code]

One shots[modifier | modifier le code]

Collectifs[modifier | modifier le code]

  • Le 9e Rêve no 2/5[41], Édition des Archers, Bruxelles, 1978, 206 p.
  • Le 9e Rêve no 3[41], Édition des Archers, Bruxelles, 1979
  • 20 Couvertures pour Spirou et Fantasio[42], éditions du Lion, 1987
    Scénario et couleurs : collectif - Dessin : collectif dont Antonio Cossu
    20 auteurs imaginent une couverture d'album.
  • Collectif dont Antonio Cossu, Pétition[43] : À la recherche d'Oesterheld et de tant d'autres !, Amnesty International - Belgique francophone ASBL Groupe 64, , 47 p., p. 1 strip)
  • 1001 Visions du sexe, Graph Zeppelin, 28 novembre 2014
    Scénario : Patrice Bauduinet - Dessin : collectif dont Antonio Cossu - Couleurs : noir et blanc - (ISBN 979-10-94169-01-8)

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions individuelles[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il fait partie de la même promotion que Philippe Berthet, Philippe Foerster, Andréas, Gérard Goffaux, Chantal De Spiegeleer, François Schuiten, Benoît Sokal, notamment.
  2. Il s'agissait de recueils de courts récits réalisés par les élèves de la classe de bande dessinée de Claude Renard, dont cinq volumes sont parus entre 1978 et 1984.
  3. Louis Savary avait déjà écrit pour Cossu un épisode de Alceister Crowley, L’Escalier d’Uxmal.
  4. Né à Frameries le , Benoît Fauviaux est diplômé en 1998 de l’atelier BD-illustration de l’académie des Beaux-arts de Tournai. Tout en enseignant le dessin et la BD dans diverses académies des beaux-arts, il réalise divers travaux d’illustration et de bande dessinée avant de réaliser avec Jacques Martin et Yves Plateau l'album Les Baux de Provence de la série Les Voyages de Jhen en 2005.
  5. Maison d'édition fondée par Christian Lallemand, ancien gestionnaire des droits d’auteurs au sein de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, Pierre Daisomont, chef d’entreprise, et l'auteur André Taymans.
  6. Avec une préface de Philippe Foerster.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Gilles Ratier, « Saint Amand l’aventurier par Antonio Cossu et Benoît Fauviaux », BDzoom,‎ (lire en ligne).
  2. a b et c Dictionnaire mondial de la bande dessinée 2010, p. 209.
  3. a et b « Cossu, Antonio - biographie © Casterman - bibliographie - Photo », sur BD Gest' (consulté le ).
  4. Valéry Saintghislain, « Antonio Cossu, la BD à son image Dessinateur, auteur et prof Desseins de prof à Angoulême Antonio Cossu », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  5. a b et c Grégoire Comhaire, « Une BD du CGRA pour les MENA », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Didier Pasamonik, « Eddy Paape, un aventurier de l’École belge », sur ActuaBD, (consulté le )
  7. a et b Philippe Berthet : des histoires et beaucoup d'amitié..., p. 14.
  8. Bernard Coulange, « Cossu Antonio dans Aïe », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  9. Bernard Coulange, « Cossu Antonio dans Spirou », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  10. Bernard Coulange, « Cossu Antonio dans Pilote », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  11. Bernard Coulange, « Cossu Antonio dans Métal Hurlant », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  12. Bernard Coulange, « Cossu Antonio dans Le journal illustré », sur bdoubliées.com (consulté le ).
  13. Bernard Coulange, « Cossu Antonio dans Tintin », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  14. Un demi-siècle d’aventures t. 2 : 1970 - 1996, p. 60.
  15. Un demi-siècle d’aventures t. 2 : 1970 - 1996, p. 74.
  16. a b et c (en) Bas Schuddeboom, « Antonio Cossu », sur Lambiek, (consulté le ).
  17. Bernard Coulange, « Cossu Antonio dans Circus », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  18. a b et c Sandra Durieux, « Mons: Saint George et le Dragon en BD », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. a et b Éric Deffet, « Premiers pas pour «Oro Production» : Une maison d'édition centrée sur la BD voit le jour à Mons », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  20. a b et c Thierry Bellefroid, « « Bye Bye Soho », par Antonio Cossu. Chez Oro Productions. », BDParadisio,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. a et b Gilles Ratier, « Un retour Cossu ! », BDzoom,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. a et b J-M Grimaud, « L’Ange blanc », sur BD Gest', (consulté le ).
  23. a et b Christian, « Angie : Tome 1 : L'ange blanc », Auracan,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. a et b Martine Vandemeulebroucke, « Asile : Kizito, ou l’exil des mineurs étrangers », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  25. a et b Jean-Claude De la Royère, « La Gallery - 06.01.09 > 01.03.09 - Envie 2 Fraises », Centre belge de la bande dessinée,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. a et b R. A., « Découvrez la genèse de cette BD fantastique sur le Doudou », L'Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. a b et c H. Bux, « Le Doudou vu par Cossu », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. « Tournai: Antonio Cossu pourra plancher à 100% sur ses BD » Accès payant, sur Sudinfo, La Province, (consulté le ).
  29. François Descy, « L’enseignant Cossu redevient artiste », L'Avenir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  30. « Marilyn' Blues », sur BD Gest', (consulté le ).
  31. a et b Van Den Hende, « Fin de bail, de Philippe Berthet et Cossu aux Éditions du Tiroir », sur ardenneweb.eu, (consulté le ).
  32. « Natacheries - Hommage à François Walthéry », sur lastdodo.fr (consulté le ).
  33. Maxence Desutter, « La double exposition de Cossu », L'Avenir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  34. (en) « Antonio Cossu comic book catalogue », sur lastdodo.com (consulté le ).
  35. (en) « Antonio Cossu », sur Comic Vine (consulté le ).
  36. (es) « Antonio Cossu - Dibujante », sur Tebeosfera (consulté le ).
  37. « Antonio Cossu et Guests », L'Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. a b et c Dictionnaire de la bande dessinée, p. 73.
  39. Dictionnaire de la bande dessinée, p. 331.
  40. a b et c Dictionnaire de la bande dessinée, p. 332.
  41. a et b « Le 9ème rêve », sur BD Gest' (consulté le ).
  42. « 20 couvertures pour Spirou et Fantasio », sur BD Gest' (consulté le ).
  43. « Pétition », sur BD Gest' (consulté le ).
  44. Bruno Lemaître, « Antonio Cossu - biographie, bibliographie, photo, manifestations, affiches », OpaleBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  45. Jean Bernard, « La Comic Art Factory devient la galerie de la bande dessinée : "Personne n’y avait pensé avant" », La Libre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  46. « Exposition-vente - Antonio Cossu - à la galerie Comic Art Factory (Bruxelles) », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  47. Nicolas Anspach, « Le 9ème Rêve, trente ans de rêves (Bruxelles) », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Périodiques[modifier | modifier le code]

  • Antonio Cossu (interviewé par Sébastien Frédéric), « Voyage dans l'irréel avec Cossu », Sapristi !, ANBD, no 11,‎ .
  • Philippe Berthet (interviewé par Rodolphe), « Les Têtes de série : Philippe Berthet : des histoires et beaucoup d'amitiés », La Lettre - L'officiel de la bande dessinée, Dargaud, no 26,‎ , p. 1,14-16.

Émissions de télévision[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]