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Antoine Pesne

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Antoine Pesne
Antoine Pesne et ses filles (autoportrait).
Fonction
Peintre de cour
Frédéric Ier de Prusse
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
(à 74 ans)
Berlin
Sépulture
Cathédrale allemande de Berlin (jusqu'aux années 1880), Friedhof II der Gemeinde Jerusalems- und Neue Kirche (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Thomas Pesne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Marie de Rège (d)
Henriette Joyard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Mouvement
Maître
Élève
Philippe Mercier, Anna Dorothea Therbusch, Johann Rudolf Dälliker, Bernhard Rode
Genre artistique
Distinction
Œuvres principales
Portrait de Charlotta Sparre (d), Johanna Elizabeth, princesse d'Anhalt-Zerbst (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Antoine Pesne est un peintre rococo français né le à Paris et mort le à Berlin.

Fils du portraitiste Thomas Pesne et d'Hélène de La Fosse[1], neveu du graveur Jean Pesne, son père, après lui avoir donné les premières leçons de son art, le plaça comme élève chez son grand-oncle Charles de La Fosse, qui lui apprit les principes du coloris. Antoine Pesne étudia le dessin sur modèle à l'Académie.

En 1707, il quitta Paris pour faire le voyage d’Italie. Il alla d’abord à Rome, puis à Naples. Le désir d’étudier les grands coloristes de Venise le conduisit dans cette ville, où il se lia notamment avec Andrea Celesti et étudia pendant quelques années les ouvrages du Titien et de Veronese, perfectionnant ses qualités de coloriste, au point de se faire considérer comme un des meilleurs artistes de cette ville.

II fut très occupé à faire le portrait des premiers personnages de la république de Venise. Outre le genre du portrait, il pratiquait également le genre de la peinture d’histoire, qu’il exécutait avec un pinceau aisé, une belle couleur et une exacte correction de dessin.

En 1707, il peignit, à Venise, le baron de Kniphausen qui, de retour à Berlin, montra au roi de Prusse Frédéric-Guillaume Ier, qui l’appela aussitôt auprès de lui en qualité de peintre de la cour et lui fit une pension honorable. Antoine Pesne se mit alors en route pour Berlin avec son beau-père, le peintre Jean-Baptiste Gayot Dubuisson, deux sœurs et trois frères de sa femme[2]. Vers 1720, il fut nommé premier peintre du roi de Prusse. Le successeur de Frédéric-Guillaume, Frédéric II, lui conserva ses faveurs et le traita avec une faveur particulière, l’honorant de ses bienfaits, lui disant dans une épître :

Quel spectacle étonnant vient de frapper mes yeux !
 Cher Pesne, ton pinceau t’égale au rang des dieux.

Ceci fera écrire à Voltaire, dans une lettre adressée de Berlin, le , à madame Denis « Ce Pesne est un homme qu’il ne regarde pas. Cependant c’est le cher Pesne, c’est un Dieu. Il pourrait bien en être de même de moi ; c’est-à-dire pas grand-chose. »

Samson et Dalila, musée des Beaux-Arts de Carcassonne.

En 1720, Pesne fut reçu à l’Académie Royale de Paris avec, comme morceau de réception, Samson et Dalila (musée des Beaux-Arts de Carcassonne)[3].

Philippe Mercier, Anna Dorothea Therbusch, Johann Rudolf Dälliker ou Bernhard Rode furent au nombre de ses élèves.

Pesne réalisa un nombre considérable de portraits à la cour de Prusse. Pendant le règne de Frédéric-Guillaume, il n’a peint que des portraits considérés comme d’une très grande beauté. D’Argens a écrit que, en parlant du portrait du baron de Knobelsdorf, placé à côté d’un beau Rembrandt, le tableau de Pesne effaçait le Rembrandt. « Il est vrai, ajoute-t-il, que les portraits de Pesne sont supérieurs à ses tableaux d’histoire : il y a dans ses portraits, j’ose le dire, une couleur plus vraie que dans ceux de Rigaud, une vigueur qui a manqué très souvent à ceux de Largillière, une noblesse qu’on ne trouve pas dans ceux de Rembrandt. On peut se convaincre de ce que je dis ici, en examinant attentivement la famille du baron d’Erlach : ce tableau, haut de dix pieds, large de douze, contient cinq personnes de grandeur naturelle. Le baron d’Erlach est peint droit en habit antique, tel que le portait autrefois le colonel des Suisses ; sa femme est assise entourée de deux jeunes filles et d’un garçon. Le fond du tableau représente une chambre ornée de meubles précieux. Ce tableau rassemble tout à la fois les qualités d’un très beau tableau d’histoire et celles des plus excellents portraits. Un seigneur anglais voulait en donner 20 000 livres. »

Pesne peignit plus tard un grand nombre de tableaux d’histoire parmi lesquels on cite : une Suzanne au bain (à la galerie du palais de Berlin), cinq grands tableaux sur des sujets de métamorphoses, dans le salon des concerts à Sans-Souci, trois tableaux à l’église catholique de Potsdam, une Femme masquée et à côté d’elle une vieille, à Charlottenbourg, le Christ à table avec les disciples d’Emmaüs, une Vestale, au palais du prince Henri, l’Histoire de Samson et Davila chez Falbe.

Il a également réalisé un grand nombre de plafonds de sujet mythologique et allégorique d’un coloris frais du gout de l’école vénitienne. À Charlottenburg, il a représenté au plafond du grand salon le Festin des Dieux. Il a peint encore dans ce palais, au plafond de la salle à manger, Junon, Minerve et Vénus conduites à Paris par Mercure, au plafond du grand escalier, Prométhée dérobant le feu du ciel, au plafond d’une chambre, Apollon et les Muses, aux plafonds de deux cabinets, l’Aurore ; Vénus ordonnant à Cupidon de décocher une flèche, au plafond de la bibliothèque, Minerve et la Poésie. Il a fait encore le plafond du grand escalier de marbre à Potsdam, un plafond au château de Rheinsberg, un autre à Sans-Souci, à la salle des Concerts.

Pesne termina ses jours, après une résidence à Berlin d’environ trente années, avant de terminer l’Enlèvement d’Hélène qu’il faisait pour le roi de Prusse. Son élève, Bernhard Rode, finit les deux figures qu’il n’avait pu achever.

Pesne est également connu pour ses portraits d’actrices et danseuses françaises et italiennes de l’Opéra de Berlin, dont la Barberina. Wille a réalisé une gravure de son Portrait de Frédéric II, roi de Prusse, vu à mi-corps, un chapeau sur la tête.

Notes et références

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  1. Auguste Jal, « Pesne (Les) », dans Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits, Paris, Henri Plon imprimeur-éditeur, , 2e éd. (lire en ligne), p. 960
  2. Le Correspondant, 1er janvier 1929, p. 915.
  3. « Samson et Dalila », notice no 04400001301, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  4. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.

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Bibliographie

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  • Denis Pierre Jean Papillon de La Ferté, Extrait des différens ouvrages publiés sur la vie des peintres, t. 2, Paris, Ruault, 1776, 723 p., p. 680-81.
  • Pierre-Marie Gault de Saint-Germain, Les Trois Siècles de la peinture en France ; ou Galerie des peintres français depuis François Ier jusqu’au règne de Napoléon, Empereur et Roi, où l’on aperçoit l’influence des mœurs, de la politique et des réputations, sur les progrès et le décadence de cet art, t. 2, Paris, Belin, 1808, 349 p., p. 138-39.
  • Louis Dussieux, Les Artistes français à l’étranger, Paris, Didron, 1852, 160 p., p. 24-6.
  • Louis Dussieux, « Antoine Pesne, peintre français », Revue universelle des arts, t. 3,‎ , p. 30-36 (lire en ligne)
  • Ekhart Berckenhagen, Pierre du Colombier, Margarete Kühn et Georg Poensgen, Antoine Pesne, Berlin, Deutscher Verein für Kunstwissenschaft, 1958, 230 p., (OCLC 1225454).
  • Helmut Börsch-Supan, Der Maler Antoine Pesne Franzose und Preusse, Friedberg, Podzun-Pallas, 1986
  • Götz Eckardt, Antoine Pesne, Dresde, Verlag der Kunst, 1985, 31 p., (OCLC 74703265).
  • Robert Rey, Quelques satellites de Watteau : Antoine Pesne et Philippe Mercier, François Octavien, Bonaventure de Bar, François-Jérôme Chantereau, Paris, Librairie de France, 1931, 210 p., (OCLC 3143135).
  • G. Poensgen (de) (Hrsg.): Antoine Pesne. 1958.
  • P. Seidel: Friedrich der Große und die bildende Kunst. 1924.
  • (de) Franz Weinitz, « Pesne, Antoine », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 25, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 430-432

Article connexe

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Liens externes

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