Antoine-Jean-Marie Thévenard

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Antoine-Jean-Marie Thevenard
Antoine-Jean-Marie Thévenard
Louis Hierle, L'amiral Antoine-Jean-Marie Thevenard (1892), château de Versailles.

Naissance
Saint-Malo
Décès (à 81 ans)
Ancien 1er arrondissement de Paris
Origine Français
Allégeance Compagnie des Indes
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la Monarchie constitutionnelle française République française
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Pavillon de la Marine du Premier Empire Marine impériale française
Grade vice-amiral
Années de service 1745
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Guerres de la Révolution et de l'Empire
Distinctions commandeur de l'ordre de Saint-Louis
grand officier de la Légion d'honneur
comte d'Empire
pair de France
Hommages inhumé au Panthéon de Paris
Autres fonctions commandant du port de Rochefort
commandant du port de Toulon
préfet maritime de Lorient
membre de l'Académie de Marine
membre de l'Académie des sciences
membre du Sénat conservateur

Antoine-Jean-Marie Thevenard, né à Saint-Malo le et mort à Paris le , est un officier de marine et homme politique français. Il termine sa carrière au grade de vice-amiral.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation dans la Compagnie des Indes pendant la guerre de Succession d'Autriche[modifier | modifier le code]

Fils d'un capitaine de la Compagnie des Indes, il embarque à douze ans sur un vaisseau de la Compagnie commandé par son père. C'est la période de la guerre de Succession d'Autriche et il participe dès les premières années à trois combats. Il reste quelques années au service de la Compagnie, y apprend le métier et y acquiert du galon.

Il reviendra « après avoir servi dans la marine royale et comme corsaire » au service de la Compagnie en 1767 comme capitaine.

La Guerre de Sept Ans : officier du roi, corsaire et ingénieur-constructeur[modifier | modifier le code]

Lieutenant de vaisseau, il sert en 1754 sur le Brillant de l'escadre du comte du Chaffault qui va détruire les établissements anglais sur la côte de Terre-Neuve. Il est ensuite second du corsaire François Thurot sur le Maréchal de Belle Isle et participe à son expédition vers l'Irlande en 1759.

À la suite de cette expédition, il se consacre à Saint-Malo à la construction de quatre frégates et d'une flûte dont il réalise lui-même les plans, probablement en collaboration avec l'ingénieur Groignard. Ses frégates seront considérées comme une grande réussite. Il va aussi faire les plans et diriger la construction des deux premières canonnières de la marine française.

Service à terre[modifier | modifier le code]

À la paix de Paris, il sert de 1764 à 1769 comme Capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, puis capitaine de port et retourne enfin dans la marine royale où il est promu d'abord capitaine de frégate en 1770, puis capitaine de vaisseau en 1773.

Sa santé étant mauvaise — il souffre probablement d'une maladie tropicale, peut être de paludisme, très répandu chez les marins ayant navigué aux Antilles ou dans l'océan Indien — il ne va pratiquement plus servir qu'à terre pendant tout le reste de sa carrière. Il commande ensuite la marine à Lorient en 1779, mais ne participe pas à la guerre d'indépendance des États-Unis. Il devient toutefois chef d'escadre (ancien grade correspondant à celui de contre-amiral) en 1784.

Ministre de la Marine et des Colonies[modifier | modifier le code]

Il devient ministre de la Marine de Louis XVI en , mais c'est une époque de très grande désorganisation et il démissionne dès . Sa seule réalisation concrète est la liste des officiers de la marine en application de la loi de réorganisation décidée par l'assemblée Législative après la dissolution du Corps des officiers de marine du roi. Cette liste préparée par Thévenard et signée par Louis XVI lors de son ministère ne sera toutefois promulguée que par son successeur Antoine François Bertrand de Molleville. Elle établissait une liste de trois amiraux, neuf vice-amiraux et dix huit contre-amiraux à la date du . En fait, à la mi 1792, seuls cinq seront encore en fonction : parmi les amiraux, ne subsiste que d'Estaing qui va être bientôt arrêté. Thévenard sera le seul vice-amiral encore en fonction et trois contre-amiraux seulement : tous les autres auront soit émigré, soit au moins démissionné.

Le vice-amiral le plus ancien de la Marine républicaine puis impériale[modifier | modifier le code]

Au début de 1793, Thévenard commande le port de Brest mais il est arrêté dans le courant de l'année. Toutefois, il est acquitté et libéré par le tribunal révolutionnaire. Il est de nouveau emprisonné au début de 1794 et ne sera libéré qu'après le 9 Thermidor.

À compter de ce moment et jusqu'en 1810, Thévenard surnommé « l'Ancêtre », sera en tête des listes de la marine comme le plus ancien des vice-amiraux. Il commande alors le port de Rochefort en 1796, puis provisoirement commandant d'armes à Toulon en remplacement de Vence en 1798. Respecté en tant qu'administrateur, bien vu des officiers comme des marins, il devient préfet maritime de Lorient à la création de l'institution. L'Empire le couvre d'honneur : Légion d'honneur, comte d'Empire, membre du Sénat conservateur à sa retraite en 1810.

Le roi Louis XVIII en fait un membre de la Chambre des pairs en 1814.

Il meurt en 1815, peu avant le retour de Napoléon Ier. Il repose au Panthéon de Paris. Il aura servi successivement Louis XVI, les différents régimes issus de la Révolution, Napoléon Ier, Louis XVIII.

Il est l'auteur de Mémoires relatifs à la marine, ouvrage devenu un classique. Son fils, Antoine René Thévenard, capitaine de vaisseau, fut tué à Aboukir où il commandait l'Aquilon.

Thévenard était franc-maçon, membre notamment de la loge L'Union à Lorient.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Mémoires relatifs à la marine, t. 1, Paris, Laurens jeune, , 516 p. (lire en ligne),
  • Mémoires relatifs à la marine, t. 2, Paris, Laurens jeune, , 551 (+ planches) (lire en ligne),
  • Mémoires relatifs à la marine, t. 3, Paris, Laurens jeune, , 562 p. (lire en ligne),
  • Mémoires relatifs à la marine, t. 4, Paris, Laurens jeune, , 678 p. (lire en ligne).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Nom du comte et blasonnement
Armes du comte Antoine-Jean Marie Thévenard et de l’Empire,

D'argent à une ancre surmonté d'un compas ouvert vers la pointe, le tout d'azur ; au canton des Comtes Sénateurs brochant[1].

Livrées : blanc, bleu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]