Antifascisme

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L'antifascisme est l'opposition organisée au fascisme et, plus largement, à l'extrême droite[1].

Il prend forme dans les années 1920 et se développe conséquemment à la montée du fascisme en Europe. Il a connu un très fort développement au cours des années 1930, étant à l'origine de la formation des Fronts populaires Ce lien renvoie vers une page d'homonymie, puis pendant la Seconde Guerre mondiale au sein des résistances contre les dictatures fascistes et nazies ainsi que contre les régimes de collaboration.

En dehors de la lutte contre les régimes se réclamant du fascisme proprement dit, l'antifascisme ou le terme d'antifascisme a très tôt été instrumentalisé par des partis communistes pour combattre leurs adversaires politiques, proches ou lointains sur le plan idéologique, voire tout opposant critique. Cette instrumentalisation de la lutte dite « antifasciste » a été analysée et critiquée par de nombreux intellectuels et historiens[2].

L'antifascisme peut également désigner dans une acception plus large une idéologie tendant à s'opposer aux mouvements populistes[3].

Définition et débats

Selon Enzo Traverso, l'antifascisme comprend des courants différents mais qui se revendiquent tous des Lumières et du pacifisme. L'antifascisme défend « les principes d'égalité, de démocratie, de liberté et de citoyenneté[4]. »

Selon l'historien Bruno Groppo, « le noyau fondamental de l'antifascisme a été le mouvement ouvrier organisé »[5]. En France, le courant antifasciste s'incarne d'abord dans le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, le Front populaire[6], puis dans la Résistance, dont les gaullistes, les socialistes et le PCF prennent la tête.

Pour le trotskisme, et l'anarchisme des amis de Durruti, le véritable antifascisme ne peut pas se baser sur la tactique du Front populaire, mais sur l'action directe et révolutionnaire des masses ouvrières, et éventuellement sur le Front unique de leurs organisations. C'est faute de ce "Front unique" entre parti communiste et social-démocratie que Hitler l'emporte en Allemagne, selon Trotski[7]. Par ailleurs, les staliniens ont instrumentalisé l'antifascisme assez systématiquement pour discréditer leurs opposants (les anarchistes devenant « anarcho-fascistes », etc.), et ce depuis les années 1930.

L'antifascisme des origines à la défaite de Hitler

L'antifascisme est un mouvement visant à s'opposer au fascisme et, par extension, aux idéologies et pratiques issues des régimes mussolinien et hitlérien. Ce mouvement est né en Italie.

Les principales forces sociales antifascistes sont[réf. souhaitée] :

L'antifascisme en Italie des années 1920 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale

Les premiers antifascistes s'opposent au Parti national fasciste de Benito Mussolini avant même sa prise du pouvoir, en 1922. Par la suite, les antifascistes sont durement réprimés par la dictature fasciste. Le socialiste Giacomo Matteotti est assassiné dès 1924 à Rome.

La stratégie du front populaire

Une gestation difficile

Durant les années vingt et jusqu'au début des années trente, la position des différents Partis communistes en accord avec les décisions de Moscou rend impossible la constitution de fronts politiques contre le régime fasciste italien ou contre le Parti national-socialiste allemand du fait du rejet de tout compromis avec les partis non communistes, même les sociaux-démocrates, qualifiés de « social-fascistes »[9].

En 1923, le Komintern fonde néanmoins une « Ligue mondiale antifasciste » qui ne perdura que jusqu'en [10]. A partir de 1924, le Parti communiste de l'Union soviétique domine le Komintern. Staline décrit la social-démocratie comme « l'aile du fascisme » et encore comme le « frère jumeau » du national-socialisme[11]. En dépit de voix qui se font entendre pour lutter contre le fascisme, le Komintern a opéré la transformation de ses partis membres en organisations dirigées centralement qui ont été disciplinées, privées de moyens d'action et a exclu les critiques internes.

En 1929, Staline a obtenu la souveraineté exclusive en Union soviétique. Sa politique étrangère ne suit aucun principe idéologique, mais recherche des avantages à travers des alliances changeantes et joue des intérêts d'autres États les uns contre les autres. Pour cela, il conclut une alliance pratique avec Mussolini et défend son attaque contre l'Empire éthiopien. À cette époque, le Komintern décida de la thèse du social-fascisme (en), selon laquelle la social-démocratie devait être combattue en tant qu'ennemi principal. Cette thèse est alors justifiée par la crise économique mondiale et les attaques présumées des États capitalistes contre l'Union soviétique. Par conséquent, leur prolétariat doit être gagné pour les partis communistes respectifs. Tous les autres partis, les syndicats libres, l'État bourgeois et le parlementarisme sont identifiés au fascisme. Le front uni précédemment désiré contre les forces fascistes est exclu et la stratégie préconisée par Trotski, et d'autres communistes oppositionnels, de constitution de fronts uniques de la part de toutes les organisations ouvrières est écartée. Un « front uni d'en bas » devait amener les électeurs sociaux-démocrates aux Partis communistes. Ainsi, le Komintern abandonne pratiquement l'anti-fascisme[12].

Selon les dirigeants de l'internationale communiste, il importe peu que cette tactique puisse avoir pour conséquence l'avènement du véritable fascisme puisqu'au contraire comme l'exprime Dmitri Manouïlski la victoire du fascisme est une étape nécessaire : « Dans de nombreux pays capitalistes hautement développés, le fascisme sera le dernier stade du capitalisme avant la révolution sociale »[13].

En France, la direction du PC est ainsi hostile à tout rapprochement avec la SFIO, conformément à la tactique « classe contre classe ». Jacques Doriot est encore exclu du parti en 1934 parce qu'il réclamait l'unité d'action avec les socialistes.

Le tournant de 1934

Ce n'est qu'en 1934, après la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne que Staline finit par se décider à imposer la création de Fronts populaires. L'anti-fascisme connaît un nouvel essor sous l'impulsion de la Troisième internationale et de son dirigeant Georgi Mikhailov Dimitrov qui théorise en 1934 cette stratégie de Front populaire visant l'alliance, sous certaines conditions, des Partis Communistes d'Europe et d'autres partis contre le fascisme.

La tactique du front populaire consiste à former des gouvernements unissant les partis de la bourgeoisie libérale et de la gauche, pour contrer la menace fasciste. Cette tactique a été appliquée en France et en Espagne.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les antifascistes ont joué un rôle important dans la Résistance contre les nazis dans les divers pays d'Europe. Des antifascistes italiens, allemands et espagnols en exil, notamment, ont participé à la résistance anti-nazie en France. On a ainsi assisté à un affrontement avec d'un côté des français pro-nazis alliés à la Gestapo et collaborant avec l'occupant allemand (la Milice française par exemple), et de l'autre des allemands anti-nazis luttant contre l'armée allemande aux côtés de la Résistance française (voir les Allemands dans la Résistance, en France et la résistance allemande au nazisme).

L'antifascisme en Espagne

En Espagne, l'année 1935 est marquée par un rapprochement des forces antifascistes. Le est formé un Front populaire, qui regroupe les socialistes et les communistes, les groupes républicains de gauche (Gauche républicaine et Union républicaine), l’Esquerra catalane, et l'ORGA, parti autonomiste galicien ; c'est une coalition quelque peu hétéroclite, mais dont les dirigeants acceptent également de jouer le jeu « démocratique ». Le programme ainsi annoncé le reste vague dans ses principes.

Les élections générales espagnoles de 1936 marquent la victoire du Front populaire. Elles sont suivies peu après par un coup d'État militaire, le soulèvement des 17 et 18 juillet, et la guerre civile[14].

Cette guerre civile espagnole suscite une solidarité antifasciste sur le plan international, pour la lutte contre le franquisme. Des militants de nombreux pays viennent en Espagne pour participer à ce combat contre le fascisme, tel l'écrivain George Orwell qui se bat aux côtés du POUM[15], ou encore les Brigades internationales.

Après la victoire militaire du dictateur Francisco Franco en 1939, les antifascistes espagnols soit parviennent à s'exiler, soit sont envoyés dans les camps de concentration franquistes.

L'antifascisme dans la France des années 1930

Le Parti communiste français respecte la ligne dictée par le Komintern depuis 1928, ligne qui ne tolère aucune coopération avec les sociaux-démocrates et non seulement se démarque d'eux, mais les combat. C'est l'époque de la thèse du social-fascisme avec le slogan de la lutte « classe contre classe ». Au printemps 1934, alors que Doriot est favorable à l'idée de Front populaire, Maurice Thorez suivant la ligne du Komintern refuse tout front uni contre le fascisme. Dans l'Humanité du , il écrit encore : « Le Parti communiste… ne tolérera jamais une politique d'entente au sommet, une politique de recul et d'abdication devant le social-fascisme. » Cette position est brusquement abandonnée le , quand à une réunion de Présidium de l'Internationale communiste, Dmitri Manouïlski fixe pour objectif une politique de Front unique contre le fascisme, qui revient à pratiquer la politique de Doriot condamnée un mois et demi plus tôt.

La volte-face de Moscou est rapidement mise en œuvre et le à Ivry, Thorez opère un virage à 180° en appelant à l'unité d'action avec les socialistes. Il ouvre ainsi la voie à la formation d'un « Front populaire » (l'expression est attribuée à Eugen Fried, représentant de l'Internationale communiste en France), avec comme première étape la signature entre les deux partis marxistes d'un pacte d'unité d'action le , où ils s'engagent à joindre leurs forces dans la lutte contre le fascisme et le gouvernement d'Union nationale de Gaston Doumergue.

Le Front populaire remplira son rôle, comme le démontrera Léon Blum lui-même lors du procès de Riom sous Vichy[16].

Pour Damon Mayaffre, spécialiste de l'analyse du discours politique, « la ligne politique "antifasciste" comme programme politique [...] remonte [...] à mai 1934 », à la suite du XXXIe congrès de la SFIO qui voit Léon Blum privilégier « la lutte contre le fascisme » à l'idée de « plan » pour rallier les masses en vue des campagnes électorales à venir[17].

Dans la France des années 1930, alors que, selon Mayaffre, l'évocation du fascisme est taboue à droite (de même que celle des idéologies en général), la gauche en fait l'un des thèmes mobilisateurs majeurs de son discours. Cependant, l'usage du terme dans les discours respectifs de Maurice Thorez et de Léon Blum est sensiblement différent, et ce sur plusieurs plans :

  • quantitativement : Thorez l'utilise plus de trois fois plus que Blum ;
  • chronologiquement : alors que Thorez dénonce le fascisme dès 1933 (année qui voit la naissance du Troisième Reich en Allemagne) et de manière relativement continue jusqu'à l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, Blum le dénonce essentiellement autour de l'année 1934 ;
  • qualitativement : alors que Thorez évoque le fascisme tant dans le cadre de la politique intérieure que dans celui de la politique extérieure, et qu'il en fait la figure du mal absolu en politique (sans l'associer pour autant au racisme ou à l'antisémitisme du fait d'une préférence pour l'analyse en termes de lutte des classes), Blum utilise le terme principalement dans le cadre de la politique intérieure, pour rendre compte de la crise du 6 février 1934 et, d'après Damon Mayaffre, comme « un simple synonyme ou une prolongation du terme habituel "réaction" très présent jusqu'à 1934 »[17].

L'historienne Nicole Racine souligne que les intellectuels antifascistes des années 1930 ont, dans leur grande majorité, joint leur cause à la défense du régime soviétique ou fait preuve de complaisance à son égard, occultant les réalités « de l'établissement de la dictature d'un parti aux ordres de Staline et des pratiques de la terreur de masse », ce qui explique « l'échec historique de l'antifascisme comme « cause » ». Sur le plan politique également, avec le pacte d'unité d'action entre les Partis communiste et socialiste du , « la mise entre parenthèses de ce qu'on appelait au Parti socialiste, la « question russe », est […] une donnée de base de l'antifascisme “de gouvernement” » ; celle-ci est « d'autant plus justifiée pour Blum qu'il est devenu sur le plan international un ferme partisan de l'alliance contre le fascisme des démocraties occidentales et de l'URSS », avant de revenir sur sa position en 1938. Cette ligne perdure jusqu'au pacte germano-soviétique d' : « La cause de l'URSS sera, momentanément, dissociée de celle de l'antifascisme »[18].

L'antifascisme de l'Allemagne et de l'Italie après la guerre

Les pays où étaient nés le fascisme et le nazisme ont adopté après la guerre une position antifasciste, rejetant leurs doctrines défaites quitte à exagérer rétrospectivement l'importance de l'antifascisme dans leur traditions politiques.

L'Italie d'après-guerre

L'antifascisme a pu jouer un rôle majeur pour assurer l'unité nationale dans le régime italien à ses débuts. Cette question a été étudiée par l'historien italien Ernesto Galli della Loggia dans l'article « Formes et fonctions de l’antifascisme dans la vie politique italienne : légitimité ou légitimation ? » paru dans XXe siècle[19]. Selon Galli della Loggia, les premiers dirigeants de la jeune république italienne doivent résoudre un double problème de légitimité : le nouveau régime n'a pas d'histoire et ne s'est pas fait seul mais avec l'aide des Américains qui ont contribué à renverser le régime fasciste. Dès lors, l'antifascisme servira selon l'auteur aux forces politiques du pays pour « s’inventer une tradition », celle d'un pays qui a majoritairement lutté contre le fascisme : « Ce n’est qu’au travers de la lutte contre le fascisme, dont la Résistance a représenté le point culminant, que les nouvelles forces démocratiques et républicaines pouvaient, en effet, légitimer leur rôle ainsi que la rupture politique et institutionnelle qu’elles se préparaient à instaurer. »[20] Pour Galli della Loggia, il y une « nationalisation » de l'antifascisme[21]. Mais en plaçant l'antifascisme comme fondement, les nouveaux dirigeants ont évacué complètement le concept de nation, qui a disparu du paysage politique pour l'auteur.

L'historien Renzo De Felice, communiste jusqu'en 1956 et spécialiste du fascisme, avait développé une position proche de celle de Galli della Loggia plus tôt; il critique ce qu'il appelle le « mythe de la résistance », vulgata resistenziale[22]. L'Italie a selon lui soutenu majoritairement le fascisme et il ne faut pas exagérer l'importance de l'antifascisme. L'historien Claudio Pavone reprit des idées proches, dans son ouvrage de 1991, Una guerra civile. Saggio storico sulla moralità nella resistenza. L'auteur, qui a pris part directement à la résistance italienne, relativise l'importance de cette dernière et l'honorabilité des motifs de ceux qui y ont pris part. Ses thèses ont été mieux accueillies dans le cadre d'un débat historiographique renouvelé dans les années 1990[23].

Les positions de Galli della Loggia a été attaquée par l'historien Eric Vial dans la même revue. De même, celle de Renzo de Felice a été critiquée avec virulence. Ils ont en particulier été accusés de fournir une réhabilitation posthume du fascisme.

La République démocratique allemande

Un autre cas, celui de l'Allemagne de l'Est, a été étudié par Alan L. Nothnagle, professeur d'histoire à l'Université européenne Viadrina dans Building the East German Myth: Historical Mythology and Youth Propaganda in the German Democratic Republic, 1945-1989. Il estime que le Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), principal parti d'Allemagne de l'Est, a construit sa stabilité et, partant, celle du régime, sur quatre « mythes » pour assurer sa légitimité. Nothnagle fait de l'antifascisme du SED le second de ces mythes. Pour l'auteur, la mythologie du régime faisait, de façon exagérée, du parti communiste allemand le fer de lance d'une résistance antifasciste populaire pour attribuer au parti, et donc au régime qu'il dirigeait, la légitimité d'avoir résisté au nazisme[24].

L'antifascisme contemporain

Graffiti antifasciste sur un mur de Sarajevo.

L'antifascisme contemporain n'est pas à proprement parler un mouvement unifié et structuré. Selon Gilles Vergnon, professeur d’histoire contemporaine à l’Institut d'études politiques de Lyon et auteur de l’Antifascisme en France : « le mouvement antifasciste n’est plus du tout organisé au niveau national comme c’était le cas dans les années 1990[25] », et par ailleurs, « c’est une mouvance qui postule un antifascisme radical, c’est-à-dire qu’il n’est pas question d’avoir des alliances larges contre le Front national : ils ne s’allient ni avec la droite modérée ni avec la gauche du gouvernement »[26].

Actuellement, l'héritage de la tradition antifasciste est revendiqué par des mouvements souvent situés à l'extrême-gauche : REFLEXes, SCALP-No Pasaran, Francs-tireurs partisans, Coordination antifasciste de Belgique, etc.

Cet antifascisme spécifique, qui se réclame souvent de l'expérience antifasciste allemande des années 1930 inspirée notamment par le propagandiste Serge Tchakhotine, apparait dans les années d'après-guerre, puis se développe à partir des années 1960 et 1970. Il ne s'oppose plus uniquement aux groupes fascistes et nazis, mais étend son action à toutes les politiques dites de « droite dure », qu'elles soient sécuritaire, conservatrice ou nationaliste, voire « néo-libérale ». Il se caractérise aussi par un rejet de toute « politique politicienne »[27].

Ainsi certains hommes politiques de droite comme Nicolas Sarkozy en France ou Oskar Freysinger en Suisse, ou leurs partis, sont fortement critiqués par les mouvements antifascistes actuels[28].

La mouvance antifasciste actuelle est aussi fortement liée à la scène « skinhead de gauche » et à la mouvance Redskin (skinheads communistes, trotskistes, communistes libertaires, autonomes…) qui en est la fraction la plus politisée, et par le biais d'organisations du type RASH (Red and Anarchist SkinHeads - Skinheads rouges et anarchistes) et SHARP (Skinheads Against Racial Prejudice - Skinheads contre les préjugés raciaux, antiracistes), ainsi qu'à une partie de la mouvance altermondialiste et anticapitaliste qui sont à l'origine de groupes « Antifa », un acronyme créé au début des années 1980 qui définit, en particulier, l'antifascisme de la gauche radicale et autonome.

Action antifasciste

Le logo de la mouvance Action antifasciste.

Issue des affrontements physiques avec l'extrême-droite dans les années 1980[29] (voir Antifa, chasseurs de skins), la mouvance actuelle des groupes autonomes Action antifasciste s'inspire directement de l’Antifaschistische Aktion allemande, dont elle a notamment emprunté le logo qui représente, en son centre, deux drapeaux parallèles : le rouge pour le communisme et le noir pour l’anarchisme.

En France, en Belgique, en Suisse et au Canada, liés par réseaux sociaux interposés, indépendants les uns des autres, les groupes, souvent « affinitaires », forment une mouvance plus qu'un véritable mouvement traditionnel organisé. Le politologue Nicolas Lebourg précise que « c’est assez typique d’une nouvelle forme de militantisme qui se construit loin d’un parti monolithique ou d’un léninisme d’une seule teinte[30]. »

Action antifasciste Paris-Banlieue

Créée en 2012[30], Action antifasciste Paris-Banlieue serait le groupe qui compterait le plus de militants antifa à Paris, avec beaucoup d’anciens de la tribune Auteuil du Parc des Princes[25]. L'Action antifasciste Paris-Banlieue a été médiatisée, en , par l'affaire Clément Méric[31] et agit en coordination étroite avec le Collectif antifasciste Paris Banlieue[32].

Antifascisme de gauche

drapeau utilisé par les Arditi del Popolo

La gauche italienne de l'entre-deux-guerres fût la première à se réclamer antifasciste, les Arditi del Popolo furent les premiers à s'opposer frontalement aux fascistes de Benito Mussolini et aux milices ultranationalistes squadristes ultraviolents de Roberto Farinacci lors des Biennio Rosso[33].

La gauche italienne fût par ailleurs le centre de l'antifascisme pendant la Guerre d'Espagne et lors de la Guerre civile italienne avec les partisans. En Allemagne, le Parti communiste d'Allemagne était lié aux milices antifascistes allemandes tels que le Roter Frontkämpferbund[34],[35].

Critiques de l'antifascisme

Aux États-Unis

Selon Politico, « le Département de la sécurité intérieure (DSH) a officiellement classé “violence terroriste intérieure” les activités [...] des gauchistes extrémistes connus comme “Antifa” »[36]. Dès , selon les documents obtenus par ce media, une étude commune du DSH et du FBI estimait que « des “extrémistes anarchistes” étaient les premiers instigateurs des violences » dans les manifestations, et que des officiels rejetaient sur eux la responsabilité « d'attaques contre la police, le gouvernement et des institutions politiques, ainsi que contre des symboles “du système capitaliste”, du racisme, de l'injustice sociale et du fascisme[36] ».

Cependant, s'ils paraissent appuyer le président Trump lorsqu'il dénonce les extrémistes de gauche comme représentant un problème à l'échelle nationale, lors d'interviews ces responsables du maintien de l'ordre considèrent que sa rhétorique enflammée et ses politiques ont « contribué à créer une situation qui s'envenime et s'étend si vite qu'ils ne la contrôlent plus » car « dès que ciblés par les attaques des antifa, les groupes de droite commencent à contrattaquer » avec davantage d'armes, même là où ils ne sont pas provoqués[36].

L'instrumentalisation par le mouvement communiste

Très tôt, quelques personnalités analysent la manière dont l'antifascisme est instrumentalisé par les Partis communistes. George Orwell, lui-même antifasciste, écrit dans Les Pieds dans le plat espagnol (New English Weekly, et ) : « Il est malheureux que si peu de gens en Angleterre aient compris que le communisme est aujourd'hui une force contre-révolutionnaire et que les communistes font partout alliance avec les réformistes bourgeois, mettant en œuvre toutes les ressources de leur puissant appareil pour écraser ou discréditer les partis faisant montre de la moindre velléité révolutionnaire. »[37]

Plus tard, Alain Finkielkraut considère que l'antifascisme a été corrompu en instrument politique par le communisme : « Ce n'est pas un des moindres crimes du communisme, en effet, que d'avoir manipulé l'enfer et transformé l'antifascisme en instrument d'oppression[38]. »

En Italie

À l'échelle italienne, le débat sur l'antifascisme a animé la communauté des historiens depuis une trentaine d'années : il avait été ouvert par l'historien du fascisme Renzo De Felice dans son Intervista sul fascismo, livre entretien qui avait ouvert alors un débat historiographique intense[39]. En particulier, il estime que le fascisme est un phénomène daté, qui a disparu. Pour lui, le maintien d'un mouvement antifasciste n'a pas de sens et l'antifascisme est un mythe qui a pour fonction de légitimer le parti communiste italien.

Le débat s'est poursuivi avec d'autres travaux : Galli della Loggia écrit ainsi dans XXe siècle : « Très tôt, et de plus en plus, l’antifascisme devint un simple outil de parti communiste dans sa lutte contre ses ennemis, périodiquement accusés d’œuvrer au rétablissement d’un régime autoritaire[40]. » Et d'ajouter que le parti communiste italien chercha volontairement à exagérer la menace fasciste pour se donner une légitimité :

« Le parti communiste orienta donc son action politique et culturelle […] en construisant l’image d’un fascisme éternellement menaçant[41]. »

En France

Un tel débat s'est tenu, plus tardivement, en France : l'historienne Annie Kriegel a soulevé cette question en 1990 dans un article, « Sur l'antifascisme », paru dans la revue Commentaire. L'ouvrage de François Furet, Le Passé d'une illusion, est celui qui a le plus diffusé ces idées, en 1995. Ainsi, Furet, ancien militant du PCF stalinien, d'écrire que les mouvements communistes ont nourri une assimilation volontaire et erronée entre fascisme et anticommunisme. Pour lui, cette confusion sciemment voulue aurait bloqué toute analyse critique du communisme, puisque faire cette analyse reviendrait à défendre le fascisme. François Furet applique en particulier cet antifascisme de face au stalinisme[42].

L'essayiste de droite Jean Sévillia parle ainsi de terrorisme intellectuel concernant l'instrumentalisation manichéenne de l'antifascisme par les communistes français qui amalgamaient tout anticommunisme au fascisme :

« Avant-guerre, sous le mot fascisme, la propagande communiste englobait le nazisme, le régime mussolinien, les États nationaux-catholiques ou la droite nationaliste des pays libéraux. Cette dialectique amalgamait en réalité des courants politiques, des philosophies et des situations historiques radicalement différentes. […] Quel rapport entre un hitlérien et un patriote français de droite ? Aucun. Pour un marxiste, il y en a un : tous deux sont anticommunistes. […] Après-guerre, les communistes resservent à l'envi cette thématique antifasciste. […] Immense sophisme, mais d'une puissance d'attraction considérable ; qui ne serait pas révulsé par Hitler ? Cette haine rétrospective jette abusivement des milliers de braves gens dans les bras du Parti communiste[43]. »

D'autres auteurs comme Stéphane Courtois dans Le Livre noir du communisme se sont intéressés à ces thématiques. L'historien écrit par exemple page 32 de l'ouvrage : « L'antifascisme est devenu, pour le communisme, un label définitif et il lui a été facile, au nom de l'antifascisme, de faire taire les récalcitrants. […] Furent ainsi prestement escamotés les épisodes gênants au regard des valeurs démocratiques, comme les pactes germano-soviétiques de 1939 ou le massacre de Katyn. »

Là encore ces thèses ne font pas l'unanimité et Enzo Traverso en particulier a été critique des thèses de ces auteurs[réf. souhaitée].

Le Parti communiste français a plusieurs fois été accusé d'instrumentaliser l'antifascisme. Par exemple, en 1947, le ministre de l'Intérieur socialiste Jules Moch, pourtant incarcéré pendant la guerre dans un camp de concentration fut insulté en étant traité de « nazi » parce qu'il réprimait des grèves. De la même façon, en 1958, le retour au pouvoir du général de Gaulle, pourtant ancien chef de la France libre, fut accueilli par des commentaires comme « le fascisme ne passera pas »[44] par ceux qui dénonçaient son putsch constitutionnel. L'historien Georges-Henri Soutou parle d'une stratégie du PCF de capitalisation sur l'antifascisme dans l'immédiat après-guerre[45].

Critiques socialistes

Pour Amadeo Bordiga et les bordiguistes, l'antifascisme est une « idéologie bourgeoise », visant à mêler les intérêts du prolétariat à ceux de la bourgeoisie, pour sauvegarder le capitalisme en crise[46]. Ils rejettent aussi bien le Front populaire que le Front unique. Pour eux, le fascisme est un phénomène typique, mais non extraordinaire, de la contre-révolution victorieuse après l'écrasement des ouvriers consécutif à la Première Guerre mondiale et à l'échec de la vague révolutionnaire des années 1920. La contre révolution se caractérise par la montée du fascisme, du stalinisme et du nazisme en Europe. Ce phénomène aboutit à la deuxième guerre impérialiste mondiale. C’est donc un phénomène historique et mondial que l'on doit combattre, mais pas par la défense de la démocratie ou des libertés avec les bourgeois libéraux. C'est une politique du capitalisme dans sa phase de crise historique.

Critiques contemporaines de l'antifascisme

En France, Lionel Jospin qui fut le premier secrétaire du Parti socialiste en 1981 et durant tout le premier septennat de François Mitterrand, puis ministre du gouvernement sous le second, déclara en 2007 que :

« Pendant toutes les années du mitterrandisme nous n'avons jamais été face à une menace fasciste donc tout antifascisme n'était que du théâtre, nous avons été face à un parti — le Front national — qui était un parti d'extrême droite, un parti populiste aussi à sa façon mais nous n'avons jamais été dans une situation de menace fasciste et même pas face à un parti fasciste[47]. »

Certains analystes reprochent au mouvement antifasciste contemporain des combats à géométrie variable : pour Pierre-André Taguieff, philosophe et politologue, l'indignation des antifascistes vis-à-vis de certaines dictatures serait davantage motivée par des motifs politiques que par un réel intérêt pour le sort des populations sous le joug de dictateurs. Il écrit ainsi que « depuis les années 1970, les "antifascistes" les plus résolus ne se mobilisent jamais contre les dictateurs en exercice dans le monde et ne semblent pas s'indigner devant les multiples régimes tyranniques qui privent de liberté des millions d'hommes[48]. » Pour Taguieff, l'antifascisme tombe dans le manichéisme avec ses « figures sacrées » comme Fidel Castro ou Mao et ses obsessions comme les États-Unis ou l'extrême droite. Ainsi, selon lui, « la posture antifasciste à force de se rigidifier, se confond avec le simplisme manichéen de la mentalité libertaire la plus sectaire et obtuse[49]. ». Pour Pascal Bruckner, en 2019, « le fascisme nouveau se drape dans les atours de l'antifascisme », « la nouvelle peste brune se déguise en ennemi de la peste brune »[50].

Pour le géographe Christophe Guilluy, la posture antifasciste est une manière aisée pour la France d’en haut de disqualifier tout diagnostic social, de se fermer aux revendications des classes populaires en les ostracisant. L'antifascisme est devenu « une arme de classe »[3]. Il fait d'ailleurs observer que dans les milieux populaires et dans la vie réelle, « les gens, quelles que soient leurs origines ne se parlent pas de fascisme ou d’antifascistes », car ils n'ignorent pas que les choses sont plus compliquées[3]. Il dénonce enfin dans cette posture antifasciste, « un assèchement complet de la pensée » qui laisse en dehors du cadre de la réflexion la question sociale, celle des flux migratoires, de l’insécurité culturelle ou encore du modèle économique et territorial[3].

Notes et références

  1. Serge Cosseron, Dictionnaire de l'extrême gauche, Paris, Larousse, 2007, p. 77-79.
  2. L'historien François Furet lui reproche d'avoir « été instrumentalisé par le mouvement communiste », et pour cette raison avoir « ajouté à son rôle nécessaire un effet néfaste », à savoir une grande difficulté à apprécier convenablement les régimes communistes. Dans Fascisme et communisme, François Furet, Ernst Nolte, Hachette, 1998, p. 37
  3. a b c et d Christophe Guilluy : "La posture anti-fasciste de supériorité morale de la France d'en haut permet en réalité de disqualifier tout diagnostic social", entretien, atlantico.fr, 27 avril 2017
  4. Enzo Traverso, 1914-1945. La guerre civile européenne, Hachette-Pluriel, 2009, p. 315-316.
  5. Le Siècle des communismes, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points », 2004, p. 744.
  6. Caroline Bégaud, Éric Lafon et Laure Pitti, sous la coordination de Tramor Quemeneur, 100 fiches d'histoire du XXe siècle, Bréal, 2004, p. 126.
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  28. Bündnis Alle gegen Rechts : « Das Bündnis "Alle gegen Rechts" bekämpft nicht "nur" die NazischlägerInnen auf den Strassen und den wiederaufkeimenden Faschismus und Antisemitismus in der Politik und an den Stammtischen. Unser Kampf richtet sich auch gegen alle anderen unterdrückerischen und ausbeuterischen Strukturen und Systeme (Staat, Patriarchat, Kapitalismus, Sexismus…) mit denen eine freie, emanzipierte, selbstbestimmte und solidarische Gesellschaft nicht möglich ist! »
    (« L'Alliance "tous contre la droite" ne combat pas "que" les nazis dans les rues et le retour du fascisme et de l'antisémitisme dans la politique et dans les bistrots. Notre combat se dirige aussi contre tous les systèmes et structures oppressifs et productifs (État, patriarcat, capitalisme, sexisme, etc.) avec lesquels une société libre, émancipée, autogérée et solidaire n'est pas possible. »)
  29. Samuel Laurent, « Les agressions entre “skins” et “antifa”, résurgence des années 1980 », Le Monde.fr, 6 juin 2013.
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  40. Résumé de l'article par la revue XXe siècle.
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  47. « L'antifascisme n'était que du théâtre », France Culture, 29 octobre 2007.
  48. Pierre-André Taguieff, Les contre réactionnaires, 2005, p. 27.
  49. Taguieff, ibid., p. 29.
  50. « Pascal Bruckner: «Alain Finkielkraut et la meute de chacals» », Le Figaro, 25 avril 2019

Annexes

Bibliographie

Vidéographie

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