André Martin (physicien)

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André Martin
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André Jean Martin, né le à Paris et mort le [1],[2], est un physicien des particules ayant fait sa carrière au CNRS et au CERN.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études à l'École normale supérieure (promotion 1949)[3], il entame sa carrière de chercheur CNRS sous la direction de Maurice Lévy au laboratoire de physique de l’École Normale. Il entre au CERN en 1959 comme boursier au sein de la division Théorie et devient physicien théoricien permanent en 1964.

En 1958 il participe à la fondation de l'Institut d’Études Scientifiques de Cargèse (Corse)[4].

En 1959 il épouse Alice-Anne Schubert, dite Schu, décédée en 2016, dont il a eu deux fils, Philippe et Thierry.

En 1994, il reçoit le statut de physicien émérite, statut qui a été renouvelé jusqu'à ce jour. André Martin a eu des contacts scientifiques dans le monde entier: Europe, Asie, Amérique du Nord. Il a effectué de nombreuses visites aux États-Unis dont deux d'une année, à l'Institute for Advanced Study à l'invitation de J.R. Oppenheimer et à l'université de New York, à Stony Brook, à l'invitation de C.N. Yang.

Travaux scientifiques[modifier | modifier le code]

Dans sa thèse, chez Maurice Lévy,les résultats les plus intéressants sont la reconstruction d'une interaction séparable à partir d'un déphasage[5] et une démonstration originale du théorème de Levinson[6]. Au CERN il a d'abord travaillé sur les propriétés analytiques de l'amplitude de diffusion par un potentiel : d'une part une démonstration de la représentation de Mandelstam pour un potentiel de Yukawa[7], d'autre part une nouvelle méthode d'étude des ondes  partielles utilisant la transformée de Laplace[8].

Après la preuve, due à Marcel Froissart, que la section efficace totale ne peut pas croître plus vite que le logarithme au carré de l'énergie, utilisant la représentation de Mandelstam[9],il s'intéresse à l'amplitude de diffusion à haute énergie. Il prouve que le résultat de Froissart pour la diffusion à angle fixe peut être amélioré[10]. Finalement, en 1966 il réussit à démontrer la validité de la borne de Froissart à partir de la théorie locale des champs, sans postuler la représentation de Mandelstam[11]. Entre temps, en 1964, il obtient une borne absolue sur l'amplitude de diffusion pion-pion[12], Cette borne a été considérablement améliorée plus tard[13].

Il a aussi prouvé la  convergence des approximants de Padé pour les niveaux de l'oscillateur anharmonique[14]. Il a traité les effets relativistes sur l'instabilité des étoiles à bosons[15],[16].

En 1977, stimulé par les résultats expérimentaux sur le quarkonium, formé d'un quark et d'un antiquark lourds, il commença à étudier l'ordre des niveaux d'énergie dans les potentiels, mais ce n'est qu'en 1984 que le meilleur critère, le signe du laplacien du potentiel,fut trouvé[17]. En même temps, en 1981, il propose un modèle naïf de potentiel pour reproduire  les niveaux du quarkonium, dont  le pouvoir prédictif est extraordinaire[18]. Ce modèle a été aussi appliqué aux baryons formés de 3 quarks avec un grand succès par Jean Marc Richard[19]. une vue d'ensemble de ces résultats se trouve dans le livre écrit avec H.Grosse[20] et une revue plus récente non publiée se trouve dans ArXives[21].

Il a inventé une méthode géométrique pour étudier la stabilité des systèmes de particules chargées à 3 corps[22],[23]

André Martin a aussi étudié la diffusion à basse énergie dans le cas de deux dimensions d'espace[24] ainsi que le comptage des états liés[25].

Parmi les travaux récents (après 2008) citons une borne inférieure sur la section efficace inélastique[26], le signe de la partie réelle de l'amplitude de diffusion vers l'avant[27], une borne inférieure sur l'amplitude de diffusion à grand angle[28].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • F. Cheung and A.  Martin: Analyticity Properties and Bounds on Scatteirng Amplitudes, Gordon nd Breach 1970
  • A.Martin : Scattering Theory: Unitarity, Analyticity and Crossing, Notes byR Schrader, Springer-Verlag 1969
  • (en) Harald Grosse (de) et A. Martin, Particle Physics and the Schrödinger Equation, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-44425-X, lire en ligne)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « André Martin | In memoriam | Membres | Nous connaître », sur www.academie-sciences.fr (consulté le )
  2. « André Martin (1929 – 2020) », sur CERN (consulté le )
  3. « L'annuaire », sur ens.fr (consulté le ).
  4. Luc Allemand et Vincent Moncorgé, Les jardins de la physique, CNRS éditions, , p. 38
  5. A. Martin et M.Gourdin., « Exact determination of a phenomenogical separable interaction », Nuovo Cimento,‎ 11 (1959), p. 670
  6. A. Martin, « On the validity of the Levinson Theorem for non local interactions », Nuovo Cimento,‎ 7, ( 1958), p. 607
  7. A.Martin, J. Bowcock. A Mandelstam, « Representation for potential scattering », Nuovo Cimento,‎ 14, ( 1959), p. 516
  8. A.Martin, « Analyticity of partial waves obtained from the Schrödinger equation », Nuovo cimento,‎ 14, (1959), p. 516
  9. M.Froissart, « Asymptotic Behavior and Subtractions in the Mandelstam Representation », Phys. Rev,‎ 123, (1961), p. 1053
  10. A.Martine, T.Kinoshita et J.J. Loeffel, « A new upper bound for fixed angle scattering amplitudes », Phys. Letters,‎ 10, (1963), p. 460
  11. A.Martin, « Extension of the axiomatic analyticity domain of scattering amplitudes by unitarity: », Nuovo Cimento,‎ 42, (1966), p. 930
  12. An absolute bound on the pion pion scattering amplitude, Stanford Preprint ITP-1 (1964) non publié
  13. B. Bonnier, C Lopez et G.Mennessier, « Improved absolute bounds on the π0π0 amplitude », Physics Letters B,‎ 60, (1), 22 december 1975, p. 63-66
  14. A. Martin, J.J. Loeffel, B. Simon, and A Wightman, « Padé: Approximants and the anharmonic oscillator », Phys, Leters,‎ 30b, (1969), p. 656
  15. A.Martin, S.M. Roy, « Semi relativistic stability of systems with gravitationnal interactions », Phys Letters,‎ b233 (1989), p. 409
  16. A.Martin, J.C.Raynal, S.M.Roy, J.Stubbe and V.Singh, « The Herbst Hamiltonian and the mass of boson stars », Phys.Letters,‎ b320 (1994), p. 105
  17. A.Martin, B.B, Aumgartner et H Grosse, « Order of enertgy levels in potential models », Nuclear Physics,‎ b254, (1985), p. 528
  18. A.Martin, « A simultaneous fit of bb, cc,ss, and cs spectra », Phys Letters,‎ 100b, (1981), p. 511B
  19. J.M.Richard, « Nonperturbative quark dynamics in baryon », Phys. Letters,‎ 100b, (1981), p. 515
  20. A.Martin et H,Grosse, Particle Physics and the Schrödinger equation, Cambridge University Press,
  21. Status of Heavy Quark Systems, ArXiv:0705.2353v1{ hep-.th} 15 May 2007, unpublished
  22. A.Martin, J.M. Richard et T.T. Wu, « Stability of three unit-charge systems », Phys.Rev,‎ a43, (1992), p. 3697
  23. A.Martin, A.Krikeb,J.M.Richard, et T.T. Wu, « On the stability domain of three arbirary charges », Few body systems,‎ 29 (2000), p. 237
  24. A.Martin, K Chadan,N.N Khuri et T.T.Wu, « Universality of low energy scattering in 2+1 dimensions », Phys REVD58,‎ (1998)
  25. A.Martin, T.T.Wu, « Bound states in 2 space dimensions in the non central case », Journ Math Phys,‎ 45, (2004), p. 923
  26. A.Martin, S.M. Roy, « A lower bound on the inelastic cross-section for pion-pion scattering », Phys.Rev.D,‎ 96 ( 2017), p. 114014
  27. A. Martin, T.T.Wu, « Positivity of the real part of the forward scattering amplitude », Phys.Rev D,‎ 97 (2018), p. 014011
  28. A.Martin, H.Epstein, « A rigorous lower on the scattering amplitude at large angle, ArXiv », soumis à Physical Review,‎ 2019 1903.00952 hep-th
  29. « André Martin »
  30. « Le bulletin du CERN : Un physicien du CERN reçoit la Médaille Gian Carlo Wick »
  31. « CERN Document Server : Le prix Pomeranchuk 2010 décerné à André Martin »

Liens externes[modifier | modifier le code]