André Manuel

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André Manuel, né à Épinal le et mort à Paris 17e le [1], fut l'un des fondateurs du bureau central de renseignements et d'action. Il devint le chef de la section de renseignement (R) des services secrets gaullistes et resta jusqu'en 1945 le principal adjoint du colonel Passy.

Après la guerre il devint l'un des dirigeants de la direction générale des services spéciaux puis du service de documentation extérieure et de contre-espionnage[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Fils d'Henri Manassé-Manuel, avocat toulousain devenu industriel cotonnier à Épinal (Kahn, Lang et Manuel) et d'Hélène Lang, fille d'Émile Lang, industriel d'origine alsacienne installé dans les Vosges à Épinal[3], André Manuel est né en 1905 dans une famille d'origine juive d'industriels du textile des Vosges. Il suivit une formation d'ingénieur textile et entra dans l'entreprise familiale ou il resta jusqu'à sa faillite, en 1936.

Ensuite, il représenta en Europe un fabricant de métiers à tisser américain.

Marié en 1925, il eut un fils, mais divorça rapidement.

La guerre[modifier | modifier le code]

Il est mobilisé en 1939 et affecté comme lieutenant aérostier à Compiègne. En , il suit son régiment en retraite et se retrouve à Albi lors de l'armistice. Cherchant à rejoindre Londres, il réussit à s'embarquer à Sète sur un bateau rapatriant des troupes tchèques en Angleterre. Il y rencontre d'autres français dont Pierre Fourcaud.

En , Fourcaud le présente à Passy qui le recrute au sein du Deuxième Bureau. Il prend le nom de code de « Pallas ». et devient le patron de la section Renseignement.

Son frère, Pierre, résistant également, sera déporté à Auschwitz en 1944[4].

L'après-guerre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. Sébastien Albertelli, Pierre Sudreau : 1919-2012. Engagé, technocrate, homme d’influence., Rennes, Presses universitaires de Rennes  Nouvelle édition [en ligne], (ISBN 978-2-7535-8499-0, lire en ligne), « Le SDECE et l’affaire Passy », p. 51-61
  3. Henri Manassé-Manuel (1878-1942), né à Toulouse, juif, est d'abord avocat dans cette ville. Il épouse en 1903 Hélène Lang (La Dépêche, 18 janvier 1903), fille d'Emile Lang, juif, dirigeant de Kahn, Lang et Cie (firme constituée en 1890, possédant une filature à Épinal et une filature à Igney), mort en 1907. Il devient l'un des dirigeants de cette firme, qui change de raison sociale pour celle de Kahn, Lang et Manuel et se transforme en société anonyme en 1922 (L'Express de l'Est, 28 janvier 1922 : il est administrateur avec Lucien Kahn). Il en est l'administrateur-délégué en 1923 avec de nouveaux administrateurs, Henri Motte, industriel de Roubaix, président du conseil d'administration, et Max Prud'homme (L'Est républicain, 3 mars 1923 : capital de 12 millions de francs). Il a été vice-président de la Fédération républicaine démocratique avant la guerre et maire d'Igney (Vosges). Il administre d'autres firmes dans les années 1920, telle la Société textile de l'Est (1920) (Le Télégramme des Vosges, 5 avril 1920), la Société métallurgique de l'Est, la société de L'Express de l'Est. Depuis 1917, il s'est associé à Albert Oustric et le suit lorsque ce dernier fonde à Paris une banque. Henri Manuel préside son conseil d'administration. Oustric fait faillite en 1929-1930, provoquant un scandale politico-financier. Sa société, Kahn, Lang et Manuel, a connu des difficultés en 1930. Il préside alors son conseil d'administration, aux côtés de nouveaux administrateurs (Les Assemblées générales, 15 juillet 1930). Il fait aussi faillite. Sa demeure spinalienne, rue Thiers, est saisie et vendue en 1936 (L'Express de l'Est, 19 octobre 1936, p. 6). Henri Manuel, son épouse et son beau-père, sont évoqués par Carole Achache, une de ses descendantes, dans La plage de Trouville, Stock, 2008 (l'auteure souligne qu'Henri Manuel a été un flambeur, menant une vis fastueuse). Dans ses mémoires, la veuve d'Abel Ferry, allié politique d'Henri Manuel, a jugé sévèrement ce dernier, qualifié de « petit avocat noceur, rayé du barreau de Toulouse, [et qui] devait sa situation inattendue à son mariage avec Hélène Lang » (cité par Claude Ferry, Abel Ferry. Le dauphin de la République (1881-1918) éditions Baudelaire, 2021).
  4. Fiche biographique de Pierre Manuel

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sébastien Albertelli, Le BCRA, service de renseignement de la France libre dans la Revue historique des armées, no 247, p. 52-59, 2007, consultable sur revues.org, ici : rha.revues.org
  • Sébastien Albertelli Les officiers du BCRA, Londres, 1940-1944. Essai d’étude prosopographique, mémoire de DEA, sous la dir. de J.-P. Azéma, IEP de Paris, 1999
  • Carole Achache, La plage de Trouville, Stock, 6 févr. 2008, 360 p. (roman familial historique)

Articles connexes[modifier | modifier le code]