André Jozon

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André Jozon
André Jozon lors de son mariage à Paris en 1918.
Fonctions
Préfet de la Marne
-
Préfet de la Somme
-
Lucien Bilange (d)
Pierre Monnier (d)
Préfet du Loiret
-
Auguste Castanet (d)
Préfet de la Vendée
-
Jean-Baptiste Baffrey (d)
Paul Chiraux (d)
Préfet du Territoire de Belfort
-
Paul Mouchet (d)
Pierre Bodereau (d)
Sous-préfet du Havre
à partir de
Secrétaire général de la préfecture de la Côte-d'Or (d)
à partir de
Sous-préfet de l'arrondissement de Vitry-le-François
à partir de
Sous-préfet de Gex
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Parentèle
Pierre Allorant (petit-fils)
Jules Jeanneney (beau-frère)
Paul Jozon (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Conflit
Distinction
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/952, F/1bI/1086)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

André Jozon, né le à Mâcon et mort le à Paris (1er), est un haut fonctionnaire français. Sous-préfet, il est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale à l'issue de laquelle il est successivement préfet du Territoire de Belfort, de la Vendée, du Loiret, de la Somme et de la Marne avant d'être écarté par le régime de Vichy.

Biographie[modifier | modifier le code]

grand prématuré[2] le à Mâcon (Saône-et-Loire), André Jozon est le fils de Marcel Jozon, polytechnicien et vice-président du Conseil général des ponts et chaussées, et le neveu de Paul Jozon, avocat et ancien député de Seine-et-Marne proche de Léon Gambetta[3]. Dernier d'une fratrie de trois enfants, sa sœur Madeleine est mariée au préfet Georges Maringer, président de la section de l'Intérieur du Conseil d'État, et sa sœur Lucie au député radical de la Haute-Saône Jules Jeanneney, tous deux proches de Georges Clemenceau[4].

Il commence ses études à Mâcon puis intègre le lycée parisien Janson-de-Sailly avant d'obtenir une licence de mathématiques[5].

Après son service militaire, son beau-frère Georges Maringer, préfet du Calvados, le prend à son cabinet en [4]. Un mois plus tard, il devient chef adjoint du cabinet du préfet du Loiret puis, en novembre, secrétaire particulier du directeur du Personnel au ministère de l'Intérieur[6]. Il est nommé sous-préfet de Gex en 1906, sous-préfet de Vitry-le-François en 1909 puis secrétaire général de la préfecture de Côte-d'Or en 1911.

Mobilisé dans l'Intendance à Commercy du au [7], il est nommé à la sous-préfecture de Montbéliard mais maintenu sous les drapeaux jusqu'à sa nomination comme sous-préfet du Havre, poste qu'il occupa pendant sept ans[6].

Le à Paris, il épouse Paulette Vuillot, fille du maire radical de Malesherbes et géographe Paul Vuillot, petite-fille du préfet du Cantal Alexandre Bluzet et nièce d'un proche collaborateur de Clemenceau[8]. Au Havre, son épouse se lie d'une amitié intime avec Germaine Coty, femme de René Coty, alors député de Seine-Inférieure[9].

En 1925, il est nommé préfet du Territoire de Belfort, succédant à Paul Mouchet. En 1926, il devient préfet de la Vendée et entre en relation amicale avec Georges Clemenceau, qui le reçoit lui et son épouse dans sa maison de Saint-Vincent-sur-Jard[9]. À sa mort le , il est l'un des premiers à venir se recueillir devant sa dépouille[9].

Nommé préfet du Loiret en 1930, il exclut d'Orléans l'escroc Alexandre Stavisky, qui effectuait des tractations anormales auprès du crédit municipal de la ville[10]. En 1932, il autorise une demande de prêt auprès du Crédit foncier de France destinée à améliorer la prise en charge sanitaire des tuberculeux à l'hôpital d'Orléans[11].

Tandis que Robert Billecard lui succède à Orléans, il devient préfet de la Somme en 1934. Malade, il se fait régulièrement remplacer par son secrétaire général, Jean Moulin[12], qu'il met notamment en première ligne lors du mouvement de grève de mai-juin 1936[13].

En 1938, il remplace Jean Berthoin comme préfet de la Marne. Après l'installation du régime de Vichy, André Jozon est relevé de ses fonctions en raison de son lien de parenté avec président du Sénat Jules Jeanneney, dont il est le beau-frère[14]. Le , le maréchal Pétain, sur proposition du ministre de l'Intérieur Marcel Peyrouton, signe le décret nommant à sa place René Bousquet, alors secrétaire général de la préfecture[15].

Nommé préfet honoraire, il est alors mis à la retraite anticipée à Châlons-sur-Marne où les collaborateurs Jean Leguay et René Bousquet servaient sous ses ordres[16].

Il meurt le , à 71 ans, dans le 1er arrondissement de Paris[17]. Ses archives sont conservées par les Archives nationales.

Par sa fille Jacqueline, il est le grand-père de l'historien du droit Pierre Allorant.

Décorations[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1034 »
  2. Pierre Allorant, « L'invasion et l'occupation prussiennes de 1870 vues par un ingénieur des travaux publics », Histoire@Politique, no 10,‎ (DOI 10.3917/hp.010.0012, lire en ligne)
  3. Archives départementales de Saône-et-Loire, « Mâcon - Naissances 1882-1882 », sur archives71.fr (consulté le )
  4. a et b Pierre Allorant, « Paul Jozon, un jurisconsulte au service de la République », Parlement(s) : revue d'histoire politique, no 11,‎ (DOI 10.3917/parl.011.0118, lire en ligne)
  5. a et b Archives nationales, « Intérieur. Dictionnaire biographique des préfets (septembre 1870-mai 1982) », sur siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  6. a et b Archives nationales, « Intérieur ; Direction du personnel. Dossiers des fonctionnaires de l'administration préfectorale ayant cessé leurs fonctions entre 1880 et 1950 » [PDF], sur siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, (consulté le ), p. 711
  7. Jacques Resal, Femmes sur le pied de guerre : Chronique d’une famille bourgeoise 1914-1918, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Documents et témoignages », , 470 p. (ISBN 9782757427644), p. 95
  8. Pierre Allorant, « 221 ans de solitude : enfin une femme préfète dans le Loiret ! », Mag'Centre,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c Henri Calef, Jean Moulin, une vie, Paris, Plon, , 472 p. (ISBN 9782259292931, lire en ligne)
  10. (en) Paul Jankowski, Stavisky: A Confidence Man in the Republic of Virtue, Ithaca, Cornell University Press, , 326 p. (ISBN 9780801439599, lire en ligne), p. 79
  11. Jean-François Montes, Le Loiret et les tuberculeux : L’évolution de la prise en charge des tuberculeux, des années 1890 à 1940, Orléans, Conseil départemental du Loiret, , 82 p. (lire en ligne), p. 29
  12. Préfecture de la Somme, « Jean Moulin, une figure emblématique à la préfecture de la Somme » [PDF], sur somme.gouv.fr, (consulté le )
  13. Nicole Dargaisse et David Peltier, « Répertoire détaillé - Personnel de la préfecture, sous-préfectures et services annexes (1800-1950) » [PDF], sur archives.somme.fr, Archives départementales de la Somme, (consulté le )
  14. Pierre Allorant, Un préfet “radical de gouvernement” dans la tourmente : André Jozon : Actes du colloque organisé par le Laboratoire collectivités territoriales d’Orléans des 11 et 12 juin 2009, Orléans, Presses universitaires d'Orléans, , p. 163-179
  15. Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l'épreuve de la Seconde Guerre mondiale, t. 1, Reims, Presses universitaires de Reims, , 2e éd. (lire en ligne), « René Bousquet : itinéraire d'un préfet de Vichy dans la Marne et en Champagne »
  16. Pierre Allorant (dir.) et Noëlline Castagnez (dir.), Mémoires des guerres : Le Centre-Val-de-Loire, de Jeanne d'Arc à Jean Zay, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 374 p. (EAN 9782753542044, lire en ligne), « La mémoire accommodante du corps préfectoral : entre la panthéonisation de Jean Moulin et l’oubli de Jacques Morane »
  17. « André JOZON », sur Geneanet (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]