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Anatoli Tchoubaïs

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Anatoli Tchoubaïs
Анатолий Чубайс
Anatoli Tchoubaïs en 2017.
Fonctions
Ministre des Finances
-
Premier vice-Premier ministre
-
Chef de l'administration présidentielle de la fédération de Russie (en)
-
Premier vice-Premier ministre
-
Vice-président du gouvernement
-
Député à la Douma
1re Douma d'État de la fédération de Russie (en)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (69 ans)
BorissovVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Igor Czubajs (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Partis politiques
Choix démocratique de la Russie (en) ()
Union des forces de droite
Parti communiste de l'Union soviétique
Juste cause (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
1re Douma d'État de la fédération de Russie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Certificat d'honneur du président de la fédération de Russie ()
Ordre du Mérite pour la Patrie, 4e classe ()
Médaille « pour services envers la république de Tchétchénie » (d)
Médaille commémorative du 1000e anniversaire de Kazan (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Anatoli Tchoubaïs Анатолий Чубайс
Signature

Anatoli Borissovitch Tchoubaïs (en russe : Анатолий Борисович Чубайс), né le à Borissov (RSS de Biélorussie), est un homme politique, économiste, oligarque et dirigeant d'entreprise russe. Personnage controversé et très impopulaire en Russie[1], au point que l'expression « c'est toujours la faute de Tchoubaïs (ru) » fasse partie de la vie courante, il fut l'un des idéologues et des auteurs des réformes économiques des années 1990 (ce fut notamment lui qui conçut et organisa la privatisation par coupons). Sa fortune estimée à environ un milliard de dollars en fait un des hommes d'affaires les plus riches de Russie. Dans l'enquête 2004 du Financial Times et du cabinet Price Waterhouse Coopers il est classé 54e homme d'affaires le plus influent de la planète. Depuis la dislocation de l'Union soviétique et quelles qu'aient été les orientations du Kremlin, Tchoubaïs occupa jusqu'en 2022 des postes traduisant un statut de figure incontournable de la politique intérieure russe.

Président, de 2001 à 2008, du monopole national de distribution d'électricité RAO EES Russie, il dirige de 2008 à 2020, le conglomérat d'État Rusnano, chargé du développement des nanotechnologies en Russie[2],[3],[4].

En 2020, Vladimir Poutine le nomme au poste de conseiller spécial de Vladimir Poutine sur le dossier climatique.

Le Mercredi 23 mars 2022, il démissionne de ses fonctions et quitte la Russie en raison de son opposition à l'invasion de l'Ukraine[5].

Il a le grade civil de conseiller d'État effectif de la fédération de Russie de 1re classe[6].

Origine, études et débuts dans la carrière politique

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Son père, Boris Matveïevitch Tchoubaïs, était un colonel en retraite et ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale devenu professeur de marxisme-léninisme dans un institut technique. Sa mère, Raïssa Efimovna Sagal, était diplômée de l'université d'économie et a choisi d'être mère au foyer dans les bases militaires où son mari était régulièrement assigné. Par sa mère, Anatoli Tchoubaïs tire des origines juives de Lituanie[7] ; il a par ailleurs un grand frère, Igor Tchoubaïs (en) (né en 1947), philosophe.

Il achève en 1977 ses études à l'Institut d'économie Palmiro Togliatti de Léningrad, où il enseignera ensuite jusqu'en 1990. Il adhère au PCUS en 1980 et prend part en 1987 à la fondation du club Perestroïka en compagnie de jeunes réformateurs du Parti. En 1990, il devient l'adjoint du président du Comité du Parti de Léningrad et le conseiller économique du maire de la ville, Anatoli Sobtchak.

Fonctions au gouvernement russe

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En , Tchoubaïs est nommé ministre dans le gouvernement de Boris Eltsine, chargé des privatisations. Son nom reste attaché à cette période très controversée, qui a vu quelques privilégiés amasser des fortunes rapides.

À partir de 1994, Tchoubaïs est premier ministre adjoint chargé de l'Économie et des Finances. Il met en œuvre une politique de libéralisation de l'économie. Il est également considéré comme étant un pionnier des privatisations[8]. Il démissionne en pour diriger la campagne présidentielle de Boris Eltsine, qui l'emporte à la surprise générale.

De à , Tchoubaïs dirige l'administration de la Présidence.

Responsabilités économiques

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Président, de 2001 à 2008, du monopole national de distribution d'électricité RAO EES Russie, il dirige, depuis le , le conglomérat d'État Rusnano, chargé du développement des nanotechnologies en Russie[2],[3].

Tentative d'assassinat

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Le , Anatoli Tchoubaïs a été victime d'une tentative d'assassinat[9].

Un engin explosif (équivalent à un kilogramme de TNT) posé sur le bas-côté de la grande route Minsk-Moscou, à 39 km de la capitale russe, a explosé alors qu'Anatoli Tchoubaïs ralliait à bord de sa BMW (modèle X5 Security - blindage B4) le village de Javoronki, où il possède une maison. Deux hommes en tenue de camouflage blanche ont ensuite ouvert le feu à l'arme automatique sur sa voiture, puis ils se sont enfuis dans la forêt.

Tchoubaïs n'a pas été touché et a pu poursuivre son chemin pour arriver à son bureau.

Retrait de la politique

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Le 23 mars 2022, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence, déclare que Tchoubaïs a mis fin a ses fonctions de représentant spécial (depuis le 4 décembre 2020) du président de la fédération de Russie pour les relations avec les organisations internationales afin d'atteindre les objectifs de développement durable[10], et Bloomberg affirme qu'il est parti s'installer à Istanbul[11], étant en désaccord avec l'intervention russe en Ukraine[12]. Sa dernière publication sur Facebook avant son départ le 19 mars est consacrée à l'anniversaire du défunt Gaïdar, soulignant que ce dernier avait eu une meilleure compréhension des risques stratégiques dans leurs différends sur l'avenir de la Russie, et que lui-même avait pu avoir tort[13]. Gaïdar, auteur de livres sur la chute de l'URSS, comme La Mort de l'empire («Гибель империи»), avait su prévenir dans ses articles du danger d'une nostalgie post-impériale : « Tenter de refaire de la Russie un empire, c'est poser la question même de son existence »[14]. Tchoubaïs est limogé de son poste de conseiller spécial de la présidence de la fédération de Russie par le décret présidentiel n° 148 du 25 mars 2022[15].

Vie privée

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Tchoubaïs est marié à Avdotya Smirnova (scénariste et présentatrice de télévision), et a deux enfants issus de son précédent mariage : un fils, Alexeï, et une fille, Olga[réf. souhaitée].

Notes et références

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  1. Comme l'illustre l'anekdot suivante, qui courait en Russie dans les années 1990 :

    « Nous tombions dans l'abîme, quand nous nous sommes aperçus que Tchoubaïs en avait privatisé le fond. »

  2. a et b (en) « Russian Politicians Archives - Russia Profile », sur Russia Profile (consulté le ).
  3. a et b « investirenrussie.com/spip.php?… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  4. Tschoubais serait compromis dans des irregularités de gestion de Rusnano portant sur un "trou" de 405 milliards de roubles
  5. Putin Adviser Chubais Quits Over Ukraine War and Leaves Russia, Bloomberg, .
  6. (ru) Russie. « Указ Президента Российской Федерации от 03.12.1996 года №1613 "О присвоении квалификационных разрядов федеральным государственным служащим Администрации Президента Российской Федерации" » [lire en ligne (page consultée le 30 avril 2023)]
  7. (en) Lev Krichevsky, « Tycoons with Jewish roots accused of ‘puppeteering’ Russian leaders of ‘puppeteering’ Russian leader », jweekly.com, 28 mai 1999 : « Berezovsky, who has converted to Christianity, is open about his Jewish roots; Chubais is not. » (« Berezovsky, qui s'est converti au christianisme, est transparent à propos de ses racines juives ; Tchoubaïs ne l'est pas. »).
  8. « Les cinq années de présidence Eltsine », sur Le Monde diplomatique,
  9. (ru) « Присяжные оправдали полковника Квачкова », sur lenta.ru (consulté le )
  10. (ru) Article de Tass
  11. (ru) « Bloomberg сообщил об отъезде Анатолия Чубайса из России », РБК,‎ (lire en ligne)
  12. (ru) Чубайс уехал из России
  13. (ru) « Егору Гайдару сегодня исполнилось бы 66 », sur Facebook,‎
  14. (ru) « Чубайс ушел с поста спецпредставителя президента и уехал из России — Bloomberg », sur The Bell,‎ (consulté le )
  15. (ru) « Указом президента России №148 от 25 марта 2022 года «О Чубайсе А.Б.» », sur pravo.gov.ru,‎