Anorthite

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Anorthite[1]
Catégorie IX : silicates[2]
Image illustrative de l’article Anorthite
Anorthite - Japon
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Ca Al2 Si2 O8
Identification
Masse formulaire 277.41 uma
Couleur Incolore, blanc, grisâtre, rougeâtre, gris rougeâtre.
Système cristallin Triclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Pinacoïdale ;
P1 ou I1
Macle polysynthétique selon {001}
Clivage {001} parfait, {010} bon
Cassure Irrégulière, conchoïdale
Habitus Lamellaire, massive, grenue, grossière, laminaire
Échelle de Mohs 6 - 6,5
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,518 - 1,588
Biréfringence Biaxial (-) ; Δ= 0,005 - 0,013
Pléochroïsme incolore
Dispersion optique 2vx = 50-105°
Transparence Transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,5 - 2,8
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L’anorthite est une espèce minérale du groupe des silicates, du sous-groupe des tectosilicates, de formule Ca Al2 Si2 O8, avec des traces de titane (Ti), de fer (Fe), de sodium (Na) et de potassium (K).

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Décrite par le minéralogiste Gustav Rose en 1823[3] sur des échantillons du Vésuve, l'anorthite tire son nom du grec a- (préfixe privatif) et orthos (droit). D’où le mot anorthos, non droit, oblique, par allusion au système cristallin de ce minéral[4].

Topotype[modifier | modifier le code]

Monte Somma, Complexe volcanique Somma-Vésuve, Naples, Campanie, Italie.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8,177 Å, b = 12,87 Å 7, c = 14,169 Å, Z = 8 ; alpha = 93,166 °, bêta = 115,85 °, gamma = 91,216 ° ; V = 1 340,29 Å3
  • Densité calculée = 2,75

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

L'anorthite est le pôle calcique de la série des feldspaths plagioclases, tandis que l’albite en constitue le pôle sodique. Dans cette série, l’anorthite correspond à : Ab 0-10 % An 90-100 % (où Ab = albite, et An = anorthite). C’est un plagioclase basique.

L'anorthite est un polymorphe de la dmisteinbergite (it) et de la svyatoslavite (it).

Gîtologie[modifier | modifier le code]

On la trouve dans les roches métamorphiques et dans les roches magmatiques. Elle est aussi présente dans les roches lunaires et les météorites.

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • amphodélite (Nordenskiold) : décrite initialement dans une carrière de calcaire à Lojo en Finlande[5].
  • anorthoïte : variété non reconnue d'anorthite trouvée à Sillböle en 1884[6].
  • barsowite (G. Rose) : décrite initialement sur des échantillons sur les berges du fleuve Barsowka dans l'Oural [7].
  • beffanite : variété non reconnue d'anorthite décrite par Carmelo Maravigna, professeur de géologie à Catane Sicile Italie, et dédiée au comte Francesco Beffa Negrini (1788–1862)[8], minéralogiste italien, en 1839[9].
  • beffonite : variante orthographique erronée du terme précédent retrouvée dans de nombreux ouvrages du XIXe siècle [10].
  • biotine : nom donné à des cristaux d'anorthite de Monte Somma par le minéralogiste italien Teodoro Monticelli[11].
  • calciclase (Johannsen Albert 1926)[12].
  • christianite (Monticelli et Covelli 1825)[13]
  • cyclopite (Walterhausen) : le nom dérive du topotype : l'île des cyclopes près de Catane en Sicile Italie[14].
  • didymolite (Meister 1908) trouvée initialement sur les bords de la rivière Tartaka, depuis déclassée comme synonyme[15],[16],[17].
  • diploïte (Breithaupt) : initialement décrite sur l'île d'Amitok Labrador Canada [18].
  • indianite (Bournon) : le nom est inspiré de l'Inde où Madras était une occurrence très connue pour cette espèce associée au corindon.
  • latrobite (Brook 1823) : décrite sur des échantillons de l'île d'Amikok, Labrador Canada, découvert par le docteur Latrobe qui est le dédicataire.
  • lépolite (Nordenskiold) : décrite initialement dans une carrière de calcaire à Lojo en Finlande[19].
  • lindsayite : anorthite altérée décrite à la mine de Lindsay près Orijarfvi en Finlande.
  • polyargite (Svanberg) : décrite dans les granits de Tunaberg en Suède, il s'agit d'une pseudomorphose d'anorthite en muscovite.
  • rosite (Svanberg) : décrite dans un calcaire compact de Baldurstad en Södermanland, Suède.
  • thiorsauite (Genth) [20].

Variétés[modifier | modifier le code]

  • barium-anorthite (Nockolds & Zies) : variété riche en baryum de formule idéale (Ca,Ba)Al2Si2O8 décrite sur une seule occurrence : Broken Hill, Comté de Yancowinna., New South Wales, Australie.
  • bytownite (Thomson 1836) : variété décrite à proximité de Bytown (aujourd'hui Ottawa, Canada). Mélange albite/anorthite pour un ratio de 10/90 à 30/70 [21],[22]. Présente dans de nombreuses occurrences dans le monde, notamment en France à Château-Lambert (Haute-Saône) [23].
  • labradorite.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Allemagne
Loitsch, Weida, Gera, Thuringe[24]
  • Canada
Mine Parker, Notre-Dame-du-Laus, MRC Antoine-Labelle, Laurentides, Québec[25]
  • France
Mine de Lassur, Ariège, Midi-Pyrénées [26]
Lapanouse-de-Sévérac (scorie d'ancienne mine), Aveyron, Midi-Pyrénées [27]
Saint-Maime-Volx, Alpes-de-Haute-Provence, Provence-Alpes-Côte d'Azur [28]
  • Italie
Monte Somma, complexe volcanique Somma-Vésuve, Naples, Campanie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) C. J. E. Kempster, H. D. Megaw et al., « The structure of anorthite, CaAl2Si2O8. I. Structure analysis », Acta Crystallogr., vol. 15,‎ , p. 1005-1017 (ISSN 0365-110X, DOI 10.1107/S0365110X62002625)
  2. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  3. (de) G. Rose, « Über den Feldspat, Albit, Labradorit und Anorthit », Ann. Phys. (Berlin), vol. 73, no 2,‎ , p. 173–208 (DOI 10.1002/andp.18230730208)
  4. MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
  5. Traité de minéralogie, volume 3 Par Armand Dufrénoy p. 665, 1856
  6. Bulletin de minéralogie, volumes 7-8 Par Société française de minéralogie et de cristallographie, 1884
  7. Rapport annuel sur les progrès des sciences physiques et chimiques, volume 1 Par J. Berzelius 1841
  8. (it) Memorie funebri antiche e recenti offerte per la stampa all’ab. Gaetano Sorgato, vol. 3, Padoue, 1862, p. 328
  9. Carmelo Maravigna, Mémoires pour servir à l’histoire naturelle de la Sicile, premier mémoire, J. B. Baillière, Paris, 1838, p. 28
  10. Manuel de minéralogie, Volume 1 Par Alfred Des Cloizeaux p. 537 1854
  11. Traité de minéralogie, volume 4 Par Armand Dufrénoy, p. 94, 1859
  12. Revue de géologie et des sciences connexes, volume 17 Par Société géologique de Belgique, Société géologique de France, p. 668, 1937
  13. Teodoro Monticelli et Nicola Covelli, Prodromo della Mineralogia Vesuviana, tome I, Naples, 1825, p. 428
  14. Traité de minéralogie, Volume 3 Par Armand Dufrénoy p. 661 1856
  15. Alexander Karlowitsch Meister, Jahreshericht der Russischkaiserlichen Mineralogischen Gesellschaft zu St. Petersburg für 1908, série 2, vol. xlvi, p. 151–161
  16. Alexander Karlowitsch Meister, "Didymolit (ein neues Mineral)", in Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paläontologie, vol. 1, 1912, p. 403
  17. Mineralogical magazine, Volume 15 Par Mineralogical Society (Great Britain) 1910
  18. Zeitschrift für Mineralogie, janvier 1826 p. 84
  19. Archives des sciences physiques et naturelles, Volumes 11-13 p. 315 1849
  20. A treatise on mineralogy Par Charles Upham Shepard p. 190 1857
  21. Thomas Thomson, Outlines of Mineralogy, Geology, and Mineral Analysis, vol. I, Baldwin & Cradock, Londres, 1836, p. 372
  22. Robert A. A. Johnston, A list of Canadian Mineral Occurrences, Geological Survey of Canada, Memoir 74, 1915
  23. F. André et J. Béhien, Bull. Minéral., France, 1983, 106, p. 341-351
  24. Richter, E. & Rüger, F. (2010): Der Diabas-Tagebau Loitsch in Thüringen und seine Mineralien. Lapis 35 (2), 13-22; 54.
  25. Sabina, A. P. (1986) Rocks & Minerals for the collector; Buckingham - Mont-Laurier - Grenville, Québec Hawkesbury - Ottawa, Ontario. GSC Misc. Report 33, 27,38-41 p.
  26. Roland Pierrot, Raymond Pulou, Paul Picot, Inventaire minéralogique de la France n°7 - Aveyron, Éditions du BRGM, 1977
  27. Eytier JR, Eytier Ch, Favreau G, Devouard B, Vigier J (2004). Minéraux de pyrométamorphisme de Lapanouse-de Sévérac (Aveyron). Cahier des Micromonteurs 85: 3-58
  28. Favreau, G., Meisser, N. et Chiappero, P.J. (2004): Saint-Maime (Alpes-de-Haute-Provence) : un exemple de pyrométamorphisme en région provençale, Le Cahier des Micromonteurs, 85, 59-92.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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