Amphicar

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Amphicar Model 770
Amphicar
Amphicar Model 770

Marque Amphicar
Années de production 1960 - 1965
Production 3 878 exemplaire(s)
Usine(s) d’assemblage Lübeck et Berlin-Borsigwalde
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) Standard SC
Position du moteur Arrière
Cylindrée 1 147 cm3
Puissance maximale de 45 ch
Transmission Propulsion,
BV4 rapports
Masse et performances
Masse à vide 1 050 kg
Vitesse maximale 110 km/h
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Cabriolet
Dimensions
Longueur
4 343 mm
Largeur
1 549 mm
Hauteur
1 524 mm
Empattement
2 134 mm

L’Amphicar Model 770 est une voiture amphibie, lancée au Salon de l'automobile de New York[1] en 1961, fabriquée en Allemagne de l'Ouest et commercialisée de 1961 à 1968. Sa production a été arrêtée en 1965.

Conçue par Hans Trippel, l’Amphicar était construite par le groupe Quandt à Lübeck et à Berlin-Borsigwalde, avec un total de 3 878 exemplaires[1],[2] produits en une seule génération.

Descendante de la Volkswagen Schwimmwagen, l’Amphicar n’offre que des performances modestes par rapport à la plupart des bateaux et voitures contemporaines. Elle est équipée de feux de navigation et d’un mini mât pour fixer un pavillon sur le capot arrière afin de satisfaire aux exigences des garde-côtes. Après une utilisation dans l’eau, il est nécessaire de graisser 13 points du véhicule ainsi que de retirer la banquette arrière[1].

Le nom Amphicar est un mot-valise composé avec les mots "amphibie" et "car", voiture en anglais.

Description (Amphicar Model 770, modèle de 1966)[modifier | modifier le code]

Moteur : 4 cylindres Triumph de 1 147 cm3, taux de compression de 8.0 évalué à 38,3 ch.

Chassis :

Longueur totale 4,343 m
Largeur totale 1,549 m
Hauteur 1,524 m
Diamètre de braquage 9,398 m
Empattement 2,134 m
Train avant 1,219 m
Train arrière 1,245 m
Capacité du réservoir 49,7 litres
Poids à vide 1 050 kg (carburant et huile inclus)

Apparence[modifier | modifier le code]

Gros plan de la face avant d’une Amphicar légèrement pointue avec le décrochement net derrière le pare-chocs.
L’arrière de l’Amphicar avec la sortie d’échappement placée haute et les hélices sous le pare-chocs.
Logo Amphicar.
L’habitacle d’une Amphicar.

L’Amphicar est un cabriolet. La coque est faite d’un seul tenant, comme un bateau, sans aucune rupture de surface ni jointure entre les différentes pièces de carrosserie pour assurer l’étanchéité. Le pare-brise en une pièce est incurvé. La partie inférieure de la face avant est légèrement pointue et coupée nettement en dessous. Les roues sont positionnées bas pour que l’assiette du véhicule se trouve haute au-dessus du sol, sur la terre ferme. Au niveau des roues, il y a une continuité de la coque à l’intérieur des passages de roues et les bras de suspension sont fixés complètement à l’extérieur de la coque de flottaison. Près des suspensions, ainsi qu’un peu partout tout autour de la voiture au niveau des soubassements, il y a des petits graisseurs pour lubrifier toutes les parties mobiles qui se trouvent à l’extérieur de la coque. Les barres de direction, derrière les roues avant, sont protégées du flux de l’eau afin de ne pas être endommagées si on passait sur des bouts de bois éventuellement rencontrés lors de la navigation. Les pare-chocs avant et arrière sont placés bas sur la carrosserie (mais assez haut par rapport au sol sec). Sa propulsion en mode hydraulique est assurée par deux hélices montées sous le pare-chocs arrière[3]. L'Amphicar est construite avec un alliage d’acier au carbone. C’est une voiture qui était essentiellement destinée aux États-Unis avec un style propre à ce marché et au style de la fin des années 1950 et début des années 1960. En 1959, quand elle a été conçue, c’était la mode des ailerons arrière qui étaient parfaitement inutiles et surdimensionnés. L’Amphicar n’échappe pas à cette règle, mais avec elle, les ailerons acquièrent une utilité car ils protègent le moteur des vagues. Le capot moteur, à l’arrière, peut s’ouvrir depuis la banquette. Ses charnières sont positionnées sur le côté gauche ce qui permet l’accès au moteur sans quitter l’habitacle en cas de panne sur l’eau.

Groupe motopropulseur[modifier | modifier le code]

Le moteur de l’Amphicar est monté à l’arrière, entraînant les roues arrière par le biais d’une transmission manuelle à 4 vitesses. Pour une utilisation dans l’eau, le même moteur entraîne une paire d’hélices réversibles placées sous le pare-chocs arrière, avec un deuxième levier de vitesses s’engageant en avant ou en arrière. Une fois dans l'eau, le levier de vitesses principal (pour la route) est normalement laissé au point mort. En engageant la première vitesse de ce levier principal tout en gardant la marche avant sur le levier des hélices à l'approche d'une rampe de mise à l'eau, l'Amphicar peut sortir de l'eau par elle-même[4]. Avant le démarrage du moteur, tout comme sur un bateau, il faut mettre en marche le ventilateur de cale pour évacuer, les vapeurs d’essence qui risqueraient d’exploser dans l’environnement confiné du compartiment moteur,

Performances[modifier | modifier le code]

Un prototype de l’Amphicar en 1960.

L’Amphicar est équipée du moteur Standard SC de 1 147 cm3 du roadster anglais Triumph Herald 1200. De nombreux moteurs avaient été essayés dans les prototypes, mais le Triumph était à la pointe de la technologie en 1961 et possédait la combinaison nécessaire de performances, de poids, de facilités d’utilisation, et de fiabilité. Des versions remises à jour de ce moteur sont restées en production dans la Triumph Spitfire jusqu'en 1980.

Le moteur de l’Amphicar a une puissance de 43 ch (32 kW) à 4 750 tr/min, ce qui est un peu plus que le Triumph Herald, en raison d'un échappement plus court[5]. Désigné comme le "modèle 770"[3], l’Amphicar pouvait atteindre une vitesse de 7 nœuds dans l’eau et une vitesse de 112 km/h à terre, c’est-à-dire 70 miles à l’heure (l’Amphicar était à l’origine destinée au marché américain). Les versions ultérieures du moteur ont vu leur cylindrée augmenter de 1 296 cm3 à 1 493 cm3 et ont délivré jusqu'à 75 ch (56 kW). Certains propriétaires d’Amphicar ont installé ces moteurs pour améliorer leurs performances.

En grande partie à cause des performances modestes dans et hors de l'eau, un des propriétaires a déclaré : « Ce n'est pas une bonne voiture et ce n'est pas un bon bateau, mais ça va très bien"[6] ». Un autre a ajouté : « Nous pensons que c'est la voiture la plus rapide sur l'eau et le bateau le plus rapide sur la route. »

Dans l’eau aussi bien que sur terre, l’Amphicar se dirige avec les roues avant, ce qui le rend moins manœuvrable qu’un bateau traditionnel[7]. Cependant, la maniabilité du volant devient beaucoup plus aisée une fois à l’eau. C’est comme si on passait d’une direction dure sur la terre ferme, à une direction ultra assistée sur les flots. Dan Neil du Time l'a qualifié de « véhicule promettant de révolutionner la noyade », expliquant : « Sa flottabilité dépendait entièrement de la capacité de la pompe de cale à résister aux fuites"[8] ». En réalité, une Amphicar bien entretenue ne fuit pas, et tous les modèles peuvent être laissés dans l'eau, garés à un quai, pendant plusieurs heures[9].

Une fois installé à bord, avant d’aller à l’eau, il ne faut pas oublier de tourner une petite manette chromée, située à l’intérieur de chacune des portières, qui permet de resserrer la fermeture de celles-ci en comprimant les joints afin de garantir l’étanchéité.

Histoire[modifier | modifier le code]

La production a commencé à la fin des années 1950. Fin 1963, la production complète a été arrêtée[10]. De 1963 à 1965, les voitures ont été assemblées à partir de stocks d'obus et de pièces constituées en prévision de la ventes de 25 000 unités[11]. Les dernières Amphicar ont été assemblées en 1965. Les voitures ont été millésimées par rapport à l'année de leur vente plutôt que celle de leur production. Par exemple, une Amphicar non vendue et assemblée en 1963 ou 1965 pouvait porter le millésime de 1967 ou 1968 s'il s'agissait de sa première vente. Bien qu’aucun exemplaire ne puisse plus être vendu aux États-Unis à partir de 1968, à cause de nouvelles normes environnementales et d'émissions de l'USDOT, ainsi que de nouvelles normes pour les équipements de sécurité, les Amphicar (qui n’étaient pas équipées de ceintures de sécurité) étaient toujours disponibles dans d'autres pays en 1968. Hugh Gordon, de Santa Fe Springs en Californie, finit par acheter le reste des pièces inutilisées[12].

La plupart des Amphicars ont été vendues aux États-Unis. Des exemplaires ont été vendus au Royaume-Uni à partir de 1964. La production totale a atteint 3 878 unités. 99 Amphicar avec volant à gauche ont été converties en voitures avec volant à droite. Des Amphicar ont également été utilisées par la police de Berlin et d'autres ont été équipées pour des opérations de sauvetage.

Spectacles et meetings avec des Amphicar[modifier | modifier le code]

Les propriétaires d’amphicars se réunissent régulièrement au printemps, en été et en automne à divers endroits aux États-Unis pour des « baignades », dont la plus grande a lieu au réservoir de Grand Lake St. Marys (de), au centre de l’État de l’Ohio.

En 2015, le hangar à bateaux de Disney Springs, à Walt Disney World à Orlando en Floride, a commencé à proposer aux visiteurs des balades publiques en Amphicar, moyennant 125 $ par trajet pour des groupes de trois personnes maximum. Disney a considérablement repensé et amélioré les huit Amphicar de différentes couleurs d'origine de son parc pour en assurer la sécurité, la fiabilité et le confort.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

En 1965, deux Amphicars ont navigué avec succès sur le fleuve Yukon en Alaska[13].

Deux autres Amphicars ont traversé la Manche en septembre 1965[14], endurant des vagues de 6,10 m (20 pieds) et des vents de force coup de vent[15].

Le président Lyndon B. Johnson était connu comme propriétaire d'une Amphicar. On a dit que Johnson, réputé pour être un blagueur, adorait effrayer les visiteurs de son ranch de Johnson City, au Texas, en les faisant monter dans son Amphicar, puis en les conduisant directement sur le lac de sa propriété, tout en criant qu'il avait des freins défectueux.

Plus récemment, une Amphicar a été restaurée lors du septième épisode de la onzième saison de l’émission télévisée de relooking automobile britannique Occasions à saisir (2014). La voiture a été achetée aux États-Unis pour 35 000 $ puis expédiée au Royaume-Uni. La partie inférieure de sa carrosserie s’est révélée en mauvais état et a nécessité un nettoyage complet à la soude avant de souder les panneaux de remplacement. Après un test de conduite dans la Tamise à Windsor, le véhicule restauré a été vendu 35 200 £, avec un bénéfice de 4 600 £ (selon le taux de change à ce moment-là).

Une Amphicar apparaît dans les films Rotten to the Core (en) (1965), The Sandwich Man (en) (1966), La Folle Mission du docteur Schaeffer (The President's Analyst) (1967), L'Infaillible Inspecteur Clouseau (1968), The Laughing Woman (1969), Savannah Smiles (en) (1982), Pontiac Moon (en) (1994), et dans l'épisode 5 de la saison 4 de Chapeau melon et bottes de cuir (Castle De'ath, 1965). Un exemplaire apparaît également dans le téléfilm biographique All the Way (2016).

Enfin, en 2019, dans le premier clip de Lola Le Lann, pour son titre Lola à l’eau, une Amphicar blanche est l’« actrice » principale aux côtés de la chanteuse.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « The Amphicar 770 is a Car No One Understands, Everyone Loves », Petrolicious.com,
  2. (en) « "History Of The Amphicar" », International Amphicar Owners’ Club
  3. a et b (en) A. L. Manwaring, The Observer's Book of Automobiles (12th ed. 1966), Library of Congress catalog card 62-9807, p. 38
  4. (en) « Amphicar 'Start Here' », Amphicars (consulté le )
  5. Paul Hardiman, « 1965 Amphicar 770 Convertible », Sports Car Market (en), vol. 24, no 7,‎ , p. 58–59
  6. Mike Lewis, « Under the Needle: Amphicars make a splash on boating's big day », Seattle Post Intelligencer,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Tony Davis, Extra Lemon ! : More Heroic Failures of Motoring, Sydney, Bantam, , 163 p. (ISBN 1-86325-550-8), p. 147
  8. Dan Neil, « The 50 Worst Cars of All Time: 1961 Amphicar », Time,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. David Chapman, « Amphicars information pages », David Chapman
  10. (en) Ulrich Kubisch, "On Water and Land: Amphicar Production time: 1960–1963" http://www.amphicar.com/Rescue.htm
  11. Kubisch
  12. (en) "History Of The Amphicar", International Amphicar Owners’ Club
  13. (en) Automobile quarterly, Volume 35, Issue 1
  14. Dec 10 1965 Autocar magazine
  15. Popular Science - Google Books

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]