Amiral Gorchkov (porte-avions)

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INS Vikramaditya
illustration de Amiral Gorchkov (porte-avions)
Le INS Vikramaditya durant ses essais le 16 novembre 2013.

Autres noms Bakou (1982)
Amiral Gorchkov (1990)
INS Vikramaditya (2004)
Type Porte-avions
Classe Project 1143.4 aircraft carrier (d)
Histoire
A servi dans  Marine soviétique
 Marine russe
 Marine indienne
Chantier naval Chantier naval de la mer Noire, Mykolaïv
Quille posée
Lancement
Armé
Statut Actif dans la marine indienne
Caractéristiques techniques
Longueur 273 m
Maître-bau 31 m
Tirant d'eau 8,2 m
Déplacement 45 000 t à pleine charge
Propulsion 4 turbines à vapeur
Puissance 180 000 ch
Vitesse 30 nœuds (56 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement En 2013 : 8 Kashtan CIWS
Rayon d'action 7 000 milles marins (12 964 km)
Aéronefs 30 aéronefs dont : 12 MiG-29K, HAL Tejas (prévisions), Kamov Ka-31, HAL Dhruv
Pavillon Russie

Le Bakou, nommé ensuite Amiral Gorchkov puis INS Vikramaditya, est un porte-avions STOBAR de classe Kiev lancé en 1982. En service dans la marine soviétique de 1987 à 1991, il est rebaptisé lors de son service dans la marine russe de 1992 à 2004, puis à nouveau lorsqu’il est vendu en 2004 à la marine indienne, dans laquelle il entre en service le après d’importantes modifications.

Histoire[modifier | modifier le code]

Projet 11433 / Bakou / Amiral Gorchkov[modifier | modifier le code]

Le porte-aéronefs Baku (CVHG-103) de classe Kiev en 1988.

Les performances limitées du Yak-38 Forger poussent au développement du Yakovlev Yak-141 supersonique ; la construction d'un navire de classe Kiev adapté à cet avion est décidé : le deuxième exemplaire du Projet 11433 (tête de série, Novorossiïsk) est équipé d'un armement anti-navire alourdi et amélioré dans son design[1].

La quille du Bakou (pour Bakou) est posée fin aux chantiers Chernomorskiy de Nikolaïev en Ukraine. Quelques erreurs du système de commandement entraînent un retard de mise en service, qui intervient en . En , la dislocation de l'URSS permet à certaines républiques de devenir indépendantes (dont l'Azerbaïdjan). Le navire ne peut plus s'appeler Bakou car il s'agit maintenant de la capitale (Bakou en français) d'un pays étranger. Ainsi, le Bakou est renommé Amiral Gorchkov, en l'honneur de l'amiral Sergueï Gorchkov, mort en 1988, qui a été le commandant en chef de la Marine soviétique et le dernier amiral de la flotte de l'Union soviétique.

L'effondrement de l'URSS bloque le développement du Yak-141 et cet avion ne pourra équiper l'Amiral Gorchkov.

En , une explosion de la chaudière impose des réparations.

La vente du navire[modifier | modifier le code]

Le 29 janvier 2004 après des années de négociations, la Russie et l'Inde signent un accord pour la vente de l'Amiral Gorchkov. Le porte-avions est cédé gratuitement mais l'Inde doit payer 947 millions de dollars pour les équipements du navire (plus 800 millions pour le moderniser). Les équipements comprenaient les systèmes d'armements (missiles, artillerie et torpilles) mais aussi des aéronefs (16 MiG-29 et 4 Kamov Ka-27). Le contrat prévoit, en outre, la livraison de pièces de rechange et la formation du personnel indien. En novembre 2007, la Russie réclame 1,2 milliard de dollars supplémentaires, portant le coût d'acquisition à 2,2 milliards, qu'accepte l'Inde en décembre 2008. En février 2009, le chantier naval russe demande une nouvelle rallonge de 700 millions pour finaliser la modernisation, ce qui porterait le coût du bâtiment à 2,9 milliards de dollars[2].

INS Vikramaditya[modifier | modifier le code]

INS Vikramaditya peut lancer 2 avions de combat successivement
Admiral Kuznetsov peut lancer 3 avions de combat successivement

La marine indienne décide de transformer le porte-avions pour lui permettre d'utiliser des avions à décollage court et atterrissage avec brins d'arrêt (STOBAR). Ainsi, l'INS Vikramaditya pourra emporter des avions classiques à décollage relativement court en les faisant décoller à l'aide d'un tremplin et en les récupérant grâce à des brins d'arrêt. Mais ces modifications (et autres modernisations) entraînent un retard de livraison et une hausse des coûts, lesquels s'établissent finalement à 2,3 milliards de dollars américains, contre 771 millions de dollars initialement[3].

Initialement prévue pour 2008, l'entrée en service de l'INS Vikramaditya est finalement intervenue le . Elle entraîne la prolongation de vie de l'INS Viraat et de ses 7 Sea Harrier encore disponibles (dont souvent un seul reste opérationnel) jusqu'en 2016[4].

MiG-29K

La première escadrille de l'aéronavale indienne équipée de cet appareil est déclarée opérationnelle le , la Indian Naval Air Squadron (INAS) 303 Black Panther (en) se compose de 12 MiG-29 K monoplaces de combat et de 4 KUB biplaces d'entrainement[5]. 45 MiG-29K ont été livrés au total entre 2009 et 2017[6]. Sa propulsion est assurée par huit chaudières diesel produisant une poussée combinée de 180 000 chevaux , qui lui assurent une vitesse supérieure à 56 km/h. La capacité d'emport de 8 000 t de diesel offre une autonomie d'environ 7 000 milles marins (12 964 km)[7]. Six alternateurs turbo et six alternateurs diesels génèrent une puissance électrique de 18 mégawatts afin de faire fonctionner ses équipements[8].

La version navalisée du chasseur HAL Tejas effectue son premier appontage le 11 janvier 2020[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Alexandre Sheldon-Duplaix, Histoire mondiale des porte-avions : des origines à nos jours, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), ETAI, , 223 p. (ISBN 2-7268-8663-9)
  1. Sheldon-Duplaix 2006, p. 146-147.
  2. (en) Pranab Dhal Samanta, « Russians want another $700 mn for Gorshkov », The Indian Express,‎ (lire en ligne)
  3. AFP, « La Russie a finalement livré un porte-avions à l'Inde », sur La Libre Belgique, (consulté le )
  4. (en) « INS Viraat to be decommissioned in 2016 », The Hindu,‎ (ISSN 0971-751X, lire en ligne, consulté le )
  5. Helen Chachaty, « Première escadrille de MiG-27 K/KUB », sur Le journal de l'aviation, (consulté le )
  6. Yannick Smaldore, « Déclin ou renaissance des ailes indiennes », Défense et Sécurité internationale, no 54H,‎ , p. 81-82.
  7. (en-GB) « INS Vikramaditya Aircraft Carrier », sur Naval Technology (consulté le )
  8. (en-US) « INS Vikramaditya – The New Air Craft Carrier of Indian Navy », sur Marine Insight, (consulté le )
  9. fr, « Premier appontage du Tejas réussi ! », sur avia news, (consulté le ).