Amalek
Dans la Genèse[1] et le premier livre des Chroniques[2], Amalek (עֲמָלֵק) est présenté comme étant le fils d'Eliphaz (en) et le petit-fils d'Ésaü. En tant que tel, il est chef d'une tribu édomite[3], les Amalécites. Sa mère, Timna, sœur de Lotan provenait de la tribu des Horites, dont le territoire avait été annexé à Édom. Dans le livre de l'Exode[4], Amalek attaque sans raison les Enfants d'Israël, à peine sortis d'Égypte. Amalek a le dessus quand Moïse baisse les bras, mais est vaincu par Josué quand Aaron et Hur relèvent les bras de Moïse[5].
Origine d'Amalek
[modifier | modifier le code]L'approche « maximaliste » de la Bible considère cette généalogie comme littérale, alors que les plus critiques estiment qu'il s'agit plutôt d'une ethnologie traditionnelle. Dans cette optique, les Amalécites sont apparentés aux Édomites, par conséquent aux Hébreux, et aux Horites.
Une tradition extra-biblique rapportée par Nahmanide rapporte que les Amalécites descendent d'un Amalek d'après lequel le petit-fils d'Esaü aurait été nommé. Cet ancêtre éponyme des Amalécites est également mentionné dans des traditions arabes.
D'un point de vue étymologique, certains interprètent ce nom comme « errant dans les vallées »[6], mais la majorité des spécialistes considèrent que l'origine du nom est inconnue[7].
Descendants d'Amalek
[modifier | modifier le code]Il est le chef des Amalécites, une tribu de nomades qui attaque les Hébreux dans le désert du Sinaï immédiatement après l'Exode d'Égypte :
« Souviens-toi de ce que te fit Amalek pendant le voyage lors de votre sortie d'Egypte »
— Deutéronome 25:17
« Quand donc l'éternel ton Dieu, t'aura délivré de tous les ennemis qui t'entourent, et qu'il t'aura assuré la sécurité dans le pays qu'il te donne en héritage pour que tu en prennes possession, tu effaceras la mémoire d'Amalek, de dessous le ciel. Ne l'oublie pas »
— Deutéronome 25: 19
La raison pour laquelle il est l'éponyme de cette tribu est inconnue. Inversement, il pourrait avoir été dénommé Amalek par référence à cette tribu qu'il dirigeait.
Dans le premier livre de Samuel, le roi Saül épargne Agag après avoir exterminé tous les Amalécites, et désobéit ainsi à l'ordre divin transmis par le prophète Samuel. Cette erreur lui coûte son trône. Dans le livre d'Esther, les exilés du premier Temple pâtissent des volontés génocidaires d'Haman, fils de Hamedata, descendant d'Agag, roi des Amalécites.
Références modernes
[modifier | modifier le code]Le , dans le cadre de la Guerre Israël-Hamas, et juste avant de commencer l'invasion de Gaza, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu mentionne Amalek en s'adressant aux citoyens israéliens : « Vous devez vous rappeler ce qu'Amalek vous a fait ». Il fait ici référence aux Amalécites, un peuple mentionné dans la Bible comme étant les persécuteurs des israélites[8]. La Bible ordonne aux Israélites d'exterminer les Amalécites : « Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes »[9]. Ainsi, le propos de Benyamin Netanyahu sur Amalek a pu être considéré comme un appel dangereux à la violence[10]. Dans sa plainte contre Israël pour génocide, l'Afrique du Sud mentionne ce propos comme une « Expression d'intention génocidaire à l'encontre du peuple palestinien de la part de fonctionnaires d'état israéliens »[8]. Benyamin Netanyahu se défend sur X en écrivant que la comparaison à Amalek servait à désigner « ceux qui souhaitent éradiquer les Juifs », et à dénoncer l'attaque du Hamas du 7 octobre, et que ce propos n'est pas une incitation au génocide des Palestiniens[8]. Cette référence à Amalek a déjà été utilisée plusieurs fois par le passé par l'extrême droite israélienne pour justifier le meurtre de Palestiniens, voire pour appeler au génocide des Palestiniens[11].
Références
[modifier | modifier le code]- Gen 36:12
- 1 Chr 1:36
- Gen. 36:16
- Ex 17:8-16
- Ex 17 :10-11
- sacred-texts.com bju.edu
- (de) M. Weippert., « Semitische Nomaden des zweiten Jahrtausends », Biblica, 1974, vol. 55, p. 265-280, 427-433
- (en) « Why a biblical story is central to South Africa's ICJ case against Israel », ABC News, (lire en ligne, consulté le )
- « Et ceci, de façon explicite au premier jour, par la voix du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou lui-même, appelant à une guerre sainte en faisant référence à Amalek, ce peuple que, dans la Bible (I Samuel XV, 3), Dieu ordonne d’exterminer – « Tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes ». » Edwy Plenel, « L’Afrique du Sud au secours de la Palestine : le renversement du monde », Médiapart, (lire en ligne, consulté le )
- Emilie Nicolas, « Qui commande, au juste? », (consulté le )
- (en-US) Noah Lanard, « The dangerous history behind Netanyahu's Amalek rhetoric » (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Amalek », sur jewishencyclopedia.com