Althiburos

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Althiburos
Image illustrative de l’article Althiburos
Vue du site archéologique.
Localisation
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Coordonnées 35° 52′ 24″ nord, 8° 47′ 13″ est
Géolocalisation sur la carte : Tunisie
(Voir situation sur carte : Tunisie)
Althiburos
Althiburos

Althiburos est un site archéologique tunisien situé dans le gouvernorat du Kef, plus précisément dans la délégation de Dahmani, au lieu dénommé désormais Medeina.

Histoire[modifier | modifier le code]

Mosaïque du IIIe siècle issue des collections de l'Institut du monde arabe.

Les plus anciennes traces d'urbanisme sur le site remontent aux Xe – IXe siècles av. J.-C.[1]. De même, le site atteste du développement local de la viticulture[2], du travail du fer[1] et d'une domestication indépendante des bovins[3]. Par ailleurs, le site atteste aussi de la présence d'une population pleinement sédentaire au Xe siècle av. J.-C. dont l'économie reposait sur l'agriculture, notamment la céréaliculture et l'arboriculture (viticulture, figuier et olivier) mais aussi possiblement la production de fer[4],[5].

Ancienne cité numide passée sous l'influence de Carthage, située sur la route reliant Carthage à Théveste, la cité obtient de l'empereur Hadrien (117-138) le statut de municipe sous le nom de Municipium Aelium Hadrianum Augustum Althiburitanum[6].

Prospère aux IIe et IIIe siècles puis siège d'évêché aux IVe – VIIe siècles, la cité est ensuite désertée par ses habitants qui partent s'installer à Ebba Ksour, nom ancien de la ville voisine de Dahmani, ce qui contribue à la préservation de certains bâtiments.

Outre des récits de voyages qui le décrivent, le site n'a vu que peu de fouilles archéologiques. Une campagne qui a lieu en 1895 est menée par des militaires qui dégagent la mosaïque dite Catalogue des navires d'Althiburos. Des fouilles commencées en 1908, interrompues puis reprises en 1912, dégagent une partie du forum, une rue principale et une porte monumentale à une baie, avec une inscription dédiée à Hadrien[7],[8].

Sous l'égide de l'Institut national du patrimoine de Tunisie, des équipes espagnoles et italiennes mènent sur le site des projets de fouilles depuis 2006-2007[9].

Monuments[modifier | modifier le code]

Le théâtre romain se situe au sommet d'une colline. Des vestiges partiellement enterrés ne subsistent au milieu de blocs épars qu'une série de 19 arcades dont seul dépassent le sommet, surmontées de cinq arcades du premier étage. René Cagnat et Henri Saladin, à la fin du XIXe siècle, donnaient les dimensions suivantes pour ce théâtre : soixante mètres de diamètre et 35 mètres de largeur de scène[10],[11]. Les actions archéologiques menées à partir de 2007 ont comme objectif le relevé des ruines et la reconstruction du théâtre[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) David J. Mattingly (en), « Who Shaped Africa? The Origins of Urbanism and Agriculture in Maghreb and Sahara », dans Niccolò Mugnai, Julia Nikolaus et Nick Ray, De Africa Romaque: Merging cultures across North Africa, Londres, Society for Libyan Studies, (lire en ligne), p. 11-26.
  2. (en) Joan Sanmartí, Nabil Kallala, Maria Carme Belarte, Joan Ramon, Bouthéina Maraoui Telmini, Rafel Jornet, Souad Miniaoui, Thaïs Fadrique, Daniel López, Núria Morell, Marta Portillo, Sílvia Valenzuela, Jordi Campillo, David Montanero, Francisco Cantero et Moufida Jenène, « Filling Gaps in the Protohistory of the Eastern Maghreb: The Althiburos Archaeological Project (El Kef, Tunisia) », Journal of African Archaeology (en), vol. 10, no 1,‎ , p. 21–44 (ISSN 1612-1651, lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « Genomic Analyses of Iron Age Cattle Specimens from Althiburos, Tunisia, Support an Independent and Local Origin of African Taurine Cattle in the Maghreb », .
  4. Kallala et al. 2014, p. 133.
  5. Nabil Kallala, Joan Ramon Torres, Joan Sanmartí, Moncef Ben Moussa, Maria Carme Belarte et Víctor Revilla, « L'occupation du territoire d'Althiburos, du temps des Numides à la fin de l'Antiquité », dans Claude Briand-Ponsart, Centres de pouvoir et organisation de l'espace : actes du Xe colloque international sur l'histoire et l'archéologie de l'Afrique du Nord préhistorique, antique et médiévale (Caen, 25-28 mai 2009), Caen, Presses universitaires de Caen, (ISBN 978-2841334957, lire en ligne), p. 179-204.
  6. Merlin 1912, p. 420.
  7. Inscription référencée : CIL VIII, 01825.
  8. Merlin 1912, p. 418.
  9. a b et c « Tunisie. La cité d'Althiburos sort de terre », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  10. René Cagnat et Henri Saladin, « Voyage en Tunisie », dans Tour du monde, Paris, Hachette (no 1), , p. 242.
  11. Jean-Claude Lachaux, Théâtres et amphithéâtres d'Afrique proconsulaire, Aix-en-Provence, Édisud, , 160 p., p. 33.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Mongi Ennaifer, « La cité d'Althiburos et l'édifice des Asclepieia », dans Bibliothèque archéologique, vol. 1, Tunis, Institut national d'archéologie et d'art, .
  • Alfred Merlin, « Fouilles à Althiburos (Medeina) », CRAI, vol. 56, no 6,‎ , p. 417-426 (lire en ligne, consulté le ).
  • Nabil Kallala, Joan Sanmartí, Joan Ramon, Ramón Alvarez, Boutheina Maraoui Telmini et Maria Carme Belarte, « La ville numide d'Althiburos et le monde de Carthage », Rivista di Studi Fenici, vol. XLII, no 1,‎ , p. 127-147 (ISSN 0390-3877).