Alpha Piscium

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α Piscium
Alrescha
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 02h 02m 02,8s
Déclinaison +02° 45′ 49″
Constellation Poissons
Magnitude apparente +4,33 / +5,23

Localisation dans la constellation : Poissons

(Voir situation dans la constellation : Poissons)
Caractéristiques
Type spectral A0pSiSr + A3m
Astrométrie
Distance 139 al
(42,6 pc)

Désignations

Alrischa, Alrescha, Kaitain, Okda, α Psc, 113 Psc, HIP 9487, BD+02°317, SAO 110291, FK5 28, WDS J02020 +0246AB[1]

α Psc A : HD 12447, HR 596[2]

α Psc B : HD 12446, HR 595[3]

Alpha Piscium (α Psc / α Piscium) dans la Désignation de Bayer, est une étoile binaire de la constellation des Poissons. Elle n'est pourtant pas que la 3e étoile la plus brillante de la constellation. Elle possède Alrescha comme nom propre.

Nomenclature[modifier | modifier le code]

Alrescha et le nom propre aujourd’hui approuvé Alpha Piscium / α Pscpar l’Union astronomique internationale (UAI)[4]. C’est l’arabe الرشاء al-Rišā’, « le Cordon », qui est un nom de la XXVIIIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », à côté de الحوت al-Ḥūt, « le Poisson », chez certains auteurs arabes comme al-Farghānī (IXe s.), et que transcrit Thomas Hyde (1665) AlRishâ dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[5]. On pourrait penser que ce nom traduit le grec δεσμά, le « lien » dont parle Aratos, s'il ne remontait pas plus haut dans le temps en Mésopotamie, dont il semble provenir directement, c’est-à-dire sans passer par les Grecs. Le nom arabe de cette étoile est en effet l’héritier du Rikis Nūni, « le Cordon du Poisson », qui liait à Babylone KUN.meš = zibbāti, soit « les Deux Queues », celle d'une hirondelle de mer et celle d'un poisson (voir l'image de cette figure mésopotamienne sur la page consacrée à la constellation des Poissons)[6]. C’est Johann Elert Bode (1801) introduit ce nom sous la forme er-rischa[7], qui reprend exactement la transcription du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796) [8].

Relevé sous les formes Al Resha et Al Rischa par Richard Allen (1899) qui donne pour la XXIIIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », la transcription Al Sa‘d al Bula‘ [9], le nom circule sous des graphies proches de ces deux formes dans le catalogues ultérieurs.

Alpha Piscium / α Psc porte cependant d'autres noms:

Okda. C’est le premier terme de l’expression arabe على عقدة الخيطين alā ᶜuqda(t) al-ḫayṭayn, « sur le nœud des deux fils » qui lient les deux Poissons, et utilisée dans la description de la figure dans le cadre du ciel gréco-arabe, notamment dans le traité al-Tīzīnī (1533)[10]. Thomas Hyde (1665) transcrit ce premier temre par ᶜuqda [i.e.Nodus] dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[11]. Puis Giuseppe Piazzi s’en saisit pour donner un nom à α Psc[12], immédiatement repris par le géographe et marin au long cours Philippe-Jacques Coulier[13], puis signalé par Richard Allen (1899)[14], ce qui l’aide à circuler dans les catalogues ultérieurs.

Kaitain. C’est le second terme de l’expression arabe على عقدة الخيطين alā ᶜuqda(t) al-ḫayṭayn, « sur le nœud des deux fils » qui lient les deux Poissons grecs utilisé dans la description de la figure dans le cadre du ciel gréco-arabe, notamment dans le traité d'al-Tīzīnī (1533)[15]. C’est Christian Ludwig Ideler (1806) qui transcrit l’expresion Okad el-chatain [16], ce dont Richard Antony Proctor (1870) fait le nom Kaitain[17] qui, repris par Richard Allen (1899)[14], est transmis dans les catalogues.

Propriétés[modifier | modifier le code]

α Psc est à environ 139 années-lumière de la Terre. Ce système est composé d'une étoile binaire serrée avec une séparation angulaire de 1,9" (en date de 2019) entre ses composantes[18]. L'étoile principale est de magnitude apparente +4,33 et de type spectral A0p, tandis que sa compagne est de magnitude 5,23 et de type spectral A3m. Les deux étoiles mettent environ 720 années pour parcourir leur orbite autour de leur centre de masse et la distance qui les sépare sera minimale autour de 2060. L'une ou les deux étoiles pourraient être des binaires spectroscopiques. Elles ont des masses égales respectivement à 2,3 et à 1,8 masses solaires et leur luminosités valent 31 et 12 fois celle du Soleil.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) * alf Psc -- Variable Star of alpha2 CVn type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. (en) * alf Psc A -- Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. (en) * alf Psc B -- Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  4. (en) IAU, « « Star Names », Site « IAU », List of January 1st, 2021. »
  5. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 8. »
  6. Roland Laffitte,, « L’héritage mésopotamien des Grecs en matière de noms astraux (planètes, étoiles et constellations, signes du zodiaque), in Lettre SELEFA n° 10 (décembre 2021), pp. 24-25. »
  7. (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XI.
  8. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, pp. 593. »
  9. (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 342.
  10. (fr) Muḥammad al-Tīzīnī l-Muwaqqit, « Ğadwal al-kawākib al-ṯābita ou Table des étoiles fixes », traduction dans Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 180.
  11. (la) Thomas Hyde, op. cit., p. 14 et 76
  12. (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 13.
  13. Philippe-Jacques Coulier, « Dictionnaire d'astronomie, mis à la portée des gens du monde... », Paris : chez l’auteur, 1824, p. 367. »
  14. a et b (en) Richard Hinkley Allen, Star-names…, op. cit. , p. 52.
  15. (fr) Muḥammad al-Tīzīnī l-Muwaqqit, op. cit. , p. 180.
  16. (de) Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 205.
  17. (fr) Richard Anthony Proctor, Nouvel atlas céleste comprenant quatorze cartes, Paris : Gauthier-Villars, 1886, p. 32.
  18. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)

Liens externes[modifier | modifier le code]