Alois von Gavasini

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Alois von Gavasini
Naissance
Bonn, électorat de Cologne
Décès (à 72 ans)
Klagenfurt, empire d'Autriche
Allégeance Drapeau des Habsbourg Monarchie des Habsbourg
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Arme Infanterie
Grade Général-major
Années de service – 1809
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Primolano
Arcole
Hohenlinden
Caldiero
Sacile
La Piave
Gratz
Distinctions Ordre militaire de Marie-Thérèse

Alois von Gavasini est un officier général autrichien au service de la monarchie des Habsbourg puis de l'empire d'Autriche, né en 1762 à Bonn et mort le à Klagenfurt. Entré au service de l'Autriche, il est distingué pour sa bravoure en 1790 et participe ensuite à la campagne d'Italie en qualité d'officier. Au mois de , alors qu'il dirige l'arrière-garde autrichienne, il s'illustre à Primolano où il résiste en sous-nombre avant d'être blessé et fait prisonnier. Le mois suivant, il dirige une brigade sur le champ de bataille d'Arcole contre l'armée française de Napoléon Bonaparte.

Promu au grade de général-major au printemps 1800, il obtient le commandement d'une brigade en Bavière lors de la guerre de la Deuxième Coalition. La bataille de Hohenlinden, qui s'achève sur une écrasante défaite autrichienne, voit néanmoins les troupes de Gavasini combattre avec ardeur, bien qu'étant contraintes à la retraite elles aussi. Le comte enchaîne avec le commandement d'une brigade de réserve pendant la campagne de 1805 en Italie, notamment à la bataille de Caldiero. Après une courte période de retrait, Gavasini sert à nouveau au cours de la campagne de 1809 et combat à Sacile, La Piave et Gratz. C'est là son dernier fait d'armes : retiré définitivement du service la même année, il meurt le à Klagenfurt.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les débuts d'une carrière[modifier | modifier le code]

Fantassins hongrois de l'armée autrichienne, 1770-1798, par Rudolf Otto von Ottenfeld.

Alois von Gavasini naît en 1762 à Bonn, dans l'électorat de Cologne. Il opte pour une carrière militaire et s'engage dans l'armée des Habsbourg d'Autriche. En 1790, il reçoit la croix de chevalier de l'ordre militaire de Marie-Thérèse, soit pour récompenser sa participation aux campagnes contre les Ottomans soit pour sa contribution à la répression de la révolution brabançonne. Il est successivement promu au grade de major en et d’Oberstleutnant (lieutenant-colonel) le [1].

Primolano, 7 septembre 1796[modifier | modifier le code]

Au mois de , l'armée autrichienne du maréchal Wurmser part du Trentin, dans le Tyrol du Sud, et remonte la vallée de la Brenta jusqu'à atteindre le à Bassano del Grappa. Le général Quasdanovich, qui commande une division de l'armée de Wurmser, affecte Gavasini à l'arrière-garde avec pour mission d'arrêter la poursuite française à Primolano, près de Cismon del Grappa. À cette fin, Gavasini se voit confier un bataillon de l'IR no 11 Michael Wallis (1 108 hommes), quatre compagnies de l'IR no 42 Erbach (561 hommes), une compagnie des « jägers » Mahony, une demi-compagnie de pionniers et 90 cavaliers du régiment de hussards no 9 Erdödy. En outre, une colonne dirigée par l’Oberst (colonel) Georg von Stentsch vient renforcer son contingent, portant l'effectif de sa troupe à environ 2 800 soldats. Gavasini se retranche avec ses hommes dans une petite vallée, son front partiellement protégé à cet endroit par un coude de la Brenta[2].

Le , la division du général Augereau, en tête de la poursuite française, arrive sur les lieux et se lance à l'attaque des positions autrichiennes. Escaladant les crêtes, les tirailleurs français traversent la Brenta à gué et mettent bientôt à mal le dispositif de Gavasini. Devant la progression des troupes françaises — 5e demi-brigade légère et 4e demi-brigade de ligne —, Gavasini est contraint de se replier sur le fort de Covelo, perché sur un piton rocheux à une soixantaine de mètres d'altitude. Tandis que la 5e légère enveloppe le flanc gauche autrichien, la 4e de ligne tourne la position par les hauteurs et, débouchant sur les arrières de la droite adverse, délivre un feu nourri sur le fort pendant plus d'une heure. Gavasini, blessé, tente de s'extraire du piège mais il est alors fait prisonnier par le 5e régiment de dragons commandé par le colonel Milhaud[3].

Alors que, sur l'ensemble de ses deux brigades Rusca et Victor, Augereau n'essuie que des pertes relativement légères, les Autrichiens déplorent la perte de 1 500 hommes auxquels s'ajoutent cinq canons pris par les Français. Les bataillons Erbach et Wallis ont particulièrement souffert. À la suite de ce succès, les colonnes françaises continuent à suivre la vallée de la Brenta et se dirigent sur Bassano[4].

Sur le champ de bataille d'Arcole[modifier | modifier le code]

Napoléon Bonaparte menant ses troupes sur le pont d'Arcole, par Horace Vernet.

Rapidement libéré à la suite d'un échange de prisonniers, Gavasini rejoint l'armée autrichienne qui tente de lever le siège de Mantoue pour la troisième fois. Néanmoins, son nom ne figure pas sur l'ordre de bataille autrichien — en tout six divisions fortes d'environ 4 000 hommes chacune[5]. Au matin du débute la bataille d'Arcole. L'armée française du général Napoléon Bonaparte franchit d'abord l'Adige sur les arrières de l'aile gauche autrichienne. De là, la division Augereau se met en marche vers le nord en direction d'Arcole tandis que la division Masséna fait mouvement au nord-ouest sur Belfiore. Face à cette dernière menace, le maréchal Alvinczy, commandant en chef de l'armée impériale, détache sur Belfiore la brigade Gavasini qui occupe le village aux alentours de 11 h. Guidant l'IR no 51 Splényi à travers les marais, Gavasini se heurte aux troupes de Masséna à hauteur de la localité de Bionde, à mi-chemin entre Belfiore et le point de passage français à Ronco all'Adige. Dans un premier temps, le régiment Splényi attaque les Français avec succès et leur prend deux canons, mais une seconde colonne autrichienne aux ordres du général Brabeck ouvre malencontreusement le feu sur les hommes de Gavasini qui cèdent à la panique. Dans le processus, Masséna en profite pour prendre temporairement le contrôle de Belfiore[6].

Le second jour de la bataille, Alvinczi renouvelle ses efforts en direction de Belfiore en envoyant six bataillons commandés par le général Provera reprendre le village. Simultanément, 14 bataillons sous le général Anton Ferdinand Mittrowsky attaquent au sud d'Arcole. À h, la colonne Provera butte contre les tirailleurs de Masséna qui viennent cribler de mitraille les formations autrichiennes. La progression est stoppée ; seuls les efforts des canonniers de Habsbourg permettent de contenir la poussée française. Brabeck est tué et c'est finalement la colonne tout entière qui prend la fuite vers Belfiore. Le village et cinq pièces d'artillerie tombent aux mains des Français. L'assaut mené par Mittrowsky échoue également, mais le général parvient à se maintenir sur Arcole jusqu'à la nuit tombée à l'issue d'un combat acharné[7]. Le , les efforts de Provera contre Masséna se révèlent infructueux. Cet ultime échec fragilise grandement le dispositif autrichien, au moment même où Masséna détache le gros de sa division au secours d'Augereau. Les deux généraux s'emparent conjointement du village d'Arcole vers 17 h, ce qui détermine la victoire française[8].

Passage en Bavière[modifier | modifier le code]

Carte de la bataille de Hohenlinden montrant les positions respectives des deux armées. En haut, à droite, la progression du corps de Kienmayer face aux positions françaises.

Gavasini est promu au grade d’Oberst (colonel) le , avant d'être fait général-major le [1]. Lors de la bataille de Hohenlinden, le de la même année, il est à la tête d'une brigade de la division Schwarzenberg, incorporée à l'aile droite autrichienne sous le commandement d'ensemble du général Kienmayer. Il a avec lui un bataillon de l'IR no 30 Ligne, les régiments d'infanterie no 9 Clerfayt, no 58 Beaulieu et no 55 Murray, chacun à deux bataillons, auxquels s'ajoutent trois bataillons de l'IR no 21 Gemmingen[9],[note 1].

La bataille s'achève sur une écrasante défaite des Impériaux, malgré la belle prestation de Schwarzenberg qui s'avère être à cette occasion le seul commandant autrichien à conduire ses troupes avec habileté[10]. Alors que l'indécision paralyse le haut commandement autrichien, Schwarzenberg engage sérieusement les hostilités sur la droite et bouscule les divisions Ney et Bastoul placées sous les ordres du général Grenier. Le régiment Gemmingen de la brigade Gavasini s'empare même du village de Forstern mais il en est alors délogé par les Français. L'assaut de Schwarzenberg se concentre rapidement sur un groupe de hameaux au nord de Hohenlinden. Les deux bataillons du régiment Murray s'élancent impétueusement sur celui de Kronacker et l'enlèvent ; une contre-attaque de Ney les en expulse mais un retour offensif des soldats de Gavasini permet de reprendre la position[11]. Plus tard dans la journée, les Français parviennent à réoccuper Kronacker avant de le perdre à nouveau face à une charge du régiment Murray. À ce moment, Kienmayer est informé de la déroute de la colonne Kollowrat sur le centre-gauche et donne l'ordre de battre en retraite. En dépit d'une situation des plus délicates, la division Schwarzenberg se replie en bon ordre[12].

Sous les guerres napoléoniennes[modifier | modifier le code]

De 1801 à 1805, Gavasini sert en Carniole — région correspondant à la majeure partie de la Slovénie actuelle — et a son quartier-général à Ljubljana[1]. La guerre de la Troisième Coalition se déclenche en 1805. Gavasini est appelé au commandement d'une brigade forte de sept bataillons appartenant à l'armée autrichienne d'Italie, sous les ordres de l'archiduc Charles. À l'époque de la bataille de Vérone, en , son unité est affectée aux forces de l'aile gauche dirigées par le général Davidovitch[13]. Après réorganisation, il participe à la bataille de Caldiero du 29 au au sein des troupes de réserve commandées par le Feldmarschall-Leutnant Eugène-Guillaume d'Argenteau. À cette date, sa brigade se compose de quatre bataillons de l'IR no 16 Archduke Rudolf, trois bataillons de l'IR no 45 Lattermann et huit escadrons du régiment de hussards no 10 Stipczic[14].

Carte de la bataille de la Piave, le 8 mai 1809 dans l'après-midi.

Gavasini quitte l'armée en 1806, mais il est rappelé peu avant le début de la guerre de la Cinquième Coalition en 1809[1]. Dans les prémices du conflit, il est nommé à la tête d'une brigade de la Landwehr qui comprend deux bataillons venus de Trieste, deux bataillons en provenance de Görz et quatre bataillons acheminés depuis Adelsberg[15]. Le soulèvement du Tyrol contre les troupes françaises au mois d'avril incite le conseil aulique à dépêcher sur place une division commandée par le marquis de Chasteler afin d'appuyer les rebelles[16]. S'ensuit une réorganisation de l'armée de l'archiduc Jean qui voit Gavasini prendre la tête d'une brigade du 9e Armeekorps sous le général Ignácz Gyulay. Les unités sous son commandement comprennent trois bataillons de l'IR no 13 Reisky et un bataillon et demi du régiment d'infanterie de « grenzers » no 2 Otocaner. La brigade Gavasini prend part à la bataille de Sacile le [17],[18]. Tandis que le 8e Armeekorps d'Albert Gyulay contient l'attaque principale de l'armée du prince Eugène, le 9e corps reste en réserve tout au long de la matinée. L'après-midi venu, l'archiduc Jean fait finalement donner le corps d'Ignácz Gyulay qui vient faire pression sur le flanc gauche franco-italien, contribuant à la victoire autrichienne[19].

Les combats reprennent dès le mois suivant avec la bataille de la Piave, le . Gavasini y participe au sein du 9e Armeekorps avec deux bataillons du régiment Otocaner[20],[21]. L'emplacement exact de la brigade Gavasini sur le champ de bataille n'est pas connu avec précision. Il est certain en revanche que deux brigades du 8e Armeekorps tiennent le flanc droit tandis que la brigade Kalnássy, du 9e Armeekorps, est en position à l'extrême-gauche dans le village de Cimadolmo. En fin d'après-midi, l'armée franco-italienne perce les lignes autrichiennes sur le centre et contraint l'archiduc Jean à engager la brigade des grenadiers de réserve. Cette dernière tentative d'enrayer la progression des Franco-Italiens échoue, forçant l'archiduc à battre en retraite[22].

Après la bataille de la Piave, Jean se replie sur Villach avec le gros de ses troupes alors que le général Ignácz Gyulay fait route vers Laibach afin de superviser la défense de la Croatie. L'organisation de l'armée est encore remaniée : Gavasini se retrouve au commandement d'une brigade de la division Zach, toujours sous les ordres de Gyulay. Il a avec lui deux bataillons du régiment Otocaner, deux bataillons de l'IR no 52 Archduke Franz Karl et une batterie de brigade alignant huit canons de 3 livres[23]. Le , les régiments Otocaner et Archduke Franz Karl échangent des coups de feu avec la division française du général Broussier à Karlsdorf, dans l'actuelle banlieue de Graz. La brigade Gavasini se distingue enfin au combat de Gratz les 25 et [24].

Gavasini se retire une nouvelle fois du service le , sans jamais retrouver de commandement actif. Il meurt à Klagenfurt le , à l'âge de 72 ans[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Smith 1998, p. 189 n'indique que deux bataillons pour le régiment Gemmingen.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Digby Smith et Leopold Kudrna, « Biographical Dictionary of all Austrian Generals during the French Revolutionary and Napoleonic Wars, 1792-1815 », sur napoleon-series.org (consulté le ).
  2. Boycott-Brown 2001, p. 429 et 430.
  3. Boycott-Brown 2001, p. 430 et 431.
  4. Smith 1998, p. 123.
  5. Boycott-Brown 2001, p. 444.
  6. Boycott-Brown 2001, p. 459 à 464.
  7. Boycott-Brown 2001, p. 468.
  8. Boycott-Brown 2001, p. 473 à 475.
  9. Arnold 2005, p. 276.
  10. Arnold 2005, p. 255.
  11. Arnold 2005, p. 233 à 235.
  12. Arnold 2005, p. 248 et 249.
  13. Schneid 2002, p. 164 à 166.
  14. Schneid 2002, p. 169 à 171.
  15. Bowden et Tarbox 1980, p. 108.
  16. Schneid 2002, p. 66.
  17. Smith 1998, p. 287.
  18. Schneid 2002, p. 182 et 183.
  19. Schneid 2002, p. 72 à 74.
  20. Bowden et Tarbox 1980, p. 113.
  21. Smith 1998, p. 300.
  22. Schneid 2002, p. 81 et 82.
  23. Bowden et Tarbox 1980, p. 116.
  24. Smith 1998, p. 318.


Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Martin Boycott-Brown, The Road to Rivoli : Napoleon's First Campaign, Londres, Cassell & Co, , 560 p. (ISBN 0-304-35305-1). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) James Arnold, Marengo & Hohenlinden : Napoleon's Rise to Power, Barnsley, Pen & Sword, , 301 p. (ISBN 1-84415-279-0). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Frederick Schneid, Napoleon's Italian Campaigns : 1805-1815, Westport, Praeger Publishers, , 228 p. (ISBN 0-275-96875-8, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Scotty Bowden et Charlie Tarbox, Armies on the Danube 1809, Arlington, Empire Games Press, . Document utilisé pour la rédaction de l’article