Alliance pour l'avenir de l'Autriche

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Alliance pour l'avenir de l'Autriche
(de) Bündnis Zukunft Österreich
Image illustrative de l’article Alliance pour l'avenir de l'Autriche
Logotype officiel.
Présentation
Président Johanna Trodt-Limpl
Fondation
Scission de Parti de la liberté d'Autriche
Siège Volksgartenstraße 3/5
A-1010 Vienne
Positionnement Droite à extrême droite
Idéologie Libéralisme économique[1]
Populisme de droite[1]
Euroscepticisme
Patriotisme
National-conservatisme[2],[3]
Affiliation européenne Aucune
Affiliation internationale Aucune
Adhérents 8 000 (2011)[4]
Couleurs Orange
Site web http://www.bzoe.at/
Josef Bucher, président du parti de 2009 à 2013.

L'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (en allemand : Bündnis Zukunft Österreich, abrégé en BZÖ) est un parti politique autrichien né d'une scission du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) le , menée par Jörg Haider, Landeshauptmann de Carinthie et principal dirigeant du FPÖ.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation et premières polémiques[modifier | modifier le code]

Jörg Haider quitte le FPÖ le , à la veille d'un congrès où il risquait de perdre la direction du parti. Sa sœur Ursula Haubner, qui dirigeait le FPÖ, avait en effet été contrainte à remettre son mandat en jeu après l'exclusion controversée de l'eurodéputé Andreas Mölzer, chef de file de l'aile droite du parti et ancien bras droit d'Haider dans les années 1990. Cette exclusion dont la légalité avait été contestée avait permis au jeune chef de la fédération viennoise, Heinz-Christian Strache, opposé à Haubner, de se faire connaître comme l'étoile montante du parti.

Haider quitte donc le FPÖ et l'abandonne à l'aile droite. Il a été rejoint par les six ministres du FPÖ et semble être soutenu par au moins sept des 13 députés du FPÖ, les six autres choisissant de rester neutres, à l'exception de Barbara Rosenkranz, qui devient vice-présidente du FPÖ derrière Heinz-Christian Strache. Un congrès constitutif, à Salzbourg, s'est tenu le . La fédération FPÖ de Carinthie rompt son affiliation au FPÖ et se transforme en BZÖ-Carinthie au cours d'un congrès extraordinaire.

Le , un de ses membres, le sénateur Siegfried Kampl, renonce à son mandat de président du Sénat (effectif le 1er juillet suivant) à cause du scandale provoqué par ses déclarations qui dénonçaient les « persécutions brutales » contre les anciens nazis après 1945, et qualifiaient de « meurtriers » les déserteurs de la Wehrmacht.

Dans un premier temps, les deux partis sont au coude-à-coude, puis Haider décide de se replier en Carinthie. Aussitôt, le BZÖ s'effondre et ne parvient pas à obtenir des élus dans les parlements régionaux de Vienne, de la Styrie et du Burgenland à l'automne 2005. Strache déclare alors que le BZÖ est un parti de kamikazes avortés.

Législatives de 2006[modifier | modifier le code]

Les législatives de 2006 s'annoncent donc sous les pires auspices. Finalement, la liste est menée par Peter Westenthaler, ancien chef du groupe parlementaire FPÖ entre 1999 et 2002 et qui en son temps s'était opposé à Haider. Haider s'affiche à ses côtés, notamment en Carinthie, mais les sondages oscillent entre 3 et 5 % pour le parti, alors qu'il en faut 4 pour être représenté. Deux jours avant le scrutin, la tête de liste en Styrie, la ministre de la Justice Karin Gastinger, annonce qu'elle compte rejoindre les conservateurs de l'ÖVP. Aux élections législatives du , le parti obtient pourtant 4,2 % des voix au niveau national et huit sièges (essentiellement grâce à une forte implantation en Carinthie). La constitution d'une grande coalition droite-gauche, qui aboutit en janvier 2007, le rejette dans l'opposition.

Élections législatives de 2008 et tentative de consolidation après la mort d'Haider[modifier | modifier le code]

Lorsque la grande coalition implose le , le BZÖ est au plus mal dans les sondages, et Westenthaler est condamné pour faux témoignage au procès d'un de ses gardes du corps accusé d'avoir molesté un assistant de Gastinger en représailles à sa défection. Jörg Haider se décide donc à diriger lui-même la campagne de son parti sous le nom « Liste Jörg Haider-BZÖ » ; le slogan est « Liste Haider, choisissez l'original ». Les sondages le créditent de 7 % des intentions de vote.

Il effectue pourtant un véritable bond en avant, obtenant 11 % des voix et 21 députés, devant les Verts. Le FPÖ obtient quant à lui 17 % des voix. Les deux partis réunis, constitueraient donc la première force politique autrichienne. Des tractations s'ouvrent entre Haider et Strache, mais le chef du BZÖ trouve la mort le dans un accident de la route.

Lors des élections régionales de Carinthie, le , le parti remporte 45,8 % des voix (+ deux sièges), loin devant le SPÖ (28,5 %) et l'ÖVP (15 %). Le FPÖ, lui, plafonne à 3,8 %. Le même jour, à Salzbourg, le FPÖ obtient 13 % et le BZÖ 3 %. Il semble donc que le BZÖ soit incontournable en Carinthie mais incapable de s'implanter au-delà de Land. Dès le lendemain, Uwe Scheuch, président de la fédération carinthienne, évoque donc la possibilité d'une coopération de type CDU/CSU : le BZÖ serait candidat en Carinthie, le FPÖ ailleurs. C'est la thèse évoquée par Strache, mais elle se heurte aussi à des réticences dans les deux partis[5]. Bien que Scheuch ait soutenu ce projet dans un premier temps, le , le FPÖ déclare que le BZÖ refuse de coopérer et annonce l'échec du projet tout en réitérant son souhait de parvenir à un accord de ce type à l'avenir[6].

Le BZÖ présente une liste aux élections européennes de 2009 sous la conduite d'Ewald Stadler, ancien cadre du FPÖ, exclu en 2007 et rallié au BZÖ en 2008. Son objectif était d'obtenir au moins un siège[7]. Il aurait alors adhéré alors à l'un des groupes souverainistes. Néanmoins, il n'obtient que 4,6 %, plus que les 4 % théoriquement nécessaires, mais cependant pas assez pour un obtenir un siège du fait du petit nombre de sièges alloués à l'Autriche. L'entrée en vigueur du traité de Lisbonne lui permet de bénéficier du siège supplémentaire prévu par le traité pour l'Autriche et d'entrer au Parlement européen en [8].

En , Josef Bucher, président du groupe parlementaire, est élu à la tête du parti avec 99,4 % des voix[9]. Bucher se fait l'avocat d'une évolution vers le libéralisme et parle même du FDP allemand comme d'un modèle. Ces positions sont controversées, et le BZÖ de Styrie adopte ainsi son propre programme. En , le BZÖ de Carinthie annonce son départ de l'alliance nationale, fusionne avec le FPÖ local et annonce l'affiliation au FPÖ du nouvel ensemble, Die Freiheitlichen in Kärnten[10],[11]. Cependant, des dissidents refusent cette démarche et restent au BZÖ. Après le départ du BZÖ de la seule fédération ayant réussi à s'implanter, l'avenir de ce parti paraît compromis.

Après son exclusion du parti en 2013, Ewald Stadler, seul député européen de la BZÖ, a fondé un nouveau parti au nom de REKOS.

Présidents[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections au Conseil national[modifier | modifier le code]

Année Voix % Sièges Rang Gouvernement
2006 193 539 4,1
7  /  183
5e Opposition
2008 522 933 10,7
21  /  183
4e Opposition
2013 165 746 3,5
0  /  183
7e Extra-parlementaire
2017 Ne participe pas
2019 760 0,0
0  /  183
11e Extra-parlementaire

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année Voix % Mandats Rang Groupe
2009 131 261 4,6
2  /  17
6e NI
2014 13 208 0,5
0  /  18
9e

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le ).
  2. Astié Pierre, Breillat Dominique, Lageot Céline, « Repères étrangers. (1er octobre – 31 décembre 2006) », Pouvoirs, vol. 2, no 121,‎ (ISBN 9782020877770, lire en ligne, consulté le ).
  3. Pierre Daum, « La victoire posthume de Jörg Haider », Manière de voir, vol. 4, no 134,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (de) « Bucher: Wir brauchen einen schlanken Staat », Kleine Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (de) FPÖ und BZÖ auf Annäherungskurs, Österreichischer Rundfunk
  6. (de) « Strache: CDU/CSU-Modell mit BZÖ vom Tisch », sur www.nachrichten.at, (consulté le ).
  7. (de) Ewald Stadler BZÖ-Spitzenkandidat für EU-Wahl 2009
  8. (de) http://www.bmi.gv.at/cms/BMI_wahlen/europawahl/2009/EndergebnisE.aspx
  9. (de) Josef Bucher mit 99,4 Prozent zum BZÖ-Obmann gewählt
  10. (de) http://orf.at/091216-45888/index.html
  11. (de) http://derstandard.at/1259282055418/FPOe-und-Kaerntner-BZOe-fusionieren

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]