Alix de Lusignan (comtesse de Surrey)

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Alix de Lusignan (v. 1229-1256) est une aristocrate de la haute noblesse poitevine du XIIIe siècle au sein de laquelle ses parents ont exercé un rôle dominant. Elle est la sœur utérine du roi Henri III d'Angleterre (1207-1272) et du roi des Romains, Richard de Cornouailles (1209-1272). Elle devient comtesse de Surrey, en Angleterre, par son mariage avec Jean Ier de Warenne (1231-1304).

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Alix est le neuvième et le dernier enfant d'Hugues X de Lusignan (v. 1182-1249), comte de la Marche (1219-1249) et de son épouse Isabelle d'Angoulême (v. 1188/1192-1246), reine consort d'Angleterre (1200-1216) et comtesse d'Angoulême (1202-1246) suo jure.

Elle a cinq frères et trois sœurs, en plus de ses cinq demi-frères et sœurs royaux issus du premier mariage de sa mère avec le roi Jean Sans Terre (1166-1216), ainsi que deux demi-frères naturels.

Son frère aîné, Hugues XI le Brun (v. 1221-1250) succède à ses parents comme seigneur de Lusignan, comte de la Marche (1249-1250) et d'Angoulême (1246-1250) ; tandis que Guillaume Ier de Valence (v. 1227-1296) et Aymar de Lusignan (1228-1260) deviennent respectivement comte de Pembroke (1247-1296) et évêque de Winchester (1250-1260) en Angleterre.

Homonyme[modifier | modifier le code]

Elle ne doit pas être confondue avec sa nièce, une autre Alix de Lusignan (av. 1241-1290), seconde fille d'Hugues XI le Brun (v. 1221-1250), et de son épouse Yolande de Bretagne (1218-1272), comtesse de Penthièvre.

Anthroponyme[modifier | modifier le code]

Elle porte le prénom de sa grand-mère maternelle, Alix de Courtenay (v. 1160-1218), comtesse d'Angoulême (v. 1186-1202).

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Jean Ier de Warenne[modifier | modifier le code]

Le , son demi-frère, le roi Henri III, arrange son mariage avec Jean Ier de Warenne (1231-), héritier du comté de Surrey[1], fils de Guillaume IV de Warenne (♰ 1240), et de Mathilde le Maréchal (1192-1248)[2], alors âgé de seize ans, orphelin et élevé à la cour d'Angleterre[3].   

Au printemps 1247, quelques mois après la mort d'Isabelle Taillefer (♰ ), sa mère, Alix accompagne ses frères aînés Guy de Lusignan[4], Guillaume de Valence et Aymar[5] en Angleterre et débarque à Douvres[6]. Alix et Jean se marient en .

Postérité[modifier | modifier le code]

Le couple a trois enfants[2] :

D'après Mathieu Paris, leur mariage aurait provoqué un certain ressentiment au sein de la noblesse anglaise qui considérait les demi-frères et sœur du roi Henri III comme des parasites et un poids pour le royaume[3],[8].

Jean Ier de Warenne devient un ami proche de son beau-frère, Guillaume Ier de Valence (v. 1227-1296), mari de sa cousine Jeanne de Montchenu (av. 1234-1307), comtesse de Pembroke (1245-1307), dame de Swanscombe (1255-1307)[9].

Décès[modifier | modifier le code]

Alix de Lusignan, après neuf années de mariage, décède en 1256. Son décès aurait provoqué une très grande douleur chez son époux[10]. Malgré son jeune âge, 25 ans au décès de son épouse, Jean Ier de Warenne ne se remarie pas et reste veuf pendant quarante-huit années[11].

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. De Antiquis legibus liber, Cronica maiorum et vicecomitum Londoniarum et quedam, que contingebant temporibus illis ab anno MCLXXVIII ad annum MCCLXXIV (éd. Thomas Stapleton), Londres, Sumptibus Societatis Camdenensis, (lire en ligne), p. 12 :

    « Hoc anno, scilicet, xvj. die Aprilis, soror Domini Regis ex parte matris sue, filia Comitis de la Marche, venit apud Londonias, que maritata fuit comiti Warennie »

    .
  2. a et b Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 23 (« Les Lusignan dans le réseau aristocratique des îles britanniques »), p. 182.
  3. a et b Jörg Peltzer (éd. Janet Burton, Philipp R. Schofield et Björn K. U. Weiler), « The Marriages of the English Earls in the Thirteenth Century : a Social Perspective », Thirteenth Century England XIV, Proceedings of the Aberystwyth and Lampeter Conference, 2011, The Boydell Press, vol. 14,‎ , p. 66-67 (lire en ligne).
  4. Guy de Lusignan (v. 1222-ap. 28 août 1288), seigneur de Cognac, Archiac et Merpins.
  5. Aymar de Lusignan est cité comme clerc : Athelmarus clericus.
  6. Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), p. 627-628 :

    « Applicuerunt etiam tunc temporis cum eodem legato in Anglia domini regis tres fratres uterini ex mandato ejus, ut uberrime de deliciis et divitiis Anglie ditarentur; videlicet Guido de Lezinnum, miles primogenitus, Willelmus de Valentia, juvenis, nec adhuc balteo cinctus militari, et Athelmarus clericus. Et preter hos, soror eorum sororque regis Aelesia : hec autem fuit propago ex gremio Ysabelle, quondam regine Anglie comitisseque de Marchia, suscepta ex comite de Marchia Hugonis Bruni »

    .
  7. Calendar of Inquisitions Post Mortem and other analogous documents preserved in the public record office (éd. Henry Maxwell Lyte), vol. II : Edward I (1272-1291), Londres, (lire en ligne), partie 434, p. 248.
  8. Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 371 :

    « Matthieu Paris déplore ces unions, s'attristant que des étrangers s'unissent à la noblesse anglaise. Jorg Peltzer note que son opinion n'était certainement pas partagée par Warenne qui s'assurait un accès direct au roi par le biais de son épouse »

    .
  9. Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 371 :

    « Malgré la mort d'Alix en 1256, laissant deux enfants et, selon le moine de Saint-Albans, un mari éploré, les profondes relations d'amitié entre son époux et son frère Guillaume de Valence perdurent jusque dans les années 1290 »

    .
  10. Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. V : A. D. 1248 à A. D. 1259, Londres, Longman, (lire en ligne), p. 551 :

    « Eodemque anno obiit Aelesia comitissa Warannie soror domini regis uterina, in flore juventutis sue et prosperitatis, in dolorem regis maximum suique mariti comitis Warannie J[ohannis] adolescentis »

    .
  11. Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 895.

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]