Alexandre Hollan
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Sándor Hollán |
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Alexandre Hollan (Sándor Hollán en hongrois) né en à Budapest, est un peintre, graphiste, illustrateur français d'origine hongroise. Il travaille principalement deux sujets ; celui de l'arbre et celui des natures mortes qu’il préfère nommer « vies silencieuses ».
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Alexandre Hollan passe son enfance entre la campagne de Transdanubie et Budapest[1]. Après ses années de lycée, à partir de 1950, il se forme auprès du peintre Emánuel Béla (1879-1976)[1].
En , la famille Hollán est déclarée ennemie par le régime communiste. Après son service militaire, le jeune Sándor souhaite faire des études d'art, mais il n'y est pas autorisé ; toutefois, il bénéficie entre et , d'une bourse pour étudier dans l'atelier des décors de théâtre de Budapest, dont il obtient le diplôme. Il travaille alors comme peintre de décors au théâtre d'Eger[1].
Exil à Paris et poursuite des études
[modifier | modifier le code]Lors de l'insurrection de Budapest en 1956, il décide de fuir le pays ; il rejoint d'abord Vienne, puis Paris où, réfugié politique[1], il s'inscrit aux Beaux-Arts dans l'atelier de Roger Chapelain-Midy. Puis il se tourne vers les Arts déco et obtient un diplôme avec la spécialité « arts graphiques »[1] en [2],[3].
Cette formation lui permet de gagner sa vie pendant une quinzaine d'années[1].
Peinture
[modifier | modifier le code]Il découvre la peinture contemporaine, celle de Bram van Velde, Franz Kline, Mark Rothko et surtout celle de Giorgio Morandi[4]. Il parcourt la France et l'Europe, vivant et travaillant dans sa voiture transformée en atelier roulant[5],[3].
En 1984, il achète une ferme à Gignac, dans le Languedoc. Depuis lors, il partage son temps entre Paris ou Ivry-sur-Seine, où il travaille sur ses natures mortes dans ses ateliers en hiver, et sa maison dans le sud de la France, où il dessine des arbres à l'extérieur en été.
L'arbre est son motif principal qu'il crée souvent au pinceau à l'encre de Chine, au fusain ou à la peinture (acrylique ou gouache en lavis)[4].
Il enseigne à l'académie Charpentier de à . En , il rencontre le poète Yves Bonnefoy. « De nombreux livres et textes sur l'art naissent de [leur] amitié[1]. »
Reconnaissance
[modifier | modifier le code]Il a fallu beaucoup de temps pour que l'importance de Hollan soit reconnue. Il a pu exposer régulièrement dans les galeries parisiennes ou européennes — Munich (1976, 1984)[6],[4], Hanovre (1980-1997)[6],[4], Paris (1983-1991, 1999)[6], Genève (1989)[6], Budapest (1993)[6] —, mais ce n'est qu'au tournant du millénaire que des institutions plus connues l'ont remarqué.
Des expositions ont eu lieu au musée Jenisch à Vevey (2001), au musée d'art de Joliette (2006), au musée Morandi à Bologne (2011)[7], au musée des Beaux-Arts de Budapest (2011)[8], au musée Fabre de Montpellier (2012)[9], au musée Granet[10], au château de Chambord[11], entre autres.
Œuvres (sélection)
[modifier | modifier le code]- Grand Arbre dans le Lot (1965)
- Causses des Gramat (1975)
- Chêne d'un jour (1994)
- Örökzöld tölgy
- Comme éj sznei (2006)
- Féktelen, nagy tölgy (2006)
- Triptyque Jésus, Marie et Jean (fusain), musée du Hiéron[12]
Publications (sélection)
[modifier | modifier le code]- Je suis ce que je vois, Le Temps qu'il fait, (ISBN 978-2749248028, présentation en ligne), rééd. sous le titre Alexandre Hollan. Je suis ce que je vois. Notes sur la peinture et le dessin 1975-2015, préface de Jean-Yves Pouilloux, Érès, coll. « Po & psy a parte », 2015
- La Danse de la nature (illustré), Pagine d'Arte, 2018 (ISBN 978-8896529980)
- Au Pont du diable : croquis 1995-2010, préface d'Yves Michaud, L'Atelier contemporain, 2019 (ISBN 979-1092444766)
- L' Arbre au-delà des images, avec Yves Bonnefoy, William Blake & Co, 2003 (ISBN 978-2841031313)
Références
[modifier | modifier le code]- Musée de Lodève 2016, p. 111.
- ↑ (hu) Biographie en langue hongroise sur btmfk.iif.hu.
- (hu) Biographie en langue hongroise sur artportal.hu.
- (de) Júlia Cserba, « Hollan, Alexandre », De Gruyter / by K. G. Saur - Allgemeines Künstlerlexikon Online, (lire en ligne)
.
- ↑ « Alexandre Hollan » dans le Delarge.
- (en) Bénézit dictionnaire des artistes
.
- ↑ Anne Elizabeth Philibert, « Alexandre Hollan, le peintre des arbres et des "vies silencieuses” », sur francetvinfo.fr, .
- ↑ (en) "The Visible Invisible". Selected works by Alexandre Hollan donated to the Museum of Fine Arts, Budapest.
- ↑ Alexandre Hollan – « L’invisible est le visible » au musée Fabre.
- ↑ Manuel Gros, « Aix : Hollan et Garache enrichissent la collection Planque à Granet XXe », sur laprovence.com, .
- ↑ Francis Marmande, « De la racine au ciel, Alexandre Hollan saisit les arbres dans leur érection continue », Le Monde, (lire en ligne).
- ↑ Triptyque Jésus, Marie et Jean, sur la Base Joconde.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Yves Bonnefoy, Alexandre Hollan : trente années de réflexions 1985-2015, Temps il Fait, (ISBN 978-2868532213, présentation en ligne).
- (en) Michael Brophy, « Dans un lieu où la nuit descend : Alexandre Hollan et Yves Bonnefoy », dans Michael Bishop and Christopher Elson, L’Art français et francophone depuis 1980, Contemporary French and Francophone Art, Rodopi, (lire en ligne), p. 111-116.
- Louise Warren, Le Livre des branches : dans l’atelier d’Alexandre Hollan, Le Pli, (ISBN 9782914932073).
- (en) Michael Bishop, « Seeing Being : Alexandre Hollan », dans Contemporary French Art1 : Eleven studies, Rodopi, (lire en ligne), p. 65-75.
- Audrey Bazin, Yves Bonnefoy, Jean-Pascal Léger, Alexandre Hollan : vies silencieuses, arbres : sur le motif ; grands arbres : travaux en atelier, suivi de : notes d'atelier, exposition galerie Vieille du Temple, Paris, 2 décembre 2010 - 29 janvier 2011, Pagine d'Arte, (ISBN 9788896529096, présentation en ligne).
- Yves Bonnefoy, Alain Madeleine-Perdrillat, Yannick Mercoyrol, Alexandre Hollan. L'expérience de voir, Somogy, (ISBN 9782757205228, lire en ligne).
- Florian Rodari, Alexandre Hollan, une monographie, éd. de Corvaloup, Bruxelles, 2014.
- Musée de Lodève, collectif (extrait), Alexandre Hollan. Questions aux arbres d'ici, Somogy, (ISBN 978-2-7572-1080-2, lire en ligne).
- (de) Péter Nádas, « Arbor mundi - Die mythopoetischen Formen in der Malerei Alexandre Hollan », dans Leni weint : Essays, Rowohlt verlag, (ISBN 9783644001367), p. 375-422.
- Michel Hilaire, Florence Hudowicz, L'invisible est le visible : donation Alexandre Hollan, musée Fabre, Snoeck, (ISBN 9789461615343).
- Vincent Bebert, Conversations sous les arbres avec Alexandre Hollan ; suivi d'un entretien avec Alain Madeleine-Perdrillat, Madrid/Paris, éditions el Viso, 2024, 222 p. (ISBN 978-8-4127-8776-4)
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :