Albert Joire-Noulens

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Albert Joire-Noulens
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Fonctions
Maire de Jaunay-Clan
-
Francis Girault (d)
Francis Girault (d)
Conseiller d'État en service extraordinaire
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Chef d'état-major de la Marine
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Commandant (d)
Force océanique stratégique
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Commandant (d)
Forces sous-marines
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Biographie
Naissance
Décès
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Grade militaire
Conflit
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Albert Joire-Noulens, né Albert-Charles Joire à Paris le et mort le dans la même ville, est un militaire français. Amiral, il est chef d'état-major de la Marine du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine et formation[modifier | modifier le code]

Albert-Charles Joire naît dans le 17e arrondissement de Paris, le , de Maurice Joire et Cécile Cerieix[1],[2]. Par décret du , il fait changer son nom, ainsi que celui de son épouse et de sa fille, en « Joire-Noulens »[3],[4].

Il entre à l'École navale le , en remplacement d'un élève démissionnaire[5]. Il est nommé aspirant de Marine le [6], et enseigne de vaisseau de 2e classe l'année suivante, le [7]. Son année d'école d'application sur le croiseur Jeanne d'Arc a lieu en 1938. Il est ensuite affecté au port de Cherbourg[8] et choisit de servir dans les forces sous-marines.

Il est également diplômé de l’École libre des sciences politiques (section diplomatique, 1944)[9].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Enseigne de vaisseau de 1re classe à compter du [10], Albert Joire-Noulens commence sa carrière à bord du sous-marin Aréthuse de 1939 à 1942[11]. Il sert ensuite sur deux navires sabordés à Toulon le  : le Strasbourg d'août à septembre 1942, puis le Colbert en novembre, en tant qu'adjoint au chef du service transmission[12]. De 1943 à 1947, il est officier en second de La Créole. Il est promu lieutenant de vaisseau en [13]. Par décret du , il est nommé commandant de l'Archimède, poste qu'il occupe jusqu'en 1949[14],[15].

En 1950, il est nommé chef de cabinet de l'amiral chef de la délégation française au Comité militaire permanent du groupe OTAN Méditerranée occidentale. Promu capitaine de corvette en [13], il devient stagiaire de l'École supérieure de guerre navale. Il exerce ensuite comme chef d'état-major des forces fluviales d'Indochine sud de 1952 à 1954, et devient commandant du destroyer Kabyle de 1955 à 1956.

Il intègre ensuite le bureau des études générales de l’état-major général des armées de 1956 à 1959, où le général d'armée Paul Ély lui confie le suivi des affaires nucléaires[15]. Il est promu capitaine de frégate en 1958[13].

De 1959 à 1960, il est chef du bureau opérations de l'état-major de l'amiral commandant en chef les forces françaises en Méditerranée (CECMED)[15]. Il est ensuite nommé à la tête de la première escadre de sous-marins de 1960 à 1961[16]. En 1961, il prend le commandement de l’escorteur Agenais et de la première division d’escorteurs rapides. Il est ensuite professeur à l'École supérieure de guerre navale pendant l'année 1962-1963, au cours de laquelle il est promu capitaine de vaisseau[13]. De 1963 à 1965, il intègre le bureau des études générales de l’état-major de la marine[15].

Albert Joire-Noulens est ensuite nommé commandant de l'École navale de 1965 à 1967, puis de l'École d’application militaire de l’énergie atomique de 1967 à 1969[16].

Il est promu contre-amiral en 1969 et devient adjoint du sous-chef d'état-major « matériel » de l’état-major de la marine[15]. À ce poste, il est chargé du projet « Cœlacanthe » (ce qui lui vaut le surnom « amiral Cœlacanthe »[17]) et supervise directement la « programmation des premiers SNLE et la conception des systèmes d’armes associés tout d’abord, la construction des grandes infrastructures ensuite, dont l’Île longue est un des principaux éléments, la sélection et la formation des personnels enfin sont autant de chantiers qui ont alors significativement progressé »[15]. La fonction exacte est représentant du chef d'état-major de la Marine au groupe opérationnel du Comité directeur du projet Cœlacanthe[15].

Il est ensuite nommé commandant des forces sous-marines (ALSOUMAR) le , dans un contexte marqué par la perte de la Minerve en 1968 et celle de l'Eurydice en 1970. Deux semaines après sa prise de fonction, un accident est évité de justesse sur le Flore. Interrogé au début du XXIe siècle par le Service historique de la défense, Albert Joire-Noulens indique que ces incidents majeurs causent alors des problèmes de recrutement et des tensions importantes au sein des forces sous-marines[18].

Il devient enfin le commandant de la Force océanique stratégique (ALFOST) à sa création le (la FOST étant alors composée uniquement des SNLE). Il est promu vice-amiral le et élevé aux rang et appellation de vice-amiral d’escadre le .

Chef d'état-major de la Marine[modifier | modifier le code]

Le , Albert Joire-Noulens est nommé en conseil des ministres chef d'état-major de la Marine et élevé aux rang et appellation d'amiral à compter du [9]. Durant son commandement, il mène une politique de « rajeunissement des cadres et engage la féminisation de la Marine »[16]. Il supervise également le déplacement d'une partie de la flotte française depuis l'arsenal de Brest au port militaire de Toulon en décembre 1974.

Il cherche également à démontrer que « la Marine donne lorsqu’il y a urgence »[15],[16]. Ainsi, au début de 1975, il ordonne au navire-école la Jeanne d'Arc, alors qu'elle approche de son port d'attache de Brest, de faire demi-tour pour rejoindre le Liban où la « Guerre de deux ans » vient d'éclater[16]. La même année, devançant son admission au service actif de plusieurs semaines, il envoie la frégate Tourville dans l'archipel des Comores, qui a proclamé unilatéralement son indépendance de la France le [16].

Il fait ses adieux aux armes le , lors d'une cérémonie dans la rade de Brest, au cours de laquelle l'escorteur Kersaint le salue de dix-neuf coups de canon[19]. Il quitte ses fonctions le .

Carrière civile et retraite[modifier | modifier le code]

Albert Joire-Noulens est nommé conseiller d’État en service extraordinaire du [20] au [15]. Il est également maire de la commune de Jaunay-Clan dans la Vienne de 1977 à 1983[1].

Il donne une série d'entretiens enregistrés par le Service historique de la défense le , les 4 et et les 15 et (fonds de la Marine, sous-série GG9, cote 1GG9).

Mort[modifier | modifier le code]

Albert Joire-Noulens meurt le à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce dans le 5e arrondissement de Paris. Une cérémonie d'hommage, présidée par l'amiral Pierre-François Forissier, alors chef d'état-major de la Marine, a lieu aux Invalides[16]. Il est ensuite inhumé à Jaunay-Clan le .

Grades militaires[modifier | modifier le code]

Les dates d'avancement d'Albert Joire-Noulens sont données dans sa notice bibliographique dans l'inventaire de la sous-série GG9 du Service historique de la défense[12].

Décorations[modifier | modifier le code]

La liste des décorations d'Albert Joire-Noulens est dans sa notice bibliographique dans l'inventaire de la sous-série GG9 du Service historique de la défense[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Biographie de l'amiral Joire-Noulens sur le site des traditions de l’École navale.
  2. Archives de Paris 17e, acte de naissance no 641, année 1915 (page 5/31) (avec mention marginale de décès)
  3. Demande de changement de nom, Journal officiel du 6 avril 1937, p. 3944.
  4. Avis paru au Journal officiel du 17 janvier 1939, p. 895.
  5. Liste d'admission supplémentaire à l'École navale, Journal officiel du 3 octobre 1935, p. 10652.
  6. Arrêté du 26 août 1936 portant nomination d'aspirant de Marine, Journal officiel du 26 août 1936, p. 9233.
  7. Décret du 5 mars 1938, Journal officiel du 10 mars 1938, p. 2827.
  8. Affectations des enseignes de vaisseau de 2e classe sortant de l'école d'application, Journal officiel du 4 octobre 1938, p. 11606.
  9. a et b « Le vice-amiral d'escadre Joire-Noulens remplace l'amiral de Joybert au poste de chef d'état-major de la marine », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Décret du 19 décembre 1939, Journal officiel du 22 septembre 1939, p. 11658.
  11. Taillemite 2002, p. 262.
  12. a b et c « Amiral Albert Joire-Noulens » [enregistrement]. Fonds : Archives orales; Série : GG; Cote : 9. Vincennes : Service historique de la défense (lire en ligne)..
  13. a b c et d Notice d'Albert Joire-Noulens dans le Who's who.
  14. Décret du 16 juin 1947 portant attribution d'un commandement, paru au Journal officiel du 20 juin 1947, p. 5719.
  15. a b c d e f g h et i Boureille 2011, p. 90.
  16. a b c d e f et g « Amiral Joire-Noulens (1915-2010) », Cols bleus, no 2960,‎ , p. 20 (lire en ligne).
  17. « Disparition. Albert Joire-Noulens, premier ALFOST », dans Bulletin de l'AEN, de l'AOVC et de la FAOMA, octobre 2010, p. XI.
  18. Extraits de témoignages de l'Amiral Joire-Noulens lors d'interviews en 2000-2003, sur le site d'Hervé Fauve consacré à la disparition de la Minerve (consulté le 10 février 2020).
  19. « L'amiral Joire-Noulens fait ses adieux aux armes », Cols bleus, 24 juillet 1976, reproduit sur le site des traditions de l’École navale.
  20. Décret portant nomination d'un conseiller d’État en service extraordinaire, Journal officiel, 21 juillet 1976, p. 4340.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]