Alain Finkielkraut

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Alain Finkielkraut
Alain Finkielkraut en 2014.
Fonction
Fauteuil 21 de l'Académie française
depuis le
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (74 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Alain Luc FinkielkrautVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Nationalités
polonaise (-)
française (depuis )
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
École polytechnique ( - )
France Culture (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Mouvement
Influencé par
Distinctions
Œuvres principales
  • Le Nouveau Désordre amoureux (1977)
  • La Défaite de la pensée (1987)
  • Le Mécontemporain. Charles Péguy, lecteur du monde moderne (1992)
  • Internet, l'inquiétante extase (2001)
  • L'imparfait du présent. Pièces brèves (2002)
  • Nous autres, modernes : Quatre leçons (2005)
  • La Querelle de l'école (2007)
  • Un cœur intelligent (2009)
  • Et si l'amour durait (2011)
  • L'Identité malheureuse (2013)

Alain Finkielkraut [alɛ̃ finkɛlkʁot][a] (du yiddish : [fɪŋkiːlˈkʁaʊ̯t][b]), né le à Paris, est un philosophe, écrivain, essayiste et producteur de radio français.

Agrégé de lettres modernes et titulaire d'une maîtrise de philosophie, il est l'auteur de nombreux essais sur la littérature, l'amour ou la modernité. Professeur au lycée technique de Beauvais (1974-1976), puis assistant-professeur invité à l'université de Californie à Berkeley (1976-1978), il enseigne à l'Institut universitaire Elie-Wiesel et exerce comme professeur d'histoire des idées au département humanités et sciences sociales de l'École polytechnique entre 1989 et 2014, année où il est élu membre de l'Académie française. Il anime depuis 1985 l'émission Répliques sur France Culture et intervient régulièrement dans l'espace médiatique français où il est régulièrement à l'origine de controverses et de polémiques.

Il s'est engagé dans le mouvement de mai 68 avant de rejoindre la « nouvelle philosophie » dans les années 1970. Devenu un intellectuel familier du public au cours des années 1980, il développe alors une réflexion propre sur l'identité, la mémoire et l'intégration par l'école. Dans ce contexte, il s'est exprimé sur des questions politiques comme la judéité, le nationalisme, la colonisation, le sionisme, la notion d'identité, l'antisémitisme et le racisme, sur le multiculturalisme, sur les failles du système éducatif français, ou encore sur les guerres de Yougoslavie — prises de positions qui ont parfois fait l'objet de vives controverses.

Il est officier de la Légion d'honneur depuis 2009 et lauréat de nombreux prix pour ses essais.

Biographie

Situation personelle

Alain Finkielkraut naît à Paris le de Daniel et Janka Finkielkraut, réfugiés juifs polonais. Daniel Finkielkraut[1], né le à Varsovie, maroquinier, a quitté la Pologne dans les années 1930 en raison de l'antisémitisme et a survécu à la déportation en 1941 à Auschwitz[2],[3]. Il est déporté dans le convoi no 5, en date du , de Beaune-la-Rolande vers Auschwitz. Sa dernière adresse est au 47 rue Albouy, dans le 10e arrondissement de Paris. Les grands-parents paternels d'Alain Finkielkraut, habitant à la même adresse, Aron Finkielkraut et Terner Finkielkraut, sont déportés par le convoi no 36, en date du , du Camp de Drancy vers Auschwitz. Aron Finkielkraut est né le à Varsovie et Terner Finkielkraut (née Chelemer) est née le à Gąbin en Pologne[4].

Janka, née sous le prénom de Laura dans la ville de Lviv alors polonaise, a survécu à l'extermination de sa famille dans les camps d’extermination allemands en Pologne[5] et s'est d'abord réfugiée en Allemagne, puis à Anvers, en Belgique[6]. Elle adopte définitivement le prénom de « Janka » figurant sur ses faux papiers[7]. En 1950, Daniel et Janka Finkielkraut et leur fils unique Alain Luc bénéficient d'une naturalisation collective de l'État français[8], le nom donné à l'enfant reprend les initiales des noms des grands-parents (Aaron, Lazare) en les francisant[9].

Après ses études secondaires, Alain Finkielkraut prépare, au lycée Henri-IV, le concours d'entrée des Écoles normales supérieures. En 1968, il échoue au concours d'entrée de l'ENS de la rue d'Ulm[10] mais est reçu à celui de l'ENS de Saint-Cloud, en 1969. En 1972, il obtient l'agrégation de lettres modernes[10]. Il est aussi titulaire d'une maîtrise de philosophie[11]. D'après Pascal Bruckner, Finkielkraut se serait fait réformer du service militaire par simulation[12].

En 1974, Alain Finkielkraut est professeur de français au lycée technique de Beauvais. De 1976 à 1978, il enseigne au département de littérature française de l'Université de Californie à Berkeley. Il se marie en 1985 avec l'avocate Sylvie Topaloff[13]. La même année, il devient l'animateur de Répliques sur France Culture, et de novembre 1989 à 2014, professeur d'histoire des idées à l'École polytechnique. En 2000, il co-fonde l'Institut d'études lévinassiennes[14]. Critique médiatisé des réformes du système éducatif français, il est consulté par l'État sur les questions scolaires (il fait notamment partie de la commission Thélot, dont il démissionne par désaccord avec le contenu du rapport final)[15].

Le , il est élu à l'Académie française pour succéder au fauteuil 21 à l'écrivain Félicien Marceau, par 16 voix sur 28 votes, dès le premier tour[16],[17]. Son élection est critiquée par certains académiciens[Qui ?] reprochant le caractère « clivant » du personnage[18] alors que d'autres saluent « une reconnaissance qui le consacre comme acteur de l’Histoire de la philosophie et figure active du monde intellectuel français »[19]. À la rentrée 2014, Alain Finkielkraut prend sa retraite de l'École polytechnique, où il est remplacé par le philosophe Michaël Fœssel[8]. Le [c], il est accueilli sous la Coupole par Pierre Nora[20] et prononce l'éloge de Félicien Marceau[21].

Engagements

Dans sa jeunesse, Alain Finkielkraut est maoïste, membre actif de l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (UJCml). Sans renier ce premier engagement, il s'éloigne de ses camarades politiques en soutenant Israël lors de la guerre du Kippour, en 1973. Dans les années 1980, il soutient les chrétiens du Liban[précision nécessaire]. En 1989, il co-signe un appel dans Le Nouvel Observateur avec notamment Régis Debray et Élisabeth Badinter, appelant à faire interdire le foulard islamique à l'école[22].

Années 1990

Dans les années 1990, il est avec Bernard-Henri Lévy parmi les premiers intellectuels à s'engager pour une intervention occidentale en ex-Yougoslavie, dans un climat plutôt hostile (la position officielle de la France et de son président François Mitterrand étant à l'époque pro-serbe). Il défend également le droit de la Croatie à la sécession contre la Grande Serbie bâtie sur les ruines de l'ex-Yougoslavie, au nom du principe de la défense des « petites nations » comme gage de liberté. En 1998, il est témoin des parties civiles au procès en appel de Roger Garaudy pour contestation de crimes contre l'humanité[23].

Années 2000

Dans les années 2000, il condamne la seconde intifada et critique le silence du gouvernement PS de Lionel Jospin au sujet de la montée de l'antisémitisme en France. Lors de l'élection présidentielle de 2002, il fait un discours devant le Panthéon pour protester contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour du scrutin[24]. Il dénonce également les positions de l'humoriste Dieudonné, qu'il accuse de prôner l'antisémitisme au nom de la défense des Noirs et qu'il estime représentatif d'un « nouvel antisémitisme proféré au nom de l'antiracisme ». Il juge à ce titre Dieudonné plus dangereux que le Front national[25].

Années 2010

Dans le cadre de l'élection présidentielle française de 2017, Alain Finkielkraut indique qu’il a voté pour Manuel Valls à la primaire de la gauche[26]. En vue du second tour de la présidentielle, qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, il apporte son soutien au candidat d’En marche[27].

Œuvre radiophonique et éditoriale

Depuis 1985, Alain Finkielkraut produit et anime chaque semaine une émission sur France Culture, Répliques. Il y reçoit des invités qu'il fait dialoguer, présentant souvent des oppositions marquées, et où il introduit une troisième voix, la sienne, en réplique.

Répliques a donné lieu à plusieurs publications thématiques, rassemblant des comptes rendus d'émissions, notamment Enseigner les lettres aujourd'hui (Tricorne, 2003) sur les questions d'enseignement ; Ce que peut la littérature (Stock, 2006) sur le pouvoir et la valeur de la culture livresque ; Qu'est-ce que la France (Stock, 2007) sur l'identité française et la question de la nation ; La querelle de l'école (Stock, 2007) sur les mutations et les finalités du système éducatif ; L'Interminable écriture de l'extermination (Stock, 2010) sur la littérature de la Shoah ; Pour rendre la vie plus légère (Stock, 2020), recueillant des émissions auxquelles Mona Ozouf a participé, en particulier sur les femmes, la littérature et l'histoire.

Finkielkraut intervient aussi sur la radio communautaire juive RCJ, où il chronique des questions d'actualité. Il y anime l'émission d'opinion Qui vive jusqu'en , et jusqu'à l’émission L’esprit de l’escalier avec la journaliste Élisabeth Lévy, le dimanche, de 12h à 12h30. Il collabore également au magazine Causeur de Lévy qui publie des morceaux choisis de l'émission depuis . Finkielkraut est aussi régulièrement invité sur des plateaux de télévision qui en font une figure célèbre du débat public.

En parallèle de cette activité médiatique, Alain Finkielkraut collabore à plusieurs revues dont Arguments et Égards, et écrit de nombreux essais sur les thèmes qu'il affectionne : l'amour, l'identité juive, la nation française, la littérature et la nostalgie.

Les références de Finkielkraut

Alain Finkielkraut se réclame de plusieurs intellectuels critiques de leur temps. De Hannah Arendt, il retire son analyse du totalitarisme et plus particulièrement sa réflexion sur la Banalité du mal, mais aussi son analyse de La Crise de la culture dans les sociétés modernes. La critique de la modernité passe aussi, chez lui, par la lecture de Charles Péguy, à qui il consacre son essai Le Mécontemporain, Charles Péguy, lecteur du monde moderne (1992)[28].

Finkielkraut a également souvent évoqué l'influence que le romancier Milan Kundera a exercée sur lui : il l'aurait en particulier aidé à se départir de son lyrisme spontané, hérité de Mai 68, et à découvrir la complexité du monde. Ils pensent tous deux que le roman jette sur la condition humaine une lumière qu’il est seul à pouvoir proposer, dans la mesure où, à la différence de la philosophie dont les concepts sont tranchés, il en restitue l’ambiguïté fondamentale.

À partir de La Sagesse de l'amour, sorti en 1984 et récipiendaire du prix européen de l'essai Charles-Veillon, Alain Finkielkraut dit aussi sa dette envers l'œuvre d'Emmanuel Levinas.

La « pensée 68 », le progressisme et le conservatisme

Le Nouveau Désordre amoureux, écrit en 1977 avec Pascal Bruckner, est l'ouvrage qui a rendu Finkielkraut célèbre. Le livre s'attaque au « mythe de la Révolution sexuelle », qui serait issue de Mai 68 et des théories de Gilles Deleuze et Félix Guattari, de Guy Debord et des situationnistes. Selon la lecture de Finkielkraut et Bruckner, Deleuze et Guattari nient l'amour ou, en tout cas, affirment que l'amour en tant que valeur abstraite serait une chose « ignoble ». Finkielkraut et Bruckner affirment a contrario l'existence de l'amour et son impossible réforme : [réf. nécessaire] « L’amour ne se prête pas à la révolution ». [réf. nécessaire] Ils voient tous deux les femmes comme les victimes de cette idéologie.

Proche du mouvement des « nouveaux philosophes », Alain Finkielkraut s'oppose à ce qu'il appelle « l'idéologie du progressisme », que les héritiers de mai 68 auraient rendu dominant dans la sphère intellectuelle française et dans lequel il décèle un aveuglement :

« Le progressisme, c'est l'idée que tout est politique, et qu'en effet on peut accéder à un monde meilleur par un bouleversement radical des institutions, par la révolution ou l'élimination des méchants. [...] Nourrie de cette espérance, la gauche progressiste ne voulait pas voir les horreurs commises en son nom. Et quand elle les voyait et finissait par condamner le communisme soviétique, c'était pour reporter aussitôt son impatience messianique sur Cuba ou sur la Chine. La gauche anti-totalitaire, à l'inverse, s'est inspirée de Soljenitsyne et des dissidents pour dénoncer non seulement l'écart entre l'idéal communiste et la réalité, mais aussi le danger d'un idéal d'éradication définitive du mal[29]. »

Bien qu'opposé au progressisme, Finkielkraut entend se distinguer tant de la gauche que de la droite contemporaine :

« La gauche n'a que le mot "changement" à la bouche alors qu'il s'agit de sauver les meubles. Mais je ne suis pas de droite pour autant car la gauche, la droite et le centre parlent d’une seule voix : la voix de l'économie. Qu'il s'agisse des ravages du néotourisme ou de la démesure du football, nos représentants raisonnent exclusivement en termes de rentabilité[30]. »

Au sujet du conservatisme, il précise :

« N'étant pas moi-même un héritier, je n'ai aucune raison de plaider pour le maintien des privilèges et je ne souhaite nullement figer l'ordre social. Si je suis conservateur, c'est au sens écologique, mais cette écologie, ce principe de sauvegarde, ne doit pas se limiter à la terre, il doit englober la culture, la langue et aussi la douceur des manières[30]. »

L'identité juive, Israël et le nouvel antisémitisme

Dans Le Juif imaginaire (1981), Alain Finkielkraut interroge l'identité des juifs de sa génération, athées et nés après la guerre. Il affirme que la mémoire du génocide requiert de leur part une posture qui ne soit ni indifférence ni identification. Il défend le devoir de mémoire mais rappelle que les descendants des victimes n'ont aucun titre à se présenter eux-mêmes comme des victimes qu'ils ne sont pas. À la question de la mémoire de la Shoah, il consacre les essais L'Avenir d'une négation : réflexion sur la question du génocide (Seuil, 1982) et La mémoire vaine : du crime contre l'humanité (Gallimard, 1989). En 2000, il publie Une voix vient de l'autre rive, dans le fil du Juif imaginaire : comment ne pas oublier sans s'identifier, comment transmettre sans s'approprier une tradition qui, universelle, n'appartient à personne en particulier ?

Au nom de l'autre : réflexion sur l'antisémitisme qui vient (2003) est un essai sur ce qu'il perçoit comme la résurgence d'insultes et d'actes antisémites :

« Il faut du courage pour porter une kippa dans ces lieux féroces qu'on appelle cités sensibles et dans le métro parisien : le sionisme est criminalisé par toujours plus d'intellectuels, l'enseignement de la Shoah se révèle impossible à l'instant même où il devient obligatoire, la découverte de l'Antiquité livre les Hébreux au chahut des enfants, l'injure « sale juif » a fait sa réapparition (en verlan) dans presque toutes les cours d'école. Les Juifs ont le cœur lourd et, pour la première fois depuis la guerre, ils ont peur. »

— Citation extraite de Au nom de l'autre, réflexion sur l'antisémitisme qui vient[31].

Ce climat menaçant serait légitimé par un antisémitisme intellectuel « de gauche » et « progressiste » au nom de la dénonciation d'Israël : « Hier, Céline ou Drumont reprochaient aux Juifs leur cosmopolitisme, leur manque de patrie ; aujourd'hui, c'est leur trop-plein de patrie que les antisémites leur reprochent, leur attachement à une communauté et à un pays ». Cet attachement serait celui porté à la fois à Israël et à la France.

Finkielkraut critique en même temps les immigrés qui s'en prennent aux Juifs, les intellectuels qui les légitiment, et les Juifs français qui ne se sentent pas français à part entière. Après une série d'actes traduisant, selon lui, une « nouvelle vague d'antisémitisme et d'anti-républicanisme » de la part de populations issues de l'immigration postcoloniale, il écrit dans le magazine juif L'Arche :

« Cette fois, ce sont les victimes potentielles de l’exclusion et du racisme qui sont les fers de lance de cet antisémitisme violent. […] Pour la première fois, nous sommes dans le même bateau. C’est une judéophobie qui emprunte son argumentaire à l'antisémitisme apocalyptique de l’Europe des années trente mais qui se nourrit de l’exploitation du conflit israélo-palestinien. […] Le gouvernement est très coupable de ne pas défendre la République quand elle est attaquée, sous prétexte qu’elle l’est par d’autres gens que ceux dont on a l’habitude. Mais on aurait tort d’isoler complètement les manifestations antisémites d’un mouvement plus vaste dont les Juifs ne sont pas les seules cibles. Ce n’est pas le moment de nous désolidariser de la France en l’accusant puisque la haine dont nous sommes l’objet vise aussi la France[32]. »

La critique de l'école et de la culture

À partir de La Défaite de la pensée (1987), Finkielkraut s'alarme de la menace que fait peser sur la pérennité de la haute culture le triomphe de la culture de masse. Il dénonce l'impasse du « tout culturel », qui confond selon lui toute activité avec un fait de culture, et la politique du « tout culturel » du ministre de la Culture de l'époque (Jack Lang). Il considère que « l'École suit cette même pente […] qui la détruit »[33]. Il prend ainsi parti dans la « querelle de l'école », initiée dans les années 1980 par des pamphlets comme De l'école de Jean-Claude Milner. Il fustige l'école française issue des réformes des « pédagogues », qui, selon lui, sacrifient la transmission.

Finkielkraut s'affirme de cette façon comme défenseur d'un modèle d'école chargé de la transmission du patrimoine littéraire, mais aussi creuset pour l'assimilation culturelle des enfants d'immigrés défavorisés. En 2008, il critique l'optimisme de François Bégaudeau, auteur du roman Entre les murs consacré au collège d'une ZEP, l'opposition affichée de Bégaudeau aux méthodes d'enseignement orthodoxes et le choix du jury de Festival de Cannes de remettre la Palme d'or à l'adaptation cinématographique du roman, choix que Finkielkraut considère comme idéologique[34].

Dans l'article « La révolution culturelle à l'école », publié dans Le Monde le , il invoque Jaurès, qui « voulait que les enfants du peuple reçoivent une culture équivalente à celle que recevaient les enfants de la bourgeoisie ». Il déplore ce qu'il perçoit comme la détérioration du système scolaire sous l'effet du conformisme et de la culture de masse :

« Les parents instruits et avisés de la bourgeoisie rêvent aujourd'hui que leurs enfants bénéficient d'une culture équivalente à celle qu'ils ont reçue et ils sont prêts à y mettre le prix. Ils usent de tous les stratagèmes, de tous les subterfuges et de tous les déménagements pour trouver une école primaire, puis un collège, puis un lycée — privé ou public — où la communication n'a pas détrôné la transmission, où l'émulation n'est pas taboue, où l'idée de mérite est considérée comme un acquis démocratique et non comme un scandale pour la démocratie, où l'on ne s'adosse pas à la misère pour faire honte à la pensée, où d'autres dimensions de la réalité sont prises en compte que l'environnement social et d'autres dimensions du temps que l'actualité, où la différence entre information et connaissance n'est pas tombée dans l'oubli, où la laïcité n'a pas été vaincue par l'idolâtrie des consoles. »

Selon Élisabeth de Fontenay, philosophe proche d'Alain Finkielkraut[35], sa position est « une passion de cette école à la française, dont il constate avec désespoir qu’elle n’a pas su être offerte aux enfants défavorisés comme une chance réelle d’intégration, et qu’elle ne fonctionne plus correctement que pour les enfants des bourgeois[36]. »

Dès la démocratisation du réseau Internet au début des années 2000, Alain Finkielkraut a publié avec Paul Soriano Internet : l'inquiétante extase, livre dans lequel il conteste les bienfaits de la mise en place de ce réseau universel[37]. En 2009, il déclare lors de l'émission Arrêt sur images :

« Ce que je constate, c'est que sur Internet, on passe de plus en plus de photos, d'images volées. C'est une des règles d'internet. Telle ou telle conférence est tenue dans un cercle plus ou moins privé, et paf, on la diffuse sur Internet[38]. »

Distinctions

Prises de position et controverses

Michaël Fœssel et Alain Finkielkraut en 2014.

Critiques

Comptant Finkielkraut parmi les « disciples de Foucault issus du maoïsme », Didier Eribon parle à leur propos d'« un effondrement de l'exigence intellectuelle »[41]. Après avoir mentionné le soutien concret initialement accordé au jeune essayiste par son ainé, il rapporte en ces termes la déception de Michel Foucault face à l'essai de Finkielkraut sur le négationnisme[42] qu'il avait lui-même suscité :

« Foucault avait donné à Finkielkraut l'idée de faire un livre pour étudier le rapport de certaines traditions de gauche — au XIXe siècle notamment — à l'antisémitisme. Quand il vit arriver le livre, quelques mois plus tard, il me dit : « Je croyais qu'il allait se lancer dans une recherche sérieuse, et je vois arriver ça, ce petit truc baclé ! (...) Quand je pense que si c'était moi qui avais publié ça, Le Monde aurait dit : « Qu'est-ce que c'est que cette merde ? »[43]. »

Le sociologue Michel Wieviorka estime qu'Alain Finkielkraut

« fait partie de cet ensemble d'intellectuels qui, depuis 25 ans, ont mis en avant une vision outrée et "républicaniste" de l'idée républicaine. Du coup, ses propos sont devenus de plus en plus incantatoires et éloignés des réalités. Ils ont été démentis par le fonctionnement même des institutions françaises. À force de tenir en permanence un discours vantant les promesses de la République, alors que ces mêmes promesses ne sont pas tenues pour tout le monde, Finkielkraut s'est enfermé dans une logique incantatoire, qui ne peut déboucher que sur des propos extrêmes et sur l'appel à la répression policière[44]. »

Wieviorka a également pointé un paradoxe d'Alain Finkielkraut, qualifiant l'intellectuel de « républicano-communautariste » : « Il prêche l’idée républicaine un jour sur France Culture et, le lendemain, dans Haaretz ou sur des radios juives, il se présente comme un intellectuel participant au monde juif. » Le géopolitologue Pascal Boniface, par ailleurs critiqué par Finkielkraut, émet un jugement analogue, observant chez l'intellectuel des « contradictions entre un universalisme revendiqué et un communautarisme forcené[45]. »

Pierre Bourdieu, dans Interventions 1961-2001, en 2002, fait d'Alain Finkielkraut l'exemple typique de ce qu'il appelle le « pauvre Blanc de la culture » :

« Le problème que je pose en permanence est celui de savoir comment faire entrer dans le débat public cette communauté de savants qui a des choses à dire sur la question arabe, sur les banlieues, le foulard islamique... Car qui parle (dans les médias) ? Ce sont des sous-philosophes qui ont pour toute compétence de vagues lectures de vagues textes, des gens comme Alain Finkielkraut. J'appelle ça les pauvres Blancs de la culture. Ce sont des demi-savants pas très cultivés qui se font les défenseurs d'une culture qu'ils n'ont pas, pour marquer la différence d'avec ceux qui l'ont encore moins qu'eux. […] Actuellement, un des grands obstacles à la connaissance du monde social, ce sont eux. Ils participent à la construction de fantasmes sociaux qui font écran entre une société et sa propre vérité[46]. »

Dans l’ouvrage collectif Antisémitisme, l’intolérable chantage, Israël-Palestine, une affaire française (La Découverte, 2003), Éric Hazan reproche à Alain Finkielkraut une perte d'objectivité au sujet d'Israël, et voit en lui « la Star Academy du sionisme français[47]. »

Après avoir longuement dialogué avec lui en 2009, autour du conflit israélo-palestinien et de l'identité nationale, le philosophe maoïste Alain Badiou estime désormais qu'Alain Finkielkraut est tombé dans une « trappe obscure » où « ça sent le moisi, et pire encore », refuse ses invitations et dit l'abandonner dans ce qu'il nomme son « trou ». Il lui reproche de ne pas avoir suivi ses « conseils éclairés » et, au contraire d'avoir développé un concept « néo-nazi d'État ethnique », d'« instrumentaliser la question juive » et d'être « tourné vers le Mal de notre époque »[48].

Finkielkraut est-il un philosophe ?

Les biographies de Finkielkraut ou les médias ou les encyclopédies le présentent très souvent comme un philosophe[49],[50]. Toutefois, certains lui dénient ce titre. Pour Éric Aeschimann dans le Nouvel Observateur, « si, comme l'expliquait Deleuze, philosopher, c'est fabriquer des concepts, Finkielkraut n'est pas philosophe »[51]. Pierre Nora, dans son discours de réception d'Alain Finkielkraut à l'Académie Française propose une synthèse : « Vous vous définissez comme philosophe, philosophe et écrivain. Philosophe d’un genre cependant très particulier, non professionnel. Vous partagez avec votre génération des vingt ans en 1968 ce mouvement qui consiste, dans le sillage de Michel Foucault, à détourner la philosophie vers des thèmes qui n’étaient pas les siens dans le discours classique et universitaire pour montrer la pertinence des analyses philosophiques sur des objets d’actualité, traditionnellement plutôt réservés aux sociologues ou aux historiens. Et du même coup, vous devenez l’homme de la pensée avec et de la pensée contre. »[52].

Affaire Kusturica

Pendant les guerres de Yougoslavie, aux côtés de Bernard-Henri Lévy, Finkielkraut est à l'avant-garde d'un front de défense des Croates et des Bosniaques, sensibilisant l'opinion publique française à leur sort[53].

Il critique le film Underground d'Emir Kusturica, lorsque celui-ci reçoit la palme d'or à Cannes : il dénonce une œuvre pro-serbe et accuse son auteur d'être nostalgique de la Grande Serbie[54]. Il écrit ainsi : « En récompensant Underground, le jury de Cannes a cru distinguer un créateur à l'imagination foisonnante. En fait, il a honoré un illustrateur servile et tape-à-l'œil de clichés criminels ; il a porté aux nues la version rock, postmoderne, décoiffante, branchée, américanisée, et tournée à Belgrade, de la propagande serbe la plus radoteuse et la plus mensongère. » Emir Kusturica lui répondra dans une tribune intitulée Mon imposture et également publiée dans Le Monde[55],[56] :

« Je ne comprends toujours pas que Le Monde ait publié le texte d'un individu qui n'avait pas vu mon film, sans que personne ait cru bon de le signaler. »

Face à ces remarques ironiques de Kusturica, Finkielkraut se justifiera dans un entretien à Libération en admettant qu'il n'avait pas vu le film et en renouvelant, après l'avoir vu, ses critiques[57].

Affaire Oriana Fallaci

Le , Alain Finkielkraut commente l'ouvrage de la journaliste italienne Oriana Fallaci, La rage et l'orgueil, au contenu très polémique et hostile aux musulmans, en ces termes :

« Oriana Fallaci a l'insigne mérite de ne pas se laisser intimider par le mensonge vertueux. Elle met les pieds dans le plat, elle s'efforce de regarder la réalité en face. Elle refuse le narcissisme pénitentiel qui rend l'Occident coupable de ce dont il est victime. Elle prend au mot le discours et les actes des adversaires. Mais, comme elle en a gros sur le cœur, elle va trop loin. Elle écrit avec des Pataugas. Elle cède à la généralisation. Elle ne résiste pas à la tentation d'enfermer ceux qu'elle appelle les fils d'Allah dans leur essence mauvaise. C'est ce qui permettra à la vertu de reprendre la main et à Télérama de dénoncer la lepénisation des esprits dans une Europe contaminée par le « virus » populiste. »

— « ancien.lepoint.fr »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)

La position d'Alain Finkielkraut déclenche une polémique : Le Monde diplomatique l'accuse de faire le lit de l'islamophobie[58]. Le philosophe précisera ensuite qu'il estime qu'Oriana Fallaci « succombe au racisme » et que lui-même n'est pas l'ennemi des musulmans[59].

Appel contre les « ratonnades anti-Blancs »

Suite à de violentes agressions lors d'une manifestation lycéenne le contre les lois Fillon, une pétition est lancée le par la branche française du mouvement sioniste Hachomer Hatzaïr et par Radio Shalom. Le texte déclare que « aujourd’hui les manifestations lycéennes sont devenues, pour certains, le prétexte à ce que l’on peut appeler des "ratonnades anti-blancs". » Alain Finkielkraut était l'un des premiers signataires[60], aux côtés de Jacques Julliard, Bernard Kouchner, Pierre-André Taguieff, Chahdortt Djavann, Élie Chouraqui et Ghaleb Bencheikh.

À la suite de la publication de ce texte, Alain Finkielkraut déclare : « Les violences lors des manifestations lycéennes relèvent du même phénomène que le nouvel antisémitisme. Aujourd'hui, un certain nombre d'immigrés se recomposent une identité dans une haine des juifs et de la France, une haine judéophobe et francophobe ».

Des militants antiracistes se sont opposés à ce texte. Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l'homme (LDH) considère que qualifier de racistes ces jeunes Noirs des cités est « réducteur ». Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) déclare : « On veut éteindre un incendie avec un bidon d'essence, dit-il. Je ne crois pas que ces manifestations soient animées exclusivement par la haine du Blanc. On ne peut donner une lecture ethnique à une violence sociale. » Laurent Mucchielli considère que « C'est toujours le même processus de construction des "ennemis de la République". On diabolise les jeunes des cités et on refuse de s'interroger sur la ghettoïsation. »[61]

Entretien de 2005 dans le journal Haaretz

À la suite des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, Alain Finkielkraut donne une interview au quotidien israélien Haaretz[62] dont la traduction d'extraits par Le Monde provoque certaines réactions négatives, notamment les passages :

  • « En France, on aimerait bien réduire ces émeutes à leur dimension sociale, les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation, contre la discrimination dont ils souffrent, contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont des Noirs ou des Arabes avec une identité musulmane. Regardez ! En France il y a aussi des immigrés dont la situation est difficile — des Chinois, des Vietnamiens, des Portugais — et ils ne prennent pas part aux émeutes. C'est pourquoi il est clair que cette révolte a un caractère ethnique et religieux. »
  • « Les gens disent que l'équipe nationale française est admirée par tous parce qu'elle est black-blanc-beur. En fait, l'équipe de France est aujourd'hui black-black-black, ce qui provoque des ricanements dans toute l'Europe. »

Le MRAP annonça qu'il envisageait de porter plainte contre des propos qu'il considère comme racistes[63] puis revient sur son annonce. L'Humanité écrit que « Finkielkraut s’abîme dans une diatribe raciste[64] ». Des collègues d'Alain Finkielkraut, enseignants et chercheurs de l'École polytechnique, publient à l'initiative de Gilles Dowek une pétition protestant contre le « projet colonial » qu'ils jugent sous-entendu par les propos d'Alain Finkielkraut dans Haaretz[65].

Le , Alain Finkielkraut réagit à la polémique en ces termes : « Je présente des excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessés. […] La leçon, c'est qu'en effet je ne dois plus donner d'interview, notamment à des journaux dont je ne contrôle pas ou je ne peux pas contrôler le destin ou la traduction[66]. » Il précise : « Je n'ai en moi aucun mépris ou de haine à l'égard de quelque collectivité que ce soit. Je me sens solidaire par vocation des nouveaux immigrés en France et notamment des immigrés de la deuxième ou troisième génération[67]. »

Ses détracteurs, comme Acrimed, pointent la propension d'Alain Finkielkraut à tenir des propos sujets à controverse puis à s'en défausser au motif de déformations et de maladresses[68]. En 2006 et 2007, Alain Finkielkraut précise sa pensée dans plusieurs interviews et revient sur les déformations de ses propos[69],[70] : disant « n'avoir pas contrôlé la formulation de l'article » non plus que sa traduction, il dénonce le montage de l'interview par « des journalistes qui voulaient lui nuire ».

La philosophe Élisabeth de Fontenay, proche d'Alain Finkielkraut[35], dénonce une campagne de calomnie envers l'intellectuel[71] :

« Pour lui, en effet, ce que les émeutes des banlieues ont d’abord manifesté, est l’effondrement de la mission d’égalisation des chances, impartie à l’éducation nationale. Et même si on peut lui reprocher de ne pas rappeler que des diplômés de l’enseignement supérieur trouvent d’autant moins de travail qu’ils sont issus de l’immigration, il aura vraiment fallu une bonne dose de mauvaise foi pour rattacher la brutalité des propos tenus à autre chose qu’à une passion de cette école à la française, dont il constate avec désespoir qu’elle n’a pas su être offerte aux enfants défavorisés comme une chance réelle d’intégration, et qu’elle ne fonctionne plus correctement que pour les enfants des bourgeois[71]. »

Dans son essai Après la démocratie, le sociologue Emmanuel Todd revient sur cette polémique et écrit[réf. à confirmer] : « Jamais en France, on n’eût toléré que des émeutiers soient caractérisés par la couleur de leur peau, si ce blasphème antirépublicain n’avait été le fait d’un intellectuel juif, auquel la sacralisation de la Shoah garantit une protection plus sûre que le passé colonial aux jeunes de banlieue. Dans cet entretien comme ailleurs, il a proposé une lecture ethnicisée et raciale des émeutes de banlieue. »

Incidents lors d'une « Nuit debout »

Le , Alain Finkielkraut assiste à quelques prises de paroles lors de l'assemblée générale de Nuit debout, avant de visiter plusieurs stands de la manifestation[72]. Alors qu'il s'éloigne, il est pris à partie par une quinzaine de manifestants[73], qui le huent, l'insultent et lui demandent de « se casser », ce à quoi il répond par des insultes et menaces[74],[75]. Il aurait également été l'objet de crachats[72],[76]. Selon deux des manifestants qui l'ont escorté, il n'était pas contraint de partir[75]. En réaction, Alain Finkielkraut déclare qu'« on est entre soi à Nuit debout »[77] et dénonce le « totalitarisme » du mouvement[78], déclarant aux journalistes : « J’ai été expulsé d’une place où doivent régner la démocratie et le pluralisme, donc cette démocratie c’est du bobard, ce pluralisme c’est un mensonge. D’autant que je ne venais que pour écouter […]. »[79]. Cet incident provoque des réactions indignées de la classe politique française[80].

Élection de Sadiq Khan à la mairie de Londres

Le , lors de son émission hebdomadaire L’Esprit de l'escalier sur Radio Communauté Juive (RCJ), Alain Finkielkraut déclare à propos de l'élection du nouveau maire de Londres, Sadiq Khan : « Nous avons assisté à un duel entre celui qu'on a présenté comme le candidat musulman, fils d’un chauffeur d’autobus immigré du Pakistan et le fils d’un milliardaire juif […] être un héritier tend à devenir un handicap politique. En société multiculturelle, la noblesse consiste à venir d’un milieu défavorisé et immigré […] cette image de la victoire du musulman pauvre sur le juif riche me laisse un goût amer »[81]. Déclarations vivement critiquées par Guillaume Weill-Raynal sur son blog de Mediapart[82].

Réaction à l'élection de Donald Trump

En , à la suite des résultats de l’élection présidentielle américaine de 2016, Alain Finkielkraut déclare dans l’émission radiophonique L’esprit de l’escalier sur la radio communautaire juive RCJ, que Donald Trump est « un gros con qui ne paye pas ses impôts et dont les « towers » défigurent les villes américaines »[83].

Propos sur les féministes

En , ses propos sur les féministes, qui seraient selon lui des « mauvaises joueuses d'un nouveau type ne reconnaissant pas leur victoire », au cours d'une émission sur France Inter ont déclenché une polémique et de nombreuses réactions d’indignation[84].

Propos sur les « non-souchiens » durant l'hommage à Johnny Hallyday

Le sur la radio RCJ, Alain Finkielkraut dit que « le petit peuple des petits blancs est descendu dans la rue pour dire adieu à Johnny. Il était nombreux et il était seul. [...] Les non-souchiens brillaient par leur absence[85]. »

En réaction à ces propos le , le journaliste Claude Askolovitch écrit dans le journal Slate : « il pense ainsi, Alain Finkielkraut, que le réel n’est qu’une césure ethnique. Ne le penserait-il pas qu’il en serait resté à son antienne sur les valeurs. Il n’aurait été "que" réactionnaire. Mais il fallait que sorte, non pas malgré lui, mais au plus profond de ce qu’il pense, la guerre des races qu’il redoute mais à laquelle il travaille[86]. »

Thomas Guénolé affirme que ces propos définissent Alain Finkielkraut comme un raciste[87].

Agressions antisémites lors d'une manifestation de Gilets jaunes

Le , lors d'une manifestation de Gilets jaunes, alors même qu'il avait précédemment affiché son soutien à ce mouvement[88], Alain Finkielkraut est pris à partie près de chez lui, par des individus portant des gilets jaunes qui l'abreuvent d'insultes antisémites[89],[90]. Cet événement suscite l’indignation quasi-générale de la classe politique, dont celle du président de la République française[91], bien que des personnalités proches de l'extrême gauche et des indigénistes selon le Figaro, tels que Jean-Pierre Mignard, Thomas Guénolé, Aude Lancelin et Yassine Belattar, le minimisent[92]. Selon Alain Finkielkraut, ses agresseurs sont « un mélange de gens des banlieues, de l'extrême gauche et peut-être aussi des soraliens », et ne sont pas « des Gilets jaunes d'origine ». Un individu supposé proche de la mouvance islamiste est suspecté par les autorités d'être l'une des personnes l'ayant insulté[93],[94]. Le , l'émotion suscitée par ces agressions verbales subies par Alain Finkielkraut amplifie les manifestations contre l'antisémitisme organisées à Paris et dans plusieurs villes de France, en réaction à l'augmentation importante des actes antisémites constatée en 2018[95]. Le , après la profanation du cimetière juif de Quatzenheim[96], le président israélien Reuven Rivlin apporte son soutien au président français et à Alain Finkielkraut face aux actes antisémites, qu'il qualifie d'« affront » à la France[97]. L’Académie française lui apporte également son soutien[98].

Affaires Polanski, Matzneff et propos sur le viol

En 2009 sur France Inter, Alain Finkielkraut défend le cinéaste Roman Polanski, poursuivi pour viol et condamné entre autres par la justice américaine à trois mois de prison pour détournement de mineure de 13 ans puis cible d'un mandat d'arrêt international, en affirmant : « Polanski n'est pas le violeur de l'Essonne. Polanski n'est pas pédophile. Sa victime […] n'était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits. C'était une adolescente qui posait dénudée pour Vogue homme. Et Vogue homme n'est pas un journal pédophile. C'est quand même une chose à prendre en considération. »[99].

Le , lors d'une émission de débat La Grande Confrontation sur LCI, répondant à la militante féministe Caroline de Haas qui affirme qu'il « banalise la réalité du viol » par sa défense de Roman Polanski, Alain Finkielkraut déclare : « Violez, violez, violez. Voilà ! Je dis aux hommes : violez les femmes. D'ailleurs, je viole la mienne tous les soirs ! mais tous les soirs. Elle en a marre, hein, elle en a marre »[100],[101],[102]. Devant la consternation de quelques-uns sur le plateau, David Pujadas suggère qu'il s'agit de « second degré » et certains appellent à « voir l'ironie dans la phrase » quand d'autres s'en indignent, notamment sur les réseaux sociaux. Des téléspectateurs saisissent le CSA sur la séquence[103], notamment après la diffusion de la vidéo du passage média postée par un compte Twitter dont, précise Libération, « le montage ne permet pas de saisir la dimension « ironique » des propos du philosophe, qu'on comprend en écoutant l’intégralité de la séquence »[104],[105]. Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité, remercie Caroline de Haas d'avoir rappelé la loi en direct[100],[106]. En réaction aux nombreuses critiques que suscitent ses propos, Alain Finkielkraut se désole qu'« aujourd’hui, on ne comprend plus l’ironie : il faut être littéral, autrement les gens n’entendent rien », le journaliste Claude Askolovitch ajoutant : « On peut penser que Finkielkraut a gravement tort, c’est mon cas, sans faire semblant de prendre une ironie de plateau télé pour un appel au viol»[107]. Une plainte est ensuite déposée par quatre députés de La France insoumise pour « provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre »[100],[108]. France Culture, radio sur laquelle il anime une émission, a dû faire intervenir la médiatrice de Radio France pour soutenir le maintien de l'animateur à la suite de nombreux messages de protestation reçus[109].

En janvier 2020, Alain Finkielkraut s'exprime sur les relations sexuelles entre l'écrivain Gabriel Matzneff et Vanessa Springora, alors qu'elle avait 14 ans et lui 50 : il admet qu'il est possible d'éprouver de l'attirance pour une adolescente mais ajoute, citant Albert Camus, qu'« un homme, ça s'empêche »[110],[111].

Poursuites judiciaires

Condamnation pour diffamation envers Didier Eribon

En , Alain Finkielkraut est condamné pour avoir diffamé Didier Eribon. Dans son émission Répliques, Alain Finkielkraut avait affirmé que Didier Eribon avait tenu des propos orduriers envers la rédactrice de la revue Esprit Irène Théry. Démentant cette affirmation, Didier Eribon avait demandé un droit de réponse à l'antenne, qu'Alain Finkielkraut lui a refusé. Didier Eribon l'a poursuivi en justice et fait condamner à un franc symbolique pour diffamation, aucun des témoins présents lors de la discussion entre Eribon et Théry n'ayant confirmé les propos rapportés par Alain Finkielkraut[112],[113].

Relaxes

Eyal Sivan

À la suite de la diffusion du documentaire réalisé par Eyal Sivan (israélien) et Michel Khleifi (palestinien) Route 181 : fragments d’un voyage en Palestine-Israël sur Arte en novembre 2003, et alors que le cinéaste israélien était menacé de mort, Alain Finkielkraut qualifie le film d’« appel au meurtre » et qualifie Eyal Sivan d’« antisémite juif », lui attribuant la volonté de « tuer » les juifs, « de les liquider, de les faire disparaître ». Eyal Sivan poursuit Alain Finkielkraut en diffamation envers un particulier. La cour d'appel de Paris juge qu'il ne s'agit pas d'une diffamation envers un particulier mais d'une diffamation raciale et déboute Eyal Sivan en raison de la qualification erronée des faits[d],[114].

MRAP

Le , lors d'une intervention dans un colloque « Antisémitisme : la gauche face à elle-même », il déclare : « il s'est constitué à Durban un mouvement contre le racisme et pour l'antisémitisme des peuples. Et ce MRAP-là est toujours plus puissant ». L’association dépose plainte pour antisémitisme[115]. Alain Finkielkraut est relaxé, les propos ne relevant pas selon le tribunal de la diffamation[116].

CAPJPO-EuroPalestine et oumma.com

Le , Alain Finkielkraut comparaît devant la 17e chambre correctionnelle de Paris, à la suite d'une plainte de CAPJPO-EuroPalestine et d'Oumma.com pour injure : Alain Finkielkraut avait soutenu lors d'une émission de radio sur RCJ en que les militants des deux associations parties civiles n'étaient pas « des gens bien », mais « des gens qui ne veulent pas lâcher la proie juive ». Les associations sont déboutées[117].

Publications

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Œuvre d'Alain Finkielkraut.

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Prononciation en yiddish moderne retranscrite selon la norme API. Patronyme issu du haut allemand formé soit de Funke « étincelle » soit de Finkel (ancien prénom féminin formé sur Fink « pinson ») et Kraut « herbe », « plante » ou « chou » selon Geneanet.
  3. Auparavant, son épée d'académicien lui est remise par Amin Maalouf lors d'une cérémonie organisée le 18 janvier 2016 au Centre national du livre. Sur cette arme symbolique, le philosophe a fait faire graver deux signes : une vache normande (Finkielkraut dénonçant les maltraitances auxquelles l'industrie intensive soumet ces bovins), et un Aleph, la première lettre de l'alphabet hébraïque. D'après Noémie Halioua, « Les Académiciens ont remis son épée à Alain Finkielkraut », sur lefigaro.fr, .
  4. En matière de délits de presse en droit pénal français, la qualification des faits (diffamation, injure, calomnie) doit être prévue lors des poursuites, et le tribunal ne peut pas requalifier les faits. De nouvelles poursuites pour le fait retenu par le tribunal ne sont pas envisageables, au vu de la prescription très courte de 3 mois après publication du propos litigieux, porté à un an si les propos sont racistes.

Références

  1. Comme il vous plaira, RTS
  2. Synopsis de l'émission du 15 septembre 2003 sur le site de France Culture.
  3. Portrait paru dans Libération le 19 avril 1999.
  4. Voir, Klarsfeld, 2012.
  5. "Alain Finkielkraut, l'imparfait du présent" de Ilana Cicurel, réalisation de Cathie Levy, diffusé sur France 5 le 30 mai 2010 (collection Empreintes), trentième minute
  6. Entretien avec Alain Finkielkraut sur philomag.com.
  7. « Un cœur intelligent / Alain Finkielkraut – 2009 », duchablisbukowski.wordpress.com, 4 mars 2013.
  8. a et b Dossier consacré à Alain Finkielkraut à l'occasion de la publication de L'identité malheureuse dans Le Point, 10 octobre 2013.
  9. « Nous avons rencontré Alain Finkielkraut », sur Le grand continent, (consulté le )
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  11. Jean-Claude Poizat, « Portrait d’un intellectuel contemporain : Alain Finkielkraut. Entre engagement républicain et soutien communautaire », Le philosophoire, no 33,‎ (lire en ligne)
  12. Pascal Bruckner, Un bon fils, Paris, Grasset, , 250 p. (ISBN 978-2-246-80028-6, BNF 43803058), p. 161 : « Alain m'avait aidé à échapper au service militaire grâce à un stratagème délicat, monté avec un ami psychiatre. Lui-même venait d’être réformé de cette façon ».
  13. Article de Judith Perrignon, Marianne, no 685, 5 juin 2010..
  14. Naissance de l’Institut d’études lévinassiennes.
  15. « Pour la réussite de tous les élèves » Rapport de la Commission du débat national sur l’avenir de l’École présidée par Claude Thélot La Documentation française, 2004. p. 147 disponible en ligne.
  16. « Alain Finkielkraut élu à l'Académie française », in lefigaro.fr, 10 avril 2014.
  17. Alain Finkielkraut sur le site de l'Académie française.
  18. « Alain Finkielkraut entre à l'Académie française sur fond de polémique », sur Libération.fr,
  19. Lyvann Vaté, : Quelques mots sur Alain Finkielkraut, de l’Académie française
  20. « Alain Finkielkraut, de cape et d’épée », Raphaëlle Bacqué, Le Monde, 27 janvier 2016.
  21. Lire les deux discours là : « Réception de M. Alain Finkielkraut », sur Académie française,
  22. « Rétrocontroverse : 1989, la République laïque face au foulard islamique », sur lemonde.fr, .
  23. « Garaudy à nouveau devant le tribunal », sur liberation.fr, .
  24. Patrice de Méritens, « Alain Finkielkraut - De la gauche aux néo-réacs », Le Figaro Magazine, semaine du 23 août 2013, pages 44-47.
  25. « le principal porte-parole de cette théologie [l'antisémitisme] en France c’est Dieudonné, c’est lui qui est aujourd’hui le vrai patron de l’antisémitisme en France, et non le Front National. Mais en France, au lieu de combattre son discours, on fait précisément ce qu’il demande : on change l’enseignement de l’histoire coloniale et de l’histoire de l’esclavage dans les écoles. On y enseigne aujourd’hui l’histoire coloniale comme une histoire uniquement négative. On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages. On ne parle que des tentatives d’exploitation, de domination, et de pillage. Mais en fait qu’est ce que veut Dieudonné ? Il exige une « Shoah » et pour les Arabes et pour les Noirs, mais si l’on met la Shoah et l’esclavage sur le même plan alors on est obligé de mentir, car ce n’était pas une Shoah. Et ce n’était pas un crime contre l’humanité parce que ce n’était pas seulement un crime. C’était quelque chose d’ambivalent. Ainsi en est-il également de l’esclavage. Il a commencé bien avant l’Occident. » Propos paru dans le journal israélien Haaretz et repris ici par Henri Maler (voir CV ici) sur le site Acrimed.
  26. Florent Barraco, « Primaire de la gauche : Finkielkraut en pince pour Valls », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. « A. Finkielkraut : “Pour ma part, je voterai Macron au deuxième tour mais je ne suis pas un barragiste forcené” », causeur.fr, 30 avril 2017.
  28. Voir Le Mécontemporain, Charles Péguy, Lecteur du monde moderne, Alain Finkielkraut, Gallimard, 1991.
  29. l'Express, 30 août 2004, à propos de son livre Au nom de l'Autre.
  30. a et b Alain Finkielkraut, interviewé par Alexandre Devecchio, « Alain Finkielkraut : "Le mal totalitaire découle de la certitude d'appartenir au camp du bien », Le Figaro Magazine, semaine du 15 septembre 2017, page 36.
  31. Au nom de l'autre : réflexion sur l'antisémitisme qui vient (2003)
  32. L’Arche : le mensuel du judaïsme français, n° 527-528, janvier-février 2002, page 36.
  33. Alain Finkielkraut, La Défaite de la pensée, Gallimard, 1987, (ISBN 978-2-07-070945-8).
  34. « Palme d'or pour une syntaxe défunte », tribune dans Le Monde, .
  35. a et b Ils publièrent ensemble Des hommes et des bêtes en 2000.
  36. Le Monde, .
  37. Site mei info, page sur le livre "Internet, l'inquiétante extase"
  38. Site numerama, article " Alain Finkielkraut, un anti-internet farouche à l’Académie Française"
  39. Décret du 13 juillet 1994 portant promotion et nomination.
  40. « La Légion d'honneur du Nouvel An », Le Figaro, 1er janvier 2009.].
  41. Didier Eribon, Michel Fouacault, édition revue et enrichie, coll. « Champs Biographie », Flammarion, Paris, 2011, p. 617.
  42. L'avenir d'une négation. Réflexion sur la question du génocide, Le Seuil, 1982.
  43. Ibidem.
  44. Le Nouvel Observateur, 25 novembre 2005.
  45. « "Pascal Boniface contre la défense d’Israël…" : quand Finkielkraut m’accuse à tort », article repris sur le site de l'Union juive française pour la paix le 10 février 2014.
  46. Pierre Bourdieu, Interventions 1961-2001, Marseille, Agone, , p.233
  47. Dans un « entretien au Point »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Rony Brauman, autre participant à l'ouvrage, ne s'est pas désolidarisé de la formule.
  48. Lettre ouverte à Alain Finkielkraut, 12 novembre 2015.
  49. Frédéric Joignot, « Alain Finkielkraut, l’antimoderne », sur Le Monde,
  50. « Alain Finkielkraut », sur Encyclopédie Larousse
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  52. Pierre Nora, « Réponse au discours de M. Alain Finkielkraut », sur Académie française,
  53. Alain Finkielkraut, « recueil de douze articles sur les Balkans »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) parus dans Le Monde : « Les mots et la guerre »,  ; « La fiction »,  ; « Crime parfait »,  ; « Révisionnisme »,  ; « L'inutilité du XXe siècle »,  ; « L'inavouable frontière »,  ; « L'injonction de Buchenwald »,  ; « Les intellectuels, la politique et la guerre »,  ; « L'affaire de tous »,  ; « Des anges et des hommes »,  ; « L'amour selon Slobodan Milosevic » (avec Antoine Garapon),  ; « Mgr Stepinac et les deux douleurs de l'Europe », 7 octobre 1998.
  54. Alain Finkielkraut, « L'imposture Kusturica », Le Monde, 2 juin 1995.
  55. Voir sur allocine.fr.
  56. Voir sur kustu.com.
  57. « Il n’était pas nécessaire, autrefois, d'avoir vu Le Don paisible ou Le Triomphe de la volonté pour savoir qu’on n’avait pas affaire à des œuvres respectivement antisoviétique et antinazie […] Maintenant que j’ai pu voir le film, je reconnais que j’ai été injuste avec Emir Kusturica. » « Ce film crée un genre nouveau : la propagande onirique. […] Mensonges, démesure et citations : les naïfs en prennent plein la vue et les cyniques relèvent la tête. » « Les prédications d’Alain Finkielkraut (2) », Mathias Reymond, sur acrimed.org, le 12 janvier 2005.
  58. Les nouveaux réactionnaires, par Maurice T. Maschino (Le Monde diplomatique) Italie : le racisme à l'honneur.
  59. > Voir Le Monde diplomatique.
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  62. Haaretz, Interview par Dror Mishani et Aurélia Samothraiz, 18 novembre 2005 texte en hébreu.
  63. « Le Mrap annonce vouloir porter plainte contre Finkielkraut pour incitation à la haine raciale »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  64. Finkielkraut s’abîme dans une diatribe raciste sur l'humanite.fr, 25 Novembre 2005.
  65. Gilles Dowek et al., Les valeurs de l'École polytechnique.
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  67. « Finkielkraut s'excuse dans L'Express du 25 novembre 2005 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  68. Acrimed Les prédications d'Alain Finkielkraut : « Ma copie corrigée sur les quartiers populaires. ».
  69. Alain Finkielkraut, « Un certain sens de l’honneur » dans L’Arche no 573, janvier 2006 (lire en ligne.
  70. Entretien au site Grioo.com, 2007.
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