Ailuridae

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Ailuridés

Ailuridae
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Panda roux ou Petit panda (Ailurus fulgens)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Infra-classe Placentalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Caniformia

Famille

Ailuridae
Gray, 1843[1]

Synonymes

  • Ailuridae Flower, 1869[2]
  • Ailuridae Gray, 1869[2]
  • Ailurina Gray, 1843[2]
  • Ailurinae Trouessart, 1885[2]

Les Ailuridés (Ailuridae) forment une famille de mammifères de l'ordre des Carnivores (Carnivora), ne comptant que des espèces éteintes, à l'exception du Panda roux (Ailurus fulgens). Cette famille a été proposée afin de résoudre les problèmes de classification de cet animal unique en son genre.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Georges Cuvier a décrit pour la première fois Ailurus comme un membre de la famille des ratons laveurs en 1825 ; cette classification a été controversée depuis[3]. Il a été classé dans la famille des ratons laveurs en raison des similitudes morphologiques de la tête, de la queue annelée colorée et d'autres caractéristiques morphologiques et écologiques. Un peu plus tard, il a été attribué à la famille des ours[réf. souhaitée].

Des études phylogénétiques moléculaires montrent qu'en tant qu'espèce ancienne de l'ordre des Carnivores, le Panda roux est relativement proche du Raton laveur américain et peut être soit une famille monotypique, soit une sous-famille des Procyonidés[3],[4],[5]. Selon une étude approfondie de l'ADN mitochondrial : « D'après les fossiles, le panda rouge s'est éloigné de son ancêtre commun avec des ours il y a environ 40 millions d'années. »[3],[6] Avec cette divergence, en comparant la différence de séquence entre le Panda roux et le Raton laveur, on a calculé que le taux de mutation observé pour le Panda roux était de l'ordre de 109, ce qui est apparemment une sous-estimation par rapport au taux moyen chez les mammifères[7]. Cette sous-estimation est probablement due aux multiples mutations récurrentes car la divergence entre le Panda roux et le Raton laveur est très profonde[réf. souhaitée].

Les recherches moléculaires-systématiques les plus récentes sur l'ADN placent le Panda roux dans sa propre famille indépendante, les Ailuridae. Les Ailuridae font à leur tour partie d'une trichotomie dans la grande super-famille des Musteloidea[8][réf. non conforme] qui comprend également les Procyonidae (ratons laveurs) et un groupe qui se subdivise en Mephitidae (mouffettes) et Mustelidae (belettes) ; mais ce n'est pas un ours (Ursidae)[9].

Le Panda roux n'a pas de proches parents encore vivants, et leurs ancêtres fossiles les plus proches, Parailurus, ont vécu il y a entre 3 et 4 millions d'années. Il peut y avoir eu jusqu'à trois espèces différentes de Parailurus, toutes plus grandes et plus robustes (en) dans la tête et la mâchoire qu'Ailurus, vivant en Eurasie et pouvant traverser le détroit de Béring jusqu'en Amérique. Le Panda roux est peut-être la seule espèce survivante - une branche spécialisée qui survit à la dernière période glaciaire en se réfugiant dans les contreforts de l’Himalaya[10].

Classification[modifier | modifier le code]

En plus d'Ailurus, la famille des Ailuridae comprend sept genres éteints, dont la plupart sont affectés à trois sous-familles, Amphicinae, Simocyoninae, et Ailurinae[11],[12],[13],[14],[15].

  • Famille Ailuridae (Gray, 1843)
    • Sous-famille †Amphictinae (Winge, 1895)
      • Amphictis (Pomel, 1853)
        • Amphictis borbonica (Viret, 1929)
        • Amphictis ambigua (Gervais, 1872)
        • Amphictis milloquensis (Helbing, 1928)
        • Amphictis antiqua (de Blainville, 1842)
        • Amphictis schlosseri (Heizmann and Morlo, 1994)
        • Amphictis prolongata (Morlo, 1996)
        • Amphictis wintershofensis (Roth, 1994)
        • Amphictis cuspida (Nagel, 2003)
        • Amphictis timucua (Baskin, 2017)[16]
    • Sous-famille †Simocyoninae (Dawkins, 1868)
      • Actiocyon (Stock, 1947)
        • Actiocyon parverratis (Smith et al., 2016)[17]
        • Actiocyon leardi (Stock, 1947)
      • Alopecocyon (Camp & Vanderhoof, 1940)
        • Alopecocyon getti (Mein, 1958)
        • Alopecocyon goeriachensis (Toula, 1884)
      • Protursus (Crusafont & Kurtén, 1976)
        • Protursus simpsoni (Crusafont & Kurtén, 1976)
      • Simocyon (Wagner, 1858)
        • Simocyon primigenius (Roth & Wagner, 1854)
        • Simocyon diaphorus (Kaup, 1832)
        • Simocyon batalleri (Viret, 1929)
        • Simocyon hungaricus (Kadic & Kretzoi, 1927)
        • Simocyon sp. (Wang et al., 1998)
    • Sous-famille Ailurinae (Gray, 1843)
      • Magerictis (Ginsburg et al., 1997)
        • Magerictis imperialis (Ginsburg et al., 1997)
      • Pristinailurus (Wallace & Wang, 2004)
        • Pristinailurus bristoli (Wallace & Wang, 2004)
      • Parailurus (Schlosser, 1899)
        • Parailurus sp. (Morlo & Kundrát, 2001) - Panda de Včeláre
        • Parailurus hungaricus (Kormos, 1935)
        • Parailurus anglicus (Dawkins, 1888)
        • Parailurus baikalicus (Sotnikova, 2008)
        • Parailurus sp. (Sasagawa et al., 2003) - Panda japonais
        • Parailurus sp. (Tedford & Gustafson, 1977) - Panda américain
      • Ailurus (F. Cuvier, 1825)

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 4 mai 2019
  2. a b c et d Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté le 4 mai 2019
  3. a b et c (en) Mayr, E, « Uncertainty in Science: is the Giant panda a bear or a raccoon? », Nature, vol. 323, no 6091,‎ , p. 769–771 (PMID 3774006, DOI 10.1038/323769a0)
  4. (en) Zhang, YP et Ryder, OA, « Mitochondrial DNA sequence evolution in the Arctoidea », Proc. Natl. Acad. Sci., vol. 90, no 20,‎ , p. 9557–9561 (PMID 8415740, PMCID 47608, DOI 10.1073/pnas.90.20.9557)
  5. (en) Slattery JP et O'Brien, SJ, « Molecular Phylogeny of the Red Panda (Ailurus fulgens) », J. Hered., vol. 86, no 6,‎ , p. 413–422 (PMID 8568209, lire en ligne)
  6. (en) Su, Bing, Yunxin Fu, Yingxiang Wang, Li Jin et Ranajit Chakraborty, « Genetic Diversity and Population History of the Red Panda (Ailurus fulgens) as Inferred from Mitochondrial DNA Sequence Variations », Molecular Biology and Evolution, vol. 18, no 6,‎ , p. 1070–1076 (PMID 11371595, DOI 10.1093/oxfordjournals.molbev.a003878)
  7. Wen-Hsiung Li, Molecular Evolution, Sinauer Associates, (ISBN 978-0-87893-480-5)
  8. Flynn et al., 2001
  9. (en) John J. Flynn, Michael A. Nedbal, Jerry W. Dragoo et Rodney L. Honeycutt, « Whence the Red Panda? », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 17, no 2,‎ , p. 190–199 (ISSN 1055-7903, DOI 10.1006/mpev.2000.0819, lire en ligne)
  10. (en) Roberts, MS et Gittleman, JL, « Ailurus fulgens », American Society of Mammalogists, vol. 222, no 222,‎ , p. 1–8 (DOI 10.2307/3503840, JSTOR 3503840)
  11. McKenna, MC et Bell SK, Classification of Mammals Above the Species Level, Columbia University Press, (ISBN 9780231528535)
  12. (en) Peigné, S., M. Salesa, M. Antón et J. Morales, « Ailurid carnivoran mammal Simocyon from the late Miocene of Spain and the systematics of the genus », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 50,‎ , p. 219–238 (lire en ligne)
  13. (en) Salesa, M., M. Antón, S. Peigné et J. Morales, « Evidence of a false thumb in a fossil carnivore clarifies the evolution of pandas », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 103, no 2,‎ , p. 379–382 (PMID 16387860, PMCID 1326154, DOI 10.1073/pnas.0504899102)
  14. (en) Wallace, SC et Wang, X, « Two new carnivores from an unusual late Tertiary forest biota in eastern North America », Nature, vol. 431, no 7008,‎ , p. 556–559 (PMID 15457257, DOI 10.1038/nature02819, lire en ligne)
  15. Michael Morlo et Stéphane Peigné, Carnivoran Evolution: New Views on Phylogeny, Form, and Function, , 92–140 p. (ISBN 978-0-521-73586-5, DOI 10.1017/CBO9781139193436.005), « Molecular and morphological evidence for Ailuridae and a review of its genera »
  16. (en) Jon A. Baskin, « Additional carnivorans from the early Hemingfordian Miller Local Fauna, Florida », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 37, no 2,‎ , e1293069 (DOI 10.1080/02724634.2017.1293069)
  17. (en) Kent Smith, Nicholas Czaplewski et Richard Cifelli, « Middle Miocene carnivorans from the Monarch Mill Formation, Nevada », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 61, no 1,‎ , p. 231–252 (DOI 10.4202/app.00111.2014)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Davis, Davis D. (1964). “The Giant Panda: A Morphological Study of Evolutionary Mechanisms.“ Zoology Memoirs. Vol. 3:1-339.
  • Decker D.M. and W.C. Wozencraft. (1991). “Phylogenetic Analysis of Recent Procyonid Genera.“ Journal of Mammalogy. Vol. 72 (1): 42-55.
  • Flynn, J.J. and G.D. Wesley Hunt. (2005a). “Carnivora.“ in The Rise of Placental Mammals: Origin, Timing and Relationships of the Major Extant Clades, by D. Archibold and K. Rose. Baltimore. (ISBN 0-8018-8022-X)
  • Flynn, John J., et al. (2005b). “Molecular phylogeny of the Carnivora (Mammalia): ASS-ASS the impact of increased sampling to on resolving enigmatic relationships.“ Systematic Biology. Vol. 54 (2):1-21. [1]
  • Flynn, John J. Flynn, Michael A. Nedbal, J.W. Dragoo, and R.L. Honeycutt. (1998) "Whence the Red Panda?" Molecular Phylogenetics and Evolution. Vol. 17, No. 2, November 2000, pp. 190–199. [2]
  • Glatston, A.R. (1989). Talk Panda Biology. The Hague. (ISBN 90-5103-026-6)
  • Glatston, A.R. (compiler) (1994). “The Red Panda, Olingos, Coatis, Raccoons, and their Relatives: Status survey and conservation action plan for Procyonids and Ailurids.”
  • IUCN/SSC Mustelid, Viverrid, and Procyonid Specialist Group. IUCN/SSC, Gland, Switzerland.
  • Gregory, W.K. (1936). “On the Phylogenetic Relationships of the Giant Panda (Ailuropoda) to other Arctoid Carnivores.“ American Museum Novitates. Vol. 878:1-29.
  • Hu, J.C. (1990). “Proceedings of studies of the red panda.” Chinese Scientific Publishing, Beijing, China [in Chinese].
  • Wilson, Don E. and DeeAnn M. Reeder. (2005). Mammal of Species of the World. Johns Hopkins University press. (ISBN 0-8018-8221-4).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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