Aide au développement

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 25 février 2020 à 20:07 et modifiée en dernier par Lescandinave (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

L'aide au développement désigne une action volontaire par un acteur extérieur pour impulser le développement d'un pays tiers (pays en développement). Les conceptions du développement sont nombreuses, les différentes formes de l'aide le sont tout autant.

Histoire

L'aide au développement trouve son origine dans le discours sur l'état de l'Union du président des États-Unis Harry Truman le  :

« We must embark on a build new program for making the benefits of our scientific advances and industrial progress available for the improvement and growth of underdeveloped areas.
More than half the people of the world are living in conditions approaching misery. Their food is inadequate. They are victims of disease. Their economic life is primitive and stagnant. Their poverty is a handicap and a threat both to them and to more prosperous areas.
For the first time in history, humanity possesses the knowledge and the skill to relieve the suffering of these people.
The United States is pre-eminent among nations in the development of industrial and scientific techniques. The material resources which we can afford to use for the assistance of other peoples are limited. But our imponderable resources in technical knowledge are constantly growing and are inexhaustible.
I believe that we should make available to peace-loving peoples the benefits of our store of technical knowledge in order to help them realize their aspirations for a better life. And, in cooperation with other nations, we should foster capital investment in areas needing development.
Our aim should be to help the free peoples of the world, through their own efforts, to produce more food, more clothing, more materials for housing, and more mechanical power to lighten their burdens.
 »

L'aide au développement était aussi, dans l'esprit de l'administration Truman, et dans le contexte du début de la Guerre froide, un moyen de lutter contre l'influence du communisme.

Depuis l'émergence des exigences de développement durable dans les années 1990, les pays développés ont compris que l'aide au développement n'est pas seulement une affaire d'apport de connaissance technique, mais qu'elle doit aussi respecter la diversité culturelle[1].

Formes de l'aide au développement

L'aide est souvent financière et/ou mesurée par des flux financiers (l'envoi de coopérants est chiffré). Elle va généralement des pays développés vers les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, mais une aide des pays émergents (Chine, monarchies pétrolières) vers les pays les moins avancés commence à se développer. Elle est internationale. Le donateur peut être constitué d'un pays ou d'une entité publique ou privée d'un pays (pour la France c'est l'Agence française de développement (AFD) ou encore d'un groupes de pays par l'intermédiaire d'une organisation internationale (FMI, Banque mondiale…). L'aide peut cependant venir d'une entité interne au pays même (filiale de multinationales implantées dans un pays).

L'aide publique au développement (APD) est la forme la plus connue de l'aide au développement. Mais l'aide au développement est aussi le fait de particuliers, d'entreprises, d'ONG, de fondations…

L'aide au développement est une action qui peut prendre les formes suivantes :

Les projets de développement ont un budget établi, une unité de lieu, et sont limités dans le temps (de quelques mois à une dizaine d'années). Ils sont en général mis en place conjointement par un bailleur de fonds et des acteurs locaux des pays en développement (un ministère, une ONG, une organisation de producteurs, une organisation professionnelle, une collectivité locale, etc.). Le cycle de vie d'un projet de développement est : i) l'identification; ii) la faisabilité; iii) le déroulement des activités et iv) l'évaluation du projet. En général, les projets de développement font l'objet de plusieurs évaluations durant leur déroulement. D'un point de vue méthodologique, la plupart des projets suivent actuellement le "cadre logique" utilisé à l'origine par l'Union Européenne. Pour chaque phase du projet, ce cadre logique présente les objectifs, les activités, les résultats attendus, les indicateurs objectivement vérifiables et les hypothèses de développement.

Les activités poursuivies sont très diverses selon les pays et selon les partenaires et couvrent tous les secteurs, parmi eux :

  • renforcement des capacités des organisations paysannes (OP) ;
  • appui aux filières agroalimentaires (approvisionnement en intrants, production, transformation, accès aux marchés) ;
  • formation et éducation de la population ;
  • santé-soins, médicaments...
  • infrastructures-routes-magasins de stockage, hôpitaux, écoles, barrages, puits…
  • appui aux politiques de l'État, restauration de l'État de droit ;
  • etc.

L'aide au développement comprend également l'aide d'urgence mais elle s'en distingue, en théorie, car elle devrait favoriser l'essor des populations aidées alors que l'aide d'urgence n'intervient que dans des situations de catastrophes naturelles ou conflits armés, en théorie.

La réalité sur le terrain est souvent plus complexe, les deux instruments étant souvent utilisés de manière complémentaire. Les motifs de l'aide au développement, notamment dans le cas de l'APD, sont souvent politiques. Ils peuvent être philosophiques, humanistes ou religieux. La forme que prend l'aide au développement révèle aussi la vision du développement que se fait celui qui aide.

En lieu et place d'aide au développement, bon nombre de professionnels[réf. nécessaire] préfèrent l'appellation coopération au développement. En effet, hors du paradigme assistentialiste, la coopération au développement prône des projets élaborés par les populations locales ; en ce sens, elle constitue un réel accompagnement participatif.

Le concept évolue actuellement vers celui de codéveloppement entre les pays développés et ceux moins avancés.[réf. nécessaire]

Les grandes institutions chargées de l'aide au développement sont:

Chaque gouvernement en Europe a ses instances propres :

Aux États-Unis, l'USAID est l'agence chargée de l'aide au développement. Cette agence est controversée en raison de sa participation à des actions de déstabilisation contre des gouvernements en mésentente avec le gouvernement américain[2].

D'après la Banque mondiale, le taux de fuite moyen vers les paradis fiscaux est estimé à environ 7,5 % de l'aide[3].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Michel Severino, Jean-Michel Debrat, Idées reçues sur l'aide au développement, Ed. Le Cavalier Bleu, 2010
  • Jean-Michel Severino, Oliver Charnoz, L'aide publique au développement, Ed. La Découverte, 2007
  • Ensemble de références bibliographiques sur l'aide au développement
  • Mohammed Tamim, Le Spectre du tiers-monde, L'Harmattan, 2002
  • W.W Rostow, Les Étapes de la croissance économique, 1961
  • Theodore W. Schultz, Investment in Human Capital, 1961
  • Amartya Sen : Poverty and Famines: An Essay on Entitlement and Deprivation, 1981
  • Jeffrey Sachs :The End of Poverty: Economic Possibilities for Our Time, 2005
  • William Easterly : The White Man's Burden, 2006<
  • Ha-joon Chang : Kicking Away the Ladder, 2002

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes