Ahmed al-Tilemsi

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Abderrahmane Ould Amer
Surnom Ahmed al-Tilemsi
Naissance
Tilemsi
Décès (à 37 ans)
Tabankort, près d'Anéfis
Mort au combat
Origine Malien, Arabe lamhar
Allégeance Drapeau du Mali Mali (avant 2012)
MUJAO (2012-2013)
Al-Mourabitoune (2013-2014)
Commandement Katiba Oussama ben Laden
Conflits Guerre du Mali
Faits d'armes Combat de Tabankort

Ahmed al-Tilemsi, nom de guerre de Abderrahmane Ould Amer, né en 1977 à Tilemsi, près de Gao, au Mali, et mort le près d'Anéfis lors du combat de Tabankort, est un djihadiste malien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les récits sur la vie d'Ahmed al-Tilemsi sont contradictoires. Originaire du désert de Tilemsi[1], près de la commune de Tarkint[2], au nord-est de Gao[1], c'est un Arabe malien de la tribu des Lemhar[1]. Selon l'AFP, il se radicalise très jeune et prêche de campements en campements[2], mais selon le chercheur et journaliste mauritanien Lemine Ould Mohamed Salem, Ahmed al-Tilemsi n'est pas connu comme étant un djihadiste avant le début de la guerre du Mali[1]. Avant 2012, il est surtout l'un des plus importants trafiquants de drogues du Mali et avant le début de la rébellion touarègue de 2012, il fait également partie d'une milice progouvernementale malienne proche des colonels Mohamed Ould Meydou et El Hadj Ag Gamou[1].

Selon Lemine Ould Mohamed Salem, Ahmed al-Tilemsi rejoint le MUJAO en 2012, au moment où Gao et sa région tombe aux mains des rebelles. Il rallie le mouvement djihadiste, peut-être « pour protéger ses affaires » et « régler un vieux contentieux tribal entre son clan des Lamhar proche du MUJAO et les Kountas, plutôt proches du MNLA[1]. » L'armée française, quant à elle, le présente comme l'un des fondateurs du MUJAO[2],[3].

Selon Jeune Afrique, Ahmed al-Tilemsi devient le chef de la branche militaire du MUJAO[4]. Il est également souvent présenté comme le commandant de la katiba Oussama ben Laden, l'une des quatre katiba du MUJAO[5],[6],[7]. Pour Lamine Ould Mohammed Salem, cependant, Ahmed al-Tilemsi est le financier du MUJAO, puis d'Al-Mourabitoune, mais il n'est ni chef militaire, ni émir[1], alors que l'armée française le présentera comme tel lors de l'annonce de sa mort[8],[9].

Selon les déclarations en 2014, de Yoro Ould Daha, un ancien chef du MUJAO ensuite passé au MAA loyaliste, Ahmed al-Tilemsi est blessé en 2012, après le début de la rébellion. Il affirme avoir servi sous ses ordres au sein de la katiba Oussama ben Laden et déclare à son sujet : « Ahmed Tilemsi, il nous faisait peur. On le connaît depuis la guerre contre les Kountas, avant 2000 : il avait volé nos armes pour les donner à Belmokhtar. Il est réapparu avec lui, en 2012. C'est un vrai terroriste »[10].

En , Ahmed al-Tilemsi est impliqué avec Sultan Ould Bady dans l'enlèvement du touriste français Gilberto Rodrigues Leal, lequel est annoncé mort en 2014[1],[10],[2]. Il est également soupçonné par les Français d'avoir joué un rôle dans l'enlèvement d'Antoine de Léocour et de Vincent Delory, tués le lors du combat de Tabankor[2].

Le , il signe un communiqué avec Mokhtar Belmokhtar, dans lequel les deux hommes annoncent que le MUJAO et Les Signataires par le sang fusionnent pour former un seul mouvement : Al-Mourabitoune[11].

Le , la tête d'Ahmed al-Tilemsi est mise à prix par les États-Unis pour cinq millions de dollars[12],[13].

Ahmed al-Tilemsi est tué dans la nuit du 10 au , dans les environs de Tabankort, près d'Anéfis, lors d'un combat contre les troupes françaises au cours duquel six de ses hommes sont également tués et trois autres faits prisonniers[14],[15],[16],[17],[18].

Le , Al-Mourabitoune confirme la mort d'Ahmed al-Tilemsi et de six autres combattants, dans un message remis à l'agence mauritanienne Alakhbar[19],[20].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h « Ahmed al-Tilemsi: portrait d’un «des principaux financiers du Mujao» - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  2. a b c d et e « AFP : La France élimine un important dirigeant jihadiste au Sahel », sur Le Parisien
  3. Adam Arroudj, Sahel: la reddition d'un chef d'Aqmi affaiblit les djihadistes, Le Figaro, 19 août 2018.
  4. « Mali : le chef militaire du Mujao est un Malien », sur Jeune Afrique
  5. « La liste des principaux dirigeants du MNLA, D’ANÇAR-DINE, d’AQMI, du MUJAO…, des Katibas… », sur Malijet
  6. « Tahalil : Focus sur les groupes armés qui minent le Mali »
  7. « CF2R : NOTE D'ACTUALITÉ no 296 MALI : POINT SUR LES FORCES REBELLES »
  8. « Ministère de la Défense : Barkhane : point de situation du 11 décembre 2014 »
  9. « Ministère de la Défense : Opération Barkhane : neutralisation de terroristes »
  10. a et b « Jeune Afrique : Mali - Yero Ould Daha : "Le Mujao nous protégeait du MNLA" »
  11. Afrique : fusion de 2 groupes djihadistes, Le Figaro, 22 août 2013.
  12. « Les États-Unis offrent 18 millions de dollars pour arrêter quatre terroristes », sur Le Monde
  13. « Rewards for justice ; Ahmed el Tilemsi »
  14. RFI : Mali: l’armée française annonce avoir tué un chef d’al-Mourabitoune
  15. « Jeune Afrique : Mali : l'armée française annonce avoir tué Ahmed Tilemsi, ex-chef militaire du Mujao »
  16. Le Figaro : La France élimine un émir djihadiste malien
  17. Ministère de la Défense : Neutralisation d’un groupe armé terroriste au Mali par une opération conjointe des forces maliennes et Barkhane
  18. Lignes de défense : Mali: l'un des chefs du Mujao et dix de ses hommes "neutralisés" par l'armée française, par Philippe Chapleau.
  19. « Alakhbar : Mali : les forces françaises tuent le chef jihadiste, Ahmed Telmissi »
  20. « RFI : Au Mali, le mouvement jihadiste al-Mourabitoune confirme la mort d’Ahmed al-Tilemsi »